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EAN : 9782020009881
Seuil (01/09/1962)
3.61/5   9 notes
Résumé :

Une grande ville nord-africaine, des personnages patients, hébétés, toute une figuration mystérieuse, ensorcelée : une image apocalyptique de la guerre d'Algérie.

Le monde des profondeurs s'y réveille, la cité soumise aux forces imprévisibles et démoniaques, aux terreurs insurmontables, aux émerveillements cruels.

Les visages sont de pierre et de lichen et, au milieu des explosions, des cérémonies inexplicables, des hommes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une grande ville arabe. C'est tout ce qu'on sait. Tous ceux qui y résident mènent leur train-train quand des bruits arrivent de partout. Comme des sortilèges maléfiques sortis des profondeurs de la terre. D'abord, des hommes sont enlevés. Leurs épouses, enfants aux bras, cherchent à savoir ce qui se passe. Puis, des coups de mitraille, des explosions. Il semble y avoir un répit mais la violence reprend. Toujours.

Le plus étrange, c'est que la ville semble change au fil des événements, elle suit le mouvement. Comme ses habitants, elle se contracte, elle s'enfouit dans le sol, puis elle se relève contre tout sens commun. Des constructions nouvelles se multiplient, nuit et jour, même à travers les bombardements et les tirs. Elle change d'aspect. Après tout, la vie continue, même pour les gens qui ne comprennent rien à ce qui se passe, qui ressentent la peur, mais qui doivent aller à l'épicerie, à l'école ou au travail.

Cet univers surréel que Mohammed Dib propose, c'est une allégorie de la guerre d'Algérie. le roman n'y fait jamais allusion directement mais l'auteur le mentionne dans la postface. Il voulait écrire sur cette horreur, mais sans la nommer directement. D'autant plus que d'autres oeuvres importantes ont déjà dépeint la puissance du mal. «Comment parler de l'Algérie après Auschwitz, le ghetto de Varsovie et Hiroshima ?»

Et Mohammed Dib a raison. le lecteur a lu et relu nombre de récits racontant des atrocités toutes plus horribles les unes que les autres. le sang, les cadavres dans les décombres… Ils ne font plus autant effet. Mais les cauchemars peuvent encore hanter. Et, à travers son allégorie Qui se souvient de la mer, avec ses visions à la fois oniriques et apocalyptiques, il y parvient.

C'était déroutant par moment, la menace semblait insaisissable et intangible, et d'une puissance inoxerable. Mais elle peut représenter n'importe qui et n'importe quoi. Même les doutes intérieurs. Et la mer qui menace de tout engloutir. C'est puissant et évocateur. Et étrange. Chacun peut y voir ce qu'il veut. de ce fait, certains aimeront et d'autres, pas tout. À vous de juger.
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"Qui se souvient de la mer"est un roman du grand romancier algérien ,Mohammed Dib , qui a bien décrit dans
ses précédents romans consacrés à la période coloniale ce
que fut la vie des Algériens soit dans le monde rural ou citadin : la misère , le chômage ,les maladies , la faim , et surtout l 'injustice sous ses multiples facettes .
Qui se souvient de la mer est un livre consacré , lui aussi , à la guerre d 'Algérie .L 'auteur ne cite pas le nom de la ville où se passe les événements ni des faits historiques précis .L'auteur a écrit une postface a ce roman où il annonça et expliqua :"qu' il décidait d 'abandonner les codes du récit réaliste : ce récit n 'est pas un procès-verbal de la Guerre d 'Algérie ,mais une série de visions de cauchemars , rendus à travers des images , des symboles : les soldats français sont désignés comme des minotaures ou des momies , La Casbah comme un labyrinthe où les murs bougent sans cesse , les hélicoptères reçoivent le nom de "spirovirs". le livre est comparable à ce qu 'est Guernica à Picasso en peinture : Une déformation de la réalité qui cherche la plus grande expression ".
Un roman surréaliste dont la lecture peut être rebutante
et pas facile à appréhender .

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Des minotaures veillent aux carrefours ,à vrai dire des momies ,qui ont été été ressuscitées et affectées à ce service .De leur sommeil millénaire ,beaucoup gardent encore une immobilité ,une rigidité , dont elles ont quelque
mal à se débarrasser .Cela ajoute à leur regard de lézard ,elles inspirent une terreur salutaire qui se traduit par un grand respect .
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La sagesse de la mer finit toujours par l'emporter sur les trépignements de l'homme, j'étais prêt à le croire. J'aimais aussi, sans m'en rendre compte, le parfum de sel dans lequel sa parole me parvenait.
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La bête se mit à danser, là-dessus , comme si elle voulait me
menacer ou ,en tout cas me narguer , et j' eus la certitude que si la fantaisie lui en prenait , elle pouvait m 'abattre d'un
coup de patte .
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Je vis désormais dans un monde en paix. Je ne veux plus connaître l'autre.
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Mohammed Dib est sans doute le plus grand écrivain algérien d'expression française. Mais connaissez-vous son grand roman ?
« La danse du roi », de Mohammed Dib, c'est à lire en poche chez Points.
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