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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Prestige ! Clou du spectacle d'un bon illusionniste, creuset de la gloire et de la reconnaissance, tout bon prestige se doit d'être non seulement spectaculaire, mais surtout inattendu. Avec ce roman de Christopher Priest, nous sommes servis.

J'avoue avoir été ébloui par l'adaptation de Christopher Nolan mettant en scène Christian Bale face à Hugh Jackman, avec Michael Caine et Scarlett Johansson en arbitres ; je fus vraiment en extase devant le roman originel ! D'un banal voyage de journaliste sur les traces de son enfance, Christopher Priest nous emmène, par le renfort de journaux intimes du XIXe siècle, sur la piste de deux illusionnistes et surtout sur celle de leur interminable querelle. le principe est simple (au premier abord, en tout cas) : nous suivons quatre journaux intimes (successifs, pas en alternance) qui nous livrent des informations complémentaires, et parfois contradictoires, sur une querelle tenace et mortelle entre deux maîtres de la « magie » du XIXe siècle. C'est toute la question du « pacte » entre l'auteur et ses lecteurs, tout comme entre le prestidigitateur et son public, qui est fouillée ici.
Christopher Priest met ainsi en place une trame scénaristique plus complexe que l'aspect « journal intime » ne pourrait le suggérer au premier coup d'oeil. le mensonge et la dissimulation sont prioritaires dans la façon d'aborder les faits qui opposent Alfred Borden et Rupert Angier. Mais cela se complique un peu plus quand un très simple aspect de steampunk vient griller les circuits de cette mécanique trop bien huilée. Pour autant, rien non plus de trop compliqué derrière cette histoire originale, car il suffit d'un peu d'observation et de concentration pour saisir les tenants et les aboutissants de l'intrigue avant qu'ils nous soient révélés au bout du compte (difficile d'en dire davantage sans spoiler une bonne part des secrets à découvrir).

En somme, le roman a beau être long de cinq cents pages en format poche, cela se lit d'une traite, avec une facilité déconcertante, tellement les péripéties s'enchaînent de belle façon. Merci donc à Christopher Priest pour ce petit bijou prestigieux !

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Aimez-vous les tours de magie ?
Je dois reconnaître que ce thème ne m'intéresse pas plus que ça, mais la lecture de plusieurs critiques de ce livre m'a donné envie de le découvrir.
On fait la connaissance de deux prestidigitateurs du siècle dernier qui n'auront de cesse de s'affronter et de se gâcher la vie l'un l'autre.
Il faudra attendre la fin du livre pour découvrir pourquoi ils se détestaient autant et pourquoi leur rancune a finalement eu des répercutions sur leurs enfants et même leurs petits-enfants.
Le roman débute d'ailleurs avec le petit fils de l'un des deux prestidigitateurs, il est journaliste et va aller enquêter sur un fait divers étrange ayant eu lieu au sein d'une secte.
A partir de là, on va remonter le temps et parcourir la vie professionnelle et privée de ces deux magiciens, jusqu'à découvrir de vieux secrets.
J'ai été happée par cette histoire et le style de l'auteur.
Les secrets sont ici bien cachés, comme le sont les lapins dans un chapeau, il y a des doubles-fonds, des tiroirs secrets, des tours de passe-passe, et on a l'impression que chaque élément fait partie d'un tout, un peu comme des poupées russes emboitées les unes dans les autres.

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"Enfin, la dernière étape, aussi appelée effet ou prestige, qui est le produit de la magie. Si l'illusionniste tire un lapin de son chapeau, l'animal apparemment dépourvu de toute existence avant l'exécution du tour, peut être qualifié de prestige de ce tour."

Rupert Angier (le Grand Danton) et Alfred Borden (le Professeur de la Magie) sont deux illusionnistes célèbres dans le Royaume-Uni du Tournant du XXème siècle. Une haine inextinguible les oppose : peu importe de savoir qui des deux a commencé cette vendetta ; au fil des années le résultat en sera seulement dommageable pour ce duo infernal et leurs proches…

Cette rivalité les mènera aussi à un tel niveau d'exigence qu'ils seront les meilleurs dans leur domaine. Sans pourtant jamais expliquer directement certains tours, l'auteur nous en apprend beaucoup sur les coulisses des spectacles d'illusionnisme.

Je suppose que beaucoup a déjà été écrit sur l'intrigue. Je préfère pour ma part en dire le moins possible. Je peux seulement conseiller une lecture attentive. Des petits décalages, des incompréhensions fugitives, des sensations vagues que quelque chose nous échappe trouveront tous une explication.

J'ai encore une fois été soufflé par la construction phénoménale de ce roman de Christopher Priest : on croit, à plusieurs reprises, en avoir terminé avec les apparences et les illusions. Mais ce n'est qu'un leurre de plus : il y a encore un double-fond invisible dans la malle de la narration. L'effet est proprement vertigineux. Véritablement du grand art, soutenu par un style exemplaire.
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Magie.

Le journaliste Andrew Wesley est chargé d'enquêter sur une secte. Cette enquête lui permettra de découvrir son passé.

J'ai bien aimé ce roman. C'était plutôt mal parti à la base. Je n'aime pas la période victorienne. Je la trouve triste et terne, corsetée à l'extrême. de plus, tout ce qui touche à l'art de la magie m'indiffère globalement. Toutefois, ce roman fût agréable à lire.

Nous suivons deux prestidigitateurs qui vont se vouer une haine mutuelle et s'affronter à la fin du XIXe siècle. Ce duel fera d'eux les meilleurs magiciens de leur génération. Les époques s'entremêlent, un chapitre sur deux nous suivons leurs descendants, l'autre étant consacré à l'un des deux magiciens.

Nous vivons leurs vies à travers leurs journaux respectifs. Toutefois quelques incohérences et zones d'ombres apparaissent entre les deux. Il devient difficile de savoir où se situe la vérité. Plus la lecture avance, plus le mystère s'épaissit. La conclusion apporte une réponse face à celui-ci.
La construction est très bien trouvée.

J'ai été également agréablement surprise par un élément de l'intrigue. Je pensais que ce roman relevait du fantastique, même si certains éléments en relèvent, il s'agit en fait de retro science-fiction. Cet aspect a contribué à rendre la lecture agréable.

En somme, un roman dont je n'attendais pas grand chose qui s'est avéré être une sympathique surprise.
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Voici un roman qui me laissera quelques regrets.
Pour tout dire, j'avais acheté cet ouvrage quand j'ai appri que l'excellent film de Nolan en était inspiré. La vision du film, que j'avais vraiment adoré, étant alors trop fraiche dans ma mémoire, je l'avais quelque peu oublié. Il est ressorti de ma PAL au profit d'une « pioche dans ma PAL » opérée par Juten-doji
J'ai beaucoup aimé le style et le chassé-croisé des narrateurs est parfaitement exploité. J'ai passé un bon moment mais, malheureusement, ma lecture a été complètement faussée par le fait que j'avais vu le film et que, même si je ne me souvenais pas de tous les détails, ce film est tellement marquant que j'étais loin d'avoir oublié les ‘claques' qu'on s'y prend.
Je tiens toutefois à signaler que le livre présente de nombreuses différences par rapport à son adaptation cinéma, sa dimension temporelle notamment, basée sur plusieurs générations mais également dans de nombreux faits – d'importance ou de détails- ainsi que dans la dynamique générale de l'histoire et la personnalité même des personnages.
Tout cela est vraiment très dense, bien pensé et très abouti mais presque inconsciemment, mon esprit tentait sans cesse de se raccrocher aux images du film (qui est donc assez différent sur de nombreux plans) et je n'ai pas réussi, malgré de nombreux efforts, à en faire abstraction. Finalement, ce n'est que dans le dernier tiers du livre (qui n'a rien de commun avec l'issue du film) que j'ai enfin été prise complètement par l'histoire.
Voilà, c'était mon premier Christopher Priest et j'ai passé un bon moment…mais comme la donne était un peu faussée, je vais essayer de vite m'atteler à un autre de ses romans.
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Dans l'Angleterre victorienne, deux illusionnistes talentueux s'affrontent dans un duel de plus en plus dangereux, chacun voulant détruire la carrière de l'autre. Deux générations plus tard, leur descendance respective est toujours en conflit…
Le prestige est un roman à quatre voix. Il y a Alfred Borden et son arrière petit-fils Andrew Wesley d'un côté, Rupert Angier et son arrière petite-fille Kate de l'autre. Chacun prend tour à tour la parole pour décrire les évènements qui ont conduit à une situation à la fois complexe et mystérieuse. Cela se fait à travers les journaux circonstanciés des deux ancêtres d'une part, à travers les témoignages plus directs des deux descendants d'autre part.
Le roman de Christopher PRIEST est structuré de façon à monter progressivement en intensité. de la description d'un univers peu connu (celui des prestidigitateurs au XIXème siècle), on passe aux petits drames des vies des deux illusionnistes avides de succès, puis à l'horreur des conséquences de leurs actes pour y parvenir. Mais l'auteur sait aussi ne dévoiler les éléments clés de son intrigue qu'à point nommé, conduire le lecteur sur de fausses pistes, se faire autant illusionniste que ses protagonistes. En d'autres termes, il manie le suspense à la perfection.
L'écriture de PRIEST est de plus très agréable. Parfaitement fluide, elle est parfois allusive, toujours à la frontière entre logique et irrationalité. Cela fait du Prestige un roman d'ambiance captivant que le lecteur a du mal à lâcher tant sa curiosité est mise à rude épreuve.
Au final, si l'on ne devait regretter qu'une seule chose, ce serait la dimension émotionnelle de l'oeuvre. La vie des deux illusionnistes a beau être dramatique, le fait que ce soit l'orgueil qui les dirige, les rend peu sympathiques l'un et l'autre. On touche d'ailleurs là à une autre thématique du roman, celle des réalités subjectives et multiples, éminemment dépendantes des points de vues qui en témoignent.
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J'avais adoré le film et après avoir lu le premier tome de la BD "Blackstone" l'envie m'est venue de replonger dans l'univers fascinant de l'illusionnisme.
"Le Prestige" est le premier livre de Christopher Priest que je lis et, même si souvent lorsque j'ai vu le film le livre me déçoit, là ça n'a pas été le cas.
"Le Prestige" est un vrai tour d'illusionnisme dont, si l'on reprend les termes adéquates, le prestige et la chute finale du livre sont de vrais tours de force littéraire. le livre se partage entre les journaux des 2 illusionnistes qui se livrent une lutte sans relâche tout au long de leurs carrières pour le succès, la reconnaissance et peut être bien parce que ce sont des hommes tout simplement.
Leur lutte de pouvoir se poursuit au delà de leurs propres carrières puisqu'elle transformera à jamais l'existence de leurs descendants.
Et c'est par leurs yeux, 100 ans après que l'on découvre ce qu'il s'est réellement déroulé entre les 2 magiciens. Au centre de cette lutte on retrouve non seulement cette soif de perfection qui fait la particularité de cet art de la scène mais également le sceau du secret. Car finalement ce qui leur hérissent le poil à chacun est surtout de ne pas connaitre les secrets de l'autre. Que l'homme est jaloux, envieux et mauvais lorsqu'il trouve meilleur que lui...

Au début du livre, j'avais une vision très manichéenne des personnages, mais leur lutte sans relâche pour le succès et la reconnaissance a très vite changé ma vision des personnages.

Alors qu'en est il des luttes de pouvoirs, des jalousies qui tournent à la névrose obsessionnelle et qui empoisonnent les autres ?
Lien : http://memelesoiesaimentsali..
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C'est après avoir été emballée par le film de C.Nolan découvert en début d'année à la faveur d'une retransmission sur Arte, qu'une amie m'a prêté le livre de Christopher Priest. Il est rare que je fasse le chemin dans ce sens, d'abord un film, puis le livre, mais je n'ai pas du tout regretté, même si je connaissais déjà la trame. Il est question d'une rivalité à mort entre deux illusionnistes, à la fin du 19ème siècle et début du 20ème. On entre dans un monde moderne, où les pouvoirs de la nouvelle fée électricité déchaîne les imaginations. L'ambiance et l'écriture ne sont pas sans rappeler « Frankenstein » de Mary Shelley. Ici, la note « steampunk » est apportée par Tesla, inventeur d'une machine aux pouvoirs terrifiants, sur la demande du magicien, Angier, prêt à tout pour dépasser son éternel rival. L'intrigue se découvre de manière fragmentée, à travers les mémoires ou le journal intime des personnages, Alfred Borden et Rupert Angier. le lecteur accepte de jouer le jeu, donc de se laisser duper, mener par le bout du nez, tout comme le spectateur lors d'un tour de magie. le « truc » ne sera révélé que progressivement, à mots couverts, à travers justement le mot "prestige", qui donne son titre au roman (là, avoir vu le film avant est regrettable, en effet). Mais outre la mystification, l'histoire se déploie sur plusieurs générations, puisque le récit « cadre » concerne les arrières petits-enfants des magiciens : on a donc plusieurs temporalités, le début de siècle, les années 70 et l'époque actuelle. C'est la grande différence d'avec le film.
A noter que le livre est publié dans la collection SF de Folio, et j'avoue que la science-fiction n'étant pas mon genre de prédilection, je ne l'aurais jamais connu si je n'avais pas vu le film. Pourtant, ce mélange d'époque victorienne et de science est une réussite, je valide le genre « steam-punk » ! Un bon roman divertissant pour rester confinée avec plaisir !
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J'avais vu le film de Christopher Nolan, et c'était ce qui m'avait donné envie de lire le roman de Christopher Priest. Et bien, une fois n'est pas coutume, j'ai préféré le film ! Il faut dire que le thème : la magie, et en particulier les disparitions et apparitions ultra-rapide du prestidigitateur, sont particulièrement propices à une adaptation cinématographique. Les illusions pratiquées par Angier et Borden, des magiciens en perpétuelle compétition, sont très visuelles, très spectaculaires, elles nécessitent du matériel étonnant, comme la machine de Tesla, et se prêtent donc particulièrement bien au traitement cinématographique. de plus, le rythme du film est plus rapide et plus prenant que celui du roman, plus lent et parfois répétitif.
L'histoire selon Priest est relatée à travers 4 journaux intimes, c'est un roman à plusieurs voix, et donc à plusieurs point-de-vues, un procédé assez classique qui induit quelques longueurs.
Par contre, l'aspect psychologique est beaucoup plus approfondi dans le roman, les angoisses des deux hommes sont plus nettes, et la fin est totalement différente, plus terrifiante...
Deux oeuvres très intéressantes à lire et à voir, de la SF façon steampunk puisque nous sommes au XIXe siècle, dans le monde fascinant de l'illusion.
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Roman intriguant, intéressant du combat entre deux magiciens qui cherchent à tout prix à découvrir les secrets de l'autre. A tel point que cette quête aura des conséquences inattendues sur leurs descendants !

Alors pourquoi n'ai-je mis que 3 étoiles et demi au lieu de 4 (ou même 5, soyons fous !) ? A cause d'une certaine antipathie pour Alfred Borden, de quelques longueurs et répétitions, mais surtout des trois dernières pages et de cette fin bancale, laissant un goût d'inachevé amer. Zut ! Fichue fin !
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