C'est quand la vraie vie ?

Camille, Nina et Antigone sont en quatrième au collège-lycée Saint-Ambroise à Paris dans le onzième arrondissement. Antigone Panos a des parents médecins urgentistes, un frère aîné de six années, Hector et un frère cadet de six années, Hippolyte ; sa vie est bouleversée quand sa mère provoque une crise familiale en se fâchant avec son mari et en renonçant aux tâches domestiques.

Au collège, elle suit ses amies Camille et Nina pour participer à des actions de collage sur les murs de la ville contre les féminicides avec les lycéennes, Juliette, Zoé et Natacha. Antigone renonce cependant à ses idéaux quand elle tombe amoureuse d'un troisième superbe, Basile sans s'apercevoir que son camarade de classe, Arsène est amoureux d'elle…


“Claire Renaud est née et vit à Paris. Après des études de philosophie, elle est devenue éditrice chez Fleurus. Elle écrit pour les enfants (plus de 40 titres chez Fleurus), comme les ados et les adultes (Stock, Les Escales). Elle a publié des romans forts chez Sarbacane : Les quatre gars et Une fille de perdue c'est… une fille de perdue (Exprim'), Où sont les filles ? (Exprim'), Les mamies attaquent (Pépix).” source : Sarbane


Claire Renaud a commencé sa carrière chez Fleurus avec des albums dans la collection J'aime la vie, de 2002 à 2012, aujourd'hui épuisés. Elle publie son premier roman pour la jeunesse en 2012, Victor et Philomène à l'Ecole des loisirs en Neuf. Elle est remarquée quand elle commence à publier chez Sarbacane avec successivement Où sont les filles ? en 2018, Les quatre gars en 2018 dans la collection Exprim', Les mamies attaquent en 2019 dans la collection Pépix, Une fille de perdue… c'est une fille de perdue en 2020, Les papis contre-attaquent en 2021, Les mamies et les papis cassent la baraque ! en 2023.


Claire Renaud nous avait ému avec les deux romans de la collection Exprim', Les quatre gars et surtout Une fille de perdue… c'est une fille de perdue par l'acuité de ses portraits, son goût pour des situations originales, savoureuses et brillantes. Notre attente était donc probablement trop grande.

Claire Renaud nous offre ici un roman miroir classique, quelques semaines dans la vie d'une adolescente avec les thèmes habituels : une crise familiale avec un problème conjugal entre le père et la mère, l'affection pour le petit frère adorable, l'amitié avec deux camarades de classe et évidemment le premier amour illusoire pour un garçon sans intérêt et l'amour véritable pour le camarade de collège toujours présent. Nous retrouvons l'écriture précise de Claire Renaud et son goût pour des dialogues ciselés à merveille. Néanmoins, ce roman s'inscrit dans un univers bourgeois parisien et des références classiques ; aussi, les premiers romans adolescents de Claire Renaud, beaucoup plus originaux, ayant eu un succès relativement confidentiel, il n'est pas certain que ce nouveau roman trouve facilement son public.

Antigone est en 4ᵉ, elle est passionnée par la mythologie grecque (en même temps, vu son prénom !) et veut devenir médecin. Mais là, la priorité avec ses deux copines, Nina et Camille, c'est de devenir féministes :)
Le trio va donc se rapprocher de filles un peu plus grandes qui font du collage : coller des slogans anti-féminicides sur les murs la nuit… ! Mais ce serait trop simple, voilà qu'Antigone croise le regard d'un certain Basile. C'est encore féministe de se teindre les cheveux pour qu'il la remarque ?
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J'ai trouvé la plume plutôt riche (pour un roman jeunesse, j'entends). Les mots employés sont assez poétiques et le tout est teinté d'humour ! Il y a même quelques moments où j'ai franchement éclaté de rire.
Les références à l'antiquité grecque glissées par-ci par-là sont sympas. Et ce n'est pas un roman plus féministe que ça, mais il y a des pistes de réflexions intéressantes, surtout pour des ados ! Je pense aux « dilemmes » qui se posent à cet âge (je reviens aux fameux « est-ce féministe de changer son apparence pour plaire à quelqu'un »). Mais il y a aussi tout un pan de l'histoire sur les relations familiales et le rôle des parents, les mamans surtout.
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Cependant, j'ai trouvé le comportement des filles (qui doivent avoir 14 ans) un peu irréel… La 4ème, c'est pas un peu jeune pour faire des collages anti-féminicides ? Je sais pas hein, c'est super néanmoins ;). Donc j'ai du mal à identifier précisément l'âge cible de ce roman.
Et en passant, la fin bien meilleure que le début (ben oui quoi, qui tombe amoureuse comme ça, en apercevant une silhouette dans la cour… c'est clichéééé !!).
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Et petit bonus pour la playlist proposée en début de roman !
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Bref, c'est un roman jeunesse sympatoche.
Et je remercie babelio et les éditions sarbacane pour l'envoi de ce livre !

Il se trouve que, par hasard, j'ai lu plusieurs romans (étant ou se voulant) féministes ces derniers temps. Je n'avais pas prévu que "C'est quand la vraie vie ?" entre lui aussi dans cette (seconde) catégorie.
Je m'attendais à un roman sur cet âge flottant de la pré-adolescence auquel on aimerait se connaître, faire partie des gens populaires, savoir se mettre en valeur, sortir avec son crush, etc. Et il y a de cela dans cette histoire.

Mais il y a aussi un arc narratif consacré aux collages contre les féminicides qui ne m'a pas convaincue.
J'aime quand les personnages féminins sont forts et affirmés, qu'ils montrent que les filles peuvent être indépendantes et réaliser ce qu'elles veulent. Mais j'aime aussi que le message passe de manière subtile, par exemple avec des personnages inspirants.

Ici, les mères sont particulièrement caricaturales (l'une est devenue tellement transparente qu'elle en est réduite à mettre sa culotte sur sa tête pour que son mari la regarde, l'autre ne s'intéresse qu'à son physique et son look), et les pères ne valent pas mieux (l'un est empoté au point de ne pas savoir commander une pizza alors que l'autre réapparaît comme une fleur après avoir abandonné sa famille). Tout serait à jeter dans la génération précédente ?
Il est par ailleurs assez ironique de signifier le décalage d'un père qui mélange les prénoms des deux meilleures amies de sa fille quand on confond soit-même le prénom de ses personnages (Arsène et Basile, à la fin du chapitre 7)

La lecture n'est pas désagréable, les personnages des trois copines sont plutôt sympas et les références aux textes classiques grecs bien vues. Mais, comme c'était déjà le cas des "Quatre gars" de la même auteure, tout cela manque vraiment de nuances et de profondeur pour moi. Dommage !

Le roman de Claire Renaud nous raconte donc les aventures d'Antigone (non pas celle de Jean Anouilh) et de ses deux supers copines, Camille et Nina. Un trio atypique dont chacune est l'opposé des deux autres ! Je me suis beaucoup attachée à Camille et Antigone, et je me suis parfois reconnue en elles, au même âge. Nina, en revanche, me fait beaucoup penser à ma petite soeur de 13 ans ! Bien que, je dois le reconnaître, j'ai trouvé les trois filles trop « matures » pour leur âge. Je leur aurais plutôt donné 15 ans !

Il y a de nombreux thèmes abordés dans cette histoire, dont le féminisme, les violences faites aux femmes. Un sujet important, même si, il faut le rappeler, les hommes aussi sont victimes de violences de la part des femmes ! Je trouve super le fait que les trois jeunes filles s'intéressent à ce sujet, ce combat, même si j'aurai adoré que le sujet soit plus exploité ! Il y a, dans ce roman, de beaux messages positifs sur l'acceptation de soi, tel qu'on est, et ça, c'est vraiment super.

J'ai aussi beaucoup aimé suivre l'évolution de la relation des parents d'Antigone : une relation totalement réaliste comme j'en ai vu beaucoup ! Les amours d'Antigone sont aussi très sympas à suivre, on peut facilement s'identifier à elle et à ses comportements. Mais j'avoue quand même que la fin était plutôt prévisible, similaire à de nombreux films ado ! Quand même, petit coup de coeur pour le personnage d'Hippolyte, adorable, attachant, innocent, drôle. Drôle comme l'humour de l'auteure, dont l'écriture est si agréable à lire !

Une lecture qui se mange sans faim, avec de jolis messages, un trio attachant, des parents imparfaits et des collages ratés !

On commence, on ne décroche plus. On veut avoir sa carte de membre du club des copines, capables des défis les plus fous, des soutiens les plus solides. Des élans amoureux qui font tourner la tête, des questions de look aux envies de devenir plus femmes, voilà pour le côté adolescentes qui se cherchent. Mais Claire Renaud évoque aussi la charge mentale maternelle qui déborde, les familles décomposées dont les enfants veulent reconstruire les liens, les prises de consciences sociales et politiques à travers l'engagement des féministes colleuses.. La vie dans ses petites fêlures, ses grandes fragilités mais aussi ses éblouissements et sa force propres à l'adolescence.

Ce roman est un puissant philtre d'optimisme. Ses héroïnes sont justes irrésistibles, vraies, touchantes avec leurs emballements et leurs réflexions, leur indéfectible sentiment que tout est possible ensemble.

Je vous assure, je voyais quasiment les personnages danser et chanter certaines scènes. Mode comédie musicale pour les scènes d'essais de vêtements, de (tentatives de) rapprochements amoureux, de plans pour rencontrer un père inconnu, des rituels de repas familiaux .... je garde tout en mémoire et dans le coeur. Et je demande même la suite des aventures des demoiselles !!

Une lecture à partager sans modération.