C'est le premier livre que je lis de
Sylvain Prudhomme. J'avais très envie de lire son ouvrage précédent «
Les grands », l'ayant vu plusieurs fois en parler dont bien sûr à la grande librairie et cela m'avait paru intéressant. L'occasion ne s'étant pas encore présentée, j'avoue avoir été ravie de l'offre faite par Babélio pour une masse critique concernant «
Légende » du même
Sylvain Prudhomme. J'en profite d'ailleurs pour remercier vivement les éditions Gallimard et Babélio pour cet envoi.
Ce roman est au début assez déroutant, en tout cas il l'a été pour moi, j'ai dû l'apprivoiser, et en même temps par moment assez envoutant.
Il se déroule essentiellement dans un coin de France dont je n'avais jamais entendu parler : la Crau… Un coin perdu, désertique et caillouteux, en Provence, en bordure de Camargue et près d'Arles. C'est le côté déroutant du livre…
Sylvain Prudhomme a l'air complètement amoureux de la Crau, tout comme l'un de ses personnages, Nel et il en parle longuement, précisément et pour ceux qui ne connaissent pas comme moi, c'est un peu difficile de s'y reconnaitre. Mais il en parle avec tellement d'amour qu'on n'a qu'une envie, une fois le livre refermé… y aller !
Sylvain Prudhomme nous emmène dans ce coin perdu à la suite de Nel, photographe, fils et petit-fils de bergers et de Matt qui est un ami et qui réalise des films, ou plutôt des documentaires. Matt voudrait faire revivre dans un film « La Chou », une ancienne boite perdue en Camargue où durant des décennies toute une population hétéroclite est venue faire la fête. Pour faire revivre ce lieu emblématique, Matt finit par choisir de raconter la vie de deux frères, Fabien et Christian, qui sont des cousins de Nel, et qui fréquentaient la Chou. Finalement plus qu'un lieu, Matt a envie de faire ressurgir une ambiance, la vie d'hommes et de femmes, leur amitié, leur destin…
L'intrigue, au détour des souvenirs des uns et des autres, fait des allers-retours entre les années 60, 70 et surtout 80 avec nos jours. On fait également connaissance avec le grand-père et le père de Nel, tous deux bergers… un bon moyen de découvrir a vie des estives (j'ai beaucoup aimé ces moments-là).
Sylvain Prudhomme écrit bien (bien que parfois… souvent ses phrases soient à rallonge ! ), m'a envoutée parfois. J'ai aimé, car il donne beaucoup d'humanité à ses personnages…
Bref c'est un livre qui ne laisse pas indifférent, d'autant qu'il nous replonge aussi dans les années Sida, dans ces années où les malades mourraient en grand nombre. Je me suis beaucoup attachée à Fabien, l'un des deux cousins de Nel… son destin, et celui de son frère, sont vraiment à la fois beaux et tragiques.
Sylvain Prudhomme s'est visiblement inspiré de la vie de personnes réelles… quand je l'ai lu cette précision à la fin du livre, ça m'a fait un peu froid dans le dos.
A découvrir.
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