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4,19

sur 702 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que demande l'amateur occasionnel de thrillers ? Outre un suspense bien mené, un brin de style, si possible, et des personnages à la psychologie complexe. Entre autres choses. Côté intrigue, L'illusion du mal a ce qu'il faut en magasin pour séduire, sans langueurs ni longueurs, avec des chapitres courts, des rebondissements et, surtout, des changements de perspective : le plus souvent du côté des enquêteurs, de temps en temps du côté du (des) criminel(s). C'est du classique mais cela fonctionne bien avec en filigrane les dysfonctionnements du système judiciaire italien, les émissions racoleuses de la télévision, la toxicité des réseaux sociaux, bref tout ce qui rend aujourd'hui nos démocraties occidentales perméables à la critique, voire au mépris. Que quelques esprits pervers aient l'idée de s'engouffrer dans la brèche et de donner au peuple l'occasion de passer au-dessus des institutions et de faire la justice lui-même en exerçant une loi du talion sans états d'âme n'est pas en soi une idée neuve dans le polar ou la SF. Piergiorgio Pulixi reprend quelques recettes du genre, avec une certaine efficacité, mais sans apporter un véritable plus, en la matière. Qu'il accentue avec délice les différences de moeurs entre les différentes régions italiennes, c'est plutôt malin, mais son insistance avec l'usage de moult expressions ordurières devient usante à la longue. Outre ses deux inspectrices, à la psychologie évidemment torturée, mais qui se révèlent assez touchantes, l'auteur ajoute malheureusement un policier qui ressemble fort à une caricature de "l'homme idéal" : beau, grand, viril, intelligent, respectueux de la gent féminine et ... célibataire. le sérieux impavide avec lequel est décrit cet Adonis ternit quelque peu l'intérêt du livre, avec à la clé quelques scènes fort ridicules. Cela doit être l'illusion du mâle, sans doute.
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Un procès pour actes répétés de pédophilie se conclut par la libération de l'accusé parce que les crimes sont prescris. C'est de cette injustice
que s'empare un homme pour kidnapper ce pédophile, lui arracher toutes ses dents et dans une vidéo diffusée publiquement, demander à la population de voter pour la peine de mort ou la libération du prisonnier..
Les deux enquêtrices et amies, Mara, entreprenante et solide, et Eva, plus sensible et peu soucieuse de risquer sa vie, sont chargées d'enquêter sur ce justicier auto-proclamé qui veut déstabiliser le système judiciaire en faisant croire à la foule qu'elle vote librement, alors que, sous le coup d'une haine induite, elle n'est plus qu'une meute s'arrachant le corps d'un homme blessé.
Mara et Eva sont aidées par un psycho-criminologue, Victor Strega, un homme intègre, délicat et fort attachant, mais que certains haïssent.
Le faux justicier réitère ses procès publics et c'est un magistrat véreux qu'il va cette fois-ci soumettre à la vindicte populaire.


C'est bien évidemment une interrogation sur la justice ou plutôt sur son-- impossibilité dont il est question dans ce livre. Tous les garde-fous en vue de rendre les tribunaux équitables ne pourront empêcher les erreurs et la faillibilité des hommes. Cette justice claudiquante et se sachant perfectible ne vaut-elle pas mieux que le tribunal de la vindicte populaire soumise aux émotions contagieuses et irréfléchies ou encore qu'un tribunal-mascarade comme dans les dictatures ?
Nous sommes sans cesse en route vers un idéal mais croire l'avoir atteint est la pire des situations souhaitables.
Ce roman se distingue par ses personnages à la psychologie esquissée dont j'attends le développement au cours d'une suite, par une intrigue originale que j'ai suivie passionnément, et par une thématique qui fait réfléchir, cet ingrédient essentiel à tout bon thriller.



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Après "L'Ile des Ames " quel plaisir de retrouver le duo d'enquêtrices formé par la Milanaise tourmentée Eva Croce et la Sarde Mara Rais à l'humour ravageur .
Ici elles sont rejointes par un autre policier Vito Strega ( déjà personnage principal d'autres livres de cet auteur) que j'aime moins car trop parfait.
Tous trois vont devoir retrouver "Le Dentiste "qui comme Dexter Morgan kidnappe des "méchants " avant de les éliminer après avoir demander leur avis aux internautes
L'intrigue est moins réussie que dans "L'Ile des Ames" le dénouement n''étant pas particulièrement surprenant
En outre J'ai trouvé la charge contre la Société Italienne un peu lourde
Je mets une bonne note essentiellement pour les deux héroïnes..
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Je ne suis pas d'un naturel nostalgique mais quand on me parle des éditions Gallmeister, je vois encore une chasse au bison dans les Appalaches, une soirée autour d'un feu de camp au coeur de la forêt du Maine ou la somme de toutes les peurs qu'il faut affronter pour gravir cette montagne du Wyoming en pleine blizzard.

J'essaie, je vous assure, de me faire aux tarifs prohibitifs (en ça, l'éditeur a encore été précurseur, en cette rentrée tout le monde s'est aligné), à l'ouverture internationale, à l'abandon du nature writing, à ces couvertures des grands formats qui menacent à tout moment de déclencher une crise d'épilepsie. J'essaie, mais je peine à être convaincu.

Évidemment L'illusion du mal est un bon thriller, il en respecte tellement les codes que je suis quand-même allé vérifier que Piergiorgio Pulixi n'était pas un nouveau pseudonyme de Maxime Chattam : ça n'est pas le cas. Si j'ai été un peu surpris en comprenant qu'il s'agissait en quelque sorte d'une suite de son premier roman L'île des âmes, j'ai été un peu déçu que l'auteur le spoile ça et là puisque je ne l'ai pas encore lu.

Pour la recette du roman, vous mettez le film V for Vendetta, la série Criminal Minds et n'importe quel thriller de Maxime Chattam dans un blender, vous mélangez le tout vitesse 3 et vous obtenez 600 pages d'une tenace sensation de déjà-vu. Ce fut agréable, mais sans originalité.

📖 L'illusion du mal de Piergiorgio Pulixi a paru le 1er septembre 2022 aux éditions Gallmeister dans une traduction d'Anatole Pons:Reumaux. 608 pages, 25.90€.
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Qui aime aller chez son dentiste ? En y réfléchissant bien je pense pouvoir dire personne, sauf rares exceptions masochistes ! Alors quand en plus c'est un dentiste inconnu et que c'est de force......

Avec M. Pulixi on rentre cash dans le vif du sujet : tribunal, un pédophile est relaxé, un vengeur qui assiste à cette mascarade va passer à l'acte...... Personne sensible passez votre chemin !

600 pages haletantes, où l'on se s'ennuie jamais. Je ne lis pas souvent de thriller ou polars, c'était donc une belle occasion de découvrir celui-ci grâce à la masse critique de Babelio. Merci Babelio et merci à l'auteur et les éditions Gallmeister.

J'ai vraiment tout aimé : l'histoire, l'écriture, les personnages. J'ai également aimé l'imprévisible, le prévisible que j'imaginais mais que je voulais pas et qui n'est jamais arrivé, ouf (je ne sais pas si cette phrase est compréhensible mais ce n'est pas grave !) . Pour tout ça merci et bravo Piergiorgio Pulixi. Vous n'êtes pas tombés dans la facilité et j'apprécie.

C'est pourquoi je suis contente de vous avoir découvert avec ce livre, j'ai maintenant hâte de lire le 1er tome et continuer à vous suivre.

Bilan que du positif ! Je compte bien conseiller "L'illusion du mal" autour de moi !
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Après L'île des âmes, un nouveau volume de la série des enquêtes sardes " que nous devons à la plume de Pulixi.
Mais malgré les points communs (la Sardaigne, bien sûr, et le duo d'enquêtrices mal assorties et cependant tellement proches l'une de l'autre, ce topos de la littérature policière), les différences l'emportent sans doute sur les ressemblances. Si Eva et Maria restent égales à elles même (et toujours affligées du secret douloureux qui (les) fait languir" comme tout enquêteur qui se respecte (il en est de même pour leur nouveau partenaire, le vice -questeur Strega d'aujourd'hui, tout bon policier de fiction se doit d'avoir un passé douloureux (rupture amoureuse, parents dysfonctionnels, deuil tragique (un enfant de préférence, mais un conjoint fera l'affaire , tout cela pouvant se combiner), qui, outre la profondeur psychologique que cela lui confère, est bien utile pour l'auteur dans les moments de baisse de la tension dramatique - où est le bon temps du commissaire Maigret, qui n'avait pas de pire préoccupation existentielle que de rentrer à temps pour le dîner afin de ne pas faire attendre la blanquette que son épouse lui avait amoureusement préparée ? Mais ça c'était avant...) -ouf, je ne me suis pas trompé dans la concordance de mes parenthèse -, la Sardaigne, elle,, n'est "ni tout à fait la même ni tout à fait une autre" ( encore une citation, j'ai dû abuser de Baudelaire ces temps ci)
Donc la Sardaigne. Si elle n'a rien perdu de son charme, il est moins sensible que dans L'île des âmes, où il été merveilleusement peint dans une prose inspirée digne des Georgiques,on il est moins sensible ici. L'action nous transporte de la Barbagia, cette quintessence de de la Sardaigne encore plongée dans la magie des origines, à Cagliari, la capitale de l'île, qui, malgré ses beautés et sa lumière, est plus proche de l'Italie ordinaire, et aussi à Milan que l'auteur nous présente comme une collection de tableaux de Hooper (je n'ai pas le plaisir n'avoir visité cette ville, mais la comparaison ne m'en laisse pas moins perplexe)
Quant au sujet -oui, j'y arrive !), il est profondément différent, et en bien, dirais-je, de celui de L'île des âmes, qui mettait en scène une série de meurtres liée à la survivance bien improbable de de croyances néolithiques, à laquelle j'ai été incapable de croire une seconde (il ne faut quand-même pas trop demander au pacte de crédulité ).
Ici l'intrigue s'articule autour d'un "justicier" désireux de remédier aux insuffisances et défaillances du système judiciaires italien, et peut-être d'en provoquer la réforme grâce à une série de meurtres à grand spectacle perpétrés sur la personne de criminels épouvantables , dont la culpabilité ne peut être mise en doute, et qui ont échappé à la justice grâce aux imperfections du système. Ces meurtres sont organisées grâce aux failles de sécurité du système informatique et à la complaisance des chaînes et émissions de télévision basées sur le sadisme et le scandale ( j'ai failli écrire que sur ce point nous n'étions sans doute pas parvenus à égaler les résultats de nos cousins transalpins, mais finalement..et après t, je ne regarde pas beaucoup la télévision)
Je reprocherais bien à l'auteur de faire preuve d'un sadisme inutile dans certaines descriptions, mais peut-être être nécessaire pour peindre les procédés de la télé poubelle, et peut-être aussi hélas de retenir l'intérêt des hypocrites lecteurs que nous sommes.
Pour éviter toute "spoiliation", il est préférable de ne pas s'étendre plus avant sur les détails et rebondissements de l'intrigue.

Mais il convient maintenant de se poser une question essentielle. Que pensons-nous réellement ( je m'inclus naturellement dans le "nous") des assassinats perpétrés par les coupables ? En notre fors intérieur, comment aurions -nous voté ? L'auteur essaie de nous faire conclure dans un sens sans doute souhaitable en amenant ses justiciers à s'en prendre à un personnage positif et innocent, pour une question de principe.Alors, bien sûr, nous nous les reprouvons sans hésitation Mais cela est un peu artificiel.

Je ne réponds pas à la question. A vous de le faire, comme dit le personnage appelé "le dentiste".

PS. Très accessoirement
L'emploi répétitif du patois sarde est lassant pour le lecteur francophone. A la décharge de l'auteur, l'usage des dialectes est beaucoup plus répandu que chez nous
Il faut plutôt incriminer un mauvais travail de traduction. Si l'on pense à ce que Quadruppani a fait pour Camilleri, il était certainement possible de faire mieux.
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Thriller noir très efficace se déroulant en Italie, entre Sardaigne et Milan. C'est une réflexion sur l'envie de justice face à un système défaillant et sur la soif de vengeance quand le système n'est pas à la hauteur. J'ai trouvé le début très bon mais un peu d'essoufflement à la fin (trop long ?).
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Un criminel enlève un pédophile ayant échappé à la justice, avant d'envoyer ses dents à sa victime et de demander l'avis de la population pour sa mise à mort. Une investigation qui s'annonce difficile pour les enquêtrices sardes.
Excellent policier, bien rythmé dès le début et qui peut se lire sans avoir lu le premier. La justice doit elle être populaire ?
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J'ai rencontré Eva Croce et Mara Raïs, les enquêtrices de Cagliari, lors d'un  précédent épisode, L'Île des Âmes, lu au début de nos vacances sardes en juin dernier qui m'avait servi de guide de voyage sur la côte sud aux environs de Cagliari. Entre meurtres rituels, archéologie nuragique,  vie rurale, gastronomie, j'avais bien aimé ce roman, même un peu  gore pour moi. Dans un polar, il faut ce qu'il faut de sang!

Envie de soleil et d'Italie, au coeur de l'hiver, envie d'un polar distrayant après des lectures plus sérieuses. J'ai eu envie de continuer la série, de retrouver les enquêtrices et Cagliari.

L'Illusion du Mal pose son intrigue dans un sujet très actuel : le populisme et l'exploitation par une certaine télévision trash, des faits divers :

" Quand certains directeurs d'antenne flairent une affaire atypique qui pourrait provoquer une flambée des parts d'audience, la justice est contournée sans scrupule et les procès se tiennent dans un studio de télévision, sans garantie de sécurité ni d'anonymat des témoins et des accusés, et sans aucun critère objectif autre que l'indignation personnelle. La priorité est alors d'alimenter la curiosité morbide et compulsive du public, qui de simple spectateur se mue en juge.."

Il joue aussi sur la frustration devant les injustices de la vie et reproche à la justice d'être inefficace. Spectacle des injustices, désirs de vengeance, défiance des institutions et de l'Etat de Droit. Ignorance du Droit aussi. Refrains que distillent aussi les médias populistes chez nous.

En effet, le Dentiste a choisi une cible hautement symbolique et représentative d'un dysfonctionnement de l'institution judiciaire, déclara-t-il. Ce n'est pas tant un assassin que nous cherchons, qu'un semeur de colère
sociale. Il veut faire monter la haine parmi la population, et l'utiliser pour renverser le système. — Une sorte de justice poétique, quoi.

[..].
....avec le côté émotionnel de son “spectacle”, il paralyse le sens critique des gens, et plus généralement leur sens
de la réalité. le public n'a plus l'impression de participer à quelque chose de réel. C'est comme si les gens scellaient avec lui un pacte de suspension de l'incrédulité et devenaient parties prenantes de ce théâtre virtuel.
Pour que l'effet fonctionne à plein, il a recours au masque le plus populaire de la commedia dell'arte... —
Arlequin. L'esclave rebelle."

Qui est ce Dentiste qui arrache les dents à des personnages peu recommandables et pourtant impunis et qui remet le sachet de dents aux victimes? Qui est ce personnage qui utilise  à merveille les médias et les réseaux sociaux? Comment sera-t-il démasqué?

A vous de lire cette intrigue captivante. En prime, vous allez enrichir votre vocabulaire d'insultes en sarde,  sicilien et même  vénitien.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Ce roman policier peut être lu comme une dénonciation des réseaux sociaux où chacun peut juger n'importe quel sujet et surtout n'importe qui.

Nous avons ici un justicier masqué qui se fait appeler "le Dentiste" et dont la motivation est de juger les criminels (injustement) impunis par la Loi. A la manière d'un jeu télévisé, ce justicier envoie une vidéo où tout un chacun peut voter et choisir si le criminel présenté mérite d'être tué ou si on lui laisse la vie sauve. Ce Robin des Bois virtuel compte rendre justice à ceux qui ne l'ont pas été par les voies légales.

L'intrigue est bien menée surtout pour comprendre l'identité du Dentiste et ses motivations à arracher les dents des cibles choisies. le compte à rebours donné par le temps du vote et la résolution de l'affaire sont très bien construits. Par contre, du côté des enquêteurs, on ne retrouve pas le dynamisme attendu malgré un trio prometteur avec des personnalités intéressantes. Certains passages sont très lents voire ennuyeux même s'il est toujours intéressant d'en connaitre un peu plus sur les personnages.

Cette enquête est le deuxième tome de l'auteur pour le duo d'inspectrices Eva Croce / Mara Rais et la fin nous laisse deviner que ce ne sera pas la dernière.


Lien : https://delivresendecouverte..
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