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EAN : 9782702187364
250 pages
Calmann-Lévy (17/01/2024)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Nos démocraties sont entrées en récession : l'injure et l'indignation sont devenues l'ordinaire du débat public ; nous ne savons plus réformer que par la contrainte et par la force. Pour conjurer cette situation, et les dangers qu'elle implique, nous pourrions nous inspirer des Niveleurs, ces soldats oubliés de la révolution anglaise du XVIIe siècle, qui posèrent les principes de la démocratie participative : associer le peuple aux décisions qui le concerne, ne pas ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un peu peur de me lancer dans ce style de lecture pour 2 raisons principales :
1/n'étant pas dans mes lectures habituelles, il me semble qu'il faut posséder certains codes pour appréhender ce genre.
2/n'ayant pas fait de cursus sociologique et/ou politique, je me demandais si j'avais les connaissances nécessaires pour faire une critique d'une juste valeur.
Sachant cela, voici donc mon ressenti de simple lectrice accrochée par cette première phrase de la 4eme de couverture. « Nos démocraties sont entrées en récession : l'injure et l'indignation sont devenues l'ordinaire du débat public ; nous ne savons plus que réformer que par la contrainte et par la force. »

La forme : je résumerais par claire, nette et précise.
L'introduction qui présente la construction du bouquin m'a rassurée. La présentation est bien structurée, sans vocabulaire technique qui pourrait me rebuter, le plan est exposé clairement.
Les graphiques, exposés par-ci par-là, pour appuyer les arguments sont faciles à déchiffrer.
Les notes pour les différentes sources sont en bas de page et ne gênent pas à la lecture.

Le fond : sont abordés beaucoup des thèmes qui (m')inquiètent actuellement, concernant notre vie citoyenne : la mondialisation, l'importance des réseaux sociaux, le cumul des mandats, les passerelles facilitées quand tu fais partie du sérail, l'abstention qui augmente au fil des élections, la confiance envers les instances qui s'effrite, la place de l'UE dans le monde …

Et des réponses sont apportées.

En regardant donc du côté d'un groupe appelé les Niveleurs. Groupe constitué lors d'une guerre civile en Angleterre au 17eme siècle et qui a posé les principes d'une démocratie participative en rédigeant des préceptes « simples », compréhensibles par tous, « Les accords du peuple ».

L'observation du fonctionnement de « petits » pays ( le cas de l'Irlande est souvent cité et étudié ), les réflexions sur le référendum semblent également proposés des alternatives.

Intéressant de voir que l'école de par un apprentissage horizontal pourra aider à la construction de personnes citoyennes … même si cela malheureusement prend trop de temps.

L'appel à des groupes délibératifs semblent donc être une bonne réponse à la participation citoyenne, à la reprise de confiance. Je me pose toutefois des questions sur la possibilité d'un tel fonctionnement.

Voici donc mon compte rendu, point de vue de citoyenne, ce qui m'a attiré dès le départ pour ouvrir ce livre.

Je remercie @babelio et les éditions @calmanlévy de m'avoir donné la possibilité de cette lecture lors des propositions de la masse critique.
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D'abord, un grand merci à l'équipe Babelio et aux éditions Calmann Levy pour leur confiance à l'occasion de la masse critique Non Fiction. Je ne connaissais pas L Histoire des Niveleurs ni la démocratie qu'ils avaient imaginés. Une démocratie basée sur le tirage au sort parmi les citoyens ainsi qu'une évolution des moeurs vers une société horizontale (coopérative, plus solidaire) avait de quoi attiser ma curiosité.

Les projets de renouvellement de la démocratie sont aussi nombreux que difficiles à mettre en place. Les points abordés vont de la démocratie participative, au tirage au sort, à la reconquête de la confiance bafouée des citoyens, à un nouveau système éducatif horizontal (au lieu du dominant vertical actuel), des assemblées citoyennes régionales, nationales et européennes, à la création de nouvelles institutions internationales pour remplacer les obsolètes face aux défis de la fin de la mondialisation (et prions pour que cela ne soit pas l'excuse toute faites d'une nouvelle guerre), sans oublier l'élaboration de nouvelles lois et d'institutions neutres pour superviser et veiller à leur bonne application… Bref, on n'est pas sorti de l'auberge.

L'Histoire des Niveleurs était très intéressante. Leur origine, les principes qu'ils défendaient, les trahisons et fourberies qui ont empêché cet « Accord du peuple » vers une véritable démocratie, déjouée par l'élite dont nous héritons les vestiges moisis.

Il ressort de ce livre un fort parfum de nationalisme. La France a un grand rôle à jouer dans cette nouvelle démocratie. Elle devra être l'exemple, la pionnière, la sauveuse de cette Europe qui se meurt sous les conséquences d'une mondialisation débridée et des endettements qui en découlent et n'en finissent point.

Si les auteurs reconnaissent que la mondialisation n'est pas sans défaut, il ne semble pas être question d'arrêter de commercer et d'échanger à travers le monde, et surtout pas entre membres européens ! L'Europe au contraire doit se relever de ces épreuves et rivaliser avec les autres puissances mondiales. Une approche très verticale prônée par des réformes horizontales…
Ainsi, l'avenir ne devrait plus être ce monde mondialisé dirigé par les entreprises multinationales, les consommateurs et les marchés, mais un monde multipolaire où les lois, réformes et consensus devraient venir du bas de la pyramide, en d'autres termes, du peuple.

Le principe est honorable, inspirant même, et je rejoins la plupart des arguments développés. La démocratie élective est révolue depuis longtemps. Cependant une question demeure : Quel poids auront nos valeurs, nos délibérations, nos projets portés à nos gouvernements quand ils feront face aux intérêts et profits insatiables de ceux qui dominent les marchés, nos institutions, nos États et nos lois ?

Les changements évoqués semblent superficiels et bien trop tournés sur l'hypothèse qu'il suffirait au peuple de participer aux décisions politiques pour que sa confiance s'intègre d'elle-même. La confiance n'est pas perdue parce que l'on ne nous donne pas la parole, mais parce qu'elle n'est pas prise en compte.

Ce problème de verticalité est le noeud du problème (sans compter la mauvaise répartition des richesses qui exacerbe les inégalités, entre autres joyeuses discussions). J'aimerais voir de mon vivant une telle démocratie… cependant je doute qu'elle voit le jour ou ne survive longtemps tant que la question des inégalités ne sera pas résolue.

Si j'ai trouvé les approches et les solutions intéressantes sur le papier, des points autrement gênants dans leur concrétisation ont été omis, ce qui renforce ce sentiment de naïveté acquise. Cette démocratie délibérative et participative se veut par le peuple, pour le peuple. Il s'agit de l'impliquer dans les décisions du pays qui concernent son avenir. Je respecte ce principe. Mais ce serait oublier que donner voix au peuple ne signifie pas pouvoir au peuple, s'il n'a pas le dernier mot. Tant que l'argent prévaudra sur la vie humaine, cette démocratie du peuple restera une promesse qui n'engage que ceux y croient.

Si l'une des solutions consiste à créer de nouvelles institutions budgétaires indépendantes (Voyez-vous déjà le souci de mettre budget et indépendance l'un à côté de l'autre ?) qui collaboreront avec les États-nations, les villes mondiales intelligentes et les grandes entreprises, je ne vois pas en quoi nous ne nous déchargeons pas à nouveau de notre pouvoir d'agir aux élites, exactement comme nos prédécesseurs.

On ne peut ni collaborer, ni faire entendre raison ou nos droits, à ceux qui nous asservissent.
Voilà ma première ligne de ce nouvel Accord du Peuple.
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Avant toute chose,je remercie les équipes de Babelio et les Éditions Calmann Lévy pour l'envoi de ce livre.
Au début,ce livre m'a fait un peu peur ,car non habituée à ce genre de lecture et n'ayant pas une connaissance approfondie en économie, sociologie et politique,et puis au fur et à mesure de ma lecture très calmement certains passages m'ont " accrochés "
Je lis tranquillement entre deux romans plus " soft" un chapitre.
Beaucoup de constations et une bonne analyse de notre société actuelle .
La forme est précisé,,concise, par contre les tableaux pour moi sont rébarbatifs!
Les niveleurs m'ont interpellé: en effet,dans notre petite ville (16000 habitants)nous sommes en train de créer : un conseil des sages ,et je "postule" pour en faire partie sachant que ce ne sera pas évident et facile.
C'est un projet où le rôle participatif des citoyens est important.
Un livre qui me change de mes lectures habituelles et oû les neurones sont parfois mise à rude épreuve, mais que j'ai apprécié.
La conclusion: oui mais : L'espoir fait vivre mais comme nous en sommes encore loin!!!!!
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critiques presse (1)
LaCroix
10 avril 2024
Face à la récession de l?idée et des pratiques démocratiques, Mike O'Sullivan et Pierre-Charles Pradier misent sur une participation renouvelée des citoyens, via le tirage au sort.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Aussi décevants puissent-ils paraître, les résultats du premier quinquennat Macron en matière de réforme des institutions méritent d'être synthétisés et mis en perspective avec la crise des médiations politiques.Première conclusion : aucune des trois tentatives de réforme constitutionnelle n'a pu aboutir,d'abord parce que le calendrier parlementaire était encombré par les urgences du moment,ensuite parce que le Sénat s'est opposé au référendum.Deuxième conclusion : il y a manifestement un circuit législatif à deux vitesses,celui des baisses d'impôts est rapide et sûr, celui du renouveau de la vie démocratique est aussi tortueux qu'en fin de compte inepte.Ce contraste n + certainement pas été pour rien dans l'identification d'Emmanuel Macron au 《 président des riches》.Troisième conclusion : Emmanuel Macron à présumé de son énergie et de sa capacité politique en pensant résoudre ce que Gérard Grunberg a pointé à raison comme le difficile problème de l'articulation entre démocratie représentative et démocratie participative. (Pages 106/107).
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Chapitre 1
LA MONDIALISATION ET APRÈS ?

《 Nos dirigeants ont choisi la mondialisation dérégulée, ils la voulaient heureuse : elle s'est révélée affreuse》 Marine Le Pen,5 février 2017( twitter)

《 La mondialisation est une formidable opportunité 》
Emmanuel Macron ,16 novembre 2016( 20 heures de France2).

La mondialisation a été la force motrice des quarante dernières années. Cette mondialisation,nous la définissons comme l'intégration des pays ,des sociétés et des économies du monde jusqu'à leur interdépendance. Elle a constitué sans doute possible la tendance la plus significative dans les affaires internationales depuis la chute du communisme,si elle n'en a pas été la cause même. ( Page 17).
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Oui,nous pouvons faire entendre de par le monde la voix des peuples ,donner notre exemple et prêter main forts à celles et ceux qui entreprennent de réaliser l'accord du peuple pour refonder et ancrer la démocratie dans la pratique. Il suffit de commencer chez nous. (Page 260).
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