AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 137 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Membre des Économistes Atterrés, collectif qui propose d'autres approches économiques, bien éloignées de la doxa actuelle de l'ultra-capitalisme et de l'hyper-mondialisation, et docteur en économie, Thomas Porcher nous présente, dans son bref Traité d'économie hérétique, cette doxa, comment elle s'est installée progressivement, et comment il est bien difficile de la contrer en avançant d'autres idées, considérées alors comme « hérétiques », utopistes, en somme irréalisables.

Après avoir rappelé ce qu'est l'économie, puis en quoi c'est à chacun de faire preuve d'esprit critique face aux théories économiques, sont analysés ce que sont en train de devenir divers pans fondamentaux de l'économie française, et plus encore mondiale, encore davantage poussés dans leurs retranchements depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017 : l'idée de réussite individuelle ; le modèle social français ; le marché du travail ; le rapport à la dette publique ; le changement climatique ; l'Europe ; les traités de libre-échange. Sont à la suite proposés des » principes d'autodéfense contre la pensée dominante » qui rappellent qu'il est encore possible de vivre dans un monde plus juste, plus humain, car moins gouverné par la finance et les profits.

En soi, ce Traité d'économie hérétique est très intéressant, car il reprend de manière synthétique et efficace des points qui font justement controverse, pour mieux les analyser, et ensuite proposer une autre façon de les traiter. de plus, il est écrit de manière à rendre vraiment accessibles des théories économiques qui pourraient ne pas l'être de prime abord : il est une bonne introduction aux alternatives économiques qui existent actuellement en France de nos jours, et qui méritent d'avoir un peu plus de visibilité dans le champ médiatique – même si Thomas Porcher fait justement partie des économistes avec un discours autre qui parviennent à prendre de plus en plus souvent la parole pour les présenter au public -. Personnellement, je n'ai pas découvert grand chose que je ne connaissais déjà dans ce traité, m'intéressant depuis fort longtemps au sujet, mais il peut être éclairant pour un néophyte qui veut avoir un autre regard sur le monde qui l'entoure, pour se faire justement son propre point de vue, et ainsi pouvoir faire preuve d'esprit critique.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
Commenter  J’apprécie          110
Affutez vos arguments et combattez la pensée unique dans l'économie lorsqu'elle nous mène droit dans le mur. J'ai apprécié le raisonnement de Thomas Porcher, malgré quelques baisses de régime par ci par là.

Notes de lecture :
Ne croyez pas les technocrates lorsqu'ils prétendent que la dette est insoutenable. « le but est d'offrir des pans entiers de l'Etat [ ] à quelques grands groupes privés qui seraient bien heureux de profiter de ces marchés juteux ». P 223

Ne croyez pas les technocrates lorsqu'ils déclarent que le libre-échange mène à la convergence et fait diminuer la pauvreté. « Ils y a des gagnants et des perdants. [ ] Les seuls gagnants sont les multinationales qui optimisent leur profits en produisant là où le coût de la main d'oeuvre est le moins cher [ ] et en payant leurs impôts là où la fiscalité est la plus faible. [ ] Les pays pauvres, en se spécialisant, se sont enfermés dans le sous-développement ». P228

Combattez les mensonges des hommes politiques qui disent que la construction européenne favorise l'harmonie. En fait, elle « met en concurrence des modèles sociales et fiscales des différents pays ». P173. La politique économique de l'Allemagne (l'austérité) a été imposée à toute l'Europe. « La conséquence de cette politique est la montée de l'extrême droite ».

Ne vous laissez pas intimider par ceux qui prétendent qu'un chômeur est le seul responsable de son échec. La réussite ou l'échec dépendent d'un ensemble de facteurs. le discours dominant culpabilise les chômeurs et détourne l'attention de vrais problèmes.

L'auteur nous rappelle à plusieurs reprises que l'économie n'est pas une science exacte. L'histoire montre que ce qui paraît inconcevable aujourd'hui peut s'avérer légitime à un autre moment.

Pour finir, je reviens à la dette avec un extrait :
« Lorsque nous avions une dette proche de 200% du PIB en 1945, nous avons réussi à l'abaisser au niveau du 30% du PIB en cinq ans. Comment ? En baissant la dépense publique comme c'est le cas aujourd'hui ? [ ] Non, la dette a été résorbée en utilisant l'inflation, en instaurant un impôt exceptionnel sur le capital privé, notamment les hauts patrimoines, et en la restructurant, c'est-à-dire en négociant avec les banques ». P102. Sur ce paragraphe, l'auteur renvoie à un ouvrage de Piketty, Aux urnes, citoyens (2016).
Commenter  J’apprécie          90
L'économie n'est pas une science dure. C'est une science humaine.
Donc, en matière d'économie ne gobez pas les vérités toutes faites délivrées par les médias dominants.
Que ce soit sur la dette publique, le Code du travail, la « réussite individuelle », la dépense publique, Thomas Porcher remet les choses à leurs places en passant au crible de l'esprit critique les vérités assénées.
A lire à tout prix pour se désintoxiquer !
Commenter  J’apprécie          90
Thomas Porcher est un économiste clairement ancré à gauche, membre des Economistes atterrés, un collectif d'économistes “qui ne se résignent pas à la domination de l'orthodoxie néo-libérale” comme ils l'affirment eux-même sur leur site.

Engagé politiquement, Thomas Porcher est notamment connu pour avoir co-fondé Place Publique avec Raphaël Glucksmann, avant de quitter le mouvement quand celui-ci s'est joint au Parti Socialiste pour les élections européennes de mai 2019.

Je connaissais un peu Thomas Porcher pour l'avoir entendu s'exprimer dans quelques médias mais je n'avais jamais lu autant de ses livres. Celui-ci, Traité d'économie hérétique, paru en 2017, m'attendait pourtant dans ma pile à lire depuis quelque temps.

" « La dette publique est un danger pour les générations futures », « La France n'a pas fait de réformes depuis plus de trente ans », « Notre modèle social est inefficace », « le Code du travail empêche les entreprises d'embaucher », « Une autre politique économique, c'est finir comme le Venezuela » ; telles sont les affirmations ressassées en boucle depuis plus de trente ans par une petite élite bien à l'abri de ce qu'elle prétend nécessaire d'infliger au reste de la population pour sauver la France.

Ces idées ont tellement pénétré les esprits qu'elles ne semblent plus pouvoir faire l'objet du moindre débat. C'est justement l'objet de ce livre : regagner la bataille des idées, refuser ce qui peut paraître du bon sens, tordre le cou à ces prétendues « vérités économiques ».

Savez-vous qu'il y a eu plus de 165 réformes relatives au marché du travail depuis 2000 en France ? Que nous avons déjà connu une dette publique représentant 200 % du PIB ? Que plus de la moitié de la dépense publique profite au secteur privé ?

Dans ce traité d'économie hérétique, Thomas Porcher nous offre une contre-argumentation précieuse pour ne plus accepter comme une fatalité ce que nous propose le discours dominant. "

Tout d'abord, je dois vous rassurer : ce livre est très accessible et ne nécessite pas de posséder une connaissance préalable de l'économie. L'auteur prend le temps d'expliquer de façon claire les concepts qui le nécessitent. Il présente également brièvement les théories économiques qu'il évoque dans son propos. Moi qui n'y connais pas grand chose en économie, j'ai très bien compris les explications de Thomas Porcher.

Le livre est décomposé en 13 chapitres qui traitent chacun d'un sujet, toujours sous le même angle : dénoncer les fausses évidences de l'orthodoxe néo-libérale actuelle, expliquer pourquoi ces théories sont défendues par les « élites » qui y trouvent évidemment leur intérêt (et leurs intérêts), et rétablir une part de vérité à partir d'éléments factuels.

Que ce soient le mythe de la réussite individuelle, les assouplissements successifs du Code du Travail, la dépense et la dette publiques, la financiarisation des entreprises et de l'économie, la casse du modèle social, l'hypocrisie face à la crise climatique, le modèle économique de l'Union Européenne, ou le libre-échange, Thomas Porcher s'attaque à toutes les idées préconçues et présente une vision qui permet de débattre, à contre-courant des tenants du TINA (There Is No Alternative).

Thomas Porcher rappelle à plusieurs reprises que contrairement à ce que le courant de pensée libéral tente d'imposer dans nos esprits, et comme l'expliquait naguère le regretté Bernard Maris, l'économie n'est pas une science exacte. Il s'agitd'une une science humaine, au même titre que l'Histoire par exemple, et de fait sujette aux idéologies. le libéralisme, qui se présente comme la seule alternative, n'est qu'une idéologie parmi d'autres, contrairement à ce que ses défenseurs veulent nous faire croire en se cachant derrière le masque du « pragmatisme ».

Thomas Porcher nous invite donc à nous interroger et à questionner les motivations de ceux qui nous dirigent. Les principes d'auto-défense énoncés par l'auteur dans sa conclusion constituent à mes yeux un parfait résumé du livre, appelant à faire preuve de sens critique face aux évidences et au soi-disant bon sens, et à remettre en cause ce qui est souvent présenté comme des vérités économiques incontestables.

C'est une lecture que je conseille à celles et ceux qui s'interrogent sur notre modèle économique et n'acceptent pas le discours omniprésent dans les médias, qui peut s'apparenter à une pensée unique en matière économique, et donc politique.
Commenter  J’apprécie          60
La pensée économique libérale domine tous les espaces de diffusion ainsi que les débats publics et politiques. Elle est devenue la pensée dominante et comme seule voie crédible. Effectivement, dans tout ce vacarme médiatique orchestré par des pseudos experts issus de think tanks libéraux et de la presse verrouillée par les entrepreneurs du CAC 40, tout autre courant de pensée est ramené au rang de signal faible et inaudible.
Un essai économique de Pierre Cahuc et André Zylberberg « Le négationnisme économique. Et comment s'en débarrasser. » enfonce le clou en expliquant que l'économie est devenue une science expérimentale au même titre que la médecine et la biologie et que donc les controverses n'auraient plus lieu d'être et seraient le fait uniquement d'hérétiques de l'économie.
Thomas Porcher, économiste atterré, endosse parfaitement ce rôle d'hérétique de l'économie et propose un traité économique pour tout citoyen désireux de se faire une pensée économique critique pour ses choix de vie et de société au regard du prêt-à-penser libéral qu'on nous impose comme la norme objective.
Le livre est construit autour des thèmes récurrents de l'économie (le mythe de la réussite individuelle, la dette, la dépense publique, le marché du travail, la finance, le modèle social, la mondialisation, le libre échange et leurs traités, l'union européenne, le FMI...) et d'un petit manuel d'autodéfense citoyenne contre la pensée dominante rassemblant quelques principes (10 au total) pour décoder les mesures économiques qui s'imposent à nous et les critiquer.
A qui profite le crime ! Voilà la première des questions fondamentales que tout citoyen doit se poser...

Un ouvrage facile à lire qui met en lumière de façon démonstrative et argumentée les dérives de l'économie libérale.

Quand l'hérésie devrait être l'orthodoxie !
Commenter  J’apprécie          33
Excellent livre qui vulgarise quelques grandes notions d'économies actuelles. Je le recommande afin de mieux comprendre certains enjeux majeurs de ce siècle.
Commenter  J’apprécie          30
Ce traité d'économie hérétique est un essai ou plutôt un brulot contre les instances, les gouvernements et les économistes qui sont invités à longueur de journée dans les divers médias. Mettant tous en avant leur envie de plus de libéral dans les politiques, et d'austérité dans les services publics. Arguant que la dette n'est plus soutenable, que les entreprises ont besoin de plus de souplesse dans cette concurrence mondiale.
Mais l'auteur parvient, avec de forts arguments, à démontrer que le discours dominant n'est qu'une vision possible du monde, que d'autres visions sont possibles et pas plus fausses.
Il n'y a pas en économie de vérité immuable et la bonne gouvernance serait de mixer les idées et de ne pas suivre l'ultralibéralisme dominant dans les esprits des classes dirigeantes.
Un livre salutaire.
Commenter  J’apprécie          10
Une critique de "notre" modèle de société saisissante et indispensable. Un autre modèle est possible et + que nécessaire.
Commenter  J’apprécie          00
Enfin un livre qui met à mal la théorie du "libre-échange" initiée par Adam Smith (au XVIII° siècle) et David Ricardo au XIX° siècle et la politique dominante de ceux qui veulent l'imposer !
Commenter  J’apprécie          00
Vous avez les arguments ? Voici les contre-arguments pour forger votre pensée critique. Après la lecture de ce livre, vous aurez toutes les cartes en main pour réfléchir même si l'économie et vous, ça fait deux. Qui plus est, ce livre est très accessible et agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (345) Voir plus



Quiz Voir plus

Histoire et généralités sur la Normandie

TOUS CONNAISSENT LA TAPISSERIE DE BAYEUX, QUI EN EST LE HÉROS ?

RICHARD COEUR DE LION
ROLLON
MATHILDE
GUILLAUME LE CONQUERANT
GUILLAUME LE ROUX

20 questions
70 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire , célébrité , économieCréer un quiz sur ce livre

{* *}