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EAN : 9782366510768
232 pages
Paul&Mike (10/12/2015)
3.85/5   10 notes
Résumé :
Vincent est un homme comblé. Il a un travail exaltant et vit une existence épanouie auprès d'une femme belle et intelligente. Tout lui réussit. Tout ? Depuis qu'il a retrouvé un journal intime, rédigé pendant ses études, l'angoisse ne le lâche plus : sur la liasse de feuilles, sa belle écriture régulière retranscrit en détails sa rencontre avec Marianne, dix ans plus tôt. Pourtant, il ne se souvient de rien. Comment expliquer cet oubli ? Que s'est-il passé pour q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un crime parfait dont l'arme serait un livre conceptuel, "L'emploi du temps" de Michel Butor...
("Lire L'Emploi du temps implique une identification avec le rédacteur fictif, pour une plongée dans les flux et reflux involontaires de la mémoire, une expérience vertigineuse et parfois assez dérangeante d'évoluer dans un texte mortifère, aveuglant la conscience par d'inextricables strates temporelles.", qu'elle dit, la critique universitaire)
Un pitch pareil, ça fait saliver, hein?
Personne (ou presque) n'a lu ce livre; eh ben c'est normal. Aucune injustice en vue. le titre est engageant, la couverture intrigante, l'argument excitant. Faudrait s'arrêter là.
Mais, même si l'expérience nous a appris que c'était souvent une mauvaise idée, on finit toujours par ouvrir ses cadeaux de Noël. Et là, paf! Sous le bolduc scintillant, "L'art de plier les serviettes" en 2 tomes.
Donc, un homme retrouve son journal intime d'étudiant qui relate une passion intense dont le narrateur, plus âgé de quelques années seulement, n'a pas le moindre souvenir. Et le voilà qui part à la recherche de son passé, en quête de qui lui rendra sa mémoire. À défaut d'une Madeleine, il courra après Marianne sans comprendre quel piège insensé va bientôt se refermer sur lui (long rire sardonique).
Le piège en question nécessite pour être conçu 1) d'avoir sous la main un scientifique spécialiste d'une technique non encore élaborée, 2) de séduire une secrétaire de fac pour obtenir des informations non accessibles au public, 3) de disséminer des indices dans un appartement dont on aura frauduleusement obtenu la clé, et tout ça pour se faire une femme sublime avec qui son mari n'a pas couché depuis plusieurs mois.
À mon avis, y'avait plus simple à tenter.
Mais puisque l'autrice ne me l'a pas demandé (mon avis), je vais voir si je peux refiler "L'art de plier les serviettes" à mon neveu par alliance qui est en première année de fac de lettres. Je vais le lui emballer dans un furoshiki en lui disant d'un air pénétré que tout ça est une mise en abîme. Ça devrait l'impressionner.
Moi aussi, je peux faire dans le conceptuel.
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Je tiens à remercier dans un premier temps Babelio et les éditions « Paul et Mike » pour l'envoi de ce livre.

C'est avec une agréable surprise que j'ai terminé ce livre il y a quelques jours maintenant. Catherine Quilliet signe son premier roman après avoir publié un recueil de nouvelles. C'est une assez belle réussite.

L'histoire est simple : Vincent, trentenaire, se met à relire son journal intime de sa prime jeunesse : celui qu'il a écrit quand il était adolescent et quand il entrait tout juste à l'université. Pas mal de souvenirs remontent en surface mais un seul passage attire réellement son attention : celui qui évoque son aventure avec une certaine Marianne. Seul hic, il ne s'en souvient plus. Il a complètement effacé de sa mémoire cette période de sa vie qui pourtant remplit plusieurs pages de son journal. Alors il se lance dans une enquête qui va bouleverser sa vie aussi bien professionnelle que personnelle.

Ce que j'ai aimé dans cette histoire, c'est que l'auteure n'a pas choisi la facilité. En effet, plusieurs thèmes entrent dans l'intrigue : difficulté au sein d'un couple, adultère, les relations perdues avec ses amis d'enfance,… Si bien que Vincent se bat non seulement pour retrouver la mémoire mais aussi pour son couple.

En plus de cela, l'auteure s'est efforcée de travailler la psychologie des personnages. Certains personnages sont tour à tour écoutés puisqu'on assiste à leurs pensées sur le moment, sans toujours savoir qui parle.

Cela rend l'histoire tout à fait crédible et on se prend facilement au jeu de mener l'enquête nous aussi. Si bien qu'à la moitié du livre, je ne savais pas où voulait en venir l'auteur. Elle m'a perdue, mais dans le bon sens, parce que je me demandais comment pouvait se terminer cette histoire.

Au final, cela a été un bon moment de lecture. le début de l'auteure est très prometteur.
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Vincent, trentenaire, relit le journal intime qu'il a rédigé au moment de son passage à l'université. Il est troublé par des passages relatant son aventure très sensuelle avec Marianne. Plus que troublé, il est perplexe : il n'a aucun souvenir de cette relation pourtant peu banale.
Alors que sa vie est pourtant richement et agréablement remplie, tant sur le plan professionnel qu'affectif, il part à la recherche de cette Marianne pour en avoir le coeur net.
Voici donc le fil rouge de cette intrigue qui permet de catégoriser ce roman dans la case « polar ». Cependant, s'il s'agit bien d'une enquête, il n'y a ni cadavre ni policier.
Littérature et machiavélisme sont au rendez-vous dans ce conte de moins en moins joyeux au fil des pages.
On croise une femme belle à couper le souffle, des scientifiques un peu perchés, un écrivain bougon et une femme qui sait manier l'art du compromis.
Même si quelques formules ampoulées viennent émaillées d'ici de là le style de l'autrice, il est d'un niveau redoutable que je n'attendais pas dans ce premier roman.
Frissons, réflexions, sourires, de bons ingrédients pour ce roman surprenant.
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Je l'ai terminé il y a quelques jours, mais j'ai voulu attendre un peu avant de rédiger un commentaire car cette lecture m'a vraiment laissée perplexe, j'ai du mal à me faire une opinion.
Je l'ai lu très facilement. le résumé donne envie, et n'est pas mensongé, c'est vraiment ce que l'on retrouve. le sujet principal tourne autour de la relation de couple et de la fidélité. C'est aussi un policier un peu particulier parce qu'il n'y a pas de crime, seulement une enquête. de là à dire qu'il s'agit d'un thriller, c'est un peu exagéré. Et ça fait d'ailleurs parti des choses qui manquent dans ce roman.
Au vu de la fin, qu'on sent quand même arriver petit à petit, je pense que le côté polar aurait pu être un peu plus approfondi. J'ai l'impression de ne pas être complètement entrée dans l'histoire, de ne pas avoir assez fait connaissance avec les personnages. Après réflexion, je pense que j'aurais aimé un peu plus de pages. du coup, c'est plutôt bon signe.
Au niveau du style, j'ai trouvé qu'il manquait un peu de finesse, mais est plutôt pas mal pour un premier roman.
Pour résumer, j'ai un avis assez positif sur ce livre, et je compte suivre cette auteure si elle en écrit d'autres.
Merci aux éditions Paul & Mike et à Babelio pour cette lecture.
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J'ai eu peur pendant les premières pages, j'ai eu la désagréable impression désagréable que l'auteure s'écoutait écrire. Puis très vite, le style s'est fait plus fluide, plus vivant tout en conservant une belle teneur. de temps en temps, des passages à la première personne (mes moments préférés) nous permettent d'entrer dans l'intimité des personnages et nous les rendent si proches, si "palpitants"...
Et nous voilà partis pour la quête de Vincent. Ce jeune homme ouvre après plusieurs années son journal intime et découvre un passage qu'il a complètement occulté : une histoire d'amour très "hot" avec Marianne. Son problème, il n'en a aucun souvenir ! Aussi part-il à la recherche de ce passé oublié en négligeant sa compagne Claire, son travail... D'un départ presque fantastique, Catherine Quilliet nous entraîne bien vite dans un polar sans meurtre ni violence où mensonges par omission, faux semblants, tromperie... se côtoient allègrement et dont nous ne connaîtrons l'issue qu'au tout dernier chapitre.
Le personnage De Claire m'a particulièrement intéressé (et agacé) parce qu'elle est présentée comme une femme très belle et consciente de sa beauté. Tout à son amour pour Vincent, elle n'aguiche pas les autres hommes qui eux, ne s'en privent pas, reste simple mais adoptera une attitude presque trop laxiste pour un personnage de cette sorte, trop facile !
Vous le comprenez, sans que ce soit réellement conscient, ce livre peu à peu s'est fait une place chaude et confortable dans mes pensées, m'entraînant aussi dans cette enquête, me forçant à m'interroger, à regarder le miroir de ma propre vie, etc. C'est donc une belle réussite que ce premier roman, il contient plein de promesses qui s'épanouiront, c'est sûr, dans ses successeurs. Merci donc à Paul et Mike Editions et Babelio.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
-Votre journal, Vincent. Le vôtre, pas le fascicule supplémentaire. Vous le relisez à quelle fréquence, à peu près ?
-C'est difficile de parler de fréquence. Je ne le relis pour ainsi dire jamais" Vincent hésita. " Enfin quand je dis jamais ..."
Son vis-à-vis s'enfonça davantage dans son moelleux fauteuil de cuir brun, croisa les jambes, attendit. Vincent mordilla l'une de ses phalanges, puis se fit violence pour parler.

"En fait, ça m'est arrivé une fois, il y a assez longtemps. Pendant ma thèse. Au début, il me semble. C'était... comment dire... surprenant. Presque désagréable. J'ai reconnu les événements, tout au moins les plus marquants, mais quasiment rien des détails. Comme s'il ne s'agissait pas de moi, mais du roman de la vie d'un autre que j'aurais fréquenté autrefois. Quelqu'un qui avait finalement très peu de points communs avec moi, mon moi de maintenant. C'est déstabilisant de de pas se retrouver là où on croyait s'être laissé. Ça m'a suffisamment déplu pour que je n'aie pas envie de recommencer l'expérience. Il est plus confortable d'entretenir l'illusion qu'on est soi de toute éternité, et que ce qu'on vit à un instant donné restera ancré dans notre mémoire jusqu'à la fin ...
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"Alors, qu'est-ce que tu deviens ?"
Le sésame pour parler de soi, trois minutes pour un exercice d'équilibre où il faut faire comprendre qu'on est quelqu'un d'agréable à fréquenter, heureux dans son boulot donc dans sa vie, en évitant soigneusement tout triomphalisme susceptible d'agacer son interlocuteur. Trois minutes pour se vendre sans s'imposer.
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— C’est la bonne, alors ? »
Vincent se fit le sourire de l’homme heureux :
« Ça y ressemble. »
Franz se leva.
« Alors dépêche-toi de lui coller un môme. Crois-moi, il n’y a que ça qui compte. »
Deux minutes plus tard il était parti, sous couvert d’un rendez-vous important et sans oublier les formules d’usage où l’on se félicite de s’être retrouvés, et où l’on promet de se revoir dès que l’occasion s’en présentera. Vincent, qui prévoyait toujours large, se retrouvait avec deux heures à tuer avant de reprendre son train. Comme il avait le choix des armes, il choisit la bière.
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Elle ne savait déjà plus comment elle s’était déplacée jusque-là. La chambre était très belle, moirée et dorée et miroitée, mais elle avait tendance à tourner légèrement sur elle-même, en un mouvement lent, fatigant pour les nerfs. Marianne sentait qu’en s’allongeant davantage sur le lit, en s’adossant mieux sur les coussins, le manège se calmerait. Franz était prévenant, adorable, elle se sentait effectivement mieux comme ça, et il la regardait de ses yeux légèrement plissés, et tout de suite sa bouche était sur la sienne, et sa langue s’introduisait entre ses lèvres, bougeait, la langue de Franz contre sa langue à elle, Marianne y répondait de son mieux mais c’était étrange comme sa perception du temps était distordue, tout se passait trop vite, comme dans ces films sautillants du début du siècle. Franz lui plaisait beaucoup, bien sûr, il lui avait beaucoup plu tout au long de cette soirée, mais, tout à coup, ce qui se passait anticipait à chaque fois de quelques instants son propre désir à elle. Le film se déroulait comme dans une langue étrangère, et elle n’arrivait pas vraiment à le suivre. De temps en temps, une phrase incongrue pulsait quelques minutes au milieu de ses pensées, avant d’aller voleter plus loin (« Ils devraient laver les vitres à la BPI » « Je suis un ami de Vincent Estière »). Et puis la chambre tournait décidément trop et n’était sûrement pas si bien chauffée, elle avait froid et tirait machinalement sur les couvertures, regrettant que déjà les mains tièdes de Franz se concentrent au niveau de ses hanches, au lieu de la réchauffer là où elle avait froid, en haut du dos, mais tout allait si vite.
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Il relut, interloqué, les phrases qu’il avait commencé à parcourir distraitement, et dont il réalisait soudain qu’elles ne réveillaient aucun écho en lui. Son écriture n’avait pas vraiment changé, pas de doute, c’était bien lui qui avait écrit ces lignes. Mais quand ? Et la fille, c’était qui ?.
Les réponses lui reviendraient forcément quand il lirait la suite.
Mais plus il avançait dans sa lecture et moins le récit s’ajustait à ses souvenirs de jeunesse. Chaque anecdote l’éloignait davantage de lui-même. Il n’avait aucun visage à mettre sur les obsessions déroulées page après page.
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