Omar, cinq ans, a été emmené avec son frère aîné Senadin à l'hôpital de Bjelave à Sarajevo par sa mère pour les protéger. Cinq ans après, le conflit armé éclate entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine. Après trois mois de siège, les orphelins sont transférés en Italie, dans une ville inconnue mais pleine de promesses pour un avenir meilleur. Omar, séparé de sa mère, tente de se reconstruire et nourrit l'espoir de retourner sur ses terres pour la retrouver. Tandis que certains s'adaptent aux nouvelles règles et à cette nouvelle vie, d'autres se rebellent : c'est le cas d'Omar, qui contrairement à son grand frère ne veut pas accepter ce quotidien et sa nouvelle famille…
Après
la goûteuse d'Hitler,
Rosella Postorino revient avec un texte totalement différent, mais toujours ancré dans l'Histoire. Ici, l'autrice décrit avec brio l'exil de ces enfants forcés de fuir la guerre et catapultés dans un pays dont ils ne connaissaient rien, pas même la langue. Déracinés, ils tentent tant bien que mal d'avancer, alors même qu'ils ignoraient le destin de leurs parents (et vice versa).
Toujours pleine d'empathie, elle dépeint les horreurs de la guerre, les épreuves vécues par la population civile et le déchirement de ces enfants enlevés à leurs parents. Inspiré de témoignages d'enfants de l'époque, le roman rencontre l'importante relation mère-enfant, qu'elle soit présente ou non, le placement, les dégâts psychologiques de la guerre et l'incroyable résilience.
Rosella Postorino signe un très beau livre sur l'attente, le désespoir et le rêve en temps de guerre et d'exil.