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3,71

sur 145 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

On peut tout d'abord chaleureusement remercier Babelio et les éditions Gallimard pour ce livre lu dans le cadre de Masse Critique, d'un auteur dont on avait entendu parler avec son oeuvre précédente, "Les Grands", qui avait connu un certain écho.

Ce récit un peu nostalgique sur une époque révolue suit la destinée de deux frères qui ont marqué la Provence des années 70-80 autour d'un lieu mythique : la Chou, une maison perdue au milieu d'une pinède où se passaient des fêtes particulièrement remarquables et remarquées.

Cette trajectoire de Christian et Fabien, ces deux frères maudits disparus depuis, est remise au gout du jour par le cousin de ces deux frangins, devenu photographe et berger et surtout par l'ami de celui ci, un documentariste australien qui aimerait réaliser un film sur eux.

Cette épopée foudroyante est l'occasion de revenir sur des années où se mélangent drogues, insouciances fêtes, puis l'arrivée terrible du SIDA et de nous dire que contrairement à ce que la littérature française nous a souvent montré, ce genre de destinées incroyables ne s'est pas déroulé qu'à Paris et que le Chau n'a rien à envier aux Célébres Palaces ou autres Barons...

Un reportage et un témoignage intéressants de cette jeunesse de années 80- les deux cousins sont fortement inspirés de deux frères ayant réellement existé, comme c'est indiqué à la fin du livre- ainsi qu'en parrallèle de la vie des bergers en Haute Provence, le décor de ce coin de Provence méconnu étant un des intérêts les plus notables du roman.

Dommage que l'écriture de Sylvain Prudhomme soit si froide, si distante- un mal récurrent d'une bonne partie de la littérature française- qui fait que l'on suit ces destins pourtant intéressants sur le papier sans vraiment d'empathie, et encore moins de passion..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La route d'un écrivain est parfois sinueuse ; après être passé par feu le serpent à plumes puis Léo Scheer, Sylvain Prudhomme semble avoir trouvé où poser ses valises, de manière définitive on l'espère, auprès des éditions L'Arbalète Gallimard - et ça lui réussit. On sent bien l'écrivain qui n'est pas à son premier coup d'essai ; l'écriture est toute en nuance : pensée, pesée, posée, elle ne s'emballe jamais, il y a une constance qui fonctionne comme une mécanique bien huilée - d'ailleurs à tel point que cela deviendrait, au fil des pages, un léger défaut, mais seulement très léger. Légende retrace les vies, destins et parcours de plusieurs amis réunis dans ce livre par le souvenir d'un lieu mythique : la Chou, une maison perdue au milieu d'une pinède où se passaient des fêtes dont le succès toujours grandissant, et pour le moins inattendu, l'avait fait se muer, la maison, en véritable boîte de nuit. Les portraits des protagonistes sont attachants, bien faits, tout en douceur, ce qui contraste parfois avec leur comportement, puisqu'il s'agit quand même de "durs" dont la passion est de se taper une bouteille de whisky en entier pour ensuite aller chercher des noises à d'autres "bandes". Il règne dans ce roman / récit une ambiance de fin d'été, de souvenirs fantasmés d'une époque meilleure, plus folle, celle de la jeunesse - on a d'ailleurs presque tous le souvenir d'un été bien précis, celui d'un premier amour, d'une soirée où nous avons dansé sur une musique bien particulière ou que sais-je encore, non ? Et c'est bien cette sensation qui émane de ce texte vraiment bien ficelé ; on s'y laisse prendre, ça glisse, trop même : on aurait aimé, parfois, de-ci delà, quelques aspérités sur lesquelles trébucher... reste que le voyage sur cette route du sud et des souvenirs fut bien agréable - merci l'écrivain.
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Je retrouve dans ce récit des paysages connus, des odeurs à la fois subtiles et puissantes, des tonalités familières, le soleil de la Crau implacable l'été, suave à l'automne, le Mas Thibert, au bord de la route, près de Port-Saint Louis… Et cette boite à danser, à faire la fête, la Churascaia, la Chou (« la grillade » , je pense ) pour les intimes , entre Vauvert et Aigues Mortes que l'on découvre au bout d'un chemin, au coeur d'une petite pinède quand on fait un crochet après une journée passée sur les plages camarguaises, ivre de mer et de vent.
Nous faisons la connaissance avec Matt l'anglais, écologiste et cinéaste et Nel l'enfant du pays, photographe. Ces ceux-là se sont bien trouvés pour partager une amitié sincère et chaleureuse.
Après avoir entendu une émission à la radio retraçant l'histoire de cette boîte légendaire, Matt projette de lui consacrer un film. François Toussaint, un designer qui connut ce lieu lui en dira un peu plus et surtout sur ceux qui la fréquentèrent, avec lui, assidûment, notamment son ami Fabien.
Les histoires anciennes et celles d'aujourd'hui vont alors se croiser, se percuter, celle de la chou , de Fabien et Christian, cousins de Nel , deux époques celle des dernières années des trente glorieuses, les mêmes qui virent arriver le sida et celle d'aujourd'hui avec ses difficultés économiques récurrentes (Port Saint-Louis abandonné par de nombreuses entreprises…) , le quotidien de Matt et Nel…
Un roman de terroir moderne porté par l'amitié et cette indéfinie sensation de liberté qu'on éprouve en se replongeant dans le décor tout en échappant à ces myriades de moustiques qui insolemment font partie du paysage dans la réalité !
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Il m'a fallu une bonne quarantaine de pages pour entrer vraiment dans ce texte, le sous-titre "roman" m'ayant fait pressentir tout autre chose. IL s'agit plutôt ici d'un récit, mi documentaire, mi témoignage, au fil de souvenirs dont la trame est le rappel de la jeunesse de deux frères décédés en même temps, l'un du sida, l'autre de typhus. Matt, le photographe, interroge à leur propos Nel, leur cousin, tous deux fils et petit fils de bergers, ainsi que d'autres de leurs proches. Entre invention et reportage ce texte témoigne à la fois d'une certaine jeunesse de années 80 et de la vie des bergers en Haute Provence. L'auteur nous parle aussi des papillons et des insectes de Madagascar, le père de deux jeunes étant entomologiste. L' histoire est intéressante et riche, je l'ai lu sans déplaisir, mais le style m'a laissée assez indifférente, et je suis restée tout à fait extérieure à ce récit. Merci en tous cas à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce livre lu dans le cadre de Masse Critique.
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Sylvain Prudhomme aurait tout aussi bien pu appeler son livre Légendes...
Légende de la Crau, cette zone de steppe proche de la Camargue, semée de cailloux par Jupiter, où l'on est berger de père en fils depuis des générations, et puis, soudain le fil des transmissions se casse. Mais le lien persiste, car si Chou, cette boite de nuit mythique a depuis longtemps périclité, la transhumance se poursuit, année après année et Nel continue inlassablement à la photographier : le quasi désert, les bâtiments à l'abandon, l'industrie qui envahit.
Légende d'une époque de la vie française, dite glorieuse, où derrière les strass de la vie facile et brillante, de jeunes hommes étaient décimés , par une maladie qu'on voulait alors assimiler à une punition
Légende de ces cousins, surnommés les Originaux ou les Africains, les deux frères ennemis, l'un collectionnant les conquêtes et l'autre découvrant dans les îles des papillons inconnus, tous deux le charme incarné, mais dont les vies interrompues cachaient des déchirures béantes.

Matt, l'Anglais qui a adopté la région, tente de dénouer cet écheveau pour, au final, croyant décrire un lieu, ou une époque, se confronte à de simples et tragiques destins humains.

"En écoutant Toussaint hier je me suis rendu compte que c'est ça qui me touche, plus que tout : la trajectoire des uns et des autres. Ce qu'ils ont vécu. Je me focalise depuis le début sur la Chou, mais ce qui me plaît au fond dans ce lieu c'est toutes ces vies qui s'y sont rencontrées. Tous ces chemins qui s'y sont croisés."

C'est au final un roman d'une belle intensité avec une forte richesse d'évocation et d'écriture. Sylvain Prudhomme y parle d'hommes, avec toutes leurs contradictions, et d'amitié, dans l'adolescence comme dans la maturité. C'est une histoire ancrée : dans un paysage de contrastes qui ne se peut oublier, et dans une époque, laquelle, bien sûr, répond à d'autres temps.

Merci à Babelio, Gallimard et Masse critique, ce fut un réel plaisir!
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Après avoir lu "Par les routes" du même auteur, je me réjouissais à l'avance de découvrir ce roman dont la couverture, et le résumé, me donnaient vraiment envie de le lire.
Un peu déçue alors car j'ai trouvé le démarrage assez difficile à suivre, les époques ne se suivant pas dans le bon ordre, c'est un peu confus. Parfois je me demandais qui était qui.
Je suis entrée dans l'histoire dans les dernières pages.
Nell et Matt , deux amis, s'intéressent à la vie des cousins de Nell, et rencontrent des personnes qui les renseignent sur leurs vies.
L'écriture de Sylvain Prudhomme est , à mon avis, remarquable, c'est ce qui fait la force du livre.
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L'un s'appelle Fabien.
L'autre, Christian.
Ils sont frères, et parfois on ne sait plus s'ils s'aiment, se fuient, se liguent ou se détestent.
Deux frères aux passions, aux colères, aux amitiés, aux destructions surdimensionnées.

L'un s'appelle Nel.
L'autre, Matt.
Ils sont amis, de cette belle amitié virile qui ne s'explique pas.
Nel est le cousin de Fabien et de Christian.
Matt, celui qui décide de leur consacrer un film...

C'est d'une plume parfaitement huilée que Sylvain Prudhomme, loin de se contenter d'un ou deux portraits, decide de s'attaquer à la nostalgie de toute une époque. Mieux ! Plus il dénoue les fils des portraits des absents, plus Nel et Matt prennent de l'envergure.
Faut-il maîtriser sa plume, pour accomplir ce tour de force sans accroc, sans faiblir.

Ce sera peut-être mon seul petit reproche, s'il en faut un. le ton est donné tout de suite et ne faiblit ni ne gonfle. Un poil trop linéaire, selon mon goût. Ce qui ne retire rien à la beauté du texte malgré tout.
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Deux amis, l'un photographe, l'autre cinéaste, veulent faire revivre un monde adolescent dans les villages de la Crau, autour de la Chou, la boite où évoluaient ces amis qui jurent de « rester toute leur vie libres et élégants » : frasques, pugilats, alcoolisation, petite délinquance, et au tournant des années 80, apparition du virus qui n'est pas nommé. L'auteur est un écrivain accompli qui articule avec aisance dialogue, description et réflexion. « Il avait profondément désiré ça : prendre l'existence d'un individu au hasard et la scruter jusque dans ses plis les plus secrets, ses ramifications les plus infimes. Tout savoir d'elle. Traquer ses moindres zones d'ombre. Retrouver dans ses errements et ses oscillations la couleur d'une époque, ses questions, ses espérances, ses doutes » (p 179). Malheureusement je ne me suis pas senti concerné. La légende d'un objet silencieux, intemporel, étranger, comme la belle photo de couverture. 
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J'avais noté Les grands de Sylvain Prudhomme, mais l'opportunité de lire celui-ci s'est présentée d'abord. le début du roman m'a beaucoup plu, notamment les descriptions de paysages de la Crau par l'oeil de Nel, photographe qui réalise de grands pays panoramiques en noir et blanc de ses endroits favoris, en bordure de la Camargue. Il se lie d'amitié avec Matt, un réalisateur qui s'intéresse à une boîte de nuit ayant connu des heures de gloire locale quelques dizaines d'années auparavant. Ce faisant, Matt découvre que les deux personnalités phare de cette discothèque étaient les cousins de Nel. Les deux amis revisitent donc le passé.
Si l'histoire tient bien la route sur la première moitié du roman, celui-ci semble ensuite s'enliser et se perdre, en tournant quelque peu en rond. C'est dommage, l'auteur possède une écriture raffinée et subtile, mais son sujet n'a pas réussi à me passionner. Tout tourne autour de la famille de Nel, pourtant originale, mais qui ne suffit pas à donner une direction, un but, au roman.
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C'est le premier livre que je lis de Sylvain Prudhomme. J'avais très envie de lire son ouvrage précédent « Les grands », l'ayant vu plusieurs fois en parler dont bien sûr à la grande librairie et cela m'avait paru intéressant. L'occasion ne s'étant pas encore présentée, j'avoue avoir été ravie de l'offre faite par Babélio pour une masse critique concernant « Légende » du même Sylvain Prudhomme. J'en profite d'ailleurs pour remercier vivement les éditions Gallimard et Babélio pour cet envoi.
Ce roman est au début assez déroutant, en tout cas il l'a été pour moi, j'ai dû l'apprivoiser, et en même temps par moment assez envoutant.
Il se déroule essentiellement dans un coin de France dont je n'avais jamais entendu parler : la Crau… Un coin perdu, désertique et caillouteux, en Provence, en bordure de Camargue et près d'Arles. C'est le côté déroutant du livre… Sylvain Prudhomme a l'air complètement amoureux de la Crau, tout comme l'un de ses personnages, Nel et il en parle longuement, précisément et pour ceux qui ne connaissent pas comme moi, c'est un peu difficile de s'y reconnaitre. Mais il en parle avec tellement d'amour qu'on n'a qu'une envie, une fois le livre refermé… y aller !
Sylvain Prudhomme nous emmène dans ce coin perdu à la suite de Nel, photographe, fils et petit-fils de bergers et de Matt qui est un ami et qui réalise des films, ou plutôt des documentaires. Matt voudrait faire revivre dans un film « La Chou », une ancienne boite perdue en Camargue où durant des décennies toute une population hétéroclite est venue faire la fête. Pour faire revivre ce lieu emblématique, Matt finit par choisir de raconter la vie de deux frères, Fabien et Christian, qui sont des cousins de Nel, et qui fréquentaient la Chou. Finalement plus qu'un lieu, Matt a envie de faire ressurgir une ambiance, la vie d'hommes et de femmes, leur amitié, leur destin…
L'intrigue, au détour des souvenirs des uns et des autres, fait des allers-retours entre les années 60, 70 et surtout 80 avec nos jours. On fait également connaissance avec le grand-père et le père de Nel, tous deux bergers… un bon moyen de découvrir a vie des estives (j'ai beaucoup aimé ces moments-là). Sylvain Prudhomme écrit bien (bien que parfois… souvent ses phrases soient à rallonge ! ), m'a envoutée parfois. J'ai aimé, car il donne beaucoup d'humanité à ses personnages…
Bref c'est un livre qui ne laisse pas indifférent, d'autant qu'il nous replonge aussi dans les années Sida, dans ces années où les malades mourraient en grand nombre. Je me suis beaucoup attachée à Fabien, l'un des deux cousins de Nel… son destin, et celui de son frère, sont vraiment à la fois beaux et tragiques. Sylvain Prudhomme s'est visiblement inspiré de la vie de personnes réelles… quand je l'ai lu cette précision à la fin du livre, ça m'a fait un peu froid dans le dos.
A découvrir.

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