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Bon premier tome d'une trilogie, très bon roman de hard-SF, mais moins original que la quatrième de couverture l'affirme

Première précision, il s'agit du premier tome d'une trilogie, mais même si ce premier roman pose des bases qui seront reprises dans les deux tomes suivants, il constitue aussi en lui-même une histoire complète avec un début, un milieu et une fin et peut donc se lire de façon indépendante ou quasiment (si vous décidiez de ne pas poursuivre la lecture de la trilogie avec les deux tomes suivants, vous auriez quand-même une clôture de 95 % des arcs narratifs à la fin du tome 1). D'ailleurs, d'après ce que j'en sais, il y a d'énormes écarts temporels entre les histoires des tomes 1, 2 et 3 (des siècles ou des décennies), et les personnages ne sont pas les mêmes.

Ensuite, il s'agit d'un nouvel Alastair Reynolds, spécialiste incontesté de hard-SF très connu pour son cycle des Inhibiteurs. La question que vous vous posez probablement est : est-ce que ça y ressemble, en terme de style ou d'univers ? La réponse est essentiellement non, le style d'écriture tend plus vers Kim Stanley Robinson (du moins c'est mon ressenti), tout comme l'univers d'ailleurs, qui ne comprend que quelques éléments en commun avec celui des Inhibiteurs (je ne vais pas révéler lesquels pour ne pas spoiler).

Si vous vous posez la question, à part quelques néologismes (aug, ching, intellart), il n'y a quasiment pas de vocabulaire spécifique à cet univers à assimiler (c'est moins exigeant ou déstabilisant -selon votre point de vue- que la lecture du début d'Hypérion, par exemple), et le niveau de langage scientifique présent reste totalement accessible même à ceux qui n'ont pas un doctorat scientifique et / ou qui n'ont pas un amour inconditionnel pour la hard-SF ou la science (nous ne sommes pas chez Egan ou chez Stross).

L'intrigue est très correcte, quoique assez prévisible (personnellement, j'avais deviné les grandes lignes dès le début, même si la façon dont l'auteur amène certains thèmes que j'avais devinés a pu me surprendre), et les personnages plutôt sympathiques. Par contre, petit bémol sur le rythme, les 170 premières pages sont assez plates et l'univers seulement esquissé, même si ça devient beaucoup, beaucoup plus intéressant après. Ne vous fiez donc pas forcément au premier tiers du roman, ça vaut vraiment le coup d'aller jusqu'au bout.

Univers & Influences

L'univers est de type post-singularité technologique (précisons-le tout de suite, essentiellement étouffée dans l'oeuf par les humains, avec une chasse à l'IA ou des protocoles de contrôle très stricts), avec un haut degré de nanotech (là aussi sous un contrôle assez strict), de biotech (manipulations génétiques, avec extension de l'espérance de vie, et présence d'une population de transhumains dotés d'une forme adaptée à la vie sous-marine) et de cyber-technologie (tout le monde a des implants cérébraux, qui permettent à la fois le contrôle des tendances violentes par un système de surveillance global appelé le Mécanisme et des choses comme la Réalité augmentée, la téléprésence, la traduction simultanée, la communication sans utiliser d'appareils externes comme des téléphones, l'interface directe homme-animal ou homme-machine, etc) mais une exploration spatiale qui, si elle comprend tout le système solaire (jusqu'à la lointaine Ceinture de Kuiper), n'en dépasse ni les limites, ni la vitesse de la lumière (même pas une fraction significative de % d'ailleurs). En terme de nanotech et de propulsion spatiale, on est loin du niveau du cycle des Inhibiteurs, c'est à signaler.

L'univers est présenté, sur la quatrième de couverture, comme « plein d'idées originales ». Ben oui mais non, hein. Si vous êtes néophytes en matière de SF (hard ou pas), ça va vous paraître super-original, vous allez crier au génie, mais si vous êtes un vieux routard comme moi, à part à la rigueur le sphynxware et la propulsion par hydrogène métallique (et encore, quelqu'un doit bien avoir une référence que je n'ai pas…), le reste, vous l'aurez vu ailleurs. le parfum général fait très, très Kim Stanley Robinson période trilogie martienne (cette façon de placer des multinationales existantes ou imaginaires au centre de la colonisation du système solaire, déjà, rappelle fortement cette série de romans : vous pourriez sans souci remplacer Akinya, Maersk et Hitachi par Consolidated ou Armscor chez KSR), avec ses ascenseurs spatiaux, ses grands projets d'ingénierie (Ocular et la Soletta, même combat), sa passionaria pantropiste / transhumaniste d'origine asiatique (Lin et Hiroko, même combat), etc.

Le fait de faire de la chine, de l'inde et surtout, surtout de l'Afrique les superpuissances économiques, industrielles et technologiques du 22ème siècle peut vous paraître extrêmement original (on ne parle jamais de l'europe et des USA dans le roman, même pas pour dire que ce sont des nations de deuxième plan dans cet univers, je ne me rappelle tout simplement pas une fois où ces continents / pays sont mentionnés), mais à vrai-dire ça ne l'est qu'à moitié. Un autre auteur de SF, Mike Resnick, a publié depuis un bon quart de siècle toute une série de romans ou de nouvelles se plaçant dans la perspective d'une colonisation africaine de l'espace / d'autres planètes, même si dans son univers, l'Afrique peut ne pas forcément être le leader, comme ici chez Reynolds.

Sinon, vous pourriez prendre tout un tas d'éléments pour des idées super-originales, alors que c'est déjà vu et revu ailleurs : par exemple, les éléphants miniatures et les pantropistes sortent tout droit de chez James Blish, les deux factions (transhumanistes orientés technologie « physique » / pantropistes orientés génétique et rejetant une partie de la cybertechnologie) pourraient sortir tout droit de chez Bruce Sterling, de chez Kim Stanley Robinson ou même de chez Peter Hamilton, l'Evolvarium ressemble à une version dans le monde réel de la genèse du Technocentre en réalité virtuelle chez Dan Simmons, les ascenseurs spatiaux sont un élément classique de la hard-SF depuis Arthur Clarke, Ocular et la centrale solaire du Sahara ont des équivalents tout à fait sérieux en termes de projets à long terme dans notre monde réel, et ainsi de suite.
La seule demi-originalité que je trouve dans l'univers est la façon de lier des tas d'éléments classiques de la SF en un tout cohérent. On peut affectivement rencontrer la téléprésence, la réalité simulée, le nanotech, les IA, les machines autoreproductrices, les recherches sur la conscience et le cerveau chez l'animal / l'homme (coucou Greg Egan ou David Brin, au passage…), les transhumains vivant sous l'eau, etc, bref tout ce qu'on voit dans ce roman dans d'autres univers de SF, mais… rarement en même temps. le tour de force d'Alastair Reynolds, à mon sens, est d'avoir fait de tous ces éléments un tout cohérent et surtout crédible.

Pour finir, au chapitre « la quatrième de couv' » est trompeuse, cette dernière, quand elle parle du Mécanisme, donne une impression très Orwellienne de la chose, alors que, pour ceux qui ont lu Iain Banks, on est en fait plus sur le monitorage par un Mental de Moyeu d'Orbitale des humains présents à la surface de celle-ci histoire de leur envoyer du secours s'ils sont en danger ou de les empêcher de se faire du mal entre eux. Donc c'est moins noir ou oppressif que le résumé au dos du bouquin n'en donne l'impression (du moins c'est mon ressenti).

En conclusion

Il s'agit d'un bon roman de hard-SF (qui sait rester très compréhensible), qui peut soit poser des jalons intéressants pour le reste de la trilogie auquel il appartient, soit éventuellement être lu tout seul (les intrigues concernant les personnages principaux ont un début, un milieu et une fin). L'univers d'exploration spatiale dominée économiquement, industriellement et technologiquement par les africains est intéressant, bien que pas vraiment original. La description du 22ème siècle et de toutes les évolutions, technologiques ou autres, est assez magistrale et surtout très cohérente, bien que pas vraiment originale (c'est plus la façon dont les éléments sont associés entre eux qui est originale et intéressante que les éléments eux-mêmes). Attention, l'univers est moins noir que le passage sur le Mécanisme de la quatrième de couverture ne peut le laisser augurer.
Le rythme est bon dans les deux derniers tiers, moins dans le premier. Les personnages sont attachants et intéressants. Et surtout, on a envie de voir résolus les deux gros mystères que l'auteur laisse planer à la fin, et de lire la suite.
Bref, un roman de SF (Hard mais sans plus) très recommandable, et un bon Alastair Reynolds de facture plus « classique » / « consensuelle » que son cycle des Inhibiteurs, à mon sens plus original et au ton différent, plus personnel.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Il est toujours très difficile de faire une bonne critique pour un livre coup de coeur, un livre qui m'a remis sur le chemin de la SF. La plume de l'auteur est remarquable. Même si au final son histoire est presque banale. Deja la couverture et le titre m'ont attiré. Alistair Reynold possede un doctorat en Astronomie. Donc quand il parle de l'espace, on sent qu'il sait de quoi il parle. Même s'il le fait à sa sauce. En quelques mots voici la saga d'une très vieille famille née en bas du Kilimandjaro qui a fait fortune. Nous sommes dans une période post apocalyptique, mais pas dedans, ça change. Geoffrey et Sunday, un frère et une soeur, préfèrent vivre loin du monde des affaires. L'histoire commence presque le jour de l'enterrement de leur mystérieuse grand mère, celle par qui la fortune est arrivée. Par la suite les voila obligé de s'allier pour retrouver un objet que cette fabuleuse aieulle aurait peut être laissé dans une banque. ....Cela va les entraîner tres loin dans le système solaire.
Et il y a les éléphants....qui paissent paisible dans la savane.
le dernier tome sort dans une semaine, je serais au RDV
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Je me suis enfin décidée à franchir le pas pour me plonger dans un bouquin du britannique Alastair Reynolds. Sa réputation d'écrivain de hard-SF avait eu tendance à me détourner de ses écrits. Cette hésitation n'est pas liée aux termes, explications ou théories techniques et scientifiques, mais à l'aridité émotionnelle que je ressens à la lecture de tels récits. de fait, mes aprioris se sont révélés plutôt infondés, mais pour autant, la lecture de ce premier tome ne m'a pas emballée outre mesure.

Il faut aussi souligner que le 4° de couverture du présent roman, La Terre bleue de nos souvenirs est assez alléchant accolé à un auteur de belle renommée :

« XXIIe siècle. le Mécanisme sait tout. Où vous êtes, à quoi vous pensez. Geoffrey et Sunday Akinya savent que garder un secret peut s'avérer dangereux. Leur famille a profité de l'essor économique de l'Afrique. Eux l'ont rejeté en bloc. Geoffrey travaille sur l'intelligence animale au Kilimandjaro et Sunday mène une carrière artistique sur la Lune, hors de portée du Mécanisme. Mais en mourant, leur grand-mère laisse un secret qui va les lancer dans une course désespérée… sous l'oeil impassible du Mécanisme.«

Mais voilà, le Mécanisme n'est présent qu'en toile de fond et il ne paraît pas si menaçant à la lecture du roman. Certes, son influence est sensible, malgré de très rares interventions (dont notre héros en fera les frais ultérieurement), mais nous sommes loin du Rapport préliminaire de Dick, cela se rapproche plus de « Samaritain » de Person of Interest. J'avoue que je m'attendais à un interventionnisme de ce Régulateur plus important et plus envahissant. Toutefois cette subtilité ne nuit pas à l'univers, au contraire. Au fil des pages, et grâce aux comportements des protagonistes, le lecteur comprend toute l'importance du Mécanisme et de la police de la pensée dans « l'éducation » des peuples vers la non-violence (et sans doute sa surveillance de tous les instants). le modelage de la société est si poussée qu'il est devenu impossible de commettre un crime. Il anticipe et prévient toute velléité d'infraction, aseptisant les rapports humains et l'humanité. A tel point qu'il existe deux sociétés parallèles.

Certains réfractaires se sont réfugiés dans la Zone, une partie de l'espace lunaire hermétique au Mécanisme. Il y vit toute une population un peu bohème et marginale dont Sunday Akinya, soeur de Geoffrey et artiste de son état. D'autres ont investi les océans, transformant leurs capacités corporelles pour devenir des êtres amphibiens voire carrément aquatiques, constituant une société à part et totalement autonome. L'homme a conquis le système solaire et les mers terrestres, avec difficulté ayant nécessité beaucoup de détermination. L'un des précurseurs, qui s'avère être une gloire de cette conquête, est la grand-mère des deux « héros » qui leur lègue un jeu de piste vers un trésor mystérieux, semant au passage la zizanie la plus complète dans sa richissime famille africaine.

C'est en accompagnant Sunday et Geoffrey dans cette quête, de la Lune à Mars en passant par la Terre, qu'Alastair Reynolds nous dévoile sa vision de notre futur. Une conquête spatiale à dimension humaine, la mise sous tutelle de l'humanité facilitée par des implants neurologiques obligatoires, des transformations génétiques radicales, des IA mises à l'écart par suspicion et finalement peu de latitude pour la création et la spontanéité.

Un monde certes plus sûr, mais pas du tout séduisant. Un avenir si aseptisé que l'appel des étoiles apparaît comme un salut.
Quand aux « héros », je ne suis guère plus enchantée que Xapur qui évoque à juste titre dans sa critique : « des rebelles mous ». Sunday et Geoffrey défient leur richissime famille, l'une artiste vivant dans la Zone, l'autre, scientifique pleurant des subsides auprès de ses cousins. Ils n'inspirent pas un grand attachement et si j'ai poursuivi la lecture jusqu'au bout, c'est pour suivre les péripéties de la grand-mère ou plutôt de son fantôme virtuel…

En effet, la technologie a énormément évoluée. Il est possible de se rendre sur la Terre depuis la Lune dans un golem, une sorte de robot qui accueille la conscience de l'humain en voyage, ou même dans l'esprit d'un autre être humain. Ce concept est intéressant, mais pas autant développé que dans Les enfermés de Scalzi. Sunday a utilisé ces évolutions techniques pour reconstituer un double virtuel de mamie Akinya, plus vraie que nature, ou presque.

Les lecteurs auront le loisir de découvrir de nombreux thèmes abordés par l'auteur, ma critique serait trop longue si je devais en faire le tour : la manipulation génétique, le dispersion dans l'espace, l'eugénisme, le danger potentiel de l'IA, …. En soi, ce n'est pas extravagant, et l'auteur a les moyens de son ambition. Seulement, cet étalage se fait au détriment d'une histoire captivante et de protagonistes convaincants.

Le premier tiers du livre est franchement longuet, voire ennuyeux. L'histoire a commencé à capter mon attention à la page 265. Et il a fallu attendre la page 273 pour que je me dise, finalement, il y a un peu de suspens… Il est vrai que par la suite, le rythme devient plus enlevé et le récit plus vivant.

J'en ressort avec un avis plutôt mitigé. D'un côté, les nombreuses thématiques m'ont emballée de par leur ambition et surtout par la cohérence de leur agencement. D'un autre côté, le rythme, les personnages « mous du genou », et la trame insipide du premier tiers du livre ne plaident pas en faveur de la Terre bleue de nos souvenirs. Heureusement que la « pseudo grand-mère » apporte le peps et la saveur dont sont dépourvus les vivants!
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Dans la majorité des cas, lorsqu'un livre de science-fiction a pour point de départ la Terre, celle-ci est soit inhabitable ou très dangereuse ou va faire l'objet d'une destruction prochaine, peu importe que ce soit dans un futur proche ou pas.
Il y a toujours cette vision très pessimiste du destin de notre planète, et la cause en est souvent : l'Homme.
Ce que j'aie donc très apprécié dans ce roman, c'est justement le fait que la planète ne soit pas en train de partir en morceau.
L'Homme y a en effet, trouvé le moyen de vivre en harmonie avec la nature et avec les espèces qui la peuplent, sans pour autant que cela soit un frein à l'avancée technologique.

Tout n'est pas parfait bien sûr, mais cette vision beaucoup moins défaitiste est absolument rafraichissante. de même, l'Intelligence artificielle qui exerce une surveillance constante des hommes, ne semble pas intrusive à l'excès, se contentant de faire (et de bien faire) ce pour quoi elle a été créée, à savoir la gestion de tous les actes violents. Les habitants pouvant choisir de s'exiler pour échapper à son contrôle sur la Lune.
Nous sommes ici en présence d'une société qui a trouvé un équilibre.

Dans ce cadre, le roman lorgne du côté aventure et propose une chasse aux trésors, dont la valeur et la nature sont inconnues. Tout commence par la mort de la doyenne de la famille : Eunice Akinya. Une femme décrite comme une personne pas très sympathique au premier abord, vivant en marge de la société, préservant sa vie privée et ses secrets.
Ses petits-enfants vont tacher de découvrir tout ça. Ils vont suivre les traces et revisiter les lieux emblématiques de la vie d'Eunice, et redécouvrir une personne qu'ils ne connaissaient pas vraiment. Une vraie aventurière pionnière dans le domaine du voyage spatial et dans d'autres, loin de la personne que décrivaient les médias.
Une personne fascinante, et finalement pleine de surprise. La nature de ce qu'elle a caché passant presque au second plan par moment, tant la description de sa vie est intéressante, jusqu'à bien entendu le fameux secret...
La fin est une vraie fin, dans le sens que l'on découvre ce qui a été caché, on pourrait presque s'arrêter à ce moment, sauf qu'une dernière révélation très intéressante relance grandement l'intérêt (personnellement, je l'avais vu un peu venir).

Je terminerais en parlant de deux éléments qui sont la couverture : sobre et magnifique, et le titre poétique. Les deux sont extrêmement bien choisi et sont autant de choses qui m'ont séduite dès le départ.

Donc nous avons une saga de science-fiction intelligente, très accessible et bien construite, alors même si ce n'est pas complètement original, la manière d'amener les choses, le cadre et les personnages en font un super début de saga.
Un presque coup de coeur. Vivement, la suite.
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce premier tome qui nous propose une intrigue qui, certes, est un peu lente à démarrer, mais ne manque pas de se révéler plaisante à découvrir et à suivre le tout sur un rythme posé. A travers cette quête de secrets familiaux, l'auteur nous propose de découvrir un univers à l'imagination débordante, dont les avancées technologiquees reposent en grande partie sur des faits avérés. On découvre aussi un futur plutôt optimisme, prenant le contre-pied d'une certaine mouvance SF actuelle, mais tout en restant crédible et cohérent. Les personnages, sans vraiment se révéler charismatiques ou marquants, sont intéressants à suivre dans leurs aventures et leurs péripéties, même s'il donne parfois plus l'impression d'être là pour mettre en avant l'univers. Alors après je regretterai que l'aspect politique de l'univers présenté manque clairement de profondeur, choix de l'auteur, que le mécanisme et tout ce qui tourne autour ne soit finalement que peu développé et enfin pour un récit d'Alastair Reynolds l'ensemble, s'il est plutôt efficace, m'a paru légèrement convenu, même si rien de non plus bloquant. La plume de l'auteur est simple, efficace et entraînante, nous plongeant assez facilement dans son récit. Je lirai la suite avec plaisir et l'envie de savoir ce que va proposer l'auteur.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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C'est le premier tome d'un « space opera » en trois volumes, « Les enfants de Poséïdon ».
Nous sommes au XXIIème siècle, en Afrique équatoriale. Eunice Akinya, pionnière de l'exploration spatiale et fondatrice d'un empire financier basé sur l'exploitation minière des astéroïdes, vient de mourir. Geoffrey, son petit-fils, et sa soeur Sunday, qui se tiennent à l'écart de la gestion de cet empire, se trouvent malgré eux lancés à la recherche d'un secret caché par leur grand-mère. Cette quête nous emmène d'une Terre organisée et pacifiée par la technologie toute puissante, vers la Lune, Mars et jusqu'au-delà de Neptune.
Ne disons rien des détails de leurs périples, pour garder l'intérêt de l'enquête, qui par ailleurs est une intrigue assez classique.
L'autre intérêt du livre est l'imagination de l'auteur quant à la vie dans le système solaire au prochain siècle. Comme l'annonce la quatrième de couverture, ce livre foisonne d'idées originales et de trouvailles futuristes. Des hommes « augmentés » par des implants ou des greffes, des communications en réseau avec des possibilités de téléportation (en image, ou dans un « hôte » qui peut être un robot ou même … un cadavre… !), des Intelligences Artificielles qui vivent et évoluent si bien qu'elles deviennent dangereuses pour les humains, le panorama est vaste et séduisant. Une mention spéciale aussi pour les expériences de Geoffrey pour communiquer directement avec le cerveau d'un éléphant, un thème très séduisant.
Cependant j'ai eu un peu de difficulté dans la lecture de ce pavé de presque six cent pages, je ne sais pas vraiment pourquoi. Alors que dans le même temps je lisais « L'Assommoir » de Zola, dont les pages s'enchaînaient sans effort (un vrai page-turner pour utiliser l'expression consacrée), il fallait quelquefois pour Reynolds que je reprenne les dernières pages lues avant de redémarrer le chapitre suivant : sans doute un petit manque de talent de narrateur (il est vrai que la compétition avec Zola n'est pas facile…). Peut-être aussi que certains protagonistes de l'intrigue ont un rôle assez difficile à comprendre.
Quoi qu'il en soit, je suis arrivé au bout du voyage et de cet épisode, et je suis maintenant prêt à entamer le second tome, « Sous le vent d'acier ».
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Par acquit de conscience, ayant lu par hasard le tome II de cette trilogie, j'ai fait l'effort de lire le premier. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce roman n'est pas un "page-turner", dont les pages se tournent toutes seules tant on est avide de savoir la suite. Bien sûr, on voit bien qu'Alastair Reynolds s'est plu à créer son univers, ses personnages, ce XXII°s si surprenant, et tous les rebondissements de cette quête. Le plaisir qu'il a pris, je ne l'ai pas partagé et j'ai connu de longs moments d'ennui à cette lecture, où l'auteur s'amuse à repousser sans cesse plus loin la résolution de la crise, la fin du chapitre, la chute de l'épisode, par d'interminables conversations ou descriptions. Ce roman comblera sans doute les amateurs du genre, mais si je suis allé jusqu'au bout, c'est que je n'aime pas m'avouer vaincu. En bref, à sa disparition, la matriarche d'une puissante famille organise une course d'obstacles d'indices en indices, pour que le meilleur de ses descendants découvre une vérité essentielle sur le progrès technique et l'avenir de l'humanité. Le tout repose sur le rêve, l'utopie d'une entreprise capitaliste à l'échelle du Système Solaire, qui ne s'occuperait pas de ses seuls profits, mais investirait dans la recherche fondamentale. Un tel désintéressement relève, plus encore que tout le reste, de la science-fiction.
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Alastair Reynolds souffre de la comparaison avec... lui-même.

Comme l'indique l'accroche de cette courte chronique, j'ai été un peu déçu par ce premier tome des Enfants de Poséidon. Ce n'est pas l'écriture, le world-building ou les péripéties qui sont en cause: Reynolds est un conteur expérimenté, tout ça est solide, bien construit, les scènes dans l'espace comme au fond des océans font immédiatement naître de bien belles images, et ce futur finalement assez proche est tout à fait convaincant. Non, ce qui pèche, pour moi, c'est le fin mot de l'histoire, le pourquoi de l'aventure. En lisant les chapitres finaux, qui bouclent le récit (ce premier tome peut tout à fait se lire seul, indépendamment des autres), ma première pensée a été "tout ça pour ça ?!?". Je n'ai pu m'empêcher de repenser à ma lecture du cycle des Inhibiteurs, écrit une dizaine d'années avant celui-ci, qui est d'une toute autre dimension alors même que Reynolds s'y imposait des contraintes très intéressantes, comme ses vaisseaux aux vitesses subluminiques. Dans La Terre bleue de nos souvenirs, le ressort de l'intrigue m'a paru un peu "petit" en comparaison. J'ai également trouvé les devinettes du jeu de piste, ou plutôt leurs solutions, pour le moins tirées par les cheveux. Rien de rédhibitoire, c'est tout à fait honnête, mais voilà, ce n'est pas du grand Reynolds.

Je vais poursuivre la lecture du cycle, on me souffle dans l'oreillette que les deux tomes suivants sont meilleurs.

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En l'an 2162, l'Humanité a colonisé une bonne partie du système solaire. Cette conquête est en partie due à la famille Akinya, aujourd'hui à la tête d'une multinationale Akinya Space fondée par Eunice Akinya, une pionnière de l'astronautique. Dans ce futur proche, les avancées technologiques sont énormes, implants neuraux, manipulations génétiques, chirurgie (dé)constructive, contrôle de la population par une IA : le Mécanisme, nouvelles sources d'énergie etc...
Ce roman de Hard Science très accessible commence par la disparition d'Eunice Akinya qui a laissé derrière elle des indices, aux sens cachés, accessibles et compréhensibles que par certains membres de la famille Akinya. Geoffrey et Sunday, deux de ses petits enfants, se retrouvent malgré eux pris dans cette enquête qui va les emmener dans tous le système solaire.
Encore un roman fleuve d'Alastair Reynolds, qui prend son temps mais où l'on ne s'ennuie pas. L'univers décrit est cohérent, crédible, les personnages bien campés, diversifiés, le tout dans une histoire où l'on se laisse entraîner avec plaisir. le véritable Sense of Wonder britannique.
Un coup de Coeur pour ce premier tome de la Trilogie Poséidon, premier opus qui peut se suffire à lui même pour les moins curieux, pour les autres il va falloir attendre quelques mois pour découvrir la suite...
Lien : http://les-lectures-du-maki...
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Avertissement : il ne faut vraiment pas vous attendre à de l'action, et encore moins à un rythme effréné.

Le tome commence très doucement mais il y a un fond scientifique solide et agréable, les perceptions scientifiques sont diversifiées, agréables et intéressantes.
L'écriture est légère et élégante, le tempo est lent, qui prend son temps et permet d'apprécier.
Les néologismes sont élégants (merci Laurent QUEYSSI pour la traduction).
Une histoire et une écriture impressionnante qui imposent le respect, et qui vous emmène loin et vous dépayse.

Le contexte est vraiment dépaysant, exotique, il dépeint un agréable voyage dans un futur pas trop lointain, agréable et enviable. Certes ce n'est pas une utopie puisque le commerce existe toujours, ainsi que l'enrichissement personnel et les inégalités financières, mais la xénophobie semble avoir été vaincue et les inégalités sociales réduite.
Bien sûr, l'écologie s'est nettement améliorée, bien que la technologie soit présente au quotidien, mais au service de l'humanité et de la nature : elle n'est ni envahissante, ni asservissante, elle est utile et rend service.

Une vision du futur vraiment chouette !

J'ai trouvé le récit très varié, beaucoup d'aspects sont abordés et pris en compte. Les environnements/biomes sont variés.

Comme indiqué en préambule, le rythme est vraiment très lent, et pour ma part, j'ai cependant trouvé qu'il faut attendre la moitié du tome pour que cela devienne intéressant, mais quel changement, soudain, dans le cadre de l'histoire qui devient enfin haletante !
Des découvertes et rebondissements inattendus !

Entre les deux cousins qui sont au sommet de la pyramide familiale, et les cadors de l'Initiative Panspermique/Nations Unies Aquatiques qui s'impliquent tous très personnellement sans que l'on arrive à deviner pour quelle raison ni dans quel but, on a vraiment l'impression - comme les personnages principaux - d'être des pions complètement aveugles dans un grand échiquier qui nous dépasse, et je dois reconnaître que je n'aime pas trop ça… ne pas savoir de quoi il s'agit, quel est leur rôle, ni dans quelle direction on va...
Ce qui m'intéresse le plus dans ce que j'ai lu, sans spoiler, c'est le Mandala, mais pour l'instant il n'est clairement pas l'objet du tome, aussi j'espère que l'histoire se dirige dans cette direction : je me demande bien de quoi il s'agit, quel est sa signification et son but, et surtout quel est son lien avec toute cette histoire !

Tout s'accélère dans les derniers chapitres et cela devient beaucoup plus intéressant.
Un épilogue, peut-être présent parce qu'Alastair Reynolds n'avait pas prévu/n'était pas sûr d'écrire la suite... que j'ai hâte de découvrir, car l'histoire a pris une tournure bien différente et très intéressante !
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