Receuil d'articles sur la logique, la plupart étant plutôt techniques. Ils ne sont pas classés par ordre chronologique mais par thèmes. La qualité générale et argumentative des essais est très variable d'un texte à l'autre et ceux-ci ne présentent pas tous le même intérêt thématique. Certains ne semblent pas vraiment se diriger vers un but précis (on se demande ce que Quine veut vraiment montrer) tandis que d'autres sont beaucoup plus rigoureux et structurés. Un travail globalement intéressant (malgré l'anti-métaphysicalisme des analytiques de cette époque qui ne transparaît pas dans ce livre).
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Qine est toujours aussi disert et mutin dans ces vingt-neuf essais qui me paraissent cependant présenter ses thèses avec moins de dérision que dans le mot et la chose, ce qui, finalement, n'est pas plus rassurant.
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Nous tendons à négliger le fait que nous apprenons la plupart des choses, la plupart des traits présomptifs du prétendu monde, par l'intermédiaire du langage ; que nous croyons en leur existence à travers une projection depuis le langage. C'est ainsi que certaines personnes qui manquent de sens critique en arrivent à une théorie du langage-copie ; elles tiennent les élements du langage pour des noms des éléments de la réalité, et le discours vrai pour une carte de la réalité. Elles projettent sans discrimination les caprices du langage sur le monde et truffent l'univers de ets et de ous, de définis et d'indéfinis, de faits et d'états de choses, pour la simple raison que des éléments et des distinctions parallèles existent du côté linguistique.
Comment décidons-nous, à propos du monde réel, quelles choses existent ? En fin de compte, je pense que nous le décidons en prenant en considération la simplicité [...] nous postulons qu'il y a des molécules, et finalement des électrons, alors même que ceux-ci ne sont pas accessibles à notre expérience directe, mais simplement parce qu'ils contribuent à un système général qui, en tant que tout, est plus simple que ses alternatives connues [...] Au fond, je m'attends à ce que les tables et les moutons soient, en dernière analyse, sur le même plan que les molécules et les électrons.
Une question ne cesse de revenir : devons-nous affirmer ou nier qu'il y a des choses telles que les sensations, conçues comme des expériences immédiates et subjectives ? Je me pencherai sur cette question, mais pas dans l'immédiat. Dans un premier temps, il sera plus commode de m'exprimer comme s'il y en avait.
La question de savoir de savoir si le postulat d'objets additionnels de genre mental constite une aide ou un obstacle à la science est sujet à discussion. Ou peut-être n'est-ce pas si discutable. En tout cas, soit c'est discutable, soit il est clair que ces entités mentales sont des obstacles à la science.
Je soutiens que c'est une erreur de recercher une réalité immédiatement évidente qui serait d'une certaine manière, plus immédiatement évidente que le domaine des objets externes.