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Romane Lafore (Traducteur)
EAN : 9782226451002
432 pages
Albin Michel (23/08/2023)
3.81/5   59 notes
Résumé :
Sarajevo, printemps 1992. Omar a dix ans et passe ses journées à la fenêtre en espérant que sa mère revienne. Seule Nada, avec ses beaux yeux bleus, parvient à l'apaiser en lui tenant la main. Elle a un frère, Ivo, assez âgé pour être mobilisé.

Pour les éloigner de la guerre, un matin de juillet, un bus humanitaire les emmène en Italie. Si la mère d'Omar est toujours vivante, comment fera-t-elle pour le retrouver ? Et si Ivo mourait au combat ?
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Rosella Postorino , l'auteure de “La gouteuse d'Hitler” son seul livre traduit en français est en lice pour le prix Strega 2023 ( équivalent du Goncourt en Italie) avec son dernier livre . Apparemment favorite l'une des écrivaines les plus populaires d'Italie "risque" le Strega avec un roman simpliste, où elle aborde un thème complexe , la guerre des Balkans plus précisément le siège de Sarajevo dans les années 90 à travers la vie et le destin de quatre enfants de l'orphelinat de Sarajevo transférés en Italie. Dès les premières pages ce thème abordé maintes fois par des auteurs autochtones qui l'ont vécu, chez Postorino sonne creux. J'ai tellement peiné à lire ce livre ennuyeux , «  un aide-mémoire » ( bignami en italien) sentimental bourré de clichés que je n'ai aucune envie d'en faire encore une analyse inutile pour argumenter mon opinion sur sa médiocrité. Je m'en limiterais à une citation pour l'illustrer , « La mamma non tornò, come la corrente elettrica » ( Maman ne revint pas, comme le courant électrique »). Pour moi, à éviter !
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Rosella POSTORINO. Et moi, je me contentais de t'aimer.

Un roman qui nous retrace la guerre en Bosnie, guerre fratricide, au cours des années 1990. Il y a un peu plus de trente ans. Mais cette guerre, vue par Rosella POSTORINO, nous permet de suivre de jeunes enfants au cours de 20 années. le siège de Sarajevo (1992-1995), capitale de la Bosnie-Herzégovine, nouvel état crée suite au démantèlement de la Yougoslavie, a fait de nombreuses victimes, environ 12 000 dont 1 500 enfants.

Omar, 10 ans, est dans la rue en compagnie de sa mère, lors d'une attaque et cette dernière lui lâche la main et lui ordonne de courir, courir se mettre à l'abri des balles. L'enfant obéit, mais, à la fin des tirs, il ne retrouve plus sa mère. Il est recueilli dans une institution avec son frère aîné, Sen. Omar, Sen, Cotcot, Ivo et sa soeur Nada, enfants confiés à l'orphelinat vont tenter d'oublier la guerre. Ils vont cohabiter avec d'autres enfants dont les parents sont encore là. Omar est persuadé que sa mère a échappé aux bombes ; un bus humanitaire va transporter ces enfants en Italie, les éloigner provisoirement de la zone du conflit. Lors de ce déplacement, Nada va rencontrer Danilo et sympathiser avec ce jeune garçon ; les parents de ce dernier sont vivants mais ils éloignent volontairement leur fils de la zone de combat. Ce déracinement, cet exil va bouleverser la vie de ces jeunes enfants ; des familles italiennes s'offrent et se déclarent même prêtes à les adopter. Certains vont réussir à s'intégrer, pour d'autres, ce sera plus difficile. Nous suivons le parcours d'un certain nombre d'adolescents. Cette brutale séparation va les perturber profondément et les plonger bien trop vite dans le monde des adultes. Fini le temps de l'insouciance, des jeux, du foyer protecteur…

C'est à partir de témoignages reçus que l'autrice a imaginé ce roman. Les faits historiques se mêlent à la vie de ces petits bosniaques, déportés, exilés en Italie. Combien réussiront à s'intégrer dans ce pays, à s'y fixer, à vivre normalement ? Lors de leur arrivée sur cette terre d'accueil, il y a l'obstacle de la langue, l'ignorance de l'existence ou la mort de leurs parents. le rôle de l'éducation est primordiale. Beaucoup souffrent profondément de cette situation, s'enfoncent dans la dépression. Les amitiés liées par ces tragiques évènements vont se dissoudre petit à petit, en fonction de l'adoption. Qu'en sera-t-il de nos petits héros ? Danilo, lors du déplacement en car a promis à Nada de l'épouser ! le fera-t-il ? Une grande solidarité existe entre ces enfants, projetés trop vite dans le monde des adultes. Ils sont les victimes collatérales des guerres et subissent, à des degrés divers des symptômes post-traumatiques, nécessitant un suivi médical. Et lorsque le siège de Sarajevo s'achèvera, ces jeunes voudront-ils rentrer au pays dévasté par les bombes, abandonner un certain confort ! Certains ont perdus leur identité, leurs souvenirs, leurs familles, oublié les coutumes de leur patrie d'origine, leur langue. Mais une note d'espoir luit au fond du tunnel….

Avec compassion, j'ai suivi l'existence, d'Omar, Nada, Danilo, découvrant l'Italie. Scolarisés, vont-ils être en mesure de suivre un cursus scolaire leur permettant de s'insérer dans le monde du travail, avoir une vie sociale ordinaire : un travail, un toit, un ou une compagne et fonder, à leur tour, une véritable famille. Ce livre est bouleversant. Il nous dévoile plusieurs cas : ceux qui ont réussi, ceux qui se sont perdus, etc... Encore une fois, c'est les larmes aux yeux que j'ai quitté tous ces jeunes héros. Je vous recommande la lecture de ce récit délivré par Rosella, à partir de fait réels. Si vous ne la connaissez pas, empruntez sans réserve « La goûteuse d'Hitler », son premier livre traduit en français et que j'ai adoré. Bonne journée.
( 11/04/2024)

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Sarajevo 1992. La guerre des Balkans. La guerre en Europe. L'éclatement de la Yougoslavie. Il y a 30 ans.
Le siège de Sarajevo a fait 12 000 victimes dont plus de 1 500 enfants.
C'est lors de siège que Rosella Postorino démarre son roman.
Omar, 10 ans marche avec sa mère quand une explosion survient.
Cours, cours lui dit elle. Et Omar court. Seul. Sa mère a disparu.
Il se retrouve à l'orphelinat avec son frère Senadin. Au fond de lui la certitude que sa mère est toujours vivante.
A l'orphelinat il rencontrera Nada, qui arrivera à l'apaiser. Nada a un frère, Ivo qui est à la guerre.
Omar rencontrera aussi Danilo.
Omar, Nada, Danilo se promettront des jours d'avenir heureux.
Quelque temps plus tard un bus humanitaire emmènera tous les enfants de l'orphelinat vers l'Italie. Une protection loin de la guerre , mais aussi des séparations et des exils. Des instituts, des familles d'accueil, voire des adoptions.
On retrouve dans ce roman la talent évocateur et l'empathie que porte l'auteure à ces personnages comme dans son roman précédent La goûteuse d'Hitler.
Nous allons suivre Omar, Nada, Senadin, Danilo, Ivo sur une vingtaine d'années. Chacun avec son désespoir, ses espoirs. Rejet, intégration ou besoin de retour.
L'auteure ne prend pas partie, ne juge pas. Elle pose le constat.
Comment grandir sans racines ? Peut -on perdre un amour originel ?
Une saine réflexion teintée de beaucoup d'émotion sur le départ, l'exil, l'abandon, la perte, la renaissance, la résilience.
Blessures et espoirs.
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De 1992 à 2000, ce roman nous permet de suivre la trajectoire d'enfants, orphelins, abandonnés ou tout simplement mis à l'abri, en tout cas réunis dans un exil commun.
Omar, Nada, Ivo, Danilo, Cotcot, Sen, … tous ont un parcours différent dans cette Yougoslavie déchirée entre ethnies, religions et haine entre anciens voisins et pourtant ils vont se retrouver avec leurs douleurs et leurs peurs propulsés vers l'Italie.
Un roman très touchant sur la difficulté à se construire sans racine ni modèle stable qui souffre pourtant de quelques longueurs.
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Dans ce roman historique, l'autrice italienne ROSELLA POSTORINO – celle de la goûteuse d'Hitler, très grand succès littéraire notamment en France- nous emmène au coeur du conflit de Sarajevo, auprès de Nada, Omar, Sen et Danilo.

Ces enfants à qui la guerre a tout pris, ces enfants que la guerre chassera de leur pays, pour qu'ils soient accueillis en Italie.Ils vont vivre le périple de l'exode en bus de Sarajevo en Italie, pour ensuite connaître l'orphelinat et les familles d'accueil.

Mais le déracinement laissera des traces indélébiles. Chacun de ses petits de la guerre portera à tout jamais la trace de la guerre, de la perte et de la douleur.

Quelle belle histoire que celle de Omar, Nadal et Danilo... Structuré en quatre parties, sur une vingtaine d'années, le roman resserre les liens entre eux trois malgré les épreuves et l'éloignement.

Les sujets sont forts: la guerre, le déracinement, les traumatismes, la séparation brutale avec la famille, l'amitié et la fraternité. Inspiré de témoignages d'enfants de l'époque, ce roman raconte l'intensité du lien originel, le placement, les dégâts psychologiques de tels événements et la résilience incroyable de ceux qui s'en sont sortis.

Une histoire où l'espérance garde une part importante. En dépit des destins broyés. Et ces liens indéfectibles au pays, aux racines et aussi celles du sang que l'on n'oublie pas.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (2)
LeMonde
25 août 2023
. Un très beau texte sur le désespoir et le rêve en temps d’exil, sélectionné en Italie pour le prestigieux prix Strega.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
08 août 2023
Tout est juste, lucide, raconté dans l’absurdité et l’aveuglement de la violence. Ce sont les blessures qui ne cicatriseront jamais et les effets dévastateurs qui se répercutent sur l'avenir de ceux qui parviennent à survivre.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ils firent l'amour comme on se jette à terre pour échapper aux bombes, comme on vole la nourriture dans des magasins dévastés, comme on recueille l'eau de pluie dans les flaques, comme on fait la queue pour du pain malgré les projectiles, comme on court entre deux immeubles pour ne pas se faire tirer dessus, comme on s'assoupit dans une cave bondée, comme on tète le lait maternel, sans le décider, sans savoir pourquoi - ils firent l'amour comme on reste en vie parce qu'on est nés, c'est tout.
page 352.
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Si Dieu avait été attentif, ou en tout cas curieux, il les aurait regardés depuis sa contrée reculée : deux corps suspendus, muscles solides et cœur alerte ; il les aurait vus se mouvoir dans la pénombre, éclairés par une seule bougie, avec la même confiance que deux artistes de cirque, les bras déployés comme des ailes d'oiseaux ou comme ceux de son fils en croix ; il les aurait entendus crier de peur et d'excitation. Si Dieu avait été ici-bas plutôt qu'à l'abri bien au chaud, face à ces deux silhouettes chancelantes dont les cris résonnaient entre les voûtes immenses ; s'il avait vu l'éclat soudain des bombes les révéler d'un coup tels qu'ils étaient, deux enfants, il aurait été attendri comme n'importe quel petit vieux, et il aurait peut-être pris en main leur destin. Mais Dieu était en exil, il l'a toujours été - et Nada ne pensait même pas à lui.
page 43.
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Nel buio le parole erano innocenti, ma non inoffensive.
Dans le noir les paroles étaient innocentes mais pas inoffensives.
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Je veux dire, si la règle c'est de ne pas tuer, alors elle vaut tout le temps, si la vie humaine est importante, alors elle l'est tout le temps : comment est-ce que je peux tuer pour survivre, comment est-ce que je peux décréter que ma vie vaut plus que celle d'un autre.
( ...)
Si quelqu'un essaie de te tuer, il disait, tu te défends, c'est tout. Oui, mais moi je ne peux vivre avec ce poids. Je ne veux pas vivre au détriment de la vie de quelqu'un d'autre. surtout que tôt ou tard je vais mourir aussi, alors autant me rendre.
page 192.
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- Les gens, n'importe qui, des gens comme toi et moi. Ils arrachaient les légumes des mains des paysans, on aurait dit des bêtes enragées par la faim. Ils volaient dans les potagers. Même la police, même les soldats, ils volaient les aides humanitaires et les revendaient sur la marché. Moi, j'avais des navets et des choux sur le balcon, et les pigeons venaient me les piller, j'aurais voulu avoir un fusil pour leur tirer dessus !
page 243.
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Videos de Rosella Postorino (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosella Postorino
Entretien mené par Camille Thomine Dans le cadre du festival Italissimo 2024
Après le succès de la goûteuse d'Hitler, dans son nouveau roman Et moi, je me contentais de t'aimer, finaliste du Prix Strega en 2023, Rosella Postorino propose une histoire d'amour et de guerre à la fois épique et intime. Sarajevo, printemps 1992, Omar, âgé de 10 ans, fuit les atrocités du conflit en compagnie de Nadia et de son frère, ils prennent un bus humanitaire en direction de l'Italie et d'une famille d'accueil. Entre épreuves et promesses, l'amour originel survivra-t-il à l'exil et à la guerre ? Dans ce roman d'une incroyable puissance romanesque, Rosella Postorino offre une magnifique évocation de l'innocence et de la perte au coeur d'une période tumultueuse de l'histoire contemporaine.
À lire – Rosella Postorino, Et moi, je me contentais de t'aimer, trad. de l'italien par Romane Lafore, Albin Michel, 2023.
Lumière par Hannah Droulin Son par Alain Garceau Direction technique par Guillaume Parra Captation par Marilyn Mugot
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