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Citations sur Dernier royaume, tome 6 : La barque silencieuse (23)

Une bêche, un sécateur, une hache pour le petit bois, deux bottes en caoutchouc pour la terre spongieuse, un parapluie jaune pour le ciel, un crayon à papier et le dos des enveloppes -- la vie solitaire ne coûte pas extrêmement cher quand on la rapporte aux sept bonheurs qui l'accompagnent.
Ce ne sont que les jours.
Plus d'autre musique dans ce monde que le bruit de l'eau et des barques précautionneuses des pêcheurs qui font glisser l'ancre avant de lancer leurs lignes dans la brume qui glisse sur l'eau grise.
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Lire est une expérience qui transforme de fond en comble ceux qui vouent leur âme à la lecture. Il faut serrer les vrais livres dans un coin car toujours les vrais livres sont contraires aux moeurs collectives. Celui qui lit vit seul dans son "autre monde", dans son "coin", dans l'angle de son mur. Et c'est ainsi que seul dans la cité, le lecteur affronte physiquement, solitairement, dans le livre, l'abîme de la solitude antérieure où il vécut. Simplement, en tournant simplement les pages de son livre, il reconduit sans fin la déchirure (sexuelle, familiale, sociale) dont il provient.
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Solitudo est un vieux mot latin qui signifiait le désert.
L'appel de la solitude est une des voix les plus irrésistibles qu'adressèrent dès l'origine les sociétés aux hommes.
La solitude est une expérience universelle. Cette expérience est plus ancienne que la vie sociale car toute la première vie, dans le premier royaume, a été une vie solitaire.
...En chinois lire et seul sont des homophones. Seul avec le Seul
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Dans le deuil celui que l'on aimait est mort et on en voit le visage, la photo désespérante, la silhouette pourtant impossible qui marche dans la rue, le fantôme dans le rêve.
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Vieille Bible latine que je pris à ma grand-mère maternelle quand elle mourut, seule, sur le tapis du couloir, le long du long couloir tapissé de livres, rue Marié-Davy, dans le XIVe arrondissement. Au fond de moi je suis encore la rue d'Alesia. Je prenais la rue du Lunain. Sans cesse je tourne les pages que sans fin mouillant son doigt, elle tournait, les lunettes posées tout au bout de son nez, une grosse loupe dans la main, à l'angle de la fenêtre. Sans cesse je suis alors à ses côtés. Sans cesse je recopie le latin mystérieux.... p 87-88
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Chaque aube le jadis pousse dans l'espace une nouvelle lumière. Il n'y a pas deux aubes. Tous les matins du monde sont sans retour. Il n'y a pas deux nuits. Chaque nuit est le fond de l'espace en personne. Il n'y a pas deux fleurs, deux rosées, deux vies. Il faut dire à tout instant : Toi. Il faut dire à tout ce qui vient : Arrive. La vie est un seul instant de re-citatio qui surgit en chacun de ses points, qui épure son bonheur à chaque occasion qui la renouvelle.

(extrait de "CHAPITRE LVI") - p.164
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J’aurai passé ma vie à chercher des mots qui me faisaient défaut. Qu’est-ce qu’un littéraire ? Celui pour qui les mots défaillent, bondissent, fuient, perdent sens.
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C'est la rançon de la liberté que la vulnérabilité totale à laquelle elle abandonne. Si nous ne dépendons plus du pouvoir de personne, nous ne pouvons plus attendre de secours de rien.
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Pourquoi une naissance sans renaissance pour les humains alors que les végétaux vont de saison en saison ? Pourquoi la poussée s'arrête-t-elle en nous abruptement ?
[...] Ce qui pousse à agir est une force aussi éloignée de la conscience que peuvent l'être le silence, l'émotion, la sensation, la souffrance.

(extrait de "CHAPITRE L") - p.145
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Ne point espérer des choses immortelles
tel est le conseil que donnent l'heure,
les jours, les saisons, l'année. Le printemps
répare les arbres après l'hiver. Nous, les hommes,
une fois descendus où sont les anciens rois de Rome
personne ne vient nous rechercher sous la terre et
nous ne repoussons plus.
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