L'ancien rédacteur en chef du Courrier international s'attarde ici à penser l'avenir de la presse. A l'instar d'un journal, l'essai - daté de 2009 - a pris un coup de vieux. Certes, il est démontré par A + B que la presse est en déclin face à un web dévorant et une information devenue communication. Aussi,
Bernard Poulet invite à repenser la presse pour qu'elle puisse survivre. Mais l'auteur se trompe sur certains points. En effet, comment imaginer que Twitter, qu'il encense à l'époque, connaîtrait aujourd'hui un déficit l'amenant à devoir repenser son essence même de la brièveté ? Qu'en est-il de Facebook aussi, 1 milliard d'utilisateurs, mais un rythme d'utilisation en décroissance ? Bref, on ne peut pas reprocher à Poulet de n'avoir pas vu ces évolutions, mais son enthousiasme était peut-être un peu hyperbolique tant les choses ont rapidement évoluées.
Toutefois, la conclusion et la post-face de la réédition de 2011 s'avèrent pertinentes.
Bernard Poulet évoque alors l'avenir du web et de la presse. Il constate que le web évolue vers un réseau à deux vitesses : un réseau pauvre pour les pauvres et un réseau riche pour les riches. Il en va de même, selon lui, pour l'information : de l'information fast-food gratuite, rapide à lire pour les pauvres et de l'information contextualisante, de qualité, pour les riches. Ces perspectives d'avenir ne sont en tout cas pas réjouissantes. Si la presse n'évolue pas, c'est finalement ce vers quoi elle se dirige.