Haïr vite et bien

L'auteur de ce roman a choisi un terrain difficile en se lançant à la fois dans un polar et dans une dystopie. le pari n'est pas entièrement remporté, car les deux genres se télescopent sur des ambitions contradictoires.
La dystopie exige d'installer un univers, de développer une vision futuriste de la société qui demande du temps pour se mettre en place et introduire de nouveaux repères chez le lecteur. le polar quant à lui requiert du rythme, une intrigue rondement menée. D'où la difficulté à se glisser aisément dans cette histoire hybride. Par ailleurs, l'auteur nous invite à suivre deux limiers, le lieutenant Chrysostome chargé de l'enquête sur le meurtre d'une journaliste sauvagement assassinée, et le détective-pisteur John-John Séquoïa mandaté par le patron d'un puissant groupe de communication, Gengis Déco-Markus, pour découvrir ce qui déstabilise sa société. Il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver et les noms des différents personnages ne facilitent pas la tâche.
L'écriture est soignée, la réflexion sur le contrôle technologique des sociétés intéressante, mais l'ensemble est trop tarabiscoté au risque d'égarer le lecteur.