Et bien voilà, j'ai moi aussi succombé aux sirènes des Bridgerton, romans revenus à la mode depuis que Netflix a lancé sa série.
Et j'admets que sans être inoubliable ou essentiel, ce roman m'a fait passer un agréable moment de lecture.
Julia Quinn ne s'embarrasse pas de préambule et nous plonge très rapidement dans la bonne société anglaise du début du 19ème, à la rencontre de la famille Bridgerton, composée de Violet, la mère, et de ses huit rejetons, et plus particulièrement Daphné, la quatrième née mais la première fille, à marier à un bon parti de toute urgence.
Trêve de suspense, il n'y en a pas. On sait dès le démarrage comment l'histoire va se terminer, il s'agit quand même d'une romance (pour le terme historique, j'y reviendrai). Mais cela n'a pour ma part rien enlevé au plaisir de lecture ressenti car l'auteure maîtrise le rythme, et sait ménager quelques petits effets de surprise. Et les débuts de chapitres introduits par la chroniqueuse mondaine, ce qui m'a rappelé dans une certaine mesure la série Gossip girl, m'ont dans l'ensemble beaucoup plu, ajoutant une petite touche d'humour (très) légèrement grinçant au roman. Ça, c'est pour le positif.
En revanche, comme indiqué précédemment, je cherche encore le côté historique du roman. Certes, le décor est planté, le début du 19ème siècle, la noblesse anglaise, les robes à crinoline, quelques petites, et très légères, allusions historiques parsèment le roman, notamment sur les droits de succession (c'est quand même incroyable de se dire qu'une femme pouvait être Reine d'Angleterre mais ne pouvait par contre pas hériter du domaine et des titres de ses parents, ou plutôt de son père). Mais, sinon, il n'y a rien qui nous montre que nous sommes en Angleterre, au début du 19ème siècle.
Julia Quinn n'est pas là pour évoquer les conditions de vie à cette époque ou pour critiquer un tant soit peu la bonne société. On n'est pas chez
John Galsworthy ou même, dans une moindre mesure, chez
Jane Austen. Non, elle reste concentrée sur Daphné et son duc.
Et même si le style est enlevé, rythmé, plaisant, cela reste un roman de pur divertissement, surtout constitué de dialogues sans la moindre description ou réelle profondeur dans l'écriture. Et, surtout, quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas, et que j'ai d'ailleurs très peu lu dans les avis sur ce roman, est son côté érotique voire porno soft à la 50 nuances de Grey. Pour le coup, là, on est très loin de
Jane Austen où tout était suggéré, même un simple échange de baiser ou un frôlement de main. Si la scène mère-fille concernant ce qui se passera durant la nuit de noces est assez cocasse, et reste pudique, on peut dire qu'ensuite c'est la fête du slip, et pas qu'un peu...
En bref, un roman avec lequel j'ai passé un agréable moment, une romance comme je m'y attendais, un (gros) brin plus émoustillante que je l'aurais pensé, à lire pour se divertir et si on ne cherche pas une réalité historique ou une satire de la société de l'époque.