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sur 684 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Commençons l'année 2023 par...mes meilleurs voeux à vous tous , amies et amis babeliotes qui me faites l'honneur de m'accorder votre confiance et me renouvelez sans cesse votre inestimable intérêt . Que la morosité ambiante ne nous empêche pas de nous adonner sans mesure à notre passion commune de la lecture et de partager encore et encore ...
Et , oui , c'est que la morosité , elle est partout et , entre autres , dans le domaine de la santé .Pas moyen , par exemple , de trouver un mèdecin pendant les fêtes ....Tenez , moi , j'ai souffert d'une violente rage de dents et bien , vous me croirez si vous voulez , personne pour me soulager ! de rage (!) , je me suis mis à ......( lire , boire ) pour oublier et j'ai tourné les premières pages d'un des cadeaux apportés par le Père Noël ! "l'illusion du mal " de Piergiorgio Pulixi .Oui , c'est ça , l'auteur de "L'île des âmes " , ouvrage déjà grandement commenté et apprécié dans lequel on a pu rencontrer Eva et Mara , les deux héroïnes enquêtrices . Tout ça pour vous dire que je n'ai pas lu le premier opus ( je compte bien le faire rapidement ) mais que je n'ai pas du tout été gêné ....Bon , mais je cause , je cause et j'oublie ( magie de la lecture ) ma rage de dents .J'y reviens .Vous ne me croirez pas , mais Eva , Mara et le criminologue Vito Strega ( trés bel homme , parait il , mesdames ) en recherchent un de dentiste .Ou plutôt LE Dentiste .Peu au fait des motifs de cette quête , moi , dés lors que j'en ai eu connaissance , j'ai décidé ....de les suivre !!!! Et là , chers amies et amis babeliotes , les pages ont tourné toutes seules et je me suis tout simplement demandé pourquoi , au fond , j'étais allé fourrer mon nez dans cette histoire .En fait , ça commence dans un tribunal où un individu peu recommandable retrouve la liberté en raison de défaillances de la justice italienne .Il quitte le tribunal sourire aux lèvres .Beau sourire moqueur , du reste , le dernier....Allez sourire , vous , avec 29 dents en moins !!!La télé s'en mêle puis s'emmêle ; 29 dents ...oui , et sans anesthésie !Et ce n'est pas fini mais moi , à ce moment là , déjà , même si je n'ai pas vu le Dentiste , je n'ai plus aucune douleur , si , si , je vous assure . Par contre , j'aimerais comprendre alors je vais suivre ( de loin ) Mara , Eva et(le beau ) Vito , trois personnages dont on aura l'occasion d'apprécier les caractères bien trempés , charismatiques et attachants ....Prêts et prêtes à vous lancer à la poursuite de l'ennemi public numéro 1 , un ennemi capable de diriger la vindicte populaire vers l'organisation sociale et le gouvernement d'un pays , d'utiliser les médias ? ....
Mais oui , amateurs du genre , ne laissez pas passer l'occasion de faire un beau ( enfin , si on peut dire ...) voyage entre la Sardaigne et Milan dans un ouvrage trés bien traduit et vivant , un ouvrage qui se dévore .
Allez , asseyez- vous sur le fauteuil , détendez vous et dites moi quelle dent vous fait souffrir , il ne faudrait pas se tromper , hein ? Bon , de toute façon , on va toutes les enlever , comme ça , on sera certain ....Une petite anesthésie ? Mais non , vous allez voir , il n'y en a pas pour longtemps .....Comment ? Mais non , je n'ai pas la " moindre dent contre vous " pas du tout .
Un excellent roman , plus profond qu'il n'y paraît sur des sujets sociétaux importants et complexes qui montrent que l'équilibre de la vie commune des individus est précaire et qu'elle mérite attention . Pulixi a beaucoup plus de talent que moi pour vous le démontrer .A bientôt .
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Déjà une bonne nouvelle, le trio d'enquêteurs Mara, Eva et Vito sera opérationnel dès avril prochain pour les "Quais des polars" de Lyon, et des adaptations cinématographiques sont possible, le tout selon l'auteur récemment rencontré en promotion.

Le roman surfe implacablement sur un sujet de société prégnant en Italie, la qualité de la Justice, ses dérives potentielles supputées ou avérées et ses conséquences sociétales telles la dérive populiste et la vindicte personnelle, expéditives et démagogiques, délicats à traiter avec rigueur.

Sur ce terrain glissant, pouvant vite déraper, de la masse populaire avide de sang spectacle aiguillée par de cyniques tribuns, l'auteur réussit l'équilibre entre ces differents ancrages sociétaux et politiques, sans prendre ouvertement parti.

Les vissitudes de la télé poubelle spectacle, quasi culturelle en Italie, sont particulièrement bien mis en exergue, et jouissifs, et l'on prend presque en pitié l' animatrice toute puissante dont la brutale déchéance illustre qu'un clou chasse l'autre sur un cercueil médiatique.

J'assimile l'oeuvre à une vague de surf qui une fois engagée ne peut plus qu'être suivie jusqu'à sa fin quelques soient les secousses ; et il y en a quelques unes, telles les scènes tortures physiques et psychiques.
Le roman, à la belle mécanique tant de suspense que d'intrigue, certes dur, taillé au cordeau, fait la part belle aux personnalités complexes et trempés de Mara et Eva et du nouvel enquêteur Vito qui les rejoint sur cette enquête embrouillée d'ampleur nationale, pour former un trio d'avenir semble-t-il selon les informations de l'auteur himself. Et avec des personnages secondaires quelquefois truculents, par des répliques et échanges incisifs savoureux, le livre s'allège quelque peu sans perdre son mordant.

Et l'on apprend beaucoup d'insultes regionalistes sardes, siciliennes et vénitiennes selon l'intervenant.
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J'ai découvert Piergiorgio Pulixi avec L'île des âmes qui fut un coup de coeur. Ici, L'illusion du mal est dans un tout autre registre. Plus moderne, plus contemporain mais toujours avec nos deux enquêtrices Mara et Eva, rencontrées dans le précédent opus.
Tout de suite l'auteur nous plonge dans l'action. Un prologue qui nous introduit immédiatement dans le vif du sujet comme le dit si bien la citation en exergue: "Le droit est terrible comme la vie " (Salvatore Satta dans le Jour du jugement).
Le récit nous met en pleine face les lacunes de la justice italienne (peut-être de toutes les justices finalement) qui pour le commun des mortels semble bien trop souvent protéger les coupables. Ils sont libérés pour vice de forme, pour lenteur administrative, des jugements où, semble-t-il, le bon sens est balayé au profit de la procédure.
L'illusion du mal c'est les verdicts d'un justicier masqué qui fait appel à la vindicte populaire pour condamner. Il enlève des criminels libérés, les torture et demande au peuple s'il doit les faire mourir ou pas à l'aide d'un vote populaire sur Internet. Votez coupable ou non, on a trois heures pour décider ! On se croit revenu au temps des condamnations aux jeux du cirque chez les Romains de l'Antiquité. Et c'est très efficace car je me suis sentie prise à partie en tant que lectrice. Parce que trop souvent certains jugements nous semblent injustes, certaines peines trop clémentes.
Une narration efficace qui mise sur les dialogues et les chapitres courts ce qui donne du rythme au récit et nous entraine. Des personnages bien campés, bien caractérisés, crédibles et qui semblent nous dire que ce n'est qu'un au revoir. Un polar noir ? En tout cas, un polar social car bien ancré dans une réalité toute actuelle qui nous force à réfléchir sur le tribunal populaire qu'engendrent les réseaux sociaux, sur les voix souvent haineuses qui condamnent rapidement et sans discernement. Une enquête prenante qui nous parle de justice, de victimes, de médias et de l'outrageuse influence de ceux -ci.
Je recommande vivement cet auteur et ses deux titres L'ile des âmes et L'illusion du mal.



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« La loi, c'est toi ».

Telle est la légende d'une vidéo contenue dans un message Whatsapp que reçoivent un jour plusieurs centaines de milliers d'Italiens. Dans ladite vidéo, la diatribe contre une justice qui n'est plus capable de la rendre, à force de corruption et d'inefficacité, par un homme masqué, qui sera rapidement surnommé le Dentiste. Pourquoi ce sobriquet ? Pour illustrer ses propos, il a enlevé un homme coupable de pédophilie mais acquitté pour vice de procédure, dont il a arraché toutes les dents à vif avant de les donner à la dernière victime de celui-ci… et propose aux destinataires du message Whatsapp de voter dans les trois heures s'ils veulent qu'il exécute l'homme ou le sauver. Les médias s'emballent évidemment pour l'affaire, et la tension avec les forces de police, directement attaquées, monte rapidement. Un contexte donc plutôt tendu pour une course contre la mort entre la police et le Dentiste, menée par les enquêtrices sardes Mara Rais et Eva Croce, que l'on avait déjà rencontrées dans le précédent roman de l'auteur, « L'île des âmes ».

J'avais adoré ce premier volume, et j'ai retrouvé avec le même plaisir les deux enquêtrices de choc dans une nouvelle aventure aussi gore que la précédente, mais différente cette fois-ci : la spiritualité nurraghe et le magnétisme propre à la Sardaigne sont délaissées cette fois-ci par l'auteur au profit d'une réflexion morale sur la part sombre de l'homme, renforcée par les réseaux sociaux, qui souvent fait ressortir le pire et fait s'interroger le lecteur en lui faisant se demander s'il aurait voté, et pour quelle solution. Outre cette fragilité morale, fruit d'une époque un peu instable, la télé trash, probablement celle de la Rai même si elle n'est pas nommée, est aussi critiquée pour sa capacité à aller toujours plus loin dans le pire pour faire toujours plus d'audimat et de fric.

Piergiorgio Pulixi arrive ainsi à créer une intrigue plutôt originale, qui m'a tenue en haleine du début à la fin, et pleine de fausses routes, puisque je me suis mise à soupçonner des personnages, et pas d'autres (aurais-je pu être enquêtrice ? Pas sûr…), entretenant savamment ses rebondissements, qui tombent toujours au bon moment. Ses deux héroïnes principales, Mara Rais et Eva Croce, ont également cheminé dans leur vie, dans leur psychologie, et font vraiment un bon tandem complémentaire (outre les étincelles causée par les frictions finalement affectueuse entre ces deux enquêtrice, l'une toujours tirée à quatre épingles mais au langage de charretier sarde, et l'autre au look rebelle, au bord du précipice en raison de son histoire traumatisante), dynamisé par l'irruption d'un nouveau personnage, le vice-questeur Vito Strega, le criminologue prodige et beau gosse (on remerciera l'auteur de ne pas être tombé, même si à un moment ça a été un peu limite, dans la romance malvenue), qui me semble être appelé à rester dans le paysage, un nouvel épisode de la série ayant été publié en Italie au printemps 2022. J'ai hâte que Gallmeister le fasse paraître en France !
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« L'ancienne loi du talion, oeil pour oeil dent pour dent, rend tout le monde aveugle ». (Martin-Luther King).


« Je vous demande pardon au nom du peuple italien pour cette grave injustice dont nous avons tous conscience… » (P 15).


C'est en ces termes que la présidente de la cour d'assises s'adresse à la jeune fille livide, avant de prononcer la décision d'acquittement du pédophile dans le box des accusés ; les faits sont prescrits.


Dans la salle d'audience, un homme venu assister au procès se lève discrètement. Celui-ci, au coeur du roman, est un tueur « en série » d'un genre très particulier, surnommé par la presse « le dentiste ». Toutes ses victimes sont parvenues à se dérober  à  une condamnation de justice, nonobstant l'absence de doute de culpabilité : un pédophile qui a bénéficié de l'acquisition de la prescription du crime, du fait de la lenteur de la justice, ou un magistrat corrompu couvert du fait de son statut social…


Le dentiste les enlève, les séquestre, leur arrache les dents, sans anesthésie, avant de les proposer à un étrange et curieux tribunal médiatique et populaire : il se met en ligne sur les réseaux sociaux où il joue, masqué, le rôle du personnage du justicier vengeur  aux côtés de sa victime de l'instant. Tous les citoyens reçoivent des vidéos sur leur téléphone portable, sous la forme d'un lien intitulé « La loi c'est toi ».


Ces vidéos, insoutenables, proposent à tout un chacun de voter pour juger du sort de la victime exposée à la loi du talion.


« L'homme défit le masque qui couvrait le visage du prisonnier, relevant un spectacle sanglant… Son bourreau lui souleva le menton avec deux doigts pour le forcer à regarder l'oeil de verre de la caméra.

Nous ne pouvons plus accepter sans broncher les failles d'un système judiciaire qui ne répond plus aux exigences d'une démocratie, continua l'homme de sa voix métallique et artificielle. Comme vous pouvez le voir, j'ai déjà puni cet individu. Si je vous ai dérangés, c'est seulement pour vous demander si vous estimez que mon intervention est suffisante, ou bien si la peine doit être plus dure. Étant donné que nous sommes tous victimes de l'inefficacité de la justice italienne, c'est à vous, et à vous seuls, que revient la condamnation définitive de cet animal. Ce sera à vous de décider si vous souhaitez exercer la puissance punitive de cet État qui n'en a pas eu le courage. Comment ? À la fin de cette vidéo, vous trouverez un lien vers une plateforme où l'on vous demandera de voter oui ou non. En votant oui, vous m'autoriserez à prononcer la peine maximale. Si vous votez non, je le laisserai partir sans lui toucher un cheveu de plus… Vous avez trois heures pour voter ». (P.52, 53).


Sans dévoiler l'intrigue, l'on peut dire que pour Pulixi, l'enjeu du récit est de savoir et de comprendre pourquoi ces vidéos ont un succès invraisemblable : des milliers de personnes s'empressent d'exprimer leur choix sur le sort à réserver à la victime du « dentiste ».


C'est l'heure et l'instant de la haine populaire et anonyme en ligne !


Si vous ajoutez à ce tableau une présentatrice décérébrée et ménopausée d'une émission « poubelle », qui retransmet en direct les exploits du « dentiste » et des policiers, parce qu'ils le pourchassent font figure de méchants, vous obtenez « L'illusion du mal » de Piergiorgio Pulixi (Gallmeister, 2022).


Piergiorgio Pulixi est né en 1982 à Cagliari (Sardaigne) où se déroule le décor essentiel de son roman.


Avant de se consacrer exclusivement à l'écriture, il exerçait la profession de libraire.


Il a participé à une expérience collective de romans noirs, puis a débuté l'écriture d'une saga policière récompensée par les prix Glanco Felici et Garfagna.


«L'illusion du mal » est son deuxième roman traduit en français après «L'île des âmes », (2021), aux mêmes éditions Gallmeister pour la traduction française.


L'auteur montre une image  effrayante de la mutation de l'Italie, aisément transposable dans la majorité des démocraties occidentales, par le truchement de la débâcle de son système judiciaire perverti par la corruption, le manque de moyens et le laisser aller à vau-l'eau des dirigeants et institutions politiques.


Également, les dégâts induits par une utilisation dépravée des médias et des réseaux sociaux aux fins de  recours à une justice médiatique, et populaire -au sens le plus vil et dangereux -, qui tendent à se substituer à une justice, institutionnelle, régulée et raisonnable, au sein d'un État de droit, républicain et démocratique.


Un système judiciaire défaillant et désastreux, auquel ne consentiraient plus les citoyens, veut nous montrer Pulixi, engendre désastres. Dépourvu de légitimité, le système judiciaire laisserait place aux instincts les plus régressifs car, sans le droit, il n'existe plus de justice, mais la vengeance et la loi du talion.


C'est ainsi que le récit est parfaitement élaboré sur le modèle d'un processus extrêmement minutieux. le suspense est toujours maintenu au moyen d'une écriture fine et subtile, mais l'on sort moyennement perturbé de la lecture car, au fond, rien n'est véritablement tranché à la fin du roman.


Celui-ci est porté autant par son intrigue que par les personnages parfaitement réussis.


Deux inspectrices - Maria Rais et Eva Croce - au caractère totalement opposé, mais néanmoins très complices, dont les dialogues sont toujours savoureux – flanquées, visiblement pour la première fois, du professeur et criminologue, Vito Strega, solitaire, mystérieux, mais néanmoins très attachant,  haut gradé dans la hiérarchie policière, qui ne va pas manquer de  bousculer, professionnellement et personnellement, ce duo de choc …


L'on précisera, peut-être, un défaut du récit : l'auteur fait trop souvent référence  à son premier roman, quand bien même le présent livre peut se lire sans aucune difficulté indépendamment de « L'île des âmes ». Cependant, pour ceux qui n'ont pas lu le premier roman, l'appréhension de la personnalité des protagonistes peut être imparfaite.


Il n'en demeure pas moins que  « L'illusion du mal » est un bon roman, dont la fin laisse évidemment augurer une suite, qui doit se lire comme une mise en garde, et dont je recommande vivement la lecture.


Bonne lecture.
 

Michel.


 

 

 

 

 

 

 

 

 


Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Voici le retour des deux inspectrices de choc Mara rais et Eva Croce dans cette deuxième enquête en Sardaigne de Piergiogio Pulixi. J'attendais ces deux-là avec une certaine impatience, mais au final j'ai été un peu déçue.

Ici les voilà lancées sur les traces d'un justicier qui veut réparer les failles d'une justice parfois inefficace et/ou corrompue. Il utilise pour cela les réseaux sociaux avec lesquels il manipule les foules et les médias traditionnels afin de donner l'illusion d'une justice ‘juste' et suprême. le danger est alors grand de voir des émules surgir un peu partout en Italie pour rendre justice eux-mêmes, en faisant fi des lois et des tribunaux. On comprend que le renversement de l'institution judiciaire est en jeu et que des têtes vont tomber au plus haut niveau si l'affaire n'est pas résolue rapidement. Nos deux inspectrices sont épaulées dans cette enquête par un gentleman criminologue milanais Vito Strega.

L'enquête est bien ficelée, c'est indéniable, avec des chapitres courts, un rythme dynamique, des retournements de situation et des changements de perspective : tantôt l'une ou l'autre des enquêtrices, le criminologue ou encore le justicier qui tacitement interroge les lecteurs que nous sommes puisque les mêmes failles existent dans notre propre régime judiciaire. On ne s'ennuie pas ou très peu car le livre long (plus de 600 pages). Mais je n'y ai pas retrouvé la même fraîcheur ou plutôt la même originalité que dans le précédent roman, celui-ci est plus traditionnel et la fausse rivalité entre les deux inspectrices commence à faire ‘déjà-vu'. de plus le personnage du criminologue qui complète le duo est si parfait, j'entends par là séduisant, honnête, sensible, intelligent, courageux, et respectueux des femmes qu'il en est stéréotypé. Alors, je ne suis pas sûre de lire le prochain opus surtout s'il est aussi long.
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Un tueur qui venge les victimes en torturant les bourreaux . Une île d'Italie où les policiers ont un langage plus que fleuri. Deux enquêtrices au caractère bien affirmé pourtant très différentes l'une de l'autre qui forment un duo crédible et attachant. Une justice pas toujours juste. Un auteur que je ne connaissais pas mais qui m'a bien plu. Un bon polar de la rentrée, un pavé qui se lit vite.
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Chronique d'une Flingueuse : le billet de Chantal pour Collectif Polar
Second opus traduit en France de l'auteur, ce roman sort un peu des « frontières » de la Sardaigne, où se déroulait l'intrigue passionnante de L'île des âmes. Des paysages qu'on croirait sortis des origines de la terre, des croyances solidement ancrées dans l'âme des habitants, deux héroïnes à la personnalité originale et forte …, tout pour combler le lecteur curieux d'autres horizons. On a envie de retrouver l'auteur et ses personnages ! Aussi est-ce avec délices que j'ai commencé la lecture de L'illusion du mal. Autant le dire dès à présent, si on retrouve le duo Eva Croce / Mara Rais et divers autres personnages qui gravitent autour d'elle, on ne reste pas vraiment dans la Sardaigne profonde qui marquait tant le précédent récit. En effet, on va naviguer entre Cagliari et Milan, et les paysages passent un peu au second plan. Mais l'intrigue est si prenante que l'on n'a qu'une hâte : suivre au plus près l'enquête de nos héroïnes.
J'évoquais le début du récit … Et bien, on est d'emblée dans une scène dramatique au possible, quasi théâtrale et de par le lieu, un tribunal, et de par l'atmosphère, le rendu d'un verdict, et surtout de par ce verdict dénoncé par la magistrate comme étant parfaitement « injuste ». le roman est construit sur cette idée d'injustice absolue, sur l'incapacité du système judiciaire à condamner quelqu'un notoirement coupable de crimes odieux mais qui réussit, grâce aux failles du système et à l'habileté des avocats, à échapper à une peine méritée.
C'est le point de départ. Très vite, ce sombre personnage entr'aperçu au tribunal et libéré va disparaître, pour être présenté sur les réseaux sociaux par une sorte de justicier masqué, prétendant, lui, appliquer la loi. Seulement, il fait appel à tout un chacun… 3 heures pour décider du sort du condamné. Les jeux du cirque façon web … Il est facile d'imaginer le résultat…
L'auteur lance Croce et Rais sur les traces de ce manipulateur hors normes. Un criminologue de renom mais controversé va les rejoindre (on a quelques pages savoureuses sur les fantasmes de Mara !) . Les caractères s'entrechoquent, la population s'enflamme pour ce justicier surnommé le Dentiste, vote en masse lors de ses « procès » révisés à son goût sur le net. Une présentatrice d'émission de télé-réalité, telle une grande prêtresse, fait son miel et son audience de cette affaire… le chaos s'installe dans les esprits …
Ce roman a des allures de thriller, avec rythme rapide, rebondissement, coup de théâtre, scènes haletantes, héros en bien mauvaise posture … Mais il souligne aussi les manques parfois de notre justice (on est en Italie, mais on peut extrapoler !), qu'on traite facilement de laxiste. « Yaka », « faut qu'on » ….. Les réseaux sociaux sont de trop faciles caisses de résonance, ne laissant guère de place à la réflexion. L'émotion prend le pas sur la raison. Ce roman n'est pas un simple polar, une classique recherche d'assassin. le lecteur est largement invité à se poser des questions sur son rapport aux réseaux sociaux, qui jugent d'abord, violemment souvent, et discutent ensuite, à se poser des questions aussi sur nos systèmes judiciaires et bien plus largement, sur ce qui est juste ou non, sur le droit d'agir que chaque citoyen peut brandir face à ce qu'il peut considérer comme une absence de justice. de L'illusion du mal comme point de départ d'un débat philosophique …
Ceci dit, c'est avant tout un excellent roman, dont on aime suivre les personnages de Croce et Rais, sans oublier Vito Strega, ce criminologue fort séduisant, dont on pressent qu'il reviendra … Excellent roman à la fin plus qu'ouverte …
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Rendre justice soi-même quand le système est défaillant. Voici le thème de "L'illusion du mal". 600 pages qui font mal aux dents !
Après avoir beaucoup aimé L'île des âmes, c'est avec plaisir que j'ai voulu lire le 2e roman de Piergiorgio Pulixi et retourner dans cette belle île qu'est la Sardaigne.
L'écriture est toujours de qualité et le suspens bien présent mais cette fois-ci, on est dans un polar un peu plus classique.
Malgré le page turner, j'ai trouvé des longueurs.
Cependant, je ne m'arrêterai pas sur cette petite déception, je cours lire son dernier roman !
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Autant le dire de suite j ai beaucoup aimé ce polar de Pulixi. Je n ai pas lu "l île aux âmes" mais je n ai pas pour autant été perdu et je n ai pas vraiment senti de manque. le pitch est très simple. Un Dentiste enleve des personnes malfaisantes qui sont passées au travers des mailles du filet de la Justice, pour leur appliquer une Justice très personnel et soumettre sa décision définitive au vote populaire. C'est une thématique récurrente du Polar, mais pour autant je ne m en lassej amais si c est bien fait. Et ici c est très bien fait. Les thématiques de la Justice sous toute ses formes y est abordée ; la thématique de la vengeance privée aussi. La ou je le trouve très fort c est qu il aborde la deresponsabilisation des votants, et dénonce donc le danger des réseaux sociaux. Il y dénonce aussi l attitude de certains médias qui ne s intéressant qu au sensationnel, au détriment des gens. Vous l aurez compris Pulixi aborde de nombreuses thématiques, de manière extrêmement intelligente.
Et qu me dire de ses trois personnages le duo Mara et Eva sont d une justesse absolue, avec des failles les rendant profondément humaines. Strega qui porte sa solitude comme un vrai fardeau vient parachever ce trio, dont on a hâte de découvrir la suite. Quant au final, il est fin et brillamment amèné jusqu au Twist final (que j avais vu venir par contre). Mais cela ne gâche en rien la qualité de ce polar. Comme aime l afficher certains éditeurs : Pulixi la nouvelle voix du Polar italien qui monte. ET A JUSTE TITRE. Alors foncez sur cette "Illusion du mal"
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