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C'est un homme bien attachant que ce camarade Chen Cao : inspecteur principal de la brigade des affaires spéciales de Shanghai, cadre du Parti communiste chinois, poète et membre de l'Union des écrivains. Il possède une culture littéraire des plus complète que ce soit pour citer les poètes de la chine ancienne et du Confucianisme ou des écrivains occidentaux : Ruth Rendell, T.S. Eliot, et des philosophes dont Nietzsche. Il est également un fin gastronome entouré d'amis. C'est également un camarade qui recherche la vérité et essaye de dénoncer les irrégularités tout en naviguant dans les eaux troubles du parti.


Qiu Xialong nous offre un polar tout en poésie, finesse, humour du crû, clairsemé de citations et de poésie chinoise, mais c'est aussi une description de la chine moderne.

Présentation des révolutions culturelles et des contre-révolution, des purges et des envois à la campagne puis du néo-libéralisme : "Comment réussir en Chine" ou "Comment un vendeur de nouilles va gagner plus qu'un haut cadre du parti". le malaise des populations au travers de ces révolutions successives nous est décrit sans détour mais avec fatalisme. le laxisme et la corruption galopante sont décriés dans cet univers de camarade et de fonctionnaire du parti. le népotisme qui règne est également affiché par le biais des ECS ( enfants de cadre supérieur).

J'ai beaucoup apprécié, ce premier volume qui nous présente l'inspecteur camarade Chen de Shanghai. J'ai adhéré aux goûts du camarade Chen en question de gastronomie, ces plats m'ont fait rêver : bol de soupe où flotte des lamelles de jambon rose de Jinghua, boulettes de viande aux quatre bonheurs, combat du tigre et du dragon.

Car J'ai eu, je l'avoue une crainte assez rapidement, le meurtrier est rapidement trouvé, mais l'intrigue nous fait voyager et nous présente les arcanes du pouvoir et les devoirs d'obéissance des camarades en Chine : très enrichissant. Car la dénonciation du crime sera également une tâche ardue pour le camarade Chen.

Dans ce premier ouvrage de l'inspecteur camarade Chen : je mettrais plus en avant l'atmosphère et le voyage éblouissant ou nous entraîne le camarade Chen dans la culture chinoise (tant gastronomique que littéraire) que l'intrigue qui entoure cette pauvre héroïne rouge. le meurtrier est rapidement trouvé.
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Un polar hors du commun, par sa localisation d'abord, la Chine post-maoïste avec sa corruption, son lourd passé révolutionnaire, la crise du logement, les petites rues de Shanghai ou se dégustent des plats épicés. Par son policier, le poète Chen et par l'omniprésence de la poésie, jusque dans la solution de l'énigme. Par son héroïne, enfin, cette adolescente victime de la starisation des enfants sages, les héroïnes du travail... Un livre dépaysant et fascinant.
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Le camarade inspecteur principal Chen Cao est un brillant jeune policier de Shanghaï, poète à ses heures. le voilà en charge d'une affaire délicate, celle du meurtre d'une belle jeune femme, retrouvée étranglée et nue dans un canal et qui s'avère être une "travailleuse modèle de la Nation", c'est-à-dire d'une moralité irréprochable. Or, de fil en aiguille, voilà qu'un enfant de cadre supérieur (du Parti) est impliqué dans cette affaire de moeurs... Chen se trouve coincé entre sa morale de flic consciencieux et son rôle au sein du Parti...

Un très bon polar, au rythme nonchalant (il y a un monde entre les enquêtes speedées à l'américaine et celle des Chinois, qui ne disposent pas des mêmes moyens - en plus, l'affaire se déroule en 1990) qui m'a appris plein de choses sur la Chine et son régime. J'ai bien aimé le personnage de Chen Cao, tiraillé entre le devoir et la loyauté, et surtout poète et gastronome à ses heures. Ce roman se lit très bien, j'ai passé un très bon moment en sa compagnie, très dépaysante!
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Je connais quelques écrivains chinois, mais j'avais envie d'en découvrir un, de qualité, qui écrive des polars.
Qiu Xiaolong est cet homme.
Chinois, lettré - il a fait ou préparé une thèse sur T.S. Eliot -, cet intellectuel - enseignant - poète - même s'il s'est exilé aux Etats-Unis, est né et a vécu en Chine.
J'ai donc commencé à lire la première enquête - il y a des suites - de l'inspecteur principal Chen, jeune flic "circonstanciel" plus que de vocation, cadre du Parti, poète publié, plongé dans une énigme politico policière qui, outre le fait qu'elle est passionnante, nous ouvre les portes du Shangaï du début des années 90, à l'heure où, par l'entremise de Deng Xiaoping, la Chine a véritablement commencé à adhérer à l'économie de marché.
Ce qui enrichit ce polar, c'est l'immersion, que nous offre Qiu Xiaolong, dans le quotidien des Chinois un an après les évènements tragiques de la Place Tian'anmen.
Le dépaysement est total et notre guide est un érudit qui émaille les 500 pages de son récit, de références historiques toujours très appropriées.
De plus, chose assez rare dans un polar, la poésie est présente en toutes circonstances, ce qui ne gâche rien… loin s'en serait fallu.
D'emblée les personnages s'imposent, nous devenant très vite aussi familiers qu'attachants.
Un premier contact qui en appelle d'autres.
Sans rien dévoiler de l'histoire, vous tomberez, par exemple, sur ces deux vers :
" Qui dit que la splendeur d'un brin d'herbe récompense
L'amour du printemps qui revient toujours ?"
Bonne lecture !
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Deux amis qui ne s'étaient pas vu depuis trente ans partent pêcher à l'ouest de Shangaï où les canaux sont moins pollués. Au cours de leur séance de pêche l'hélice du bateau est coincée par quelque chose. En la dégageant ils découvrent le corps d'une femme nue dans un sac plastique. L'inspecteur Yu seul enquêteur disponible se rend sur place. La victime est une égérie du système communiste, une travailleuse modèle. Vu la sensibilité de l'affaire l'enquête est confiée à la Section des Affaires Spéciales dirigée par l'inspecteur principal Chen.

Derrière une enquête dans son déroulement tout ce qu'il y a de plus classique c'est une Chine de fin de siècle en pleine mutation que nous fait découvrir l'auteur. C'est une Chine qui s'ouvre sur le capitalisme, mais une ouverture qui est en opposition à un Parti Communiste qui veut empêcher tout changement politique. Les enquêteurs dans le processus d'enquête vont être confrontés à cette politique qui veut préserver l'image des anciens cadres politiques et celle de leur progéniture. Pour cette raison l'enquête, bien orchestrée, avance très lentement.

Le lecteur a l'impression d'être lui-même projeté dans un Shanghai des années 90 et de vivre le quotidien de la population. Un quotidien très difficile pour les classes défavorisées ou en bas de l'échelle sociale très codifiée : vivre à plusieurs générations dans une seule pièce et qui ont du mal à survivre face à la montée des prix des marchés libres en pleine expansion.

Les personnages de premier plan, tout comme les personnages secondaires, sont très intéressants à suivre car ils évoluent tout au long du récit.

Le style de l'auteur, bien que trop émaillé de poésie, rend de belle manière le contexte dans lequel doivent évoluer les enquêteurs qui doivent aussi composer avec la présence d'un commissaire politique un tantinet pointilleux, mais aussi avec un coupable dont le père est un dignitaire du parti et qui n'hésite pas à faire appel aux relations de celui-ci pour tenter de faire classer l'affaire.

Une enquête bien menée, une atmosphère très bien rendue avec une description bien dosée de la société chinoise communiste mais un avec toutefois un petit bémol sur l'érudition de certains personnage qui prend un peu trop de place et n'est pas tout à fait en phase avec le reste du récit.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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Voilà un roman qui dormait dans ma bibliothèque depuis de nombreuses années. Et puis un jour, je me suis dit que c'était le moment !

Nous sommes en 1990 en Chine. Une jeune femme est retrouvée morte dans les eaux du canal Baili proche de Shanghai. Aucune identité sur elle. Complètement nue. l'inspecteur principal Chen Cao va voir sa vie entièrement bouleversée par cette enquête.

Le succès politique n'aidait guère dans la vie personnelle. Il pouvait au contraire la gâcher. Particulièrement dans la Chine moderne, être membre du Parti signifiait être loyal en premier lieu au Parti selon la règle du Parti, ce qui n'attirait pas nécessairement un conjoint éventuel. Un mari potentiel préférerait vraisemblablement une épouse qui s'engage à être loyale tout d'abord envers lui, qui mette tout son coeur et toute son âme dans sa famille.

Bien que ce roman soit un policier, pour moi il est bien plus que cela. Il est une porte ouverte sur la Chine des années 90. Une chine qui sort d'une politique restrictive, de la révolte culturelle. Malgré tout, le pays reste soumis à beaucoup d'obligations politiques qui influencent bien évidemment cette enquête policière. le personnage principal, l'inspecteur Chen Cao, ne peut se permettre d'enquêter comme tout inspecteur européen. C'est bien ce qui fait la force de ce roman !

L'auteur nous baigne donc dans ce monde qui finalement nous est peu palpable, puisque censuré. On apprend les conditions de vie de la population, les règles de vie en société, les travailleurs modèles …Les marchés populaires et cette façon de faire la queue en mettant les paniers uniquement les uns derrière les autres , et puis la nourriture qui après réflexion est très importante pour l'auteur ! On patauge dans les odeurs et tripailles de la cuisine chinoise !

J'aurai tendance à finalement mettre l'intrigue policière au second degré tant l'atmosphère et la découverte de ce pays m'a touché. J'ai dévoré ce livre comme une assoiffée, une vampire qui veut absorber un maximum de ces us et coutumes qui me sont tant étrangers. Mais l'enquête est bien là !

Je me dois tout de même de vous rappeler que ce roman est sorti en France 2003, mais sa parution originale est de 2000.

J'ai terminé ce livre en partant chercher la seconde enquête de l'inspecteur principal Chen Cao. Si ce n'est pas une preuve que j'ai aimé ma lecture, alors je ne sais pas quoi vous dire 😉
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Je ne suis pas une adepte des polars … et donc je ne jugerai pas l'intrigue de cette enquête chinoise, autour de la mort d'une employée modèle.

Je ne suis pas une adepte de poésie chinoise … mais ici, par contre, je vous dirai que j'ai adoré les nombreuses incursions – toujours très courtes, ne vous inquiétez pas …. – des grands poètes chinois et les références aux classiques de la littérature chinoise.

Je vous dirai juste que j'ai aimé ce livre, pour le témoignage qu'il donne sur la Chine de 1990, au moment de la « transition du socialisme vers le capitalisme ». Il revient sur l'histoire récente de son pays, la Révolution, la rééducation des jeunes instruits dans les campagnes, le renouvellement des cadres du parti, les événements de Tian' Anmen. C'est un éclairage inestimable sur ce pays si différent et si fascinant.

J'ai aimé aussi déambuler avec l'inspecteur Chen dans les petites rues de Shangaï et de Canton, me régaler des thés verts servis avec un assortiment de bouchées à la vapeur, me laisser bercer par la rêverie sur les berges de la Huangpu, …

Je sais maintenant que lorsque j'aurai envie de voyager en Chine, il me suffira de retrouver les aventures de l'inspecteur Chen. C'est moins cher qu'un vol en avion, et mieux pour la planète …
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Ce roman policier est étonnant. L'originalité de l'oeuvre tient à sa description de la société chinoise. La Chine est alors en pleine mutation, ce qui est très bien démontré dans le livre : signes avant-coureurs du capitalisme mais maintien du Parti en place qui continue de tout contrôler. Les personnages principaux sont très attachants. On ressent les tiraillements de Chen entre sa volonté de faire aboutir l'enquête et son désir de ne pas compromettre sa réputation politique. de plus, le texte est ponctué de citations poétiques, qui nous rendent un portrait vivant de Shanghai et du quotidien de ses habitants. Un polar que je vous recommande.
Lien : http://gustavelechat.wordpre..
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J'ai retrouvé ce livre qui était dans ma PAL depuis des années en ne sachant pas du tout à quoi m'attendre. Volontairement je n'avais pas lu le résumé pour me laisser guider au fil des pages ...
Bien que ne classant pas ce thriller dans mes tops, il n'en reste pas moins que j'ai pris plaisir à le lire et me suis laissée happer par l'intrigue.

Un corps est retrouvé : une femme assassinée. L'inspecteur principal Chen est dépêché sur l'enquête.
Il découvre rapidement que cette jeune femme était une ouvrière travailleuse modèle de la nation, membre du Parti. Bien que la pression se fasse sentir pour une affaire politique, Chen - aidé de son lieutenant - s'accroche à son intuition que le meurtrier se trouve dans l'entourage de la victime.
Une enquête à haut risque où le moindre faux pas peut provoquer la chute de Chen

Xialong Qiu nous offre un thriller avec une intrigue bien ficelée. Bien que dépassée par l'aspect politique et les "coutumes" chinoise avec cette dévotion au Parti, j'en ai appris plus sur la vie en Chine dans les années 90. L'enquête est menée d'une main de maître et connait de nombreuses embûches, ce qui permet de garder un peu de suspens.
On déplorera cependant des longueurs qui rendent parfois la lecture difficile.

Probablement le premier thriller chinois que je lis et dans l'ensemble une lecture plutôt satisfaisante...
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A 35 ans, Chen Cao est inspecteur principal de la police criminelle de Shanghaï et aussi un poète qui commence à être publié. Comme tous les chinois des années 90, il n’a pas choisi cette carrière. Les emplois, comme les logements ou les rations alimentaires sont répartis par l’Etat tout puissant, c’est-à-dire le Parti. Le voici aux prises avec une affaire dite « spéciale » : le meurtre d’une jeune femme exemplaire, une travailleuse modèle de la nation, à laquelle a été décerné le titre d’Héroïne rouge, cadre, chef de rayon des cosmétiques du Magasin numéro 1, bref : une célébrité.

Son corps a été retrouvé dans un endroit isolé, accessible uniquement en voiture … mais qui, à part un taxi, possède une voiture à Shanghaï ? Peut-être un membre de l’élite, ou un ECS (enfant de cadre supérieur), ces héritiers des compagnons de la Longue Marche … L’affaire devient de plus en plus sensible, mais Chen Cao tient à la mener jusqu’au bout, malgré les pressions de plus en plus fortes qu’il subit pour enterrer la procédure, de peur que la vérité ne nuise à l’image du Parti.

Mort d’une Héroïne rouge est le premier roman de la série policière conçue par Qiu Xialong, publié aux Etats-Unis en 2000. Il nous fait percevoir les changements intervenus dans la société chinoise de Deng Xiaoping et ses successeurs, les progrès de l’économie de marché et de la corruption, les traditions philosophiques toujours prégnantes, les lourdes séquelles de la Révolution culturelle. Comment les Gardes Rouges furent appelés « jeunes instruits » et envoyés à la campagne auprès des paysans pauvres et moyens-pauvres pour y être rééduqués et ne puissent plus créer de troubles dans les villes, comment désormais coexistent les marchés libres (où tout est bien plus cher mais où on ne fait pas la queue) et les marchés d’Etat, comment se bâtissent des empires industriels tandis que le plus grand des délits reste la « corruption et crime sous l’influence bourgeoise occidentale », qui peut mener à l’exécution capitale, dans l’heure qui suit un verdict connu d’avance.

L’inspecteur Chen se pose beaucoup de questions sur son avenir professionnel dans cette première enquête. Il arrondit ses fins de mois en effectuant des traductions d’œuvres anglo-saxonnes (T.S. Eliot, mais aussi des romans policiers) et reçoit des droits d’auteurs quand un de ses poèmes paraît dans un quotidien du Parti. Ne se montre-t-il pas trop intransigeant pour rester dans la police ? Il est pourtant membre du Parti. Encore une contradiction, un dilemme. C’est un amoureux délicat, timide et sensible, mais n’a pas encore trouvé la femme de ses rêves. Ou plutôt si, à Pékin, elle se nomme Ling mais elle appartient à une « caste » politique bien trop élevée pour lui. Encore une des contradictions du monde chinois révolutionnaire.

Car ce livre nous apprend bien plus sur la Chine d’aujourd’hui – les énormes différences et aussi les similitudes avec notre monde, et on imagine aisément l’accélération engagée dans les 25 dernières années – son évolution sociale au contact du monde extérieur. Bien entendu, la résolution de l’énigme policière est menée de façon classique, à l’aide d’une équipe particulièrement sympathique – l’adjoint de Chen, l’inspecteur Yu et sa femme Peiqin tiennent un rôle crucial, mais aussi le Vieux chasseur, ancien policier et père de Yu, le Chinois d’Outre-mer qui fait fortune en ouvrant un restaurant de cuisine russe … sans parler des figures féminines comme la belle journaliste Wang.

Un polar bien mené et une intrigue construite avec rigueur, un décor totalement dépaysant, la description minutieuse des arcanes de l’administration du Parti, des références littéraires délicates, des descriptions gastronomiques : un roman foisonnant à lire à plusieurs degrés. On en redemande !

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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