Il se trouve que, par hasard, j'ai lu plusieurs romans (étant ou se voulant) féministes ces derniers temps. Je n'avais pas prévu que "
C'est quand la vraie vie ?" entre lui aussi dans cette (seconde) catégorie.
Je m'attendais à un roman sur cet âge flottant de la pré-adolescence auquel on aimerait se connaître, faire partie des gens populaires, savoir se mettre en valeur, sortir avec son crush, etc. Et il y a de cela dans cette histoire.
Mais il y a aussi un arc narratif consacré aux collages contre les féminicides qui ne m'a pas convaincue.
J'aime quand les personnages féminins sont forts et affirmés, qu'ils montrent que les filles peuvent être indépendantes et réaliser ce qu'elles veulent. Mais j'aime aussi que le message passe de manière subtile, par exemple avec des personnages inspirants.
Ici, les mères sont particulièrement caricaturales (l'une est devenue tellement transparente qu'elle en est réduite à mettre sa culotte sur sa tête pour que son mari la regarde, l'autre ne s'intéresse qu'à son physique et son look), et les pères ne valent pas mieux (l'un est empoté au point de ne pas savoir commander une pizza alors que l'autre réapparaît comme une fleur après avoir abandonné sa famille). Tout serait à jeter dans la génération précédente ?
Il est par ailleurs assez ironique de signifier le décalage d'un père qui mélange les prénoms des deux meilleures amies de sa fille quand on confond soit-même le prénom de ses personnages (Arsène et Basile, à la fin du chapitre 7)
La lecture n'est pas désagréable, les personnages des trois copines sont plutôt sympas et les références aux textes classiques grecs bien vues. Mais, comme c'était déjà le cas des "Quatre gars" de la même auteure, tout cela manque vraiment de nuances et de profondeur pour moi. Dommage !