Au lit, petit monstre !

Le 16 décembre dernier, est décédé à l'âge de 54 ans, un de mes auteur et illustrateur jeunesse préférés, Mario Ramos, et si je n'ai pas écrit comme je l'aurais voulu un hommage juste après sa mort, j'ai recu récemment de la part de son éditeur L'école des Loisirs un livret hommage qui revient sur une bonne partie des oeuvres de cet auteur plébiscité par le jeune public pour lequel il composa plus d'une trentaine d'albums.

Admirateur de Tomi Ungerer et Saul Steinberg, Ramos, auteur plein d'humour, avait pour habitude de peupler ses histoires d'animaux affublés de défauts bien humains, des rois sur leur trône (celui des WC, dans "Le Roi est occupé", 1998), quelques cochons et monstres verts pas trop effrayants. L'un de ses héros fétiches : un loup très prétentieux, vedette des ouvrages "C'est moi le plus beau" (2006), "C'est moi le plus fort" (2001), deux albums hilarants et touchants, des indispensables de la littérature jeunesse.

Dans ce livret hommage le monde de Mario Ramos ( non commercialisé, hélas), ses plus grandes oeuvres sont disséquées et commentées par Ramos lui même, qui nous explique à chaque fois la génèse de son oeuvre, et le message qu'il a tenu à faire passer à travers ses albums.
Ainsi, dans Au lit petit monstre, un autre de ses incontournables, que j'ai du lire des centaines de fois à mon fils, onau lit petit monstreapprend que le papa qui essaie de coucher son "petit monstre" récalcitrant, qui fait traîner les choses, réclame une histoire, a soif, saute sur son lit ,ce n'est autre que lui qui avait fort à faire avec sa petite fille de 4 ans à l'époque de l'écriture de ce superbe livre .
.. Ici plus qu'ailleurs encore, lee petit lecteur s'identifie à ce "petit monstre", représenté sous la forme d'une sorte de bébé crocodile rigolo.
Et moi meme, je pouvais m'identifier à ce père parfois maladroit, qui, avec beaucoup d'humour, est à son tour traité de "Papa monstre" à la dernière page, la seule fois où il ne traite pas son enfant de petit monstre. L'humour permet la distance nécessaire entre ce qui est vécu par l'enfant et les parents le soir, les dessins superbes et familiers de Mario Ramos ravissent mes enfants, qui s'identifient très volontiers au petit monstre.
Cette histoire s'adresse aux très jeunes enfants qui font durer le moment du coucher. le récit de leurs propres agissements est toujours source d'amusement et c'est tellement bien de se reconnaître dans quelqu'un d'autre.
Bref, Mario Ramos, savait mieux que quiconque trouver les thèmes et les approches qui rendaient ses oeuvres universelles et si touchantes. le monde de la littérature jeunesse est vraiment orpheline depuis quelques mois et il était normal que je lui rende hommage aujourd'hui meme, jour de mon article sur la fête du livre jeunesse.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Le thème de cet album parlera à tous les enfants et à tous les parents. Au moment du coucher l'enfant se transforme en « petit monstre » pour ses parents : il multiplie les rituels en réclamant une histoire de plus, un bisou de plus, il a soif, il saute sur le lit, il a envie de faire pipi, … le jeune enfant adore écouter le soir (mais pas que) ce genre d'histoire où il peut parfaitement s'identifier au personnage qui partage les mêmes expériences que lui. le parent lecteur peut aisément s'identifier au papa de l'histoire, parfois un peu maladroit. La chute, surprenante à la première lecture, est très bien vue et en fait très logique : le monstre n'est pas celui qu'on croit ! le dessin est simple, efficace et plein d'humour. Un excellent album de Mario Ramos !

Le monstre n'est pas celui qu'on pense et ce petit livre tourne en dérision le comportement et les rituels sans fin dont les parents ne peuvent se passer, et sur lesquels les petits jouent pour gagner du temps avant de se coucher. Bien vu et très drôle, servie par un dessin sympa et gai, l'histoire colle à la réalité, sans doute du vécu !!

Des illustrations simples mais oh combien évocatrices !
Beaucoup d'humour pour raconter cette situation vécue au quotidien par la plupart des parents et pour traduire graphiquement les expressions du visage paternel.
Mais quand le petit monstre, aux portes du sommeil, reprendra son visage d'enfant, pourquoi le papa se transforme-t-il à son tour en (gros) monstre ?
Seraient-ce les émotions retenues (colère, agacement...) qui provoquent cette métamorphose ?

Pour écrire cette histoire, Mario Ramos s'est servi de sa propre expérience de père avec sa fille .

Et vous aussi, vous vous y retrouverez sans peine : l'enfant qui court partout pour ne pas aller au dodo, qui en veut pas faire de bisou puis se ravise quand il est (enfin) couché, le brossage de dents, toujours la même lecture du soir (ici, référence plus qu'explicite à Max et les Maximontres de Maurice Sendak), ...

On rigole et on s'y voit ! Cette historie est celle de tous les parents et enfants au moment du soir !

Mais pourquoi petit monstre ? Une chute logique !

Lien : http://vivrelivre19.over-blo..