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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour son premier livre, Pouy prenait la route d'une apocalypse provisoire et plutôt jouissive. Une sorte de chanson de geste de la liberté.
Les bandes d'extrême-droite décimées, l' extrême-gauche s'étripe tandis que le pouvoir de l' État reprend peu à peu son emprise.
Julius, le maître spinoziste, emmène ses compagnon à la gloire et à une mort pleine de panache.... et chantent les armes à feu diverses et soufflent les explosifs dans une lutte aussi absurde que colorée. le tout commenté par Radio Cinquième Internationale.
Car tout à une fin, et le terme de la (sanglante) récréation libertaire va sonner.
Pour moi, le plus grand moment de ce poème épique et révolutionnaire, reste la peinture en rose du Sacré-Coeur de Montmartre! Rien que ça vaut une étoile entière...
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Ou si vous préférez l'éthique sodomise l'esthétique

"Ce fut là que démarrèrent les défis, les règles, le sang, l'extermination du gauchiste par le gauchiste, du malade infantile par le malade sénile. Jusqu'aux jours d'aujourd'hui où des bandes d'énervés sillonnent les routes, traqués et tueurs, suicidaires et suicidés de la société morte."

La France après l'apocalypse, c'est ça: des petits groupes qui se revendiquent communistes, fascistes, féministes, spinozistes ou hégéliens. Et les spinozistes n'aiment pas les hégéliens, mais alors pas du tout! Et tous ces individus, qui survivent dans un monde malade qui tente de se reconstruire, se lancent des défis de sang et de démence, s'affrontent, s'entretuent. Ambiance cyberpunk, c'est Mad Max revisité à la sauce Jean-Bernard Pouy!

Résumer un roman de Jean-Bernard Pouy est une gageure tant cet auteur échappe aux codes du genre. C'est une certaine vision de la réalité, qui se traduit dans des récits courts, dont Spinoza encule Hégel est le premier opus. Une fiction violente, un roman noir décalé truffé de références culturelles subtiles, écrit dans un style imagé, et surtout brut de décoffrage, c'est le moins que l'on puisse dire.
Cet auteur atypique a su imprimer sa patte singulière au polar, son style d'écriture est à la fois cru et en même temps poétique, philosophique et en même temps drôle. Un mélange totalement détonnant de tendresse romantique et de férocité primitive. Bref, c'est novateur, c'est original.

On est un peu dans le roman engagé, puisque ce récit court et violent est finalement une sorte de métaphore délirante de ce qu'est devenue la france après mai 68: la lutte des classes et des idéologies, les grèves intenses, dont certaines ont mal tourné etc...

Mais au final, Spinoza encule Hégel est avant tout un polar d'atmosphère d'une formidable originalité, à ranger dans la catégorie des ovnis littéraires inclassables. C'est plus décalé que noir, car l'auteur ne se prend pas du tout au sérieux, et nous transmet vraiment le plaisir qu'il a dû prendre en écrivant ce livre. Il serait dommage de passer à côté!
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Un polar déjanté où des factions philosophico-idéologiques s'affrontent dans un décor post-apocalyptique, voilà ce que nous trace Jean-Bernard Pouy, et cela de magnifique façon. Nous sommes ainsi plongés dans un univers étrange, une Phrance éclatée qui exhume les groupuscules politiques de mai 68 pour les transcender en une version à la fois punk et philosophique. On y verra la Fraction Armée Spinoziste s'en prendre aux Jeunes Hegeliens et c'est au moyen d'une improbable émission radiophonique que les défis sont lancés. C'est Julius Puesh, alias Spinoza, qui est le moteur central, le protagoniste, de cette invraisemblable fable. C'est chaussé de ses bottes de lézard mauve qu'il déambule à travers ses amours maladroites et les combats inachevés dans cette sphère où l'ordinaire est une denrée rare et la révolution permanente. La langue de Pouy est tout à fait celle qu'il fallait pour décrire ce constant marasme éthique.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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L'auteur s'amuse à réinventer un Mai 68. Il parle de Mad Max dans sa préface et j'avoue que j'ai immédiatement pensé au film avant de lire la préface. Il oppose des zigotos de tout poil très macho. Il mélange des alliances aux noms ubuesques, des factions politiques, des hommes et cela donne un beau bordel dans une violence inouïe. J'ai lu le livre comme si je regardais un film et j'ai bien aimé le délire de l'auteur en espérant que nous n'en arrivions jamais à cela.
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Et si mai 68 avait abouti, si la révolution était allée jusqu'au bout.

Dans une France uchronique et ravagée aux atours de Mad Max, des milices s'affrontent. Chacune guidée par une philosophie et donc chacune considérant l'autre comme illégitime (Spinoziste contre Hegelien contre fasciste contre Niezstchien).

Dans cette grande guerre d'idées, on finit même par se demander si l'idéologie n'est que secondaire et si se foutre sur la gueule n'est pas l'objectif principal.

C'est un roman sec, abrupt, iconoclaste et anarchiste mais finalement très fun à lire.
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L'inénarrable road novel de la Fraction Armée Spinoziste, sur les routes de Provence livrées à une Mad Max apocalypse provisoire, avec de la dialectique affûtée et du panache glam. Mythique.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/12/29/note-de-lecture-spinoza-encule-hegel-jean-bernard-pouy/

Publié en 1983 dans la collection Sanguine d'Albin Michel, réédité en 1996 dans la collection Canaille/Revolver des éditions Baleine, puis en 1999 chez Folio Policier, le premier roman de Jean-Bernard Pouy (qui lui offrira deux suites en 1998 et en 2006) demeure presque quarante ans après sa parution un objet quasiment mythique, nourri de sa propre légende joliment exposée en préface par l'auteur lui-même, expliquant comment un récit oral des « événements de mai 68 » serait devenu au fil des enjolivements narratifs et des dérives science-fictives orchestrées à chaud un texte écrit composant en une petite centaine de pages un mélange explosif de l'« Easy Rider » de 1969 et des « Mad Max » (1 et 2) de 1979 et de 1981, de philosophies politiques radicales passées au tamis de l'esthétique glam-rock et de slogans d'époque recyclés savoureusement en variations linguistiques légèrement surréalistes. Incroyable exercice de style, le mini-roman de route de la Fraction Armée Spinoziste propose aussi, encore et toujours, sous couvert d'une gouaille monstrueusement joueuse et d'une condensation radicale, le choc des idéalismes et de la vie matérielle, des élans collectifs et des micro-apocalypses inexorables.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Du Pouy dans le texte : un combat sans merci, et sanglant, entre philosophies opposées, il fallait y penser !
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Comment aurais-je pu mieux tomber niveau lecture, en cette période de grève ?
Alors que le trafic de la RATP est un peu congestionné, que les parisiens (et les autres) manifestent, que les affiches prônant la grève illimité fleurissent un peu partout… je me suis plongée dans un autre livre du Circle Challenge ABC : Spinoza encule Hegel de Jean-Bernard Pouy. [... lire la suite]
Lien : http://geekette.fr/2010/10/s..
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