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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Début du XXe siècle, deux prestidigitateurs s'opposent et se déchirent les faveurs du public. Mais cette rivalité puérile va avoir des conséquences sur leurs rejetons...

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Et bien, j'ai dévoré ce livre ! Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir repoussé sans cesse sa lecture (prêté par un ami, j'avais peur d'être déçu...), alors je remercie Nadouch pour sa pioche judicieuse (et merci au [vrai] forum des membres de Babelio !).
J'ai rapidement été happé par le récit avec son écriture à la première personne et ses différents narrateurs qui livrent leurs mémoires.
La dose de SF est très minime, et bien amenée, elle est certes la clé de l'intrigue mais passe vraiment comme une lettre à la poste (grâce au fameux Nikola Tesla).
J'ai également beaucoup apprécié les multiples révélations et surprises, ainsi que le fait que les revirements de situations soient amenés de manière naturelle avec, pour le lecteur, cette impression de flotter sur un doux nuage de coton. Rarement l'intrigue ne m'a paru aussi fluide (peut-être le format "journal" y est-il pour beaucoup) et aussi surprenante.

Bref, lisez-le et appréciez-le comme ce fut mon cas :)

PS : je vais regarder le film, même si je pense forcément être déçu après cette lecture...
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Découvert grâce à l'adaptation ciné que j'avais trouvé excellente, c'est avec plaisir que je me suis lancée dans cette lecture commune.
J'ai beaucoup aimé le format de ce roman, sous formes de différents journaux intimes, notamment celui des deux prestidigitateurs, personnages principaux : Alfred Borden et Rupert Angier, magiciens de renom à la charnière du 20ème siècle à Londres. On y retrouve aussi des parties concernant les descendants des deux adversaires. La lutte de pouvoir (et de savoir) entre les deux hommes se poursuit à travers toutes leur vie et celles de leurs enfants et petits-enfants.
Les prestiges de leurs illusions sont simple mais diablement contraignante pour l'un et délicieusement inexplicable pour l'autre. le style est vraiment très fluide et la forme d'un journal rend la lecture très agréable. Les deux personnages sont génialement décrits à travers leurs propres écrits comme par ceux de leur rival. le rapport avec l'invention de Tesla est bien plus sombre que dans la version filmée et d'autant plus mystérieuse. J'ai adoré cette fin très ouverte qui laisse beaucoup de place à l'interprétation du lecteur.
Une lecture immersive dans cette atmosphère des coulisses du monde du spectacle au 19ème siècle finissant. Un régal qui laisse un goût d'électricité sur la langue.
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En illusionnisme, « le Prestige » est le point d'orgue d'un tour de magie, le moment où le prestidigitateur fait jaillir l'impossible du possible, suscitant ainsi stupeur et enchantement. Tout ceci n'est évidemment qu'illusion et si le spectateur s'y laisse prendre volontiers, les autres magiciens n'ont qu'une hâte : découvrir la clef de l'énigme. Car le Prestige n'est pas seulement source d'émerveillement, il l'est également de fortune, de gloire et de réussite. Un état de fait qui n'a jamais été aussi vrai que dans l'Angleterre victorienne où les théâtres à la mode se disputent les numéros de magie et où tous les praticiens de ce noble art se livrent à une lutte acharnée pour attirer l'admiration exclusive du public – une lutte qui peut aller fort loin car pour acquérir un nouveau tour ou le subtiliser à un confrère, des illusionnistes sont prêts à commettre bien des vilénies, allant jusqu'à l'espionnage, au vol et pire encore.

Nous sommes à la fin du XXe siècle à Londres où un conflit de ce type va naître entre deux jeunes magiciens, tous deux aussi talentueux et orgueilleux l'un que l'autre, Alfred Borden et Rupert Angier. Un accident tragique et personnel va débuter leur querelle, querelle qui ne va pas tarder à dangereusement dégénérer, la haine entre les deux illusionnistes atteignant des sommets sans commune mesure avec l'élément déclencheur du duel. Surtout que l'enjeu du conflit n'est pas mince : rien de moins que le tour le plus demandé et le plus mystérieux de toute l'Angleterre, celui de « L'homme transporté » où l'illusionniste se transfert instantanément d'un coin à l'autre d'un théâtre. Des petites échauffourées, on passe progressivement à des actes de malveillance de plus en plus graves, menaces, vandalismes, chantages… Aucun acte, aucune extrémité ne semble à même de rebuter les deux hommes dans leur course forcenée à la gloire. Où s'arrêtera l'escalade ?

Avec « le Prestige », Christopher Priest nous offre une captivante plongée dans le monde de la prestidigitation avec ses secrets, ses traditions et ses multiples codes. Doté d'une ambiance très réussie, le roman est mené comme un tour d'illusionniste ; tout n'y est que faux-semblants, fausses pistes, semi-mensonges, au point qu'il y devient parfois difficile de distinguer la vérité de l'élucubration et l'illusion du fantastique… le récit se démarque par une construction particulièrement ingénieuse : on y découvre d'abord les mémoires d'Alfred Borden, avant d'enchaîner sur le journal intime de Rupert Angier (ses deux récits étant entrecoupés de passages fort intrigants se situant au début du XXIe siècle et mettant en scène leurs descendants respectifs). Les récits des deux magiciens se complètent, se contredisent, s'éclairent et s'obscurcissent l'un l'autre, créant ainsi une suspense grandissante qui trouve sa conclusion dans un final de haute volée. Quand l'histoire prend fin et que le Prestige nous est enfin révélé, bien des zones d'ombre persistent… Mais où serait le plaisir d'un tour de magie, si tout nous était dévoilé ?

(Petit aparté sur l'adaptation au cinéma de Christopher Nolan : le cinéaste ayant pris de très nombreuses libertés par rapport au roman, les deux peuvent donc être visionnées sans crainte de redite. Personnellement, j'avoue avoir préféré le roman que j'ai trouvé plus subtil, mieux construit et moins enclin au manichéisme. le film n'en est pas moins un divertissement fort réussi que je conseille chaleureusement aux amateurs.)
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'ai acheté ce roman il y a quelques temps car j'en avais entendu dire beaucoup de bien. Je n'avais pas vu le film de Christopher Nolan inspiré du livre avant de le lire, si bien que la surprise a été intacte jusqu'à la fin.

Le récit est découpé en 5 parties de taille très variées, avec des narrateurs différents et deux époques distinctes: celle des deux magiciens Alfred Borden et Rupert Angier entre la fin du XIX ème siècle et le début 1900, et celle de leurs descendants vers 1995. le coeur du récit tient surtout dans la rivalité entre les 2 personnages centraux. Néanmoins, l'histoire de leurs descendants est intéressante et a de l'importance. le roman commence d'ailleurs avec le récit du descendant d'Alfred Borden qui est amené à rencontrer la descendante de Rupert Angier et par là-même à apprendre la vérité sur ses origines. Ensuite s'enchainent les récits des 2 magiciens sous forme de journal intime.

Les changements de narrateurs sont marqués par l'écriture de l'auteur qui change et permet de s'adapter sans problème aux différents points de vue. Les personnalités des narrateurs apparaissent bien distinctement et on se laisse très facilement porter par le récit. le roman offre 4 points de vue différents avec une tonalité, un style différent qui dépeignent tout à fait le caractère de chacun des protagonistes. Les récits se complètent et s'emboitent parfaitement permettant de comprendre l'histoire sans aucun souci. Ces changements de points de vue sont parfaitement maîtrisés par l'auteur. de plus, l'utilisation des journaux intimes pour Angier et Borden permet de mettre en valeur les points de divergence dans leur manière de voir les choses et la mauvaise foi dont ils peuvent faire preuve.

Le roman est vraiment très immersif, on se laisse prendre comme par magie à ces histoires. La magie est la grande star du récit : tout est question de magie dans ce roman, elle opère des les premières lignes avec un Christopher Priest qui prend la place de l'illusionniste pour nous bluffer et nous enchanter, nous spectateurs médusés par son talent. le roman est fondé sur l'illusion, et l'auteur s'amuse à essayer de perdre son lecteur. L'illusion est présente à la fois dans le thème du roman et dans l'écriture.

Les personnages sont assez atypiques, ils ne sont pas vraiment sympathiques mais ils sont très intéressants et complexes. Les deux sont assez similaires dans leurs réactions et leurs manières d'agir souvent excessives mais ont des caractères opposés. Ils sont des génies dans leur domaine, ils placent leur art au dessus de tout, de leur famille, de leur vie. Pourtant, malgré leurs caractères aussi tranchés, on prend vraiment plaisir à les suivre. Leurs descendants sont très différents, ils sont marqués malgré eux par la guerre que se sont menés Alfred Borden et Rupert Angier.

Le roman est également extrêmement bien documenté que ce soit au niveau de la magie, des différents tours utilisés, des objets nécessaires aux illusions qu'au niveau historique. L'époque des deux illusionnistes est très réaliste, on assiste aux différents progrès technologiques notamment au niveau de l'électricité. La thématique du double est à nouveau au coeur du récit, on la retrouve souvent chez l'auteur qui nous offre également toujours des récits très documentés.

Christopher Priest nous offre ainsi avec le prestige un très grand roman, admirablement écrit et construit. le roman est à la fois divertissant et immersif tout en nous prenant au jeu de l'illusion. le roman se lit vraiment très bien, les 500 pages en poche se tournent sans souci, j'ai dévoré les 150 dernières pages d'une traite. le « Prestige » est le troisième acte d'un tour de magie, le moment où le magicien fait surgir l'impossible devant nos yeux enchantés et c'est vraiment ce qu'arrive à produire Christopher Priest avec ce roman. Vraiment une très grande réussite!
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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A la fin du 19ème siècle à Londres, deux magiciens, Rupert Angier et Alfred Borden, se livrent à un terrible duel. Leur rivalité nait d'un accident, un terrible malentendu et au fil des années, les deux hommes n'auront d'autre but que de se nuire mutuellement. Dévorés par l'ambition et l'orgueil, les deux magiciens s'efforcent d'accéder au sommet de leur art en créant des tours de plus en plus élaborés, de plus en plus surprenants et originaux. le monde des magiciens est empli de dissimulations, de secrets, qui se répercutent également dans leur vie privée. La haine obsessionnelle qui unit les deux illusionnistes les conduit à des actes de plus en plus graves, jusqu'à commettre l'irréparable…

J'ai d'abord découvert le formidable film de Christopher Nolan.

La structure du film se cale sur les différentes étapes d'un tour de magie : the pledge, the turn et the prestige. le lien entre les deux hommes est assuré par le personnage de Michaël Caine, qui officie à la fois comme témoin et arbitre. le scientifique Tesla est interprété par un David Bowie étonnant, son assistant lui, est incarné par un Andy Serkis très sobre et très juste. Nolan a préféré supprimé la partie contemporaine du roman, à savoir la rencontre entre les descendants, de nos jours, pour se concentrer uniquement sur les deux magiciens. Ce n'est pas plus mal, car l'histoire de cette rivalité se suffit à elle-même. Cela a amené le réalisateur, forcément, à modifier la fin de l'histoire. Et j'avoue que je préfère la fin du film plutôt que celle du roman.

Le spectateur ou lecteur se retrouve forcément berné, à naviguer ainsi entre doubles, faux-semblants, apparitions et faux décès... Tout n'est qu'illusion, tout est histoire de perspective. Les deux magiciens sont tenaillés par le même désir, celui de régner en maître dans le monde de la magie. Pour atteindre le but suprême, ils n'hésitent à pas à sacrifier ceux qu'ils aiment et à perdre leur propre intégrité, c'est le cas d'Angier surtout. C'est en cela que leur rivalité est si poignante.

Le roman quant à lui est un récit à quatre voix. L'arrière-petit-fils de Borden est un journaliste enquêtant sur les phénomènes paranormaux (le tout début du roman est d'ailleurs un clin d'oeil à tout ce qui relie les personnages) et qui va rencontrer Kate Angier, l'arrière-petite-fille de Rupert, détentrice d'un lourd secret. le roman se partage ensuite entre deux journaux intimes, celui d'Alfred et celui de Rupert, si bien que nous avons les mêmes événements perçus et donc rapportés par deux personnes différentes. Chacun des deux magiciens est de bonne foi, aucun des deux n'est un homme foncièrement mauvais, voilà pourquoi il est bien difficile de prendre parti. D'ailleurs, on est loin d'avoir toutes les explications, les deux magiciens jaloux de leurs secrets, ne se dévoilent pas entièrement dans leurs journaux. Mais la pirouette de fin m'a passablement dérangée. Je trouve qu'elle ne colle pas avec le reste de l'histoire par ailleurs formidable. La fin du film me semble plus logique, si on peut parler de logique avec un tel sujet...
La fin du livre occasionne quelques sueurs froides, une conclusion digne d'un roman d'épouvante, alors que je préfère la tristesse qui émane des dernières images du film, renforcée par la très belle chanson de Thom Yorke qui accompagne le générique final, et pour laquelle j'ai complètement craqué.

Néanmoins, le roman absolument incroyable figure désormais parmi mes préférés.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Une fois que l'auteur de Conséquences d'un disparition a posé les bases, présenté ses protagonistes et exposé la situation, il met en place une trame passionnante dont l'aspect intrigant est rehaussé par une alternance des points de vue qui remet en perspective les évènements et interroge sur la tendance de chacun à les interpréter. Alors, troquant sa casquette de romancier contre celle de bonimenteur, il enchaîne les illusions, manipule le lecteur et, basculant dans une littérature de genre pleinement assumée, il sert sur un plateau une chute incroyable et originale, à la hauteur du roman habilement construit et magistralement mené qu'elle clôture.

Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Je dois remercier Mladoria pour cette découverte. J'avais vu, et beaucoup aimé, le film de Christopher Nolan et c'est grâce à sa critique que j'ai appris que c'était l'adaptation de ce roman de Christopher Priest (que je ne connaissais pas).
Adaptation c'est d'ailleurs le mot, car si l'ambiance et les personnages principaux sont les mêmes, de nombreux éléments et ressorts de l'intrigue changent. Loin de m'ennuyer, j'ai trouvé (comme souvent) le livre bien plus riche, tout en retrouvant ce qui m'avait plu dans le film.
La discorde entre les deux magiciens, la description de leurs carrières parallèles et de leur vie de famille sont racontées sous la forme d'un journal que tient chacun des protagonistes. C'est très agréable à lire (l'écriture soignée ne gâche rien !) et les éléments complexes sont laissés de côté sous prétexte de secret professionnel. L'alternance de ces journaux et de parties contemporaines ajoute un recul et des explications qui enrichissent encore l'intrigue, sans pour autant nous perdre en route.
Je suis emballée par cette dernière lecture de l'année. Ce ne sera probablement pas mon dernier livre de Christopher Priest alors si vous avez des suggestions, je suis preneuse !
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Sur la couverture, la mention World Fantasy Award me laisse toujours pantois. On est loin d'un bouquin de "Fantasy". Christopher Priest, à l'instar d'un Ballard ou d'un Moorcock dépasse largement les cloisons du fantastique et nous livre un opus de pure littérature. Une lutte fratricide où tous les coups sont permis, surtout ceux que l'adversaire ne peut même pas imaginer. L'aller-retour permanent entre deux époques fonctionne à merveille et mystifie le lecteur plus d'une fois, mais le lecteur aime ça. Il en redemande.
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La manière d'écrire et d'amener l'intrigue est un coup de maître : Christopher Priest est un illusionniste doué qui joue avec le lecteur comme un prestidigitateur joue avec son public.

Un petit bijou de la littérature à ne pas manquer !
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Un roman assez incroyable, dans lequel le fond rejoint parfaitement la forme. Il s'agit de l'histoire de la lutte de deux prestidigitateurs qui s'opposent l'un à l'autre toute leur vie et lèguent cet antogonisme à leur descendance. L'histoire est raconté de plusieurs points de vue, sous la forme de récits classiques et de journaux intimes. Chacun des points de vue particuliers apporte des éléments qui permettent de découvrir la vérité peu à peu ; mais tous les récits manipulent également le lecteur à force d'ommissions et de déformations ... de la même manière qu'un magicien manipule son public sur scène pour faire naître l'illusion.
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