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3,39

sur 2709 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quel étrange paradoxe. La tradition a retenu pour titre Manon Lescaut alors que l'auteur l'avait intitulé, certes un peu longuement, Histoire du Chevalier Des Grieux Et de Manon Lescaut.
Paradoxe en ce sens que l'auteur place en premier le chevalier et que c'est effectivement lui le personnage principal, et que la belle Manon, personnage clé, il est vrai, n'est que le personnage secondaire. On a bien retenu Tristan ET Iseult, pourquoi pas des Grieux ET Manon Lescaut ?
Bref, vous aurez compris qu'il s'agit d'une histoire d'amour, que le mot du titre " histoire de " suggère un récit romanesque, celui-là même est à la première personne.
Pour ce qui est du contenu, l'abbé Prévost décrit " les infortunes de la vertu ", où notre chevalier est un preux chevalier, par contre, sa dulcinée, sans être une nymphomane, aime un peu trop le confort et le luxe pour accepter stoïquement son sort lorsque sa bourse est vide.
N'ignorant pas ses atours, la belle Manon, n'hésite jamais à faire crépiter le coeur d'un riche mécène quitte à faire rugir de jalousie le brave des Grieux.
Celui-ci emploie donc toute sa chevalerie pour faire échec aux amants et récupérer sa frivole amante. Les riches souteneurs bernés ont souvent le bras assez long pour créer des embarras au malheureux couple, lesquels embarras se traduisent souvent par des séjours en prison, lesquels séjours appellent à leur tour des évasions rocambolesques.
Notre pauvre chevalier, tiraillé entre un amour immodéré et les appels du pied de la morale ne sait trop quelle conduite tenir et récolte moult mésaventures à vouloir s'accrocher à la venimeuse Manon.
Le tour de force de l'auteur réside dans le fait qu'il parvient à nous la rendre tout de même attachante, car, bien que notoirement infidèle, elle n'en est pas moins amoureuse de son chevalier et présente par moments une noblesse de caractère indéniable.
D'un point de vue de l'histoire de la littérature, cette oeuvre marque indéniablement quelque tournant car on nous maltraite le sens moral avec ces deux amants, mais d'un point de vue purement contemporain, je ne sais pas si l'on peut encore l'élever au rang de chef-d'oeuvre absolu.
Le chevalier, amoureux éperdu et naïf à souhait, annonce le romantisme, mais reste quand même un brin cul-cul la praloche.
La fin étrange de Manon demeure un expédient facile de la littérature et l'on ne se satisferait peut-être plus d'une telle pirouette à l'heure actuelle. Un peu comme en biologie, il convient probablement de la lire dans un processus ontologique, c'est-à-dire assez jeune, comme une forme immature d'un style et d'un genre appelé à s'épanouir par la suite dans l'histoire littéraire par d'autre oeuvres plus marquantes encore, mais tout ceci, bien sûr, n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Au début de ma lecture, j'ai été atterrée par la mièvrerie de ce jeune imbécile de des Grieux.
Il m'est ensuite apparu que son innocence dangereuse faisait de lui un être infréquentable. En effet, un tel degré d'aveuglement qui motive à trahir, mentir, manipuler, sans le moindre scrupule, ses amis les plus dévoués et jusqu'à son propre père, s'apparente plus à du fanatisme qu'à de l'amour.

Finalement, la plus à plaindre dans cette histoire est Manon. Gourgandine, certes, mais qui aurait gentiment mené son petit bonhomme de chemin si ce dernier n'avait croisé celui de l'exalté des Grieux.
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Bonjour !
Décidément, les romans d'amour, même les classiques, n'ont pas ma faveur.
Jusqu'à quelles extrémités peut-on aller pour de l'amour-passion ?
Le jeune chevalier Des Grieux tombe éperdument amoureux de Manon Lescaut. Il sait qu'il n'aura, pour cette liaison, pas l'approbation de son père qui est sévère.
Ce sont des fuites continuelles pour cacher leur amour, mais Manon, volage et cupide est à chaque fois attirée par des vieux grigous fortunés.
Des Grieux, qui n' a pas le sou, échafaude à chaque fois un plan pour reprendre sa bien-aimée ; ils sont accusés de "libertinage" et de "friponnerie", ils volent les riches grigous, font de la prison ... s'échappent...
.
Que vaut l'amour-passion ?
C'est vraiment destructeur, je l'ai éprouvé ;
j'ai lu "Je meurs d'amour pour toi" d'Isabelle de Bourbon...
On peut dire :
"les histoires de passion
finissent mal,
en général "
On peut aussi dire :
"mourir d'amour enchaîné"...
.
Tout cela est-il sérieux ?
Quand les tripes surpassent la raison, que faire ?
L'abbé Prévost montre bien que Des Grieux est Amok, ensorcelé, et que son père, ou le raisonnable ami Tiberge, qui veulent lui ôter Manon de l'esprit par la religion, n'y peuvent rien.
Mais l'abbé est un abbé, il faut qu'à la fin, il ait gain de cause : je vous laisse lire l'ouvrage !
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Coup de foudre d'un étudiant de bonne naissance pour une jeune fille condamnée au couvent. Leur fuite ne donnera lieu qu'à d'éphémères bonheurs, vu le caractère de Manon, plus portée sur le gout des richesses que sur la vertu et la fidélité.

Le récit, bien que très prude (elle lui prodiguait quand même mille baisers et de douces caresses), a dérangé à l'époque et fut mis à l'index alors qu'il aurait avantageusement servi à enseigner aux jeunes mâles de se prémunir contre un amour-passion source de misère et désordres.

Le style et l'inspiration peu crédible ne m'ont pas trop emporté.
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Relecture de ce classique. Peut-être une moins mauvaise impression que la première fois, et encore. Cette histoire se traîne en longueur. Ok Manon est belle, ok le jeune de Grieux en est éperdument amoureux. A en bafouer sa naissance, son nom, et la carrière, les carrières, qui étaient ouvertes devant lui. Mais quoi de plus ....

Je suis à nouveau largement restée sur ma faim.

Tant pis, je suis contente néanmoins de l'avoir relu, car parfaitement oublié dans les méandres de ma mémoire.
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Manon Lescaut, est l 'histoire d 'une passion, celle de Des Grieux, fils de famille
promis à l 'ordre de Malte, pour une jeune aventurière mystérieuse , infidèle et
tendre . Après l 'éblouissement de la rencontre , trahisons, retrouvailles,
escroqueries, enfermements et fuites ponctuent l 'histoire de la relation
jusqu 'à la mort de l 'héroine dans le désert américain .
Cette passion folle de Des Grieux pour Manon est entée dans la légende .
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Dans son origine, « Manon Lescaut » ne devait être qu'un épisode de l'histoire du chevalier Des Grieux faisant partie des « Mémoires et Aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde ». En effet, ce n'est pas la belle Manon qui est l'héroïne de ce livre mais bien plutôt le chevalier Des Grieux.
Tombant éperdument amoureux de cette jeune fille volage et inconséquente qui rêve d'une vie que sa condition sociale ne peut lui permettre, le jeune chevalier va négliger famille, amis et profession pour plaire à sa belle. On pourrait penser que l'Abbé Prévost va nous conter ici l'histoire classique d'une jeune fille sans morale et sans condition, qui manipule un jeune naïf pour parvenir à ses fins. Certes, le chevalier Des Grieux est cocu ; et certes Manon est infidèle et vénale. Et certes, tout cela finira mal. Mais leur histoire est bien plus qu'une simple fable morale…
Malgré ses multiples trahisons, Manon reste fidèle dans son coeur à son chevalier, tandis que ce dernier s'attache encore plus à son aimée dans ses fautes et ses malheurs. Une passion destructrice unit ces deux êtres nés l'un pour l'autre.

Cette oeuvre a soufflé un vent de scandale dans la société du 18e siècle. L'Abbé Prévost montre que son jeune héros, en se laissant dominer par ses passions, s'est condamné à une vie de pauvreté, d'immoralité et donc de malheur. D'accord, nous aurons - et lui aussi - retenu la leçon...
Pourtant, en écrivant cette fable morale, l'auteur offrait par la même occasion l'une des plus belles et tragiques histoires d'amour de la littérature classique qui a dû en faire frissonner plus d'une et fantasmer plus d'un... à son époque.
Pour ma part, si je conçois cette passion, elle ne m'a guère emportée.
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Un récit court et divertissant, mais surtout beau. Beau dans l'écriture. Prévost m'a totalement charmée avec ses phrases élégantes, bien que le vocabulaire soit simplement d'époque, pour la lectrice moderne que je suis ça apporte au récit une touche très agréable. Je me suis laissée bercer par l'écriture, j'ai apprécié dès la première phrase la beauté de la langue et je n'ai cessé de me faire la réflexion que j'aimerais lire davantage de livres de ce beau français jusqu'à la dernière ligne.

Concernant l'intrigue, je me suis également laissée emporter. J'ai beaucoup aimé ce récit, bien que je n'ai pas apprécié Manon et que j'ai eu du mal avec le chevalier. Ce dernier m'a au départ inspiré de la pitié, j'avais envie de l'aider, de le conseiller, mais peu à peu j'ai fini par avoir envie de le secouer. Comment peut-on être à ce point aveugle ? Certes, il s'agit d'un amour pur en un sens… mais un amour obsessionnel à mes yeux, un amour naïf, un amour trop grand qui n'apporte que le malheur. le chevalier semble trop enfantin, trop inexpérimenté, il est transporté par sa passion et ne voit pas le reste. Ce qui peut être considéré comme très beau, mais pas par moi. Je l'ai trouvé benêt.

Je me suis prise à rire de la stupidité de certains choix des personnages et j'ai énormément levé les yeux au ciel en lisant les désirs de Manon et avec quelle facilité elle parvenait à faire céder le chevalier. Enfin, le chevalier mais aussi tout homme ayant posé les yeux sur elle.

Bien que l'absurdité de certaines réactions, de certains personnages, de certaines scènes, m'ait sauté aux yeux, j'ai passé un agréable moment. Cette absurdité m'a justement bien amusée, et m'a permis d'apprécier les malheurs de ce pauvre chevalier pour qui j'ai désormais beaucoup de mal à éprouver de l'empathie. Si au départ je me disais qu'il méritait de la pitié, ensuite je me suis fait la réflexion qu'il ne faisait rien pour sortir de ses malheurs, au contraire ! Mais c'est ce qui fait le récit.

Au final, un roman divertissant et plaisant avec une écriture superbe et admirable.
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Le chevalier des Grieux vient juste d'être nommé membre du prestigieux ordre de Malte. A dix-sept ans, l'avenir semble lui sourire. Mais dans une auberge, il fait la rencontre d'une jeune fille si belle qu'il en est bouleversé. Elle s'appelle Manon, elle a seize ans, et ses parents l'envoient au couvent pour mater un caractère un peu trop prompt au plaisir. Mortifié de voir que celle dont il vient de tomber éperdument amoureux est déjà sur le point de lui échapper, il prend la décision de s'enfuir avec elle. Malgré les mises en gardes avisées de son ami Tiberge, les deux jeunes gens se réfugient dans un appartement parisien. Mais en dépit des bonnes intentions du Chevalier, très vite, ils oublient toutes les recommandations de la morale et se livrent à tous les plaisirs que l'amour débordant du Chevalier et la sensualité déjà bien exercée de Manon peuvent leur inspirer. Mais l'on ne vit pas d'amour et d'eau fraiche, et la vie de plaisir que Manon chérit coûte cher. Alors que le Chevalier envisage de renouer avec sa famille pour obtenir de l'aider, Manon l'en dissuade et prétend trouver de l'argent par ses propres moyens, quitte à se rapprocher un peu trop d'un vieux voisin un peu trop lubrique.

Cette nouvelle collection des éditions La Musardine propose de revisiter le texte de l'abbé Prévost en y ajoutant explicitement ce qui avait été soigneusement sous-entendu au XVIIIème siècle et qui avait tant fait scandale à l'époque. Il faut dire que l'intrigue de ce roman s'y prête plutôt bien. Manon Lescaut est une fille qui affiche son goût pour le plaisir et les divertissements. C'est une maîtresse qui coûte cher, et qui n'hésite pas à vendre ses charmes, y compris en prétendant faire profiter son amoureux des largesses obtenues par son joli minois. C'est la deuxième fois que je lis ce roman et encore une fois, je n'arrive pas à lui trouver d'excuse, tant j'ai l'impression qu'elle empoisonne tout ce qu'elle touche et qu'elle n'a pour excuse que de pleurer ensuite pour se faire pardonner, ce à quoi elle parvient. J'ai en revanche beaucoup plus de sympathie pour le Chevalier, complètement envoûté, prêt à sacrifier sa foi et sa famille pour les jolis yeux de Manon, et qui s'aigrit au fil du roman, puisqu'il est prêt à voler, tuer et qu'il est parfaitement conscient que sans argent, Manon le quittera. C'est un personnage admirable, qui l'aime malgré la conscience aigue qu'il a de ses défauts.
Pour autant, il bascule sans trop de problèmes dans le libertinage auquel Manon l'invite et le maintient, elle qui refuse de se marier. Et c'est pourquoi l'idée d'une expérience sexuelle intense et débridée était plutôt bonne, car elle va parfaitement dans le sens d'une addiction du Chevalier aux charmes et aux délices que Manon propose. Les “scènes érotiques” annoncées sur la couverture sont d'ailleurs suffisamment judicieusement placées (une seule mise à part) pour ne pas trop dénaturer le sens du roman. Ce qui allait moins bien en revanche, c'est la rupture de style, parfois très artificielle, introduites par le bien pratique “à un moment…”. le plus décevant a été la grande vulgarité dans laquelle le texte a pu tomber, qui détruisent le charme désuet que peut avoir la langue classique, sans parler des termes carrément risibles comme “se manualiser” ou encore le “blanc d'oeuf” dont je vous laisser chercher ce qu'il servait à désigner.
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Ce n'est pas un de mes classiques préférés bien que l'époque des Lumières soit riche dans son cadre littéraire et philosophique. Manon Lescaut est un récit issu des mémoires du chevalier des Grieux qui tombe sous le charme d'une prostituée, avant de l'entraîner avec lui dans un voyage, hélas, sans retour. Si j'avais les deux amants en face de moi, je n'aurais aucune peine à me représenter l'esprit de l'époque, les moeurs, les costumes or dès les premières pages j'ai eu la sensation que cette histoire aurait une issue tragique. Et malgré tout, je n'ai pas réussi à m'impliquer dans l'écriture pleine de finesse de l'Abbé Prévost...L'attachement ne fut pas au rendez-vous :(
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