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Citations sur Les Annales du Disque-Monde, tome 4 : Mortimer (146)

La princesse Kéli s’éveilla.
Elle avait entendu un bruit, le bruit que fait un intrus parfaitement silencieux. C’était plus fortiche que de sentir un petit pois à travers des matelas – la sélection naturelle avait tout bonnement démontré au fil des ans que les familles royales qui survivaient le plus longtemps étaient celles dont les membres arrivaient à distinguer un assassin dans le noir au bruit qu’il avait l’adresse de ne pas produire, car, dans les cercles de courtisans, il s’en trouvait toujours un prêt à couper le sifflet au dauphin.
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Les savants ont calculé que les chances d'exister d'un phénomène aussi manifestement absurde sont de une sur un million.
Mais les magiciens,eux, ont calculé que les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
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- Vous disiez que je vous croyais soûl.

- UNE EKCHPÉRIENCHE QUE CH’FAIS. ET MAINTENANT, J’AIMERAIS BIEN RECOMMENCHER L’EKCHPÉRIENCHE AVEC L’EAU-DE-VIE D’ORANGE. »

Le patron soupira et jeta un coup d’œil à la pendule. Pas de doute, il gagnait beaucoup d’argent, surtout que ça n’avait pas l’air de gêner l’étranger de payer des prix prohibitifs ou qu’on le carotte sur la monnaie. Mais il se faisait tard ; si tard, d’ailleurs, qu’il se faisait tôt. Il y avait aussi quelque chose chez le client solitaire qui le mettait mal à l’aise. Les habitués du Tambour Rafistolé buvaient souvent comme s’il ne devait pas y avoir de lendemain ; mais pour la première fois, il se demandait vraiment s’ils n’avaient pas raison.

« J’VEUX DIRE, QU’EST-CHE QUE J’PEUX ATTENDRE DE L’EGJICHTENCHE ? QUEL CHENCH DONNER À TOUT CHA ? À QUOI CHA RIME ?

- J’saurais pas dire, l’ami. J’pense que ça ira mieux quand vous aurez bien dormi.

- DORMI ? DORMI ? J’DORS JAMAIS. CH’UIS MACHIN, CH’UIS CONNU POUR CHA.

- Tout le monde a besoin de dormir. Même moi, suggéra le patron.

- PERCHONNE M’AIME, VOUS CHAVEZ.

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Le silence régnait dans l'auberge. Chacun s'efforçait d'éviter le regard des autres. Personne ne voulait être le premier à admettre ce qu'il pensait avoir vu.
Ce fut donc au patron de traverser la salle d'un pas mal assuré, d'avancer la main et de faire courir ses doigts sur la surface de bois familière, rassurante, de la porte.
Tout le monde avait vu Morty la passer à trois reprises. Il avait simplement négligé de l'ouvrir.
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Harga décida de ne pas discuter.
« Ben, tu fais du sacré bon boulot, mon gars, dit-il.
- COMMENT ON APPELLE ÇA, QUAND ON SE SENT BIEN, QU’ON EST CONTENT ET QU’ON VOUDRAIT QUE ÇA NE S’ARRÊTE PAS ?
- J’pense qu’on doit appeler ça le bonheur », répondit Harga.
Dans la toute petite cuisine étriquée tapissée de plusieurs décennies de couches de graisse, la Mort virevoltait et pirouettait, taillait, tranchait et bondissait. Sa poêle voltigeait dans la vapeur fétide à la vitesse de l’éclair.
Il avait ouvert la porte à l’air frais de la nuit, et une dizaine de chats étaient entrés nonchalamment, attirés par les bols de lait et de viande – la meilleure de la maison, s’il vous plaît – stratégiquement disposés ici et là par terre. De temps en temps, la Mort s’arrêtait dans son travail pour en gratter un derrière les oreilles.
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Quelque chose comme une petite supernova bleue étincela un instant dans les profondeurs de ses orbites. Il vint dans l'esprit de l'apprenti que, non sans un certain embarras et un manque total de pratique, la Mort essayait de cligner de l'œil.
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UN QUOI ? s’étonna la Mort, assis derrière son bureau ouvragé ; ses mains tournaient et retournaient son coupe-papier en forme de faux.
– Un après-midi de congé », répéta l’apprenti.
La pièce parut soudain vaste à en étouffer, et lui complètement à découvert au milieu d’un tapis d’à peu près les dimensions d’un champ.
« MAIS POURQUOI ? demanda la Mort. CA N’EST PAS POUR ALLER A L’ENTERREMENT DE TA GRAND-MERE, ajouta-t-il. JE LE SAURAIS.
– J’veux seulement, vous comprenez, sortir et voir des gens, dit le jeune homme qui essayait de faire céder ce regard bleu impassible.
– MAIS TU EN VOIS TOUS LES JOURS, DES GENS, objecta la Mort.
– Oui, je sais, seulement… ben, jamais pour très longtemps. J’veux dire, j’aimerais bien en rencontrer avec une espérance de vie qui dépasse les quelques minutes, monsieur », ajouta-t-il.
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-Ah les gens entendent toujours raconter que ça ira beaucoup mieux pour eux une fois morts. Nous, on leur dit que ça pourrait être drôlement bien en ce monde s’ils voulaient s’en donner la peine. »
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Mais il se faisait tard ; Si tard, d'ailleurs, qu'il se faisait tôt.
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On constate là que l’honnêteté innée de Morty ne fera jamais de lui un poète ; s'il avait comparé une jeune fille à un jour d'été, il aurait ensuite très sérieusement expliqué à quel jour il songeait et précisé s'il pleuvait.
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