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EAN : 9782344028520
320 pages
Glénat (26/09/2018)
4.1/5   119 notes
Résumé :
S'aimer à distance. Espérer en silence.

Iris est d'origine argentine ; Ismail, syrienne. Ils s’aiment, vivent en Italie et forment le couple idéal. Mais alors qu’Ismail part en voyage pour régler des affaires familiales, la guerre éclate en Syrie. Pris dans la tourmente, il se bat pour rentrer au pays. Dans le même temps, Iris, elle, découvre qu’elle est enceinte. Mais la communication entre eux est rompue… Comment savoir si Ismail est encore en vie e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Verezzi, 2013. Iris, d'origine argentine, et Ismail, d'origine syrienne, prennent aujourd'hui possession de la maison familiale, laissée à l'abandon depuis des années. C'est ici que le couple a décidé de s'y installer. Lui donnera des cours d'arabe et de calligraphie tandis qu'elle est dessinatrice. Avant de poser définitivement ses valises, Ismail doit retourner dans son pays, pour quelques semaines, afin d'y régler les dernières choses. Il tente de rassurer sa compagne en lui certifiant que sa ville est loin du conflit. Peu après son départ, Iris apprend qu'elle est enceinte mais veut attendre le retour d'Ismail pour le lui annoncer. Sa tante, Tiz, qui est aussi médecin, la rassure autant que faire se peut. Malheureusement, en Syrie, la tension monte, les attaques fusent et Ismail, après avoir perdu son portable, se fait enlever par un groupe de rebelles. Une très longue attente pour Iris qui va, en espérant inlassablement de ses nouvelles, écrire à son amour minuscule qui grandit en elle et se plonger aussi bien dans ses souvenirs que dans le passé de sa famille...

Quel souffle, cet album ! Quelle densité dans le texte, quelle richesse dans l'histoire et quelles magnifiques planches... Tout au long de ces 300 et quelques pages, Teresa Radice et Stefano Turconi nous plongent au coeur d'une incroyable histoire. Ismail et Iris, éloignés bien malgré eux par la guerre, vont chacun de leur côté vivre des moments intenses et saisissants. Lui, enlevé puis livré à lui-même, va tout faire pour rentrer en Italie. Elle, enceinte, va se tourner vers sa tante Tiz pour essayer de comprendre sa mère, une excentrique avec qui elle n'a que peu de lien et qui lui a toujours caché son passé mais aussi l'identité de son père. Autour d'eux, des personnages bienveillants, notamment le père Saul, aimants ou plus fuyants. Véritable hymne à l'amour et la tolérance, cet album, qui aborde intelligemment l'amour, la famille, le monde, émeut, étreint, passionne, subjugue, aussi bien sur le fond que sur la forme. Graphiquement, Stefano Turconi nous offre de magnifiques planches : un trait tout en finesse, des paysages syriens splendides, des pleines pages grandioses, une palette de couleurs éclatantes. Tout en délicatesse et sensibilité.
Un roman graphique rare...
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« Ceux qui, silencieusement, infatigablement, chaque minute qui passe, continuent de faire de ce monde un endroit meilleur. Ceux qui vont de l'avant, malgré tout. Ceux qui affirment, pas avec des paroles, mais à force de vie, que le meilleur moyen pour multiplier est de partager, diviser (et tant pis pour les maths) et que le moyen le plus utile d'être soi-même est de se mettre à la place des autres… C'est tout cela que nous avions envie de raconter : pas l'arbre qui tombe, non… mais la forêt qui pousse. » (postface des auteurs)

En ces temps de repli identitaire quasi général, voilà un roman qui prône la tolérance, l'ouverture aux autres et la confiance, même dans les pires moments.
Un couple mixte est plongé dans les affres de l'histoire contemporaine : elle vit en Italie et est petite-fille d'italiens émigrés en Argentine peu avant la dictature, lui est syrien, acculé au sort d'immigré pour sauver sa vie. L'histoire suit le tempo de la grossesse d'Iris parsemée de retours en arrière, souvenirs de l'un ou l'autre des protagonistes qui éclairent la situation présente ; plusieurs parties dans lesquelles alternent planches de dessins et lettres d'Iris à son "amour minuscule" (son bébé à venir) pour «donner un sens aux déchirures » et montrer que si cette « histoire est née d'une déchirure, d'une faille, n'est-ce pas par une faille que la lumière entre ?»
Les aller-retour entre le présent et différentes époques du passé, quelquefois parallèlement, pourraient rebuter s'il n'y avait la qualité du dessin ; les couleurs, les planches et, évidemment les personnages, sont différents selon les époques.


Ce roman graphique dense qui parle d'amour, d'amitié, de famille, de transmission, d'immigration, de guerre civile et de tolérance est une formidable leçon de résilience et de vie.

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J'avais découvert Teresa Radice et Stefano Turconi avec le magnifique 'Port des Marins Perdus" qui m'avais séduite tant par son fond que par sa forme.
C'est donc avec un grand plaisir mais aussi une petite appréhension que j'ai ouvert 'Amour minuscule' craignant que cette histoire ne soit pas à la hauteur de leur ouvrage précédent.
Craintes finalement non fondées, ce roman graphique est absolument magnifique.
Sur le fond, c'est une très belle histoire d'amour (mais pas que) entre une jeune Italienne et un Syrien. Amour donc, mais pas que...car cette BD est dense et très très riche. On y parle avec intelligence et sensibilité, de sujets aussi divers que la maternité et les sentiments maternels, de liberté et de libération, de guerre, d'exil, de tolérance, de soutient, d'art, de fraternité, de charité, de foi, de croyances et même de David Attenborough.
Tout cela est parfaitement amené et nous sommes plongé dans un tourbillon de sentiments qui ne nous lâche pas avant la dernière page. Les personnages sont magnifiques et je tiens particulièrement à souligner l'attention que Radice et Turconi apportent, une fois de plus, à leurs personnages secondaires qui sont très riches et très attachants et qui sont bien loin de faire de la simple figuration.
Pour ce qui est de la forme, j'ai été très surprise de voir que cette BD était en couleurs alors que j'avais été très séduite par les crayonnés magnifiques du Port des Marins Perdus.
Le dessin est très très beau et la mise en couleur est très bien réalisée, avec un rendu très original et remarquable en ce qui concerne les jeux de lumière sur les traits noirs qui bordent les personnages et qui sont doublés de jaune ou de rouge en fonction de la lumière de la scène.
Autre bonne idée, le rendu dessiné est différent en fonction de l'époque traitée : les scènes se passant dans les années 70, par exemple, ressemble à un crayonné vif réalisé au crayons de couleurs alors que les scènes des années 2000-2010 sont plus lisses et plus léchées.
Je noterai encore quelques belles idées dans le rendu des scènes (ou des phrases) de violence et de colère...
Beaucoup de belles trouvailles donc, qui se mettent au service d'une histoire riche et belle.
Que demander de plus?
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Malgré mon admiration pour le travail colossal donné à ce roman graphique, je me suis traînée sur ses plus de 300 pages avec une police de caractère minuscule, de plus beaucoup trop bavarde. L'histoire d'une italienne amoureuse d'un syrien. Ce dernier doit retourner, pour un temps, dans son pays en plein affrontements. La jeune femme est enceinte. Elle écrit des lettres à son bébé (d'où le titre). Éprouvant, là aussi pour le lecteur, de lire les nombreuses pages, tout en majuscules. Entrecroisement de plusieurs personnages. Bien aimé celui de la mère. Religion, guerre, messages de paix, art, insouciance de la jeunesse, identité, immigration, non-dits et autres. de nombreux thèmes abordés.
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Une petite précision pour l'athée que je suis, première lune ?
Le calendrier hégirien ou calendrier islamique est un calendrier lunaire, fondé sur une année de 12 mois lunaires de 29 à 30 jours chacun.
Un lieu, le monastère Saint-Siméon-le-Stylite, site paléochrétien en ruines qui se trouve à 30 kilomètres au nord-ouest de la ville d'Alep dans le nord de la Syrie.

Des scènes placées dans le temps.
Gênes 1933, spectacle de la misère, départ pour une autre vie pour un autre continent.
Une histoire qui se construit petit à petit à travers la lecture de correspondances qui nous parlent de la difficulté de communiquer d'un continent à un autre, comment faire passer des nouvelles, des sentiments, des naissances ?
Le temps qui passe, Bueno Aires 1976, l'insouciance de la jeunesse et la peste qui monte doucement.
Alors ce sera le départ, le retour au port de départ.
Et les nouvelles ne passent plus ... il faut se rendre à l'évidence il y a eu des disparitions tragiques dont on n'entendra jamais parler, le nom des morts sera maintenu secret ... alors c'est la douleur, et les rencontres pour essayer de se reconstruire comme on peut avec qui on peut, qui on supporte ou pas et .... une naissance comme une bouée de sauvetage.
Des pages qui retracent vite, très vite, une vie ... Londres 1982, Berlin ouest 1985... Amsterdam 1987.. Seattle 1990.
Un voyage en Syrie en 2007 avec tous ces souvenirs, ces rencontres qui modifient une vie, qui lui donnent du sens et vous font rencontrer celui ou celle qui sera votre compagnon pour une vie.
Syrie 2013... ce qu'on voit, ce qu'on ne veut pas voir.
Verezzi 2013.... l'arrivée pour un nouveau départ, dans un lieu chargé de la mémoire familiale.
Voilà pour la chronologie plus ou moins remise dans l'ordre ... à vous de vous y retrouver et de mettre des noms et des visages derrière les personnages.

Cette saga est loin de s'arrêter là, elle nous raconte les tragédies de cette période de notre histoire.
Il y a les rencontres d'hommes et de femmes qui par leur courage, leur discussion vous permettent d'évoluer, de comprendre ce pourquoi vous allez vous battre toute une vie, ce qui pour vous aura le plus de sens et de valeur morale.
Il y a des questions sur la spiritualité, l'importance de l'existence ou pas d'un dieu et éventuellement alors de quel dieu , le tien le mien ou le sien ... sur les causes possibles des conflits mondiaux ... sur le sens que l'on cherche à donner à son existence.
Il y a des scènes qui nous parle de la douleur d'être seul abandonné par ceux qu'on aime ... d'une dictature où prévalent les nécessités économiques et que sais je encore !
Il y a des scènes d'une violence insoutenable qui nous décrivent la spirale de l'horreur qui s'installe dans un pays au nom d'un dieu ... ces scènes de guerre, de saccage, de violence qui font froid dans le dos ... la lente immigration pour tenter de rejoindre un pays où peut être on aura une chance de survivre si on échappe à tous les dangers qui pointent le long du long parcours.
Il y a des scènes qui nous ouvrent les yeux sur la spirale du militantisme, dans les organisations de secours aux réfugiés, ce pourrait être dans d'autres associations, ce qu'on peut y faire et ce qu'on ne peut pas.
Il y a des scènes qui nous montrent la culpabilité et la douleur de ces immigrés qui ont eu la possibilité de partir en abandonnant des leurs de l'autre côté sachant qu'ils sont alors condamnés à mort.
Et puis bien sûr ce qui donne le titre à l'ouvrage, il y a cet amour minuscule que nous allons accompagner dans notre monde d'aujourd'hui... chaque mère pourra se reconnaître dans ces descriptions d'instants de solitude béate où le monde tourne autour de son ventre, ce qui s'y passe, ce sentiment que l'on ne partage avec aucun autre être que son propre enfant.
J'ai failli oublier, il y a les chansons, les poèmes, qui ponctuent des moments choisis dans l'histoire pour relier à ce que nous vivons hier ou aujourd'hui.

Et n'oublions pas aujourd'hui, alors que 2018 va se terminer...
Paolo Dall'Oglio, né en 1954 à Rome, prêtre jésuite italien missionnaire en Syrie, refondateur du monastère catholique syriaque de Mar Mûsa, expulsé en 2012 suite à sa dénonciation ouverte des crimes commis par le régime de Bachar el Assad, porté disparu depuis juillet 2013 alors qu'il retournait en Syrie dans la partie Nord contrôlée par les rebelles, il a alors été enlevé par l'état islamique en Irak et au Levant et depuis ...
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critiques presse (5)
LeSoir
04 mars 2019
Amour minuscule est un livre qui répond à la nécessité brûlante de raconter, de parler du drame des réfugiés, dans un temps où refleurissent les images racistes, les murs de la honte, les angoisses communautaristes.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Bibliobs
17 décembre 2018
Avec «Amour minuscule», largement inspiré de faits réels, les deux auteurs parviennent à aborder une série de thèmes puissants et tellement d’actualité: la guerre, l’émigration, la religion, la famille… Un véritable chef-d’œuvre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
BDGest
30 novembre 2018
Porté par et porteur d'espoir, Amour minuscule est un album-fleuve qui s'avère d'une grande profondeur et d'un humanisme indéniable. Un joyau à savourer en prenant son temps pour en extraire toute la saveur.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
22 octobre 2018
On serait tenté de dire qu’« Amour minuscule » est un livre majuscule tant l’album, traduit de l’italien par Frédéric Brémaud, est riche, dense, impressionnant par la diversité des thèmes abordés et par l’intelligence des propos. Mais de quoi s’agit-il ? De voyages, évidemment, nombreux, éclectiques, mais également d’humanité et de courage.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BDGest
17 septembre 2018
Une oeuvre pour se cultiver l'âme et s'épanouir, qui ébranle les barrières et apprend à s'aimer sans conditions. Un album dense, poignant, par les auteurs du Port des marins perdus.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Selon une légende hébraïque, chaque personne arrive sur terre avec une petite flamme sur le front, une étoile qui la précède. Quand deux personnes se rencontrent, leurs étoiles se confondent et se ravivent, comme du bois dans la cheminée. La rencontre est une réserve de lumière. Quand on ne rencontre personne pendant longtemps, l'étoile faiblit... jusqu'à s'éteindre. On continue alors, dans le noir le plus complet, sans flamme qui nous guide.
Notre lumière se nourrit des rencontres.
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J'ai développé une crainte envers ceux qui ont trop de certitudes, ceux qui n'imaginent pas qu'il puisse y avoir des nuances. J'avais la sensation de trouver Dieu derrière ceux qui prétendaient ne pas le connaître : les originaux, les marginaux, les "pêcheurs".
(...)
Parfois, j'ai l'impression que les discours sur les règles, les interdits, les préceptes, les dissonances entres les différentes croyances, ont fait perdre de vue la recherche et le chemin commun.
Et alors, je me dis que le mal est dans la religion. Il me semble que de nombreux "croyants" ont assez de foi pour haïr, mais rarement assez pour aimer. Ce qui compte n'est pas qui pratique et qui ne pratique pas... mais simplement qui aime et qui n'aime pas.
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Un jour, Saul m'a expliqué que, selon la science, 97% de l'univers est dans la pénombre. 3% seulement est illuminé par les étoiles. Il disait que pour l'être humain, c'était pareil. Ce que nous ne connaissons pas de l'autre est plus important.
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Quand le jour s'en va, se lève un vent qui nettoie le ciel et libère les étoiles. Elles nous saluent tels des joyaux suspendus. La nuit nous tombe dessus dans la tiédeur des braises mourantes. Elle promet un matin serein d'une clarté diaphane.
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Ah, la nostalgie. Elle nous entraîne en arrière avec elle : pas parce que le passé a plus de sens que le présent, mais parce ce que c'est là que le présent cherche ses racines. La nostalgie donne de la valeur au moment où ce "ici et maintenant" a été semé dans notre vie.
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