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EAN : 9782353060450
175 pages
La Branche (01/10/2011)
3.56/5   64 notes
Résumé :
Alors que Maxime s'était rangé des voitures et retiré à la campagne, pour cultiver son bout de jardin, et faire pousser quelques légumes et autres plantes moins légales mais tout aussi utiles.
Bref, pour se la couler douce après une dure vie de labeur.
Et voilà que, sous prétexte que les Kowa, ses gentils petits vieux de voisins, sont les parents du nouveau ministre de l'Intérieur, les CRS viennent lui chatouiller les orteils et piétiner son potager. <... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Il y en a pour qui vendredi 13 signifie jour de chance et qui en profitent pour jouer au loto. Et, il y en a a qui ça porte plutôt la poisse! Maurice Lenoir pourrait bien en faire les frais. Retraité paisible depuis maintenant 4 ans, il s'est mis au vert dans un petit village paisible. Entre les apéros au bistrot du coin, le pain de deux à aller chercher et le p'tit bonjour quotidien aux Kowa, ses voisins, ça roule pépère. Mais, voilà que la putain de flicaille raboule chez lui, sans crier gare. Estafette, gyrophare et tout le toutim! Ils l'ont fait asseoir bien sagement et lui ont appris la grande nouvelle du siècle: le fils Kowa vient d'être promu Ministre de l'Intérieur, rien que ça. Ses parents, devenus alors la cible de potentiels malveillants, sont sous haute protection. Après avoir soigneusement fouillé sa maison de fond en comble, ils trouvent au fond du jardin une jolie plantation de cannabis. Même si Maurice clame haut et fort que c'est seulement pour sa consommation personnelle, les flics trouvent là un bon prétexte pour l'emmener au poste. Déposition, empreintes et tout le tralala, le voilà au cabanon. Alors qu'un bleu lui amène de quoi becquetter, l'abruti oublie de fermer à clé la cellule. Un coup d'oeil pour vérifier que ce n'est pas une caméra cachée et Maurice prend la poudre d'escampette. Il rentre chez lui tranquille mais se retrouve nez à nez avec deux flics qui montaient la garde. Pour éviter que cette malencontreuse bavure ne soit colportée, on le laisse libre à condition qu'il n'en parle pas. Mais, la police se rendra vite compte qu'elle n'aurait pas dû chatouiller ce retraité, surtout un vendredi 13. D'autant plus que dans les hautes sphères, ils vont s'apercevoir que Maurice Lenoir n'est pas Maurice Lenoir...

Jean-Bernard Pouy trompe les apparences et joue avec nos nerfs. Dans ce polar où les bons mots fusent, où les flics en prennent pour leur grade, l'on suit avec un certain plaisir ce Maurice Lenoir qui a décidé de reprendre du service. Sous ses airs de p'tit retraité tranquille se cache un terroriste, recherché pendant quelques temps par toutes les polices de France et de Navarre. Après avoir réveillé la bête qui sommeillait en lui, il va vite reprendre du service... mais avec ses propres armes. Malicieux, redoutable et ne manquant pas de gouaille, il a plus d'un tour dans son sac, malmenant à sa guise les dirigeants de la police. L'auteur nous livre les frasques de cet homme dans ce roman truculent à souhait, jouissif et habilement mené. La galerie de personnages laisse songeur, l'écriture est accrocheuse, l'humour noir bien présent et un antihéros haut en couleurs.

Rendez-vous Samedi 14...
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« Yvonne Berthier était la reine absolue du Voltigeur, un café de Levallois qui ne payait pas de mine, mais dont le patron se doutait un peu des « qualifications » de cette cliente régulière qu'il considérait comme une drôle de gonzesse ayant sûrement le bras long, très très long. Pure intuition aveyronnaise. Il serrait donc les fesses et, petit à petit, avait accédé à tous ses caprices. Qui n'était pas nombreux, mais terriblement précis. Grand café, carrément une lessiveuse, un quart de Brouilly, du pain grillé, du beurre demi-sel, une petite assiette de charcuterie, avec, une fois sur deux, de l'andouille de Guéméné, et toujours un peu de fromage. du genre qui cocotte. »
Vous ne connaissiez pas Jean-Bernard Pouy ? Voilà, cadeau pour vous ! Pendant 200 pages, c'est un festival de bons mots, de personnages croquignolesques. Pouy vous met en appétit littéralement, c'est une littérature qui donne envie de ripailler. Par exemple, dans un Corail, sortir les rillettes, le livarot, manière d'en faire profiter toute la rame.
Littérature policière qui est l'occasion de dézinguer les infatués, d'égratigner les institutions, un joyeux chamboul'tout qui repeint la grisaille avec des couleurs que Desigual n'ose même pas.
Ce « Samedi 14 » m'a même ému.
D'abord parce que j'ai pensé très fort à ma mémée. L'histoire débute à la Souterraine, Creuse. Vous connaissez ? Non ? Tant mieux ! C'étaient mes vacances, mais pas la Floride, même pas « Au bord de la mer ». Heureusement, Mémée y vivait. J'adorais la taquiner sur son « bled », son clocher de guingois, sa gadoue… J'ai eu du temps pour ça, elle a frisé la centaine d'années. Elle faisait semblant de se mettre en rogne face à mon "Limousin bashing". J'aurais sacrément bien aimé lui lire quelques extraits de « Samedi 14 »…
Ensuite, parce que le héros de « Samedi 14 », un activiste poéto-anarchiste, ne se déplace pas sans son Queneau… Il nous fait partager sa passion pour ce cher Raymond. C'est très gentil de sa part.
Et Pouy, c'est tout !
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Jean Bernard POUY. Pour qui possède un minimum de connaissance en littérature policière française, ce nom ne peut pas laisser indifférent. Jean Bernard est un auteur incontournable dans le paysage du polar français, un pilier de cette culture littéraire qui donne au genre français toute son originalité et sa vitalité.

J'avais découvert l'imagination délirante de cet auteur avec son livre « la clé des mensonges » il y a un an ou deux. J'avais beaucoup aimé même si ce n'est pas son meilleur roman ( Il faut dire que le bougre écrit beaucoup !), j'en ai lu d'autres depuis qui m'ont fait classer cet écrivain parmi ceux j'apprécie le plus. Un humour corrosif, une plume parfois acerbe, un écrivain qui sait se jouer des travers de nos sociétés modernes.

A l'occasion de la création d'une nouvelle collection aux éditions de la Branche consacrée au genre, et dirigée par Patrick Raynald , le roman « Samedi 14 » de Jean Bernard POUY est l'un des trois premiers opus de cette collection à paraître

Les vendredis 13 c'est comme les crottes de chiens. Soit ca vous porte chance, soit ca vous amène la chienlit comme le disait un certain général. Pour Maurice Lenoir, un paisible retraité, c'est plutôt la mauvaise pioche, celle des emmerdes qui vont se coller à ses basks . Et la chienlit va prendre la forme d'un macaron tricolore, de gyrophares et d'un bleu outrage façon tsunami.

Qui aurait pu penser qu'une décision prise au plus haut niveau de l'état allait allumer lapolice4 mèche d'une bombe à retardement dans cette petite commune de la Creuse où s'est installé depuis quelques temps Maurice Lenoir. Quand les gendarmes déboulent comme un pitbull dans un bac à sable pour enfant, c'est son univers simple et ordonné de retraité qu'on bouscule et foule au pied. Raison d'état oblige, son appartement est fouillé de fond en combles.

Car Maurice Lenoir va apprendre que le fils de ses sympathiques voisins, deux petits vieux sans histoire avec qui il aime à partager quelques moments autour d'un petit verre, a eu la géniale idée de se faire nommer Ministre de l'Intérieur, ni plus ni moins ! Alors forcément, ses parents deviennent une cible potentielle qu'il faut entourer d'une bulle sécuritaire.

Mais pour Maurice, c'est le début des ennuis. Se montrant peu coopératif avec les flics, ceux-ci ne manquent pas de l'emmener au poste quand ils découvrent au fond de son petit jardin quelques plans de cannabis pour sa consommation personnelle. Déposition et tout le tralala, le petit fretin est pourtant bien remonté dans les filets de la flicaille et promis à l' autorité judiciaire.

Petit ? Pas si sûr. Avant que les flics ne s'en rendent compte, profitant que sa cellule ne soit pas fermée à clé, Maurice prend la poudre d'escampette et s'évapore dans la nature… avant de réapparaitre chez lui. Afin de ne pas ébruiter la bavure du fonctionnaire l'ayant laissé sans surveillance, la police décide de passer l'éponge contre le silence de Maurice.

Mais pour Maurice, il est trop tard. Il ne fallait pas lui chercher des noises ! Marcher sur ses plates bandes et ses fleurs du mal. Les bons comptes faisant toujours les bons amis, Maurice est du genre à toujours régler les siens. Et la police et le gouvernement vont très vite l'apprendre à leurs dépends.

Car Maurice, n'est pas un retraité. Il ne s'appelle d'ailleurs pas Maurice. Des médias, et de toutes les polices de France et de Navarre il est connu sous le nom de Maxime Gerland, l'homme le plus recherché du pays. Car notre retraité n'est ni plus ni moins qu'un ancien terroriste ! Il est décidé à reprendre du service.

Jean Bernard Pouy signe là un roman truculent, truffé d'humour et de bons mots, plaisant à lire.Là où un autre s'enfoncerait dans une histoire de règlement de compte sanglant, Jean Bernard Pouy préfère donner à son personnage principal d'autres armes, tout aussi redoutables et destructrices, surtout pour la classe politique, que des revolvers et des bombes.

Ne pensez vous pas par exemple que si la presse publiait des photos de ce terroriste recherché par toute les polices d'Europe avec à son bras une jeune femme amoureuse, et que cette jeune femme soit la fille du ministre de l'intérieur en personne, ne pensez vous pas disais-je que Pouy1 cela serait du meilleur effet sur la carrière du dit ministre ? Sans doute ! Et bien c'est ce genre de grenade d'images et de mots que Maxime lance à ses poursuivants, et qui explosent avant même qu'ils aient pu les attraper.

Et il a plus d'un tour dans sa besace le dur à cuir !

Dans ce petit roman efficace, la police et nos gouvernants en prennent pour leur grade ! D'ailleurs il n'est pas bon être policier sous la plume de Jean bernard POUY qui ne manque pas de railler les incompétences, l'autoritarisme, les magouilles et les combines sur lesquels Maxime Gerlan, activiste d'extrême gauche, que l'on suit dans sa fuite et que l'on finit par adorer, ne manquera pas de s'appuyer pour arriver à ses fins !

Ce roman démarre un vendredi 13 mais il explose un samedi 14 , comme un feu d'artifice un jour de fête nationale. Et la fête de Maxime est plutôt réussie!
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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Jean-Bernard Pouy et Patrick Raynal, cela vous dit quelque chose ? le poulpe ! Très bien, mais non !

Effectivement, si les deux hommes ont déjà collaboré à la création du personnage de Gabriel Lecouvreur dit le Poulpe, sous la férule principale de Pouy, il est aujourd'hui question d'un autre projet, cette fois-ci dirigé par Patrick Raynal auquel Pouy participe.

Les éditions La Branche ont mis en place une nouvelle collection, dirigée par Patrick Raynal, dans les conditions suivantes :

Pour VENDREDI 13, nous avons tenté la gageure de rassembler treize écrivains de renom et leur demander de nous broder 13 romans musclés autour de cette date fétiche. 13 récits d'action, contemporains, où le héros, l'héroïne, met sa vie en jeu pour : un paquet de fric, l'amour, sa liberté, la gloire, la révolution, une utopie... à chaque auteur de choisir. Nous tenions absolument à présenter un « casting » le plus représentatif possible des diverses tendances du roman français. La liste de ceux qui ont accepté se passe de commentaire quant à la qualité et la diversité de leurs oeuvres. Notre premier succès a été de réussir à recruter une aussi belle bande de mercenaires.

Parmi les auteurs participant à la collection, l'inénarrable Jean-Bernard Pouy, un auteur prolifique à la fois en terme d'ouvrages (romans, recueils de nouvelles, scénarios, essais, pièces de théâtre) qu'au niveau des collections (Zébres, le Poulpe, Pierre de Gondole, série Grise, Tourisme et polar). de plus Pouy est également le directeur d'une des collections des éditions La Branche.

Pouy aime les contraintes, au point d'en user dans la plupart de ses écrits. Alors, ce n'est pas la petite contrainte du vendredi 13 qui va lui poser de problèmes.

D'ailleurs, comme il n'aime pas la facilité et qu'il aime la contradiction, il intitule son roman « Samedi 14 ». Pourquoi « Samedi 14 » ? Parce que c'est le lendemain du « Vendredi 13 ».

Et ça tombe bien, car, c'est parce que la veille, le fils des voisins de Maurice Lenoir, un paisible retraité, a été nommé ministre de l'Intérieur que ce samedi 14, son quartier ressemble à un poulailler tant les flics pullulent afin de sécuriser les lieux.
Maurice, lui, aime sa vie pépère, les petits coups qu'il boit avec les voisins, les livres de Queneau, le calme du quartier et l'herbe qu'il fait pousser au fond du jardin.

Avec l'arrivée des flics, le calme est parti, impossible d'aller boire des coups avec les voisins, son jardin est foulé par les poulets et l'herbe devient un prétexte tout trouvé, pour faire le vide autour des parents du nouveau ministre et ainsi en faciliter la protection.

Le vieil homme récalcitrant est amené en garde à vue, mais voilà, d'une, l'homme n'est pas du genre à se laisser enfermer et de deux, sous l'identité de Maurice Lenoir se cache en fait, Maxime Gerland, un terroriste rangé des voitures avant que la police ait eu le temps de mettre le grappin dessus.

Quand Maurice s'échappe, personne ne s'en émeut avant de découvrir sa véritable identité. C'est alors une grande traque qui s'organise, mais Maxime n'est pas du genre à apprécier d'être privé de sa tranquillité et il retrouve très vite ses instincts. La police va en chier, avec en tête de liste, le ministre de l'Intérieur responsable de ses malheurs.

Quand la proie devient le chasseur et que le chasseur devient la proie... des journalistes, on peut être sûr que Pouy a de la matière à égratigner les institutions.

Jean-Bernard Pouy est un auteur incontournable dans le monde du Polar, même s'il n'est pas forcément le plus connu du grand public.

Adorateur des mots, des jeux de mots et des beaux mots, Pouy a un style reconnaissable, tant par sa forme que par son fond. Anarchiste, amoureux de la littérature, passionné d'Oulipo, Pouy nous livre là un roman qui lui ressemble.

« Samedi 14 » est de la veine des bons Pouy. On y retrouve la verve de l'auteur, son côté gouailleur, sa plume flirtant avec celle d'Audiard, de Dard, mais également son gout pour la littérature et les grands auteurs. Ses personnages, comme souvent, aiment les livres et Maxime Gerland ne dérogera pas à la coutume.

Au final, un roman court, comme souvent avec Pouy, plaisant, comme souvent avec Pouy et qui ne souffre que d'une volonté de la part de l'auteur de rendre son personnage sympathique à tout prix en faisant de lui un gentil terroriste (il se contentait de couper une oreille aux capitalistes dédaigneux) au lieu d'en faire un homme dangereux pour lequel le lecteur s'attachera à cause de la situation.



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Maurice Lenoir est un retraité bien paisible qui s'est retiré loin de tout dans une petite maison de la Creuse. Il vit du RSA et des légumes qu'il fait pousser dans le jardin, sa seule occupation avec le plaisir de replonger dans le livre "Pierrot mon ami" de Queneau. Son seul contact avec le monde prend forme dans les apéros qu'il prend avec les voisins, couple de petits vieux sans histoires. Tout irait pour le mieux donc si la flicaille n'était pas venu le réveiller en ce samedi 14. C'est que les petits vieux d'à-côté, les Kowa, ont un fils. Un fils qui vient de devenir ministre de l'intérieur. Maurice l'ignorait et voit débouler dans son environnement paisible une armée de policiers de tout poil chargé de protéger ses voisins et de faire le vide autour d'eux. Manque de bol, la police découvre quelques plants de cannabis à l'arrière de son jardin : une bonne raison pour envoyer Maurice au frais quelque temps. Sauf que notre homme déjoue leur surveillance et rentre bien gentiment chez lui. Négociant la possibilité de rester chez lui sous bonne garde en échange de son silence sur la bourde policière, Maurice essaye de s'acclimater à cette présence policière encombrante qui pourrit son paysage et son quotidien. Une pression qui vient réveiller l'eau qui dort...
Car ce que les flics ignorent encore, c'est que Maurice s'appelle en fait maxime et s'avère être un dangereux terroriste recherché depuis longtemps. Aussi, maxime prend la fuite et est bien décidé à pourrir la vie de ce ministre qui lui a foutu en l'air les jours tranquilles du reste de sa vie !

Les Editions La Branche lancent une nouvelle collection, dirigé par Patrick Raynal, intitulée Vendredi 13. Basée sur le superstitieux thème du vendredi 13, elle sera constituée de 13 romans tournant autour de cette date un peu particulière. Les 3 premiers titres sont le fait de 3 auteurs français variés : J.B. Pouy, Pierre Bordage et Michel Quint. On notera également la grande réussite au niveau de la couverture : fendue en son milieu d'un trou, elle laisse apparaître l'oeil inquisiteur de l'auteur.

Chez Pouy, le vendredi 13 s'avère finalement le jour funeste où le nouveau ministre de l'intérieur est nommé, un jour funeste pour ce dernier même s'il l'ignore encore !
Notre Maurice / maxime a pris la poudre d'escampette et déjoue les dispositifs policiers, quitte même à les narguer parfois. C'est que, il a été finalement identifié par la police comme LE terroriste recherché activement par la DCRI... L'agent Dormeaux de la DCRI, qui s'est ridiculisé en ne reconnaissant pas l'homme sur l'affaire duquel il travaille de nombreuses années, est pressurisé par son incommodante patronne, Yvonne Berthier qui oscille entre le foutre au placard et l'utiliser pour son enquête et son éventuelle promotion. C'est que la tension monte au coeur de l'Etat : les flics passent pour des incapables et maxime semble bien décidé à tous les faire chier, le ministre en premier.
Personnage totalement sympathique qui cache derrière sa bonhomie des ressources bien étonnantes, maxime entraîne son lecteur à sa suite, de cache en cache, de voyages en train improvisés en France à un séjour au pied du volcan Stromboli , muni de fausses identités de secours préparées au cas où. Sa cavale se pimentera même d'une aventure avec la jolie Béatrice qui recèlera en son sein bien des surprises et prouvera ô combien les capacités et l'ironie de notre fuyard ! En même temps que maxime fait la nique à ses poursuivants, des fuites opportunes commencent à révéler quelques casseroles que le ministre se traînait discrètement. Bref, maxime fout le bordel et la rancoeur de Dormeaux envers Berthier est loin d'arranger les choses...

Vous l'aurez compris, il s'agit ici de l'aventure assez rocambolesque d'un terroriste assagi qui a décidé de rendre la monnaie de sa pièce à ceux qui l'ont impunément dérangé. maxime s'avère un personnage extrêmement sympathique dont les réparties fumasses ou ironiques sont un vrai festival ! Et de fait, Pouy construit un personnage haut en couleurs qu'il affuble d'un franc-parler populaire et imagé qui s'épanouit dans un luxe d'argot et de synonymes. Les ficelles et l'imagination dont il fait preuve dans ses diverses machinations sont de haut vol et l'auteur réussit à les distiller au fil du récit et à surprendre son lecteur.
Un héros atypique qui n'hésite pas d'ailleurs à citer Queneau dont on retrouve de nombreux extraits dans le récit.
De leur côtés, les flics passent pour des branquignoles, pas foutus de tenir en cage (dont ils ont oubliés de fermer le verrou !) un vieux papy inoffensif ou de reconnaître l'ennemi public n°1.L'ambiance au sein de la police n'est pas forcément très rose. Chacun cherche à tirer la couverture à soi et la vengeance peut parfois amener à retourner sa veste.
L'appareil d'état en prend aussi pour son grade. le nouveau ministre, qui veut tout contrôler, impose une politique répressive démesurée mais se garde bien de nettoyer dans son pré. Entre malversations et infidélité, les hommes politiques sont loin d'être des enfants de coeur.
C'est donc une intrigue où la critique, sociale ou politique, n'est pas loin et on ne s'en étonnera pas de la part de Jean-Bernard Pouy, écrivain gauchiste reconnu.
On ne s'étonnera donc pas non plus de la sensation toute particulière de déjà-vu qui transpire de ce texte et de sa portée bien contemporaine. Pour ma part, le ministre m'a quelque peu fait penser à Sarkozy et je crois que l'inspiration n'est pas totalement à exclure !

Au final, "Samedi 14" s'avère un roman particulièrement jouissif qui manie l'humour noir avec brio et tacle avec plaisir les travers de l'appareil politique tout comme l'attrait du pouvoir à tout prix et de l'argent. Les personnages sont savoureux et l'intrigue surprenante à de multiples égards. Cette histoire écrite par un vieux briscard du roman noir et social est bien évidement à lire ! Moi, je ne suis pas loin du coup de coeur ! (La toute fin ne m'a juste pas complètement convaincue)
Voilà donc qui augure d'une collection de qualité ! Les 3 premiers titres sont sortis ce jeudi 13 (hélas, ça ne sera pas un vendredi !) alors n'hésitez pas !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
J'ai aussi eu le temps de me renseigner sur notre nouveau ministre de l'Intérieur. Stanislas Favard, le fiston de Roman et Monique. Qui avait pris, pour fomenter son ambition, le nom de sa mère. De nos jours, il vaut mieux passer pour un Creusois qu'un Polack, le chabichou est plus rassurant, dans nos isoloirs, que le bortsch. Ce type était apparemment un genre de requin aux dents longues et à l'haleine de hyène. Grimpette accélérée dans les sphères du pouvoir. Populiste à cran, extrémiste droitier parfois, chrétien de gauche de temps en temps. Réactionnaire se faisant toujours passer pour progressiste. Cinquième maroquin. Sans parler du nombre de Marocains qu'il avait déjà faits raccompagner dans leur beau pays. Certains le voyaient même à la tête de l'Etat, le jour où il aurait réussi à se faire mieux aimer des Français. Pour l'instant, une grande partie de notre population de veaux en douce stabulation ne le voyais (sic) pas encore comme le grand taureau en chef. Il s'était fait agresser plusieurs fois par des militants en colère. Il s'en foutait. Il fonçait. Comptait sur son impunité. Laminait ses ennemis.
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La mer n'est qu'une opale verte
loin d'elle un marin endormi
calme ses os endoloris
et rêve de découvertes
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J'ai aussi eu le temps de me renseigner sur notre nouveau ministre de l'Intérieur, Stanislas Favard, le fiston de Roman et Monique. Qui avait pris, pour fomenter son ambition, le nom de sa mère. De nos jours, il vaut mieux passer pour un creusois qu'un Polack, le chabichou est plus rassurant, dans nos isoloirs, que le bortsch. Ce type était apparemment un genre de requin aux dents longues et à l'haleine de hyène. Grimpette accélérée dans les sphères du pouvoir. Populiste à cran, extrémiste droitier parfois, chrétien de gauche de temps en temps. Réactionnaire se faisant toujours passer pour progressiste. Cinquième maroquin. Sans parler du nombre de marocains qu'il avait déjà faits raccompagner dans leur beau pays. Pour l'instant, une grande partie de notre population de veaux en douce stabulation ne le voyais pas encore comme le grand taureau en chef.
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Le type s'est mis à réfléchir. Dans sa tête, ça devait être la bataille de Wagram plus celle d'Eylau. Eylau, le soleil brille, brille, brille.
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Quand un homme politique commence par : " Ecoutez... ", ça sent mauvais, ça craint. (...)
Quand une conversation commence par " c'est pour votre bien " ou " c'est dans votre intérêt ". (...)
Ou quand quelqu'un vous assène : " L'essentiel, c'est de garder confiance... "
Se méfier. De tout, de rien. Epuisant.
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