Lu, vu d'abord au théâtre puis bien sûr au cinéma,
le dieu du carnage mérite bien son nom!
Une tornade!...
Le prétexte est franchement à la limite du non-sujet: une bagarre d'enfants, un peu de casse, les familles se rencontrent pour arranger tout ça...
Banal, ordinaire, anodin jusqu'à l'insignifiance...
Ça commence bien soft, poli, consensuel, bien élevé, et tout et tout: nos enfants se sont étripés, mais nous sommes des personnes civilisées, nous savons gérer les conflits, nous savons opérer des compromis, nous sommes entre personnes raisonnables, nous baignons dans la même classe sociale, on ne va pas en chier un tank- oups, ça dérape déjà- voyons, asseyez-vous et prenez donc deux doigts de whisky...
Puis les masques tombent sur tous les sujets, les familles s'étripent, les couples explosent..
Un carnage on vous dit.
Réjouissant et terrifiant, écrit avec un sens aigu de la progression dramatique qui culmine ici à des sommets ,
le dieu du carnage n'a pas fini de secouer les chaumières des bobos civilisés!