Cinquième tome de la Recherche... : la fin approche avec soulagement!
Proust nous replonge dans des salons pleins de chapeaux, robes à la mode, porcelaine très fine et bavardage vide ! Bien qu'il y ait des extraits intéressants sur la perception de la musique et de la peinture, je préfère encore les témoignages que l'auteur nous donne dans le journal du début du siècle dernier (avec les vendeurs ambulants qui passent sous les fenêtres par exemple) ou les paranoïas absurdes et bruyantes que l'auteur se fait sur Albertine jaillies d'une
jalousie qui, loin d'être le fruit d'un amour passionnel, se réduit à une froide et égoïste envie de possession, presque Albertine était le chardonneret rare de l'empereur chinois de conte de fées à garder en cage, plutôt que de profiter de cette vie commune inattendue.
Proust considère Albertine comme une "petite chose" à séduire, gâter et éduquer à la bonne société et à la culture en général. Même si ça nous choque de nos jours, je pense que c'était toujours l'un des plus grands espoirs d'une orpheline de l'époque. Heureusement, le FC 68 est arrivé ! Et on oublie à quel point la condition humaine en général et féminine en particulier, a avancé en 50 ans ! Mais je m'éloigne de notre Marcel que maître inconditionnel de la langue nous donne encore des phrases sinueuses et ciselées à la perfection, grâce auxquelles, le thème traité devient secondaire...
J'ai aimé moins que le précédent, même si du point narratif vous remarquerez un effort de complexité jusqu'à présent inattendu et se termine même avec un rebondissement ( que nous entendions arriver depuis longtemps parmi tous ces tire et ressort tilascionontilasciomilascitu, mais si
Proust était le maître du suspense nous nous en serions aperçus depuis longtemps!). Encore deux volumes et la Quête du Temps Perdu sera mienne !