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Citations sur Le nom sur le bout de la langue (16)

Le langage n'est jamais plus proche de sa rêve que quand il rêve une hallucination. Les romans sont plus vrais que le discours. Un essai papote toujours un peu et fuit la nuit de son silence à toute allure dans le langage et dans la peur. C'est une souffrance qui peut plonger dans l'ébriété, qui peut plonger dans les oeuvres.
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Tout rêve est un sein maternel qu'on fait venir en l'absence de son lait. Tout rêve est lui-même cette pénurie. C'est un tétée de l'irréel. C'est le lit étrange de la mémoire du triple passé : qu'il n'ait jamais été, qu'il ait été, qu'il se soit refusé.
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Le nom sur le bout de la langue nous rappelle que le langage n'est pas en nous un acte réflexe. Que nous ne sommes pas des bêtes qui parlent comme elles voient.
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Tout mot retrouvé est une merveille.
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Sur le "bout" de la langue : quelque chose germe sans fleurir. Quelque chose pousse sans venir sur les lèvres de celui qui épie dans le silence. C'est le "bouton" de la floraison invisible de la langue qui se tient debout sur la bouche au-delà de la manducation, en surplus du souffle qu'utilise la respiration dans la fin de maintenir la vie.
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Pourquoi les femmes deviennent-elles des Mères? Pourquoi les femmes font-elles des enfants? Les Mères font des enfants pour repousser la mort dans la chaîne des générations. Elles passent le relais qui brûle les doigts dès qu’elles les ont approchés du centre du foyer vivant. Elles passent le relais de ce qui les horrifie; elles passent l’image de ce qui ne peut être vu en face; elles refilent la face qui n’a pas de visage. Elles confient le soin de hurler à des plus jeunes parce qu’elles n’ont pas le courage d’assumer seules l’enfer, parce qu’elles n’ont jamais témoigné du désir d’interrompre le cours du cri de la mort. Les Pères transmettent un nom qui par lui-même ne signifie rien. Ils refilent le langage. Les femmes déplacent le poids de la mort sur le dos des enfants qu’elles font dans la douleur, la bouche ouverte, hurlantes. Elles passent l’origine. Les Pères transmettent le nom. Les Mères transmettent le hurlement.
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Écrire, trouver le mot, c'est éjaculer soudain.
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Mais quel est l'homme qui n'a pas la défaillance du langage pour destin et le silence comme dernier visage?
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La jouissance espère le sommeil où elle sombre. Elle demande la nuit, qui est toujours la nuit première, qui est aussi la nuit dernière - qu'elle va rejoindre après ce "laps" de corps et de langage qu'on appelle biographie.
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"Sans cesse un au-delà inattingible nous tire à lui à l'intérieur du langage comme un vase communicant. Il ne peut être atteint par le langage. C'est ce dont la parole veut parler qui se tient sans cesse sur les lèvres, mais n'appartenant pas à la parole, se dérobe à son attraction. C'est une émotion qui dans la parole empêche la voix, qui revient aux lèvres comme dans le mouvement de vomir et se rompt juste avant la parole : qui sans cesse est sur le bout de la langue, et non dans la langue. Ce jaillissement se perçoit dans l'abord de la parole elle-même, il ne séjourne pas dans la parole. Il est le temps de sidération qui précède la parole vraie. Il est ce temps suspendu. Il est ce suspens du temps qui affleure les lèvres dépourvues du langage. Il est cette mutation du chaos qui précède sans cesse le langage parce que le langage est acquis et ne renvoie qu'à des objets, ne désignant jamais sa source. Le mot grec de chaos lui-même dit la face qui se fend ; il dit la bouche humaine qui s'ouvre"
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