Le vagabond des étoiles, tome 2

Un deuxième tome aussi beau que le premier et aussi bon où on voyage avec standing dans différentes vies et différentes époques. le récit tient toujours autant en haleine et on est presque dessus du fait que la série soit terminée.
Graphiquement ça reste du grand art avec des planches colorisees suivant un code couleur par époque pour bien comprendre le récit.

Pour Jack London la seule liberté de l'homme sur cette terre est de pouvoir décider de sa mort. de son heure et de son comment. Condamné à la prison à perpétuité, le héros-double de London ne souffre pas l'injustice, cela le conduit au couloir de la mort d'où il nous livre ce récit. Comme souvent chez London, c'est d'abord un récit de survie. Privé de son ultime liberté et soumis à la torture, le héros accomplit un voyage intérieur à la rencontre de ses mille vies. de la justice à la colère et la révolte, des dieux aux hommes, de l'enfance à l'âge adulte, de la mère à la femme, le Voyageur des Etoiles sonde l'âme humaine, son coeur, son instinct et tout ce qu'il enfouit. Riff Rebbs le livre avec ce mélange qui rend London si poignant dans ses lignes et ici aussi dans le trait : une plongée dans le destin d'un seul qui nous ouvre à l'autre, un socialisme ancré dans l'individualisme. Un rêve ou des milliers, nés de la réalité et de sa cruauté. Cet album est bien plus et bien mieux qu'une adaptation... un voyage au pays de London et de ses héros, tout à la fois personnels et universels. Magnifique.

Après un premier tome captivant (ma chronique radio ici), voici le second tome de l'adaptation de Jack London par Riff Reb's. Cette BD met en scène une recherche de la tendresse réparatrice, vers une consolation de l'âme. le chapitrage qui organise ce diptyque est renforcé par les choix de couleurs tranchées. Chaque univers a sa propre ambiance. Ce qui permet d'alléger le texte, ne conservant que la ligne narrative la plus forte qui n'est pas le combat d'un homme condamné mais une recherche profonde de la survie de son âme. L'histoire est rythmée par des allers-retours entre la cellule et les différentes incarnations du protagoniste. Chaque voyage est une confrontation avec une destinée violentée par l'Histoire. Mais rien n'est démontré lourdement ici mais le destin frappe brutalement. Ces voyages ne sont pas là pour aérer l'esprit de son enfermement mais entretenir une réflexion sur le monde et l'être humain. Darrell Standing commence une longue préparation de sa destinée. La mort l'attend et c'est une manière de quitter cette société tellement cloisonnée. L'auteur mêle très bien le cheminement intellectuel et philosophique de ce prisonnier. Les scènes de voyages permettent par exemple des mises en scène éclatantes. On retrouve l'aisance de Riff Reb's pour l'univers marin et son sens du décor, de l'espace. Il y a énormément de mouvement dans ces épisodes, créant un lien particulier entre les êtres et l'environnement. Dans le texte de Jack London et son adaptation, le corps de Darrell est sa propre prison et toute sa réflexion est motivée par une évasion qui prend, par ces chamboulements d'espace et de temps, une ampleur saisissante. L'intensité du propos est portée par les dessins et les cadrages tranchés.
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Je n'ai jamais lu le roman de Jack London dont est adaptée cette BD et j'ai adoré ma lecture.

L'histoire de ce condamné à perpétuité qui trouve un moyen pour évader son esprit et nous faire vivre plusieurs vies est à la fois unique, captivante et marquante.

Les choix de couleurs qui pouvaient me rebuter a priori est parfaitement adapté à l'histoire et les tonalités changent en fonction des personnages incarnés ce qui donne de la profondeur à la mise en scène.

J'ai dévoré ce diptyque et le recommande vivement.

Unchain my Soul

Etrangement moins connu que Croc Blanc, Construire un feu, Martin Eden ou l'Appel de la Forêt, le Vagabond des Etoiles est un violent pamphlet contre le système carcéral américain où l'on voit le personnel pénitencier, du directeur de la prison au simple gardien, humilier et torturer sans vergogne ces prisonniers qui sont pourtant leurs frères en humanité…

Reconnaissable entre tous, le trait puissant de Riff Reb's fait une nouvelle fois merveille… Sublimée par une mise en couleur saisissante et des compositions audacieuses, ses planches sont tout juste magnifique et accentuent avec finesse le malaise qui va grandissant à mesure que Darrell Standing se rapproche de la potence…

Véritable chef d'oeuvre du neuvième art, ce second tome abandonnera le lecteur totalement lessivé par cette plongée en milieu carcéral qui pointe tous les travers d'un système inique et inhumain…

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Ce projet aurait pu être porté par Alejandro Jodorowski tant l'on retrouve ces thèmes et le traitement rude et poétique dans son oeuvre. Comme expliqué sur la première partie, la découpe de l'ouvrage en deux volumes crée une césure artificielle qui fait commencer l'album sur une des incarnations, au Far-west au sein d'une caravane de colons. On enchaîne ensuite sur des bribes de vies éparses que le narrateur confesse avoir vécues de façon discontinue avant d'arriver à l'époque romaine dans le corps d'un orphelin viking devenu légionnaire dans la Judée de Ponce Pilate. L'incarnation suivante, la plus intéressante est celle d'une femme naufragée sur une ile déserte (apparemment un des seuls changements de Riff Reb's par rapport au roman où le personnage est un homme), puis la dernière section nous transporte à l'âge de pierre avec un chasseur en quête d'un Totem, façon de boucler l'idée des visions et lien entre l'esprit et le Temps. Entre ces épisodes historiques l'auteur insère quelques séquences de conscience du prisonnier-supplicié avant une dernière séquence le menant à la potence.

Ce volume est donc très différent du premier en ce qu'il se concentre essentiellement sur des séquences sans lien entre elles ni véritable message hormis le fait que contrairement aux premières les personnages vont au bout de leur existence malgré des aléas tout à fait exceptionnels. Si le tome un dressait un pamphlet saisissant sur la condition carcérale, ce thème est ici plus lointain hormis sur la dernière séquence qui nous rappelle l'aberration du système et de ses « lois ». wp-1604400206798.jpgOn sent dans le déroulement de l'album le détachement de cet homme qui a appris tel un ascète à ne plus subir les tourments du corps jusqu'à se demander malgré les témoignages « paranormaux » qu'il nous livre, si la succession de ces différentes séquences d'existence ne trahit pas l'évolution psychologique de Darrel Standing vers un mysticisme détaché lui permettant d'accepter la mort.[...]

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Suite et fin avec ce second volume.
Le dessin est toujours aussi beau et les différentes ambiances des vies antérieures bien maîtrisées.
Dans ce texte, London se fait plaisir à compiler des petites histoires au milieu d'un réquisitoire contre la prison et la peine de mort.
Si je n'adhère absolument pas à la vision atavique présentée, j'aime beaucoup l'impertinence du héros dans ses échanges avec l'administration pénitentiaire. de l'autre côté, j'aime aussi beaucoup toutes ces tranches de vies éparses et variées - mais toujours tragiques.
L'assemblage des deux au prix d'un tour de passe-passe spirite n'emporte pas totalement mon adhésion, mais cela reste néanmoins une oeuvre majeure, magnifiquement adaptée par Riff Reb's.

Ce deuxième tome de l'adaptation libre de l'oeuvre éponyme de Jack London développe les récits par Darrell Standing de ses vies antérieures, et nous explique les circonstances de sa condamnation à mort, lui qui n'était "que" condamné à perpétuité.

Comme je l'indiquais dans ma critique du tome 1, ce qui m'a frappé c'est l'omniprésence de la violence dans toutes ces existences malgré leur grande variété. On le suit ainsi dans ses péregrinations immobiles, jusqu'à l'inexorable issue. le seul côté un peu lumineux de cette histoire si noire est la constance de l'insolence des répliques de Darrell à ses tortionnaires et à leurs complices.

Comme pour le premier tome, le graphisme est au diapason du récit, avec en particulier une grande qualité des jeux d'ombre et de lumière.