C'est l'histoire d'une vielle, passée de mode, abandonnée de tous, sauf d'un vieux luthier. Avec elle s'en sont allés les moments de joie, de fête, de partage, réunissant jeunes et vieux, riches et pauvres. Jusqu'au jour où le vieil homme reçoit la visite d'une mystérieuse dame, un "fantôme aux cheveux soyeux", qui demande au luthier de jouer. Alors toutes les histoires nées du chant de la vielle vont ressurgir dans le secret de ce lieu. le lendemain le luthier sort sur la place de la ville avec l'instrument, tourne la roue de la vielle à la voix un peu grinçante, hésitante, enrouée. D'abord étonnés, curieux, chacun se met à tourbillonner et danser. "Personne ne refermera plus ses volets au passant qui passe".
C'est surtout l'illustration qui a retenu mon attention. Et ce dès la couverture, avec cette vielle comme échouée sur une plage telle une épave. Jame's Prunier alterne avec bonheur des peintures très différentes dans leur inspiration et leur atmosphère. Ainsi cet escalier en spirale vu en plongée dont la rambarde très ouvragée se transforme pour devenir un labyrinthe végétal sur la page contigüe. Ou bien cette chambre austère à la manière de Georges de la Tour tout en ombre et lumière. Ou encore cette place éclairée de nuit par une nuit blafarde, révélant l'architecture d'une toile d'araignée sur les entrelacs d'une grille en fer forgé. Ou encore...
Bref un travail magnifique. L'ensemble est porteur de poésie, d'onirisme, dans une ambiance 17-18e siècle bien rendue.
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magnifiques illustrations
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Alors les gens se retournèrent...
Passants et curieux s'assemblèrent. Nouveaux mariés et vieux boiteux, demoiselles et beaux messieurs se mirent à tourbillonner en farandoles, en cortèges, sur des cadences, des arpèges, longtemps...