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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Je ne suis pas superstitieux – j'ai assez de travers comme ça – et ce n'est pas par croyance – je suis un athéiste forcené doublé d'un cartésien féroce – que je me suis penché sur la collection littéraire « Vendredi 13 » des éditions La Branche.

Non, seuls deux noms sont parvenus à me convaincre de m'intéresser à cette collection : le directeur de collection, Patrick Raynal et, surtout, l'auteur du premier titre, « Samedi 14 », le génial Jean-Bernard Pouy.

J'ai adoré « Samedi 14 » pour de multiples raisons que vous pouvez retrouver dans ma chronique sur ce roman.

Pour autant, je ne m'étais pas, dans la foulée, intéressé aux titres suivants.

Mais, très récemment, j'ai lu avec grand plaisir « L'Arcane sans nom », le second titre de la collection, signé Pierre Bordage.

Alors, je me suis dit, pourquoi ne pas continuer ?

La première page de « Freaky Fridays » ne m'ayant pas convaincu – il m'en faut parfois peu, mais je dois avouer que, déjà, je ne trouvais pas le titre très engageant – j'ai décidé de faire l'impasse sur celui-ci pour passer au suivant, « Close-up » de Michel Quint.

Je ne suis pas spécialement fan de magie et de tours de cartes, mais les critiques étant plutôt bonnes, je me suis laissé tenter…

Octavie était en couple avec un architecte qui, suite à un accident du travail, s'est retrouvé paralysé, a refusé de poursuivre en justice ses patrons et l'a fichu dehors. Octavie est alors devenue Miranda, une magicienne faisant des tours de cartes et des prédictions dans un petit cabaret lillois.

Un soir, lors d'un tour, elle reconnaît un des clients, le patron de son ex, qui ne semble pas insensible à son charme et qui, surtout, est très superstitieux. Celui-ci l'engage pour faire un numéro pour son anniversaire devant ses convives. Elle en profite pour peaufiner une vengeance en lui prédisant qu'il mourra avant le vendredi 13…

Quelques jours après le promoteur débarque en sang au cabaret, on a tenté de l'assassiner. Persuadé que Miranda prédit l'avenir, il décide de ne plus la quitter jusqu'à ce que le vendredi 13 soit passé.

Michel Quint, jusqu'ici, je ne connaissais que de nom – j'étais persuadé d'avoir déjà lu un « le Poulpe » écrit par lui, mais apparemment je me suis trompé.

Pourtant, l'auteur n'est pas un béjaune débarqué récemment dans le monde de la littérature et l'on peut même dire que le bougre a une longue expérience dans le roman policier et d'aventures et qu'il a été honoré de multiples prix pour ses écrits.

Ce n'est donc pas sur l'inexpérience de l'auteur que je peux rejeter les problèmes de plume et de style de « Close-up ».

Car c'est la principale raison, mais pas la seule, qui m'a empêché de terminer la lecture de ce roman. Certes, j'en ai lu les deux tiers, mais je dois bien avouer que l'envie me dévorait depuis bien longtemps (quasiment dès le début). Mais voilà, je venais d'abandonner très rapidement 3 des 4 derniers romans que j'avais entamés et je trouvais que le ratio était déjà trop défavorable pour l'empirer encore.

Cependant, avec toute la meilleure volonté du monde, quand j'ai commencé à lire les pages en travers pour aller plus vite, j'ai bien compris qu'il était inutile d'insister.

Mais avant d'expliquer ce qui m'a déplu dans le style, je vais m'étendre un peu sur les autres travers du roman.

Les personnages tout d'abord.

Difficile de comprendre l'esprit de vengeance de l'héroïne. Car ce n'est pas elle qu'elle veut venger, mais son ex... ex qui l'a jetée dehors après son accident, a refusé d'attaquer son patron et qui, depuis, vit avec une autre femme. Pourtant, des années après (une dizaine, si je me souviens bien), Octavie-Miranda tient à le venger. Pourquoi ? Peut-être est-ce expliqué dans le dernier tiers ? Si c'est le cas, il aurait mieux valu le dire avant afin que le lecteur puisse comprendre la motivation d'Octavie.

Le promoteur, ensuite. Cinquantenaire, mais juvénile, patron impitoyable et riche, mais superstitieux et blagueur, exaspérant, mais charmant…

Si l'on ne voyait pas venir le fait que les deux vont finir par tomber amoureux l'un de l'autre, l'auteur n'hésite pas à spoiler (je n'aime pas le terme divulgâcher) en ne cessant de faire dire à Miranda « pourvu que je ne tombe pas amoureux de lui… ».

L'histoire, enfin…

Certes, les romans policiers reposent toujours sur le hasard. Là, Miranda lui annonce qu'il va mourir, pour lui faire peur, et pouf, le type est victime d'une tentative d'assassinat. Mais le plus gros problème est celui que j'ai évoqué d'une motivation incompréhensible à la vengeance pour laquelle Octavie va tout de même risquer sa vie.

Venons en maintenant au souci majeur – pour moi, car, il semblerait que c'est, au contraire, pour certains lecteurs, un point fort – le style.

Je ne doute donc pas que Michel Quint sache écrire, d'ailleurs, il est titulaire d'une licence de lettres classiques, ce qui, déjà, laisse à penser qu'il maîtrise quelque peu l'art de l'écriture.

C'est donc consciemment, par pur esprit de style, que Michel Quint s'est amusé – à mon détriment – avec la ponctuation et la construction de ses phrases.

Car il faut bien avouer – du moins pour moi – que l'histoire en devient presque confuse à force de phrases sans point, mélangeant les informations, les formes, les constructions.

Entendons-nous bien, je ne déteste pas les phrases à rallonge, loin de là, au contraire, même. Je n'ai rien contre les constructions alambiquées – je dirai même que j'adore ça. Mais encore faut-il que cela soit lisible et compréhensible, ce qui n'est pas forcément le cas.

En tout cas, pour décrypter les phrases, refaire dans sa tête sa propre ponctuation, afin de reconstruire le récit, cela demande un certain effort qui vous coupe d'une histoire déjà pas très exaltante. Exemple pris au hasard.

Applaudissements, Bruno est debout, un sourire jusqu'aux oreilles, rien vu, rien deviné, les acolytes se tiennent les côtes, Sidonie un rien pincée, le cul entre deux chaises et Amaury, beau joueur en surface, tiens il lui ferait bien la bise à Miranda, sans rancune, mais elle le tient à distance, ferme, regarde Bruno bien droit sans sourire, et toujours cette voix d'après tendresses :

Certes, ce n'est la phrase la plus représentative du roman, mais juste un exemple pioché sans réellement chercher. de même que le suivant :

On discute, on se congratule, Jacky voit cette ferveur entre eux, tous les six, même Amaury qui a cessé de bouder et Sidonie de lui faire du rentre-dedans, oui la ferveur d'une réussite qu'ils ont tenu à fêter sur-le-champ, dans le premier bouclard venu, le champagne, l'annonce publique du gros contrat signé, les millions de dollars à venir, ils s'en occuperont plus tard, avec des dames qui sentent bon. Y a pas offense. Les clowns Bric et Broc, Adrien et Félix, slip kangourou pour chacun et puis le maquillage du clown blanc, le chapeau pointu pour Bric, le nez rouge, le feutre informe de l'auguste et les bretelles au slip pour Broc, tous deux commencent juste à pleurer en scène, juste après que Nelly a dansé voluptueusement sur son comptoir, quand Bruno se lève, imité des autres et, comme Nelly n'est pas encore rhabillée, Miranda supplée, distribue les manteaux, celui de Sidonie, celui de Bruno…

Bref, certains passages sont pires et c'est la raison qui m'a, si ce n'est fait décrocher, empêché d'entrer dans l'histoire. Et c'est bien plus simple de sortir d'un roman dans lequel on est pas rentré, chose que j'ai fini par faire.

Au final, un roman dont le style ne me convient pas, pas plus que les personnages et l'histoire. Cela fait tout de même beaucoup.
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