AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 775 notes
5
35 avis
4
40 avis
3
13 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une très belle écriture, fluide et consacrée à la découverte de ce monde bien étrange. On y trouve un système de guildes dont chacune a un rôle dans le cheminement - sur rails - d'une bien mystérieuse ville dont on ne sait d'où elle vient. le décor est post-apocalyptique et l'on comprend que le monde a été ravagé, que la ville est un écosystème dont l'équilibre est lié à sa position par rapport à un "optimum". Nous découvrons, en même temps que le jeune homme entrant dans les guildes, les secrets et complexités de la vie. L'action ne manque pas et le livre, probablement trop court, se dévore.

Nous ne comprenons pas pourquoi la ville doit courir après son optimum alors que les villages qu'elle croise ne sont pas soumis à cette règle et bien d'autres. La créativité est très forte et je vous laisse le plaisir de découvrir toutes les particularités de ce monde. Et aussi quelques frustrations car l'auteur n'a pas intérêt à nous en expliquer trop ni à faire parler les personnages qui pourraient nous éclairer.

C'est à la moitié que tout dérape, la narration change et n'est d'ailleurs plus à la première personne, celle du jeune apprenti qui prend du galon. Distorsion est le mot le plus juste pour résumer tout ce qu'il se passe ensuite.

La narration revient à la première personne de l'auteur pour le final et là c'est le drame ! L'explication ne convainc pas. Ou plutôt le subjectif prend le dessus et nous force à accepter, comme notre héros, que l'impossible s'est mis en oeuvre. Tout ceci s'illustre avec la rencontre d'une chercheuse, avec qui le dialogue a du mal à s'établir alors que le héros et elle auraient pu creuser tant de sujets.

Bien plus que d'offrir un parcours initiatique du héros et de ceux qu'il croise, nous sommes dans une histoire sur la subjectivité, où la perception différenciée des uns et des autres est interrogée, interpellée. Comme si nous devions tous remettre en cause nos certitudes et réviser la réalité pour tenir compte de la vision des autres. Pas forcément l'accepter car nous sommes attachés à des racines. Cela prend un tel sens pour nous à l'époque des réseaux sociaux, du complotisme exacerbé, du dilemme de la rébellion ou l'acceptation du système !

Une très bonne lecture qui finit par nous troubler avec l'obligation d'accepter l'inacceptable : la perception n'est pas la réalité.
Lien : https://www.patricedefreminv..
Commenter  J’apprécie          3010
Un livre étonnant. de la science fiction, oui mais loin de n'être que cela, c'est un roman qui peut ouvrir à de multiples réflexions. Qu'est ce que la réalité? Que croire?

La construction de cette histoire est franchement bien faite. On découvre cet univers petit à petit avant de croiser une autre facette et de terminer par une fin détonante.

A une époque de fake news, alternative facts, de rumeurs, de conspirationnistes, complotiste, de guerres où les deux camps s'affrontent et surenchérissent en terme d'horreur, ce livre permet de comprendre comment / pourquoi des certitudes peuvent aveugler.

Et avec la montée en puissance de l'IA, ce roman ne risque pas de vieillir.

Une vraie claque!
Commenter  J’apprécie          240
Difficile de décrire ce livre sans dévoiler des éléments importants qui briseraient le mystère de l'intrigue !
Ce livre est un OVNI, dans une vision d'un monde proche de celui de DAMASIO dans la horde du contrevent.
Le style est clair, visuel, les sensations sont très bien rendues. Les impressions, les perceptions des paysages et des autres personnages constituent le centre de l'intrigue qui se déroule a la première personne dans la peau d'un jeune apprenti qui découvre le monde : Helward Mann.
Un voyage très lent dans un univers distordu, mystérieux, une ville isolée dans un environnement hostile ! Les mystères sont distillés au goutte à goutte. On se plonge dans l'intrigue avec l'envie de comprendre, mais comme dit un des protagonistes : je ne saurai pas te raconter, il faut que tu ailles voir toi-même.
Écrit en 1974, on peut aussi y voir une parabole de notre monde actuel, isolé, enfermé dans ses propres perceptions et ses certitudes !
Commenter  J’apprécie          230
Un texte qui sort des sentiers battus dès les premiers mots. A partir d'un sujet original et bien traité, on découvre un système social, politique et technique poussés, au rythme du héros qui n'en sait pas plus que nous sur ce monde caché dans lequel il a pourtant toujours vécu. La distorsion de l'espace et du temps qu'il subit va soulever des questions relatives à chaque type de perception et qui tiennent complètement debout, sans être pour autant incompréhensible. C'est aussi un "héros" au final très humain qui reste parfois longtemps dans l'erreur et persiste, ce qui est rare dans un roman et relativise certains concepts sur lesquels on pourrait être plus radical à partir d'un autre point de vue.
J'ai peur d'en dire plus car je ne veux rien dévoiler, d'autant plus que l'un des grands plaisirs de cette lecture est justement la découverte à chaque page de tous ces détails, importants ou non, qui rendent ce monde crédible et nous donnent envie d'en savoir plus.
Même si j'ai trouvé la fin un peu abrupte et vite expédiée, ce roman à part mérite sa place de classique de la SF, mais c'est aussi une expérience de lecture qui devrait être conseillée même à ceux qui ne sont pas adeptes du genre.
Commenter  J’apprécie          185
Quel bonheur de se faire mener en vaisseau par Christopher Priest. Car c'est un malin, l'ami Priest, et après s'être échiné - avec une belle écriture au passage ! - à vous faire croire que son héros était entouré de gens abusés, il vous retourne, vous pauvre lecteur, comme une crêpe... Attention à ne pas tomber car la chûte est vertigineuse !
Commenter  J’apprécie          180
Voici enfin révélé mon premier Priest ! Si ce roman est à l'image de toutes les bonnes surprises que me réserve la bibliographie de cet auteur, je me dis que mon instinct de lectrice a été vraiment bon de lui ouvrir en grand les portes de ma pile à lire avec plusieurs de ses titres 😊

J'ai perdu tous mes repères d'emblée, pour partir à la découverte d'une ville sans pareil. Une ville en perpétuel mouvement, conçue pour avancer sur des rails, vous imaginez le délire des ressources utilisées... Mais dans quel but ?
Me voilà donc partie sur les chemins de la compréhension, avec les yeux, et toutes les autres perceptions du héros, dans une déroutante expérience de désorientation, sans boussole, et mystérieusement initiée dès les premières lignes du roman...
J'aime être déstabilisée, et là, j'en ai eu pour mon compte, tant cette histoire fût saisissante !
[...]
Car c'est bien en cela que Priest excelle : nous embarquer dans un environnement déstabilisant, empli de stimuli dont l'implication nous échappe ! Il ne veut pas nous perdre, mais pas non plus nous tenir par la main vers les bonnes réponses. Il préfère nous balader un peu en chemin, nous tester afin de savoir jusqu'à quel point il peut nous faire prendre des vessies pour des lanternes. J'adore !!!

Il m'a donné envie de tourner les pages et de suivre les personnages avec une ardeur déconcertante. Prise d'une sorte de crise intense d'extrapolations, de frénésie de compréhension, je suis arrivée au bout du voyage, découvrant sa réalité finale, en me disant : « Bien joué ! » devant ce nouvel horizon révélé.
Une vérité qui prend tout son sens, et incite à se repasser les détails de l'expédition, éperonnant nos pensées pour revenir sur les traces de tous les petits cailloux semés en route pour nous remettre sur la bonne voie.

Evidemment, je ne peux pas vous dessiner la carte de cet itinéraire livresque, l'errance fait partie du plaisir ressenti, faisant de l'irrationalité du paysage admiré et l'étendue de sa perspective finale, des souvenirs uniques !
Revigorée par mes pérégrinations et par le dépaysement éprouvé, je me perdrai bien volontiers dans l'univers d'un autre Priest, dès que j'en aurai l'occasion.

Croyez-le ou pas : une lectrice invertie en vaut deux 😉
Commenter  J’apprécie          130
Ça faisait un moment que je voulais lire du Christopher Priest, et on m'a conseillé le monde inverti, monument littéraire dont la première phrase est devenu célèbre : "J'avais atteint l'âge de mille kilomètres".
Ce roman est de la pure science-fiction, parfois technique (j'avoue avoir été parfois larguée et avoir laissé de côté certaines explications qui m'ont semblé très obscures), mais pas indigeste non plus.
L'histoire est passionnante, et on découvre au fur et à mesure toutes les subtilités de ce monde, cette ville, et cette intrigue. L'alternance des points de vue est également très intéressante, et sert habilement le récit.
J'avoue toutefois n'être pas tout à fait certaine d'avoir compris la toute fin - du moins la réaction de Helward Mann.
... Et ça me frustre un peu !
Mais au delà de ce détail, c'est un classique de la SF qu'il faut avoir lu, et un ouvrage particulièrement remarquable !
Commenter  J’apprécie          110
Ouvrir un roman de science-fiction, c'est tout accepter sans résistance. P.K.Dick m'avait habituée aux récits les plus étranges et les plus farfelus - de très bons récits - avec le monde inverti, je suis allée au bout de l'étrange. Me voilà revenue d'un long voyage, couverte de poussière et d'interrogations.

Vous avez lu le résumé. Terre est une ville qui doit toujours avancer sur un monde hostile. On découvre avec Helward les raisons de cette hostilité et le pourquoi de cette mobilité. Une réalité si étrange qu'il est tout simplement difficile de se la représenter. Et un monde oppressant, inconfortable, technocrate qui vit en vase clos avec des ressources limitées: la ville pour que les habitants survivent, les habitants qui consacrent leur vie à la ville. Jusqu'à un dénouement des plus surprenants - et qui nous laisse avec bien des réflexions sur la vie, les civilisation, la réalité, la perception... Une énorme baffe philosophique. Et un des meilleurs romans de science fiction que j'aie jamais lu.
Commenter  J’apprécie          105
J'ai lu l'incipit, et hop, j'étais parti dans cet univers original, envoutant qui bouscule notre perception du monde. Et si c'était autrement? le livre a reçu un prix littéraire britannique en 1975, il n'est absolument pas démodé.
Après quoi court cette cité en mouvement, comment en est-elle arrivée là? Qu'est-ce qui est réalité, illusion? Ce sont des vraies questions, que nous pouvons poser aussi à notre vie, à notre société. Une histoire très bien montée dans laquelle j'ai littéralement plongée, en souhaitant trouver la clé qui explique ce que vit la cité:
Un système de guilde régit la cité dans laquelle on vit en vase clos. Sortir est le travail/privilège (?) des guildes. En suivant Helward dans son apprentissage, on découvre comment la cité est tractée. Pourquoi? Il nous faudra le découvrir avec lui, lorsqu'il va voyager vers le passé: à l'arrière de la ville, tout est déformé, la cité disparaitrait! Vers où aller? vers l'optimum: le point le plus stable, vers le futur. Lors de ses voyages, les repères spatio-temporels d'Helward sont déformés. C'est troublant, cela nous renvoie à nos propres repères, à notre subjectivité du temps qui passe.
La cité connait des problèmes pour maintenir ses effectifs, et a besoin de "sang neuf": de femmes qui vivront quelques temps dans la cité pour donner naissance à des bébés qu'elles auront le choix de laisser ou emmener chez elles. Elles sont "prélevées" chez les tribus rencontrées: bien traitées puis relâchées, les conditions de négociation du prélèvement n'en sont pas moins révoltantes.
Commenter  J’apprécie          80
La Science-Fiction n'est pas ma catégorie de lecture préférée mais en lisant une critique, j'ai été tout de suite intriguée! Je me suis plongée dans cet univers et je ne le regrette absolument pas! Quelle aventure! Je suis encore dedans!
"J'avais atteint l'âge de mille kilomètres."
C'est ainsi que commence le livre et c'est à ce moment précis que commence l'apprentissage d'Helward Mann pour devenir adulte. Pour cela, il doit effectuer des missions en travaillant pour chacune des cinq guildes de la Cité Terre ( celle-ci à la particularité de se déplacer lentement sur des voies de chemins de fer).
Jusqu'alors enfermé dans une crèche depuis son plus jeune âge, Helward n'a aucune idée précise de ce qu'est le monde extérieur. A sa grande surprise, il découvre qu'il y a des êtres -vivants qui existent hors de la ville.. Son existence serait-elle basée sur un mensonge?..
L'une des première missions d'Helward à l'extérieur, est de raccompagner trois femmes dans leur village d'origine mais d'étranges phénomènes se produisent..
Il est évident que le monde ne tourne pas rond dans ce monde.. Helward découvre des paysages déformés éclairés par l'hyperbole du soleil et une étrange force gravitationnelle horizontale l'attire..
Enfin, le but est de conduire la Cité à l'Optimum.. Mais qu'est ce que l'Optimum? Qu'a t-il de spécial? .. Et que se passerait-il si la Cité cessait de se déplacer?..
Une lecture prenante dès le début et facile d'accès pour la novice que je suis dans ce domaine! Les 388 pages ont passé à une vitesse folle, et quelle fin! Une fois le livre fini, on ne le quitte pas comme ça et on a envie de le reprendre depuis le début! C'est absolument incroyable de penser que ce livre a été écrit en 1974! Quel talent!
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (2059) Voir plus




{* *}