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Blotti dans une cavité, le garçon entend les échos des appels au loin, redoutant plus que tout celui de son père. Il demeure recroquevillé, attendant impatiemment que les hommes ne s'éloignent. Sa fugue inquiéterait-elle le village ? Son père prendrait des airs de chien battu, mortifié d'avoir perdu un morceau de sa chair. Lui qui, pourtant, n'hésite pas à le frapper à coups de ceinturon. Alors, le gamin préfère fuir et la nuit tombée, certain de ne plus entendre le moindre bruit, il se dirige vers le nord. Loin de son père et de l'alguazil lancé à ses trousses. En chemin, il rencontre, au coeur de ces terres arides et inhospitalières, un vieux berger solitaire, accompagné de son chien et de son troupeau...

Adapté du roman éponyme de Jesús Carrasco, cet album nous plonge dans une ambiance étouffante aux décors arides et hostiles et où le soleil, écrasant, assèche le coeur des hommes. Ce jeune garçon, qui fuit l'autorité et les coups paternels, va faire une rencontre marquante en la personne de ce vieux berger. Ces deux âmes égarées, à coups de silence et de regards, vont s'apprivoiser et fuir, autant que faire se peut, la violence et la hargne des hommes. L'on suit peu à peu l'évolution du jeune garçon qui, immanquablement, va changer. Javi Rey instaure une atmosphère torride et suffocante au coeur de laquelle des drames vont se jouer. Il nous livre un album saisissant, émouvant et cruel parfaitement mis en image, de par ces couleurs chaudes et caniculaires.
À noter une interview croisée entre Jesús Carrasco et Javi Rey en postface.

Merci pour le prêt, les Apinel...
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« Les hommes étant partis, il n'avait qu'une chose en vue : marcher vers le nord. Que trouverait-il dans ce nord absolu ? Peu lui importait. Il s'éloignait du village, de l'alguazil* et de son père. Cela lui suffisait. »
Victime de maltraitances, ce jeune garçon fuit. Il risque la mort ; le désert n'est pas loin et la sécheresse sévit. Heureusement, il rencontre un vieux berger, et découvre à l'occasion que tous les mâles ne sont pas des prédateurs. Mais les hommes du village sont à ses trousses...

Adapté du roman éponyme de Jesús Carrasco, cet album aux traits et couleurs expressifs nous confronte de plein fouet à la chaleur, à la rudesse d'un paysage aride et étouffant, et à la violence humaine. Quelques gouttes de douceur dans ce monde hostile : du lait et de l'eau pour étancher la soif, un troupeau paisible, l'amitié et le dévouement désintéressés d'un vieillard bienveillant, ses leçons de survie, ses conseils de sagesse en réponse à la volonté de vengeance - tellement précieuses pour un enfant qui n'a connu que la violence et ne sait répondre autrement.

En postface, l'auteur du roman et celui de la BD expliquent leurs sources d'inspiration, leurs méthodes de travail, leurs liens avec l'Espagne...
Bonne idée ! Ces témoignages confirment que leurs approches se complètent à merveille, et c'est probablement ce qui rend cet album si émouvant.

• merci, Apikrus, pour ce choix Babelio - c'est rare que tes sélections Masse Critique correspondent à mes goûts ! 😉
______

* alguazil : ancien fonctionnaire de justice et de police
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L'Espagne, ses oliviers, ses terres jaunâtres, son aridité...
Ce garçon, pas encore un homme, mais plus un gamin non plus.
Le coup de trop.
Il fuit son père. Son ceinturon.
Mais aussi l'alguazil. C'est le nom ancien des agents de police et de justice en Espagne. Qui se lance à sa poursuite.
Il court vers le nord, dans l'immensité de la terre. Vers l'inconnue.
Jusqu'à ce que la faim, la soif le rattrapent.
Et c'est la rencontre avec un vieux berger...Qui le prendra sous son aile.
Intempérie, c'est ça.
La violence, la fuite, la rudesse du climat, la peur, les cauchemars, la survie...
Mais aussi, une fabuleuse histoire d'amitié et de transmission.

Je n'ai jamais lu le roman de Jesus Carrasco, dont cette bande dessinée est une adaptation, mais il est certain que Javi Rey a su brillamment mettre en image, l'intensité, la dureté des scènes et mettre l'accent sur ce qui effraie le jeune garçon.
Peu de textes, de dialogues.
Les dessins parlent tellement d'eux mêmes !
C'est terriblement poignant...
Cette lecture m'a emplie d'émotions immenses et m'a viscéralement bouleversée.

Je remercie Babelio et les éditions Dupuis - Aire libre, de m'avoir offert l'opportunité de découvrir cette si belle bande dessinée.
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Javi Rey adapte le roman de son compatriote Jésus Carrasco. Et le résultat est de bien bel facture. Dans un décor aride, baigné de soleil, ou la nature est une menace constante, un jeune garçon a décidé de fuir la maison familiale, ne supportant plus les coups de son père. Manipulateur, celui-ci a convaincu le shérif de se lancer sur les traces du fugueur. Mais, le jeune garçon va rencontrer un vieil homme et son troupeau de chèvres qui va le guider et le protéger. Très bel album, ou les dialogues sont réduits au strict minimum, laissant aux seuls dessins s'installer la tension et les peurs rationnelles ou non. Les dessins remarquables servent parfaitement un récit ou la menace se fait constamment présente. Les couleurs pastels restituant parfaitement l'ambiance anxiogène ressenti par son jeune héros. Une BD, tant par l'histoire que par le parti pris de Rey de se l'approprier et d'en donner sa vision, excellente. Après « un maillot pour l'Algérie » un auteur qui fait une belle entrée dans l'univers de la BD. Merci aux Editions Aire Libre et à Babebio pour cette masse critique.
A noter une interview croisée entre l'auteur du roman et son adaptateur BD qui montre bien la complémentarité entre les deux supports. Échanges intéressants entre les deux auteurs.
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J'ai beaucoup aimé le roman Intempérie de fait, lorsque Juin m'a dit qu'il y avait une adaptation de ce roman en BD, j'ai eu bien sûr envie de la découvrir.
Il n'y a pas de trahison, on retrouve bien l'ambiance, l'atmosphère et on devine combien les liens qui se tissent entre le petit garçon et le vieil homme qui fera un bout de chemin avec lui sont forts, mais je n'ai pas ressenti les émotions ni retrouvé les subtilités que j'avais appréciées dans le roman.
Si les dessins représentent bien les paysages arides tels que décrits par Jesus Carrasco, et que le vieil homme colle aux descriptions faites par l'auteur, la représentation du petit garçon en revanche, ne correspond pas à celui que je m'étais imaginé, je n'apprécie pas ses traits qui sont par moments plus des traits d'un homme.
Je suis donc mitigée sur le graphisme auquel je n'adhère que partiellement, ce qui est un peu en opposition avec les autres critiques.
Je ne dirais pas que je suis passée à côté de cette BD car, j'ai passé un bon moment mais je n'ai sans doute pas su me détacher du roman et aussi et surtout des images que je m'étais crées.

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Effectivement, nous ne savons pas à quelle époque se situe l'action de cette BD. Intempérie, l'auteur aurait aussi pu choisir comme titre « intemporelle ».

Dès la première page, vous êtes dans le « bain », un chien pendu à un arbre ». J'imagine que l'action se situe en Espagne, où il n'a pas plu depuis longtemps, où tout est sec.

Un jeune garçon se cache. Il est poursuivi par « L'alguazil » et ses sbires. Qu'a-t-il commis pour être recherché de la sorte ?

Le jeune garçon va se perdre dans la nature complètement desséchée. Son seul salut : un vieux berger qui ne lui demandera aucune explication, mais qui lui apprendra tout.

Ils seront poursuivis sans relâche, pas besoin de beaucoup de dialogue, les images suffisent à elle-même et donnent un rendu remarquable à cette histoire.

Qu'adviendra-t-il du jeune garçon et du berger ?

Je n'ai pas lu le roman de Jesus Carrasco, mais cette BD, qui je l'espère est fidèle au livre, me donne vraiment envie de le lire. Une histoire dont vous ne pouvez rester indifférent, et qui vous hantera longtemps. Aussi longtemps que « le rapport de Brodeck » de Philippe Claudel et mise en BD par Manu Larcenet. Il en a la même intensité.

Il était d'ailleurs « chaudement recommandé » par mon libraire et donc, en première place de gondole.
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Un enfant fait une fugue, fuyant les sévices de son père. L'environnement est hostile, d'autant plus qu'une sécheresse sévit. Des recherches sont lancées - ou plutôt une battue, du point de vue de l'enfant.

Malgré la violence et la tristesse qui s'en dégagent, l'histoire est belle, tout comme le graphisme de cet album adapté d'un roman de Jesús Carrasco.

J'ai également beaucoup apprécié les commentaires des deux auteurs, qui figurent en fin d'ouvrage.

Je n'éprouve néanmoins par l'envie de lire le roman, ayant l'impression que l'essentiel a été dit et que l'atmosphère est parfaitement rendue grâce aux dessins et aux couleurs. Je crains d'être déçu par le texte 'brut'.

• Merci à Babelio et aux éditions Dupuis !
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Ame sensible s'abstenir. Ce qui nous est montré est atroce, ce qui est suggéré l'est tout autant. le jeune héros que nous voyons de dos sur la couverture fuit. Il préfère l'âpre nature à la violence de son quotidien. A aucun moment, il ne s'est posé la question de comment il pourrait survivre dans ce pays sec, desséché, désertique. Il entend les voix de ceux qui le cherchent. Parmi elles ne se trouvent pas la voix de son père, celui qu'il fuit, celui qui doit sans doute raconter une histoire pour justifier le départ de son enfant, celui qui dira peut-être que le malheur l'a encore frappé. A ses trousses, l'aguazil, qui ira très loin dans l'abjection et l'horreur pour le retrouver.
Mais nous n'en sommes pas encore là. le jeune garçon aura de la chance, malgré tout, il rencontrera sur sa route un vieil homme, berger de son état : il garde des chèvres, il a aussi un chien et un âne. Totalement désintéressé, il aidera le jeune garçon, lui montrera comment survivre, être autonome, traire les chèvres. J'ai presque envie de dire qu'il le prépare à sa succession. Surtout, il lui demande d'être prudent, très prudent, de se méfier de tous : il sait que le mal peut prendre tous les visages.

Les images sont saisissantes, elles montrent, hélas, elles font comprendre, elles illustrent les pires cauchemars du jeune garçon qui prennent chair. Elles sont terribles, ces images. Je suis vraiment ressortie retournée par ce que j'ai vu, et je ne peux même pas rassurer les plus fervents défenseurs des animaux que tout finira bien pour eux – ce ne sera pas le cas pour tous.
J'ai véritablement apprécié l'entretien final entre Javi Rey et Jesús Carrasco. Celui-ci montre en effet à quel point Javi Rey a su mettre en images les mots de l'auteur, qui lui a raconté aussi quelles étaient ses sources d'inspirations, notamment pour le village et les paysages.
Oeuvre forte, intempéries est une bande dessinée que je suis heureuse de vous faire découvrir.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Merci à Masse critique et aux Éditions Aire libre de m'avoir permis de découvrir ce très bel album de Javi Rey, d'après un roman de Jesùs Carrasco. L'histoire se déroule dans un pays aride, au climat chaud, un jeune garçon se cache dans les entrailles de la terre. Terrorisé, il fuit les hommes de son village, il court devant lui, sans autre but que de leur échapper. C'est l'image de la page de garde qui incarne magnifiquement cette course vers un ailleurs.
Il croise la route d'un chevrier qui va commencer par le nourrir, puis par le soigner et qui enfin va le recueillir. Un peu d'apaisement, de respiration même si le quotidien est rude, le repas frugal, l'activité éreintante. C'est sans compter sur les hommes qui poursuivent leur chasse du jeune garçon...
Peu de texte, des dialogues concis, des planches très épurées - j'ai été particulièrement sensible aux couleurs qui soulignent les émotions, le climat, l'ambiance (le rouge pour la violence, les teintes ocres pour la douceur, etc.). La brutalité liée à l'histoire racontée, à une nature parfois hostile se conjugue avec l'humanité du personnage du chevrier et l'incroyable volonté du garçon de survivre. J'ai aussi apprécié l'entretien avec les deux auteurs en fin de BD qui nous permet de mieux nous saisir de la genèse de cette création. Un beau moment de lecture.
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Au coeur d'une Espagne brûlante, sèche et désertique, il est un garçon qui erre, qui fuit, qui cherche refuge. Il a quitté son père, il veut à présent échapper au shérif du village (alguazil) et son équipe. Plutôt que rentrer chez lui, il préfère les brûlures du soleil. Il préfère qu'un vieux chevrier rude le prenne sous son aile et lui apprenne la violence.


Adapté du roman éponyme de Jesus Carrasco, cet ouvrage, un vrai roman graphique, est une pépite qui irradie de lumière et de chaleur incandescente. le récit est âpre comme son décor pierreux. Les midis sont électriques comme les couleurs des planches.

Un récit de survie.

C'est aussi et surtout une pièce de beauté, un album très esthétique dont les couleurs m'ont sauté au coeur. Elles donnent une intensité incroyable à ces scènes sauvages.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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