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EAN : 9782070392551
120 pages
Gallimard (14/03/1995)
3.62/5   116 notes
Résumé :
Une jeune femme promet à un homme de retenir son nom. Un jour ce nom lui fait soudain défaut. Ce défaut lui brûle les lèvres. Le désespoir la gagne.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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De la disproportion que prend le mot qui nous échappe.
Quignard le cherche, ce mot... mieux: il en dissèque la signification (qui nous fuit en même temps que le mot lui-même). Ce mot perdu, Quignard en fait le symbole de ce langage acquis, et qui peut disparaître... Apparu (par acquis), le langage se perdra.
Ah, ce mot qui fuit à notre mémoire comme un pain de glace qui glisse sous le couteau: ce moment de désarrois, de silence, de recherche désordonnée pour le retrouver.. avant, peut-être une délivrance qui se rapprocherait de la mort.
Le livre n'est pas long, le conte est agréable, mais ne rien perdre de la prose de Quignard m'a demandé effort et concentration, je le confesse... Comme ce mot (ce n'est jamais forcément le même) que j'ai au bout de la langue.
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Le Nom sur le bout de la Langue de Pascal Quignard est un livre énigmatique et philosophique. Une lecture qui m'a paru agréable et ça m'a délicieusement surprise. J'ai savouré chaque mot que j'ai pu lire de l'histoire. L'auteur se délecte de disposer des phrases l'une à la suite de l'autre, sans aucun rapport. La plus part du livre, Pascal Quignard se voue une passion pour la Philosophie et prend plaisirs a jouer avec la langue française. Même si tout le livre m'a plut, le nouvelle fantastique m'a captivé. Bien entendu il y a un sens second, et je pense que l'auteur veut nous faire comprendre plusieurs morals : dans une premier temps, la vérité se sait toujours et que même à travers le temps on est jamais sur que le mensonge ne sera pas découvert. Que le véritable amour est plus fort que tout (encore faudrait il y croire encore !) et principalement que toutes tentations sont toujours présentes pour assouvir nos désirs.
Une livre très intéressant sur le plan intellectuel, car il nous offre des connaissances sur les pensées freudiennes et philosophiques en générale. le thème principale est le langage bien entendue et on se rend compte qu'on peut vraiment écrire un livre sympathique sur des choses aussi banale : chercher le mot sur le bout de la langue. le thème de la musique n'est pas autant présent que dans Tous les matins du mondes, mais on ressent une certaine mélodie dès que l'on lit la fiction. Les mots cachent eux-mêmes des sons qui forment une mélodie, une ambiance.
L'auteur a une façon qui lui ai propre de fasciner ces lecteurs grâce à sa propre vision des mots, on redécouvrir les livres mais surtout les auteurs et leurs imaginations. Leurs entrain à trouver les idées. En tout cas, chaque mot recèle une signification caché et ce livre m'a beaucoup fasciné.
Le début est un peu capharnaüm on ne comprend pas tout notamment l'histoire du couteau et de la glace. Mais je suppose que c'est pour montrer qu'il ya différent type de mots : les mots banales et les mots qui cachent la significations.

En tout cas ce fut une lecture constructive qui m'a beaucoup passionné et intéressé. Les mots révèlent de grands secrets et des sons qui nous marque à jamais.
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Ce petit livre se compose de :
- un avertissement, sur les circonstances de la rédaction de l'ouvrage, qui nous apprend que l'auteur dîne avec Pierre Boulez et d'autres; j'en note une jolie phrase sur l'écriture romanesque : "La main qui écrit est plutôt une main qui fouille le langage qui manque, qui tâtonne vers le langage survivant, qui se crispe, s'énerve, qui du bout des doigts le mendie." (p. 11);
- un conte fabuleux sur un nom "sur le bout de la langue", ayant pour cadre la Normandie du Xe siècle, et qui me fait beaucoup penser aux Fables italiennes d'Italo Calvino, en plus... étiolé;
- une esquisse de discours poético-savant sur le langage, la mémoire, le rêve, l'érection... (!)
J'en retiens un paragraphe qui parle sans doute beaucoup aux plurilingues de naissance (sans leur être adressé):
"Qu'un mot puisse être perdu, cela veut dire : la langue n'est pas nous-mêmes. Que la langue en nous est acquise, cela veut dire : nous pouvons connaître son abandon. Que nous puissions être sujets à son abandon, cela veut dire que le tout du langage peut refluer sur le bout de la langue. Cela veut dire que nous pouvons rejoindre l'étable ou la jungle ou l'avant-enfance ou la mort." (p. 60)
Le reste est aussi verbeux que présomptueux.
Début ingrat d'une rencontre avec un auteur dont j'ai déjà acquis trop d'ouvrages (4 y compris les Petits traités); laquelle me semblait pourtant nécessaire et utile. Mais je ne suis pas tolérant envers le verbiage, surtout sur le langage. Ni je n'ai plus l'âge de penser que celui qui ne lit pas le latin (et le grec) ne sait rien du tout...
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Composé d'un conte qui se nomme tel le titre de l'ouvrage, et d'un essai tant autobiographique que philosophique sur l'étude du langage.
Le conte est fascinant, il rappelle les contes tchèque de Nemcova dans la construction mais également l'atmosphère qui demeure indescriptible; la décrire serait du moins une gageure car je pense en réalité que ce conte a l'atout renversant de toucher le coeur du lecteur et de lui permettre d'y apposer l'atmosphère qui lui "parle" le plus.
Un conte dont la fin surprend, car lorsque l'on connait un peu les contes de Quignard il est commun d'y voir une leçon ou un enseignement, là ce dernier est secondaire ou plutôt l'enseignement réside dans l'essai qui suit et qui est amplement argumenté.
Essai autobiographique donc, sur le langage également, sur la relation entre l'auteur et les mots, universalisé ensuite en une pensée sur la place du langage dans notre psyché et dans notre humanité.
Essai plein, confus davantage quand il s'agit de théoriser, que de raconter sa propre expérience et sa propre "souffrance" passée dans sa relation aux mots, cet essai s'illustre par une belle analyse néanmoins sur des mythes et textes littéraires liant le langage à toutes nos pulsions et désirs. Peut être un peu trop psychanalytique pour moi et avec un petit manque de rigueur cette seconde partie m'intéressa surtout pour comprendre le point de vue de Quignard l'écrivain et homme que de Quignard l'intellectuel. Pour ce qui est du cheminement de pensée sur ce thème je préfère Rosset et son oeuvre "Le choix des mots."
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Je n'ai pas bien compris l'intérêt de l'introduction Froid d'Islande.
Elle est suivie de deux textes, le nom sur le bout de la langue qui raconte comment une jeune brodeuse amoureuse de son voisin lui offre son amour. Celui-ci l'accepte à la condition qu'elle lui brode une ceinture semblable à celle qu'il porte. Mais la broderie est si difficile qu'elle use d'un subterfuge, elle lui offre le cadeau du seigneur Hidebic de Hel dont elle devra redire le nom lorsqu'il se présentera dans un an. Elle l'a sur le bout de la langue mais…
Le deuxième texte sous forme d'un souvenir d'enfance traite aussi du mot qui échappe. J'ai abandonné une trentaine de pages avant la fin, je n'en pouvais plus.

Je pense qu'aucun texte de Quignard ne me plaira autant que le magnifique Tous les matins du monde aussi réussi en livre qu'en film avec l'excellent Jean Pierre Marielle.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
C'était un nom non pas au bout de ma langue mais au bout de mon corps et le silence de mon corps était seul capable d'en rendre présente, en acte, la chaleur. Je n'écris pas par désir, par habitude, par volonté, par métier. J'ai écrit pour survivre. J'ai écrit parce que c'était la seule façon de parler en se taisant. Parler mutique, parler muet, guetter le mot qui manque, lire, écrire, c'est le même. Parce que la dépossession fut le havre..
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Qu'un mot puisse être perdu, cela veut dire: la langue n'est pas nous-mêmes. Que la langue en nous est acquise, cela veut dire: nous pouvons connaître son abandon. Que nous puissions être sujets à son abandon, cela veut dire que le tout du langage peut refluer sur le bout de la langue. Cela veut dire que nous pouvons rejoindre l'étable ou la jungle ou l'avant-enfance ou la mort.
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La jouissance espère le sommeil où elle sombre. Elle demande la nuit, qui est toujours la nuit première, qui est aussi la nuit dernière - qu'elle va rejoindre après ce "laps" de corps et de langage qu'on appelle biographie.
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Cette expérience du mot qu'on sait et dont on est sevré est l'expérience où l'oubli de l'humanité qui est en nous agresse. Où le caractère fortuit de nos pensées, où la nature fragile de notre identité, où la matière involontaire de notre mémoire et son étoffe exclusivement linguistique se touchent avec les doigts. C'est l'expérience où nos limites et notre mort se confondent pour la première fois. C'est la détresse propre au langage humain. C'est la détresse devant ce qui est acquis. Le nom sur le bout de la langue nous rappelle que le langage n'est pas en nous un acte réflexe. Que nous ne sommes pas des bêtes qui parlent comme elles voient.
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"Sans cesse un au-delà inattingible nous tire à lui à l'intérieur du langage comme un vase communicant. Il ne peut être atteint par le langage. C'est ce dont la parole veut parler qui se tient sans cesse sur les lèvres, mais n'appartenant pas à la parole, se dérobe à son attraction. C'est une émotion qui dans la parole empêche la voix, qui revient aux lèvres comme dans le mouvement de vomir et se rompt juste avant la parole : qui sans cesse est sur le bout de la langue, et non dans la langue. Ce jaillissement se perçoit dans l'abord de la parole elle-même, il ne séjourne pas dans la parole. Il est le temps de sidération qui précède la parole vraie. Il est ce temps suspendu. Il est ce suspens du temps qui affleure les lèvres dépourvues du langage. Il est cette mutation du chaos qui précède sans cesse le langage parce que le langage est acquis et ne renvoie qu'à des objets, ne désignant jamais sa source. Le mot grec de chaos lui-même dit la face qui se fend ; il dit la bouche humaine qui s'ouvre"
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Vidéo de Pascal Quignard
L'auteur Pascal Quignard a bâti une oeuvre érudite et sensible. Avec "Compléments à la théorie sexuelle et sur l'amour", il poursuit sa réflexion sur la sexualité et la relation amoureuse et nous parle d'art, de masochisme, ou encore de sirènes... Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : Les Amants / René Magritte
#amour #litterature #language ______________ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Les Midis de Culture par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrrNrtLHABD8SVUCtlaznTaG&si=FstLwPCTj-EzNwcv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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