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EAN : 9782708242388
172 pages
ATELIER (02/10/2013)
3/5   3 notes
Résumé :
Organisations économiques mais aussi actrices dans la cité, les entreprises structurent la vie des sociétés au plan national et international. Confrontées à la compétition mondiale, à la transformation du rapport espace/temps, à la financiarisation de l'économie, à l'anticipation de la pénurie des ressources et des bouleversements liés au changement climatique, elles sont, plus que d'autres, concernées par une interrogation éthique touchant au sens et à la finalité ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un essai très intéressant à découvrir, parfois dense, et que je recommande de lire en plusieurs fois. Je l'ai lu par blocs de 2 chapitres (l'ouvrage en comprend 8), par souci de ne rien rater de l'exposé, des exemples et références. Intéressant pour se poser des questions, pour trouver des pistes, pour essayer d'articuler au mieux l'objectif économique (trop souvent vu comme unique critère, unique objectif) et les dimensions éthiques, écologiques, sociales de l'entreprise, de la vie économique en général. L'auteure cite aussi bien des textes de sources religieuses, spirituelles, que de nombreux exemples éclairants d'entreprises, de tranches de vie économique. Réflexion très pertinente, même si on aimerait parfois que les exemples soient plus nombreux et plus développés.
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Dans son livre "Éthique et Entreprise" Cécile Renouard dresse le portrait de notre société dirigée par le capitalisme, la soif de rendement et de rentabilité à tout prix, poussant les uns à la consommation à tout va tandis que les autres engrangent des dividendes et autres compensations financières.
La société actuelle subit une telle pression du conformisme avec des objectifs économiques toujours plus grands que des avancées permettant de la changer semblent difficiles. de plus, les dirigeants de ses entreprises eux-mêmes craignent le changement qui pourrait les mener à leur propre perte et renoncent de ce fait à faire valoir leurs propres convictions. La société d'aujourd'hui est bien loin de la société paternaliste d'antan où le salarié était fier du travail accompli dans le but de satisfaire un projet pour le collectif.
Pour l'auteure, il est urgent que notre société change et pour cela elle remet en cause ses fondements dans leur globalité.
En effet, actuellement nous vivons dans un déni quasi-total de notre planète et de ses souffrances que nous lui faisons endurer ce qui conduit indéniablement à sa destruction prochaine. Nous en sommes tous conscients mais nous refusons d'agir car les entreprises qui nous entourent ne prennent pas de responsabilité vis-à-vis de la société.

Peut-on demander à une entreprise de veiller à la survie de la planète en privilégiant le développement durable ? D'avoir une éthique tout en restant rentable ? de veiller au bien être des employés tout en redistribuant les bénéfices au sein de la société ?

Pour cela Cécile Renouard nous donne sa propre définition de l'entreprise économique et financière, sociale, sociétale et environnementale mais aussi politique.
Il est vrai, et on l'a vu récemment dans l'actualité, il est urgent de changer notre modèle économique centré sur le capitalisme financiarisé, cupide, tourné uniquement vers le pouvoir et la rentabilité. Elle met au coeur de l'entreprise la condition humaine des employés, la valorisation et la coordination des capacités relationnelles de chacun. En effet, réinstaurer un dialogue entre les salariés et la direction ne serait que positif pour l'entreprise. La pression pourrait être gérée, le travail plus valorisant et valorisé, et la dignité de chacun retrouvé. de même que la redistribution plus juste des valeurs créées pourrait être faite de façon plus avantageuse pour le salarié et la société elle-même tout en privilégiant la préservation de la planète au travers du développement durable car en effet, actuellement les grandes entreprises n'agissent pas ou très peu en faveur de l'écologie. L'auteure nous donne une idée, un modèle de pénalisation et de récompense des entreprises dans la société en fonction de la politique éthique et durable qu'elles décideraient de mettre en place dans le but de trouver un nouvel équilibre qui serait profitable au plus grand nombre pour mieux vivre ensemble mais aussi plus favorable à la préservation de notre planète sans quoi ce serait la fin de l'humanité.

Ce livre est indéniablement destiné à un public averti. Bien que très intéressant pour ma culture personnelle et la compréhension de notre société et les changements à engager, j'ai trouvé cet ouvrage parfois répétitif et quelques fois indigeste avec une succession de mots nécessitant l'utilisation du dictionnaire pour une bonne compréhension des textes. Si on s'arrête, si on ne persévère pas dans la compréhension on sera vite submergé et on passera à coté d'un ouvrage très intéressant nous donnant un éclairage supplémentaire sur notre société actuelle et à venir.
Pour finir, je vous avouerais avoir appris et approfondis certains points. Je serai plus attentive désormais à l'éthique des entreprises et la politique qu'elles mettent en place en vu d'améliorer notre société de demain (d'aujourd'hui).

Merci aux Éditions de l'Atelier de m'avoir fait découvrir cet ouvrage, à Cécile Renouard pour ses explications pas toujours faciles à suivre mais toujours intéressantes et à Babélio pour sa masse critique.

Merci grâce à vous j'apprends, je découvre, je m'évade vers je l'espère le monde de demain.
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Quand j'ai vu ce livre dans la sélection de Masse critique sur le site Babelio, j'ai été intéressé par le sujet. On entend pas mal parler en ce moment (notamment sur RCF) d'économie sociale. Je me suis dis que j'allais pouvoir appronfondir ma connaissance du sujet. Malheureusement, je n'y connais pas grand chose en économie et j'ai eu du mal à tout comprendre. Je n'ai donc pas appris ou compris plus de choses que je n'avais déjà entendu.

Cécile Renouard commence par parler du fonctionnement actuel des entreprise qui sont surtout intéressées par le profit. La faute à la compétitivité ! Pourtant ce phénomène est surtout l'apanage des grandes et très grandes entreprises. En effet, dans les petites et très petites entreprises, l'accent est plus mis sur le bien-être des employés.

Pour elle, l'étique de l'entreprise doit être sociale, environnementale et politique. Une entreprise doit pouvoir travailler et produire en prenant en compte ses salariés, son environnement (on est quand même dans une période ou le réchauffement climatique et le tarissement des ressources naturelles sont un gros soucis) et les politiques doivent être en adéquation avec toutes ces préoccupations.

Les chrétiens doivent pouvoir s'exprimer au sein des entreprises quand ça ne va pas. C'est pour le bien commun. Ils ne doivent pas penser d'abord à leur place et à leur petite personne. le bien commun devrait primer. Pas toujours facile à faire !

Je ne suis pas sûre de pouvoir en dire plus. J'ai bien aimé, même en n'ayant pas tout compris, et je pense que quelqu'un qui s'y connaît et veut mener une réflexion au sein de son entreprise doit pouvoir s'y retrouver.
Lien : http://laptitesourisduweb.bl..
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Certains invoquent le "progrès technique" comme l'issue de secours à toutes nos impasses. Ils se trompent pour quatre raisons :

d'abord, la récession européenne induit une réduction forte des crédits accordés à la recherche et au développement. Or, qui dit moins de recherche aujourd'hui dit moins de "Recherche et Développement" dans dix ans, et moins de progrès techniques dans une génération.
Autrement dit, il ne suffit pas d'invoquer la déesse "progrès technique", il faut se donner les moyens d'un progrès effectif.

Deuxième raison, l'effet rebond : un gain d'efficacité énergétique dans l'isolation d'un bâtiment , par exemple, ne se traduit pas toujours par une réduction de la consommation d'énergie des habitants. La part du budget rendue de nouveau disponible par les économies d'énergie est dépensée sous d'autres formes de consommation d'énergie ... Ce qui veut dire que le progrès technique sans réelle conversion de tous à la sobriété ne nous permettra pas de sauter l'obstacle énergétique.

Troisième raison, le progrès technique ne se diffuse pas par enchantement (...)

Enfin, le progrès technique lui-même ne se décrète pas :
l'histoire de l'humanité est celle de longues périodes de stagnation entrecoupées de brèves "révolutions" scientifiques et culturelles.
Rien ne prouve que nous ne sommes pas à l'orée d'une longue période de stagnation technologique, si nous nous entêtons dans un modèle de société construit sur les énergies fossiles.
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[Définition proposée plus haut par l'auteure : "Je définis l'éthique comme la recherche déterminée, personnelle et collective, de la vie bonne, aujourd'hui et demain, dans des institutions justes, au service du lien social et écologique."]

Il faut alors réfléchir à ce qu'est le juste et aux conditions d'un tel ordre plus juste.
Cette question est intrinsèquement liée, aujourd'hui, à la prise de conscience des responsabilités élargies qui sont les nôtres, dans l'espace et dans le temps :
nous avons la capacité aussi bien de détruire la planète par la bombe atomique, par les effets des activités humaines et industrielles, que de modifier substantiellement l'identité humaine par les manipulations génétiques.
De là découle la notion d'institutions justes, au service du lien écologique et social, qu'il nous faut rechercher.
Enfin, la mention "aujourd'hui et demain", dans la définition proposée, fait référence aux tensions possibles entre les questions distributives à court terme et la préservation des écosystèmes à long terme.
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On pourrait dire que l'entreprise est par nature captatrice puisqu'elle mobilise des ressources de divers ordres - financières, matérielles, intellectuelles.

Mais à quel moment passe-t-on d'un usage de ces ressources en vue de la production d'un bien ou d'un service utile à une appropriation destructrice de ces ressources ? (...)

La prédation consiste en un accaparement des ressources sans considération pour l'intérêt général. Ainsi en est-il de la mainmise sur les terres par les Etats et les entreprises dans de nombreux pays - en Afrique notamment.
Elle relève de cette logique productiviste.
L'accaparement des ressources naturelles pour alimenter les usines au détriment des droits et usages des populations locales, tout comme la contribution à l'épuisement des stocks de matières premières (métaux et énergies fossiles) et au réchauffement climatique sont d'autres formes de prédation.
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Je définis l'éthique comme la recherche déterminée, personnelle et collective, de la vie bonne, aujourd'hui et demain, dans des institutions justes, au service du lien social et écologique. Cette définition emprunte des éléments à différents penseurs de l'action morale - Paul Ricoeur (1913-2005) et Hans Jonas (1903-1993) - qui ont beaucoup contribué à nourrir ma propre réflexion et son application au champ de l'activité des entreprises.

J'insiste sur le caractère dynamique et joyeux de la démarche : c'est une recherche, et elle n'est pas déprimante !
Elle vise la vie bonne, ce qui pour les philosophes grecs signifiait la recherche d'une vie à la fois heureuse et morale ; cette expression a été reprise ces dernières années, notamment en Amérique latine, pour lier le "bien vivre" au "vivre bien" : quel art de vivre promouvoir ? Comment passer d'un hédonisme consumériste éphémère et nocif à une sobriété solidaire et savoureuse ?

Je souligne qu'il s'agit d'un processus individuel et collectif car nous ne pouvons pas isoler la décision et l'action personnelles de la relation à l'autre, au sein d'organisations et d'institutions.
Chacun est en fin de compte ramené à sa conscience pour les choix qu'il fait ; mais il les éclaire avec d'autres, dans des structures données qu'il lui appartient également, avec d'autres, d'analyser, afin de promouvoir des institutions justes.
Il faut alors réfléchir à ce qu'est le juste et aux conditions d'un tel ordre plus juste.
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Les réserves de nickel, cuivre et plomb sont estimées pouvoir répondre à la demande selon le rythme de production actuel pendant trente à soixante ans.
On sait aussi qu'il n'existe pas de substitut au cuivre pour les applications électriques, de même que pour nombre de métaux utilisés dans les domaines industriels et énergétiques ; or, les énergies renouvelables elles-mêmes, ainsi que l'industrie nucléaire, font appel aux métaux rares.

On notera par ailleurs que les perspectives de récupération et de recyclage sont limitées tant par la complexité des produits (trente métaux différents dans un ordinateur portable) que par les usages dits "dispersifs" de ces métaux (cosmétiques, fertilisants, catalyseurs, etc.)

Un usage illimité des ressources à des fins de développement technoscientifique se révèle une mise à sac insoutenable des ressources planétaires.
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