Une enquête de l'inspecteur Chen : Mort d'une héroïne rouge

Après avoir lu « Chine, retiens ton souffle » le dernier livre de QIU édité en 2018, j'enchaîne avec ce livre dont l'action se situe en 1990 (édité en 2000). C'est une très bonne enquête policière mais c'est aussi un livre d'histoire (que c'est-il passé après la « Révolution culturelle »). On pourrait aussi considérer, à certains égards, (ça fait bien de dire ça) que c'est un livre de cuisine chinoise.
Des pêcheurs ont trouvé dans un canal désaffecté un sac poubelle noir dans lequel il découvre le corps d'une femme nue. C'est, bien entendu, l'inspecteur principal Chen qui est chargé de l'enquête bien secondé par l'inspecteur YU. Chen est âgé de 35 ans, toujours célibataire mais à travers ce livre on va découvrir les dessous de sa vie sentimentale passée, à Pékin. Chen est en quelque sorte un incorruptible et cela ne plaît pas à tout le monde. C'est aussi un grand lettré, poète et membre du Parti Communiste Chinois. le corps découvert est très vite identifié comme étant celui d'une « Travailleuse Modèle de la Nation » (ce qui n'est pas sans rappeler les travailleurs « stakhanovistes» de l'ancienne Union soviétique) ce qui obligera Chen à marcher sur des charbons ardents (ou des oeufs).
A noter que l'auteur nous cite ses références culturelles habituelles : Balzac, Derida, T. S. Eliott, P. D. James ou Cao Xuequin (Le rêve dans le pavillon rouge : une éminente référence de la littérature chinoise)

Qiu Xiaolong était un inconnu pour moi .
Ayant apprécié la série chinoise de Peter May , je me suis plongé dans « Mort d'une héroïne rouge » .
Le héros en est le policier Chen qui doit enquêter sur le meurtre d'une jeune femme , distinguée comme Travailleuse Modèle par le Parti . L'action se situe à Shanghai en 1990 . Cette ville n'est pas encore la mégapole ultra-moderne et embouteillée qu'elle est devenue aujourd'hui . Comme tout le pays , elle est en pleine mutation . Deng Xiaoping a engagé des réformes pour moderniser et enrichir le pays par une économie de marché parallèlement au système communiste . Qiu Xiaolong décrit très bien les conditions de vie des habitants ( quartiers pauvres , habitat communautaire , manque de logements , magasins d'état , comités de quartier , chantiers innombrables…) , l'évolution des mentalités mais aussi le népotisme , la corruption, le Parti omnipotent . Chen est un policier-poète. L'auteur nous fait partager , outre son enquête , ses états d'âme . Il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans l'histoire qui se déroule lentement .
Livre très agréable , intéressant , peut-être plus pour l'ambiance et la description de la Chine que pour l'enquête elle-même .

Voilà un auteur que je ne connaissais absolument pas. Au hasard d'une file d'attente pour la dédicace d'un autre livre, au salon du polar de Lyon, j'ai discuté avec une personne inconditionnelle de cet auteur. de fil en aiguille je me suis laissé tenter et j'ai acheté le premier de ses livres « mort d'une héroïne rouge ».
Qiu Xialong a fui la Chine après les événements de Tian anmen. Il vit aux Etats-Unis.
Nous faisons connaissance dans ce premier roman avec l'inspecteur Chen. Tout dévoué à son métier, il a à coeur de mener son enquête sans trahir le Parti, dans le respect de la pensée chinoise.
Le corps d'une femme retrouvée dans un coin perdu sera le démarrage d'une enquête longue et minutieuse. de recoupements en indices, Chen et son acolyte Wu arriveront-ils à faire tomber le meurtrier ? Quelles seront les conséquences de l'enquête non seulement pour le coupable, mais aussi pour eux-mêmes et leur carrière ? Comment mener de front la recherche du coupable sans froisser le Parti ?
Ce livre n'est pas seulement un « polar ». Il décrit de manière profonde la vie chinoise, ou plutôt la pensée chinoise. Un an après les événements de Tian anmen le pays, ses dirigeants sont déchirés entre les anciens courants de la pensée communiste et la volonté (& nécessité) d'évoluer.
Le livre est riche d'enseignements et permet de découvrir la Chine de l'intérieur. On y croit vraiment ce qui est raconté, à tel point que l'on se dit parfois « ce n'est pas possible d'être à ce point embrigadé ». On y découvre un autre mode de pensée qui ne nous est pas familier.
Bref un excellent livre que je recommande aux amateurs de livres à caractère historique

Le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans un canal à proximité de Shangaï. C'est celui de Hongying, Travailleuse Modèle de la Nation, irréprochable dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. L'inspecteur Chen, policier érudit, poète et gourmet, est chargé de l'enquête avec son adjoint Yu.

Comme dans son second roman "Visa pour Shangaï", Xiaolong nous offre, via l'intrigue policière, une véritable plongée dans la vie chinoise des années 90. L'occidentalisation rapide de la vie urbaine doit cohabiter avec des siècles de tradition, et c'est un véritable documentaire plein de vie sur cette évolution que nous découvrons dans ces polars que j'apprécie beaucoup.

Différent !
Décidément le genre policier n'a pas fini de me surprendre ! Moi, qui ne lisait quasiment plus ce type d'écrits, me voilà bien remotivée.
Avec Mort d'une héroïne rouge nous sommes loin du polar classique à la mode Cluedo.
Certes, le cadavre, l'arme du crime, le mobile et le meurtrier sont toujours présents, mais amenés de manière magistrale. Au fil de la lecture, on oublierait presque l'enquête, tant le contexte chinois d'après 1990 est bien rendu. Pour celui qui ignore l'aspect socio-culturel du développement d'une ville comme Shanghaï, durant ces dernières années, ce livre est une mine de renseignements précieux.
Toutefois, il est vrai que le style de cet écrivain peut quelque peu agacer le lecteur par sa délicatesse et son raffinement extrêmes.

L'histoire est prenante avec un rythme un peu lent au départ. Toutefois c'est une bonne lecture qui nous permet d'approcher la culture chinoise. On y apprend plein de chose sur la vie d'un chinois avec toutes ses difficultés et toutes ses restrictions. On a pas l'habitude. Pour nous ca correspondrait au 17 ème siècle voir 18 ème siècle avec tout ce système de catégorie de personnes etc... et pourtant ca se passe fin du 20 ème siècle. Ce roman est une véritable surprise mais promets de bons moments. A deguster comme une soupe chinoise ou des nems !!!!

Cette enquête s'annonçait sous les meilleurs auspices, et les enquêteurs, pugnaces, vont trouver des indices, et une piste sérieuse. Enquêter en Chine est cependant très différent de ce que nous avons l'habitude de lire en Occident. Chen doit rendre des comptes au Parti, qui veut absolument voir dans cette affaire une affaire politique - et Chen, lucide, découvrira qu'il a été manipulé, que la recherche de la justice n'est pas ce qui va lui permettre de conclure son enquête. En effet, Guan est une héroïne rouge, sa vie devait servir de modèle pour les autres. Effectivement, Chen découvrira une travailleuse irréprochable, discrète, réservée, à la vie privée inexistante. Patiemment, il va interroger les collègues, les voisins, les marchands ambulants, et en apprendre un peu plus sur elle. Beaucoup plus. Des faits qui ne cadrent pas avec son portrait d'héroïne rouge. La solution que vont trouver les cadres pour châtier le meurtrier tout en servant leurs intérêts est pour le moins tortueuse.


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Le cher policier Chen Cao, poète à ses heures, va marcher sur des charbons ardents lorsqu'il découvrira que la victime, Guan Hongying, est une héroïne rouge, une "travailleuse de la nation", égérie de l'empire communiste. L'affaire est extrêmement sensible, donc, et il s'avérera dangereux de fouiller un peu trop loin.

Une saga dont on m'a longuement parlé. J'ai beaucoup apprécié le côté poétique de l'oeuvre. On a une vision assez "large" de la Chine et on en apprend beaucoup notamment sur la société, un aspect que j'ai trouvé très intéressant.

L'inspecteur Chen est très perspicace et intelligent, j'ai adoré le voir en action. Malgré certaines pressions, il tient réellement à résoudre cette affaire, ce qui est d'autant plus intéressant.

Très hâte de poursuivre ma lecture :)

Premier polar de l'auteur qui se déroule en 1990, un an après Tian Anmen. le héros, l'inspecteur principal Chen, est également poète, et le livre est rythmé par de nombreux poèmes de 2 ou 3 vers. Une plongée dans la façon de penser chinoise, qui est faite de subtilités et de non dits. L'écriture est subtile et on comprend que tout peut être vu comme politique. C'est aussi une photo d'un Shanghai à une période où de grands changements économiques sont en route. La description de la vie des "jeunes instruits" qui ont dû quitter leurs parents (souvent emprisonnés car cadres ou intellectuels) lors de la Révolution Culturelle fin 60 pour vivre dans des familles paysannes permet de comprendre qui sont les dirigeants d'aujourd'hui. C'est aussi un livre sur la cuisine chinoise, où l'on comprend l'importance de la cuisine dans la vie des chinois !

Sympa.

Où l'on suit cet inspecteur du bout du monde, Chen Cao, dans sa quête de la vérité.

L'écriture m'a beaucoup fait penser aux Maigret.
Dans le timing de lecture. Dans les points communs entre nos deux civilisations (la gastronomie en premier lieu). Dans les détails aussi, comme sur la culture chinoise (importance de la poésie par exemple), qui sont conformes au petit aperçu que j'en ai eu là-bas.

Focus agréable sur la Chine donc, et intrigue bien menée jusqu'au final.
(plus d'avis sur PP)