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EAN : 9782080235930
240 pages
Flammarion (06/01/2021)
3.16/5   657 notes
Résumé :
" Chez ma mère, sur sa table de chevet, il y avait une photo de nous trois rigolant enchevêtrés l'un sur l'autre dans une brouette. C'est comme si on nous avait poussés dedans à une vitesse vertigineuse et qu'on nous avait versés dans le temps. "

Dans une famille juive vivant près de Paris, deux frères et une soeur se retrouvent confrontés à des problèmes tels que la disparition de leurs parents ou la possibilité d'avoir des enfants. Le mariage de Se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (116) Voir plus Ajouter une critique
3,16

sur 657 notes
Cela démarre pied au plancher avec deux scènes hilarantes qui s'enchaînent . le narrateur, Jean, se retrouve à la piscine municipale, il a un maillot de bain en tissu, non réglementaire, et se voit contraint de s'en faire prêter un : il se débat avec un vert trop petit dans lequel il ne sait comment placer sa verge. Et quelques pages plus loin, il raconte la mort de sa mère dans un lit médicalisé abhorré, ses derniers mots ayant été LCI, sous le regard d'un Vladimir Poutine caressant un guépard dans un cadre du mur.

Et il faut dire que le roman est très très drôle car Yasmina Reza a l'art de saisir le ridicule qui sommeille en nous, de télescoper les univers jusqu'à un décalage souvent inattendu. le rire est féroce et joyeux. Notamment dans le formidable passage ( qui fera grincer des dents ) du voyage mémoriel à Auschwitz-Birkenau de la famille de Jean. Il fallait oser s'en prendre au totem de l'injonction au devoir de mémoire et choisir ce lieu comme celui où la fratrie va se confronter. Et pourtant, c'est d'une telle justesse de voir ces deux frères et cette soeur, sur les traces de leurs ancêtres hongrois assassinés, incapables de se montrer émotionnellement à la hauteur de la tragédie. Malgré l'empreinte de l'horreur absolue, ils sont à côté, ils ratent leur visite à Auschwitz, entre froideur et émotions feintes, entre Lara Fabian qui gueule à la radio du meilleur resto ( italien ) d' Oświęcim et touristes en tongs et perches à selfies qui se croient à Marbella. le narrateur n'y retient que sa soeur, pourtant en pleine recherche philosophique, a vieilli.

Ce n'est pas un livre sur des juifs même si la famille juive Popper en est le coeur. C'est un livre sur la famille, le lieu de toutes les folies, de tous les conflits, de toutes les impatiences, c'est là qu'on se permet tout, bien plus qu'à l'extérieur où les rapports sociétaux sont plus policées. Et là, on est servi avec les Popper ! Les dialogues sont brillants, ils crépitent, cinglants, d'une énergie folle.

Car cela peut-être une damnation d'être lié pour toujours à sa famille. Malgré le temps qui passe, on y garde son rang : Serge, l'aîné, restera toujours l'aîné sous le regard de son petit frère Jean empli de dévotion alors qu'il est profondément exaspérant. Nana, la soeur, sera toujours la princesse qui a épousé un espagnol gauchiste sans le sou. L'acuité de Yasmina Reza est d'une rare intelligence pour décrypter comment une même famille produit de grandes et petites choses qui ne vont pas être perçues de la même façon par ses membres.

C'est aussi un roman sur la mort. Après le voyage à Auschwitz, rien ne sera comme avant. Les disputes et éclats de voix continuent mais le roman se teinte de mélancolie voire de douceur. J'ai particulièrement apprécié le personnage de Lucas ( enfant introverti et étrange, ex-beau-fils de Jean ) qui apporte un autre regard sur l'autre et offre à l'effacé Jean de la profondeur et de l'âme.

Malgré quelques situations qui semblent un peu redondantes, malgré son côté de prime à bord bordélique, ce roman a une vitalité incroyable et semble rebondir dans tous les sens tout en suivant sa ligne. du grand tricotage assurément et un excellent moment de lecture.


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Les trois frères et soeur Popper ont beau avoir atteint l'âge mûr, leurs rapports n'ont guère changé depuis l'enfance. Serge, l'aîné, la soixantaine fanfaronne, fait comme s'il continuait à croire en son étoile malgré ses affaires foireuses et ses deux mariages ratés. Jean, le narrateur, effacé et jugé « sans personnalité », joue l'éternel tampon au sein de la famille. Nana, la rebelle qui a épousé un Espagnol gauchiste sans le sou, reste à cinquante ans la petite princesse chahutée par ses frères. Peu après la mort de leur mère, eux qui s'aiment autant qu'ils s'insupportent, se retrouvent réunis pour un pèlerinage à Auschwitz, sur les traces de leurs aïeux ashkénazes hongrois.


« Serge » est d'abord l'histoire d'une famille, avec ses dissensions, ses jalousies et ses conflits, mais aussi ses liens indéfectibles. le temps a passé depuis les jeux insouciants de l'enfance, les trois Popper se sont frottés à la vie, et, tandis que la génération de leurs parents s'éteint sans bruit, leur tendant le miroir de leur prochain déclin, ils commencent à décompter leurs échecs et leurs renoncements, s'observant les uns les autres avec un esprit d'autant plus critique qu'il les renvoie à leur propre image et à leurs angoisses personnelles. Yasmina Reza impressionne par l'intelligence et la parfaite justesse de son observation railleuse. Elle nous livre une satire féroce, où l'ironie corrosive laisse parfois percer quelques bouffées de tendresse, au contact de Lucas, cet enfant dont Jean semble être le seul à détecter la différence et la fragilité, ou encore de Maurice, le vieux cousin malade et impotent auquel Jean rend visite avec une affection triste.


L'incapacité des personnages à relativiser leurs petits maux et leurs querelles apparaît dans toute sa dérision, lorsqu'en visite au camp d'Auschwitz, désabusés par l'ahurissant décalage entre la réalité historique des lieux et la décontraction des hordes de touristes en tongs dont rien ne semble décourager la manie des selfies, ils se retrouvent plus émus de leurs dissensions immédiates qu'atteints par la mémoire de l'horreur la plus absolue. le constat de l'écrivain est implacable : l'homme n'est au fond capable de ne se préoccuper vraiment que de ce qui le touche intimement, peu importe les cataclysmes passés, présents ou futurs, s'ils ne le menacent pas directement. Alors, faudra-t-il attendre la réalisation du pire pour l'un des Popper, pour qu'enfin, la fratrie se ressoude ?


Yasmina Reza signe ici un livre terriblement désenchanté sous son ironie ravageuse. D'une plume acide, elle y décape les innombrables faux-semblants dont nous habillons le vide et le ridicule de nos égocentrismes. Un roman intelligent, dérangeant, et profondément tragique sous la raillerie.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Grande déception due essentiellement au fait que ce livre a reçu de nombreux commentaires dithyrambiques de la part de « professionnels » de la critique. Les commentaires chez Babelio sont beaucoup plus partagés, pour ne pas dire assez négatifs.

Avec « Serge » Yasmina Reza signe un roman en forme de chronique familiale aigre-douce dans lequel elle scrute avec humour et mélancolie les relations de famille et interroge la question de la mémoire. Elle met en scène trois frères et soeurs, la soixantaine aujourd'hui, d'ascendance juive mais qui ne sont pas pratiquants, et qui sont très liés mais se déchirent, passent leur temps à se disputer et à se réconcilier. Serge est l'aîné, le héros, puisqu'il donne son nom au roman, égoïste, colérique, insupportable, crâneur, pénible, mais qu'on n'arrive pourtant pas à détester, il essuyait les colères du père à la maison, avant d'infliger les siennes aux autres ; Jean, le deuxième fils, qui reste un peu dans l'ombre de son frère, est le narrateur ; Anna, la dernière de la fratrie, est la seule fille et a parfois tendance à perdre contact avec la réalité. Les "enfants Popper" sont unis par un sentiment d'échec inavoué, et les souvenirs d'une vie familiale animée. Une famille banale avec ses tensions, ses mensonges, ses échecs mais qui demeure solidaire malgré tout. L'enfance ne disparait jamais complètement de ces trois personnages qui partent ensemble en pèlerinage à Auschwitz après le décès de leur mère.

Le roman fourmille de dialogues cinglants, d'insultes pour des peccadilles, de petites rancunes, de situations saugrenues et de scènes voulues cocasses, toutefois, celles-ci n'ont entrainé chez moi que de rares sourires. Les dialogues sont parfois intéressants, avec des répliques piquantes qui révèlent la psychologie perturbée des personnages qui s'aiment et s'insupportent à la fois.

Il fallait oser décrire la visite d'Auschwitz comme une visite en famille dans un parc d'attraction où des touristes font des selfies dans un lieu hanté par le destin tragique de millions de morts, mais Yasmina Reza montre un talent certain dans l'opposition entre le tragique et le comique.

« Serge » nous interroge sur le temps qui passe et sur la mémoire, pourtant en dépit du sujet dramatique et ancré dans l'histoire, à aucun moment le roman n'a réussi à m'émouvoir. Dommage !
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Yasmina Reza retranscrit une tranche de vie, une chronique familiale, au cours de laquelle les personnages se retrouvent autour d'un projet qui a un sens sur le plan historique, mais moins pour ce qui est de la religion, qui ne fait pas partie de sa pratique quotidienne. La visite du camp de la mort, à Auschwitz ressemble plus à une tentative de resserre les liens familiaux.

On assiste par ailleurs une succession de moments, souvent assez drôles avec des dialogues qui font mouche, des réparties qui s'enchaînent comme dans une pièce de théâtre.

Le point central de l'histoire, c'est donc la visite du camp polonais, qui a tout, à l'heure actuelle, d'un parc d'attraction, avec des hordes de touristes qui défilent sur le site, loin de la dignité que l'on serait en droit d'attendre pour ce haut lieu de mémoire. Loin d'un hommage et d'un geste de compassion envers les victimes, le lieu est devenu un musée avec ses reconstitutions, les photos souvenirs et le pélerinage perd ainsi perd tout son sens, ce que la famille de Serge ne manque pas de souligner.


C'est globalement assez confus, on peut aisément se perdre dans la ronde des personnages, des couples des neveux , des enfants, des amis, et il m'a fallu à chaque changement d'interlocuteur faire l'effort de le ré-attribuer sa place dans le tableau.

La qualité de l'écriture est donc le principal intérêt de ce roman qui risque fort de laisser une impression générale d'un texte drôle mais dont on ne retiendra pas une histoire construite.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Yasmina Reza nous raconte les relations de deux frères, Jean et Serge, et une soeur Anne dite Nana. le narrateur est Jean. ● Certains ouvrages de Yasmina Reza me plaisent beaucoup (Heureux les heureux, Anne-Marie la Beauté par exemple), d'autres beaucoup moins. Malheureusement, Serge est à classer dans la seconde catégorie. Même s'il s'y trouve des pépites et si les dialogues sont très réussis, comme souvent chez cette auteure avant tout dramaturge, ce récit m'a paru passablement confus ; on a du mal à se retrouver dans tous les personnages et Yasmina Reza ne fait pas grand-chose pour faciliter la tâche du lecteur. Il n'y a pas vraiment d'intrigue mais une succession un peu flottante d'événements. ● Dans le passage à Auschwitz, morceau de bravoure selon les critiques, l'humour est beaucoup trop grinçant pour moi. ● Enfin, il est bien regrettable que soit l'auteure soit son éditeur n'ait pas eu la générosité de concéder un extrait Kindle gratuit des premières pages comme cela se fait maintenant pour tous les livres.
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critiques presse (8)
LeFigaro
15 février 2021
Sur un roman aussi important que Serge de Yasmina Reza, il faut soit être le premier à en parler, soit le dernier.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
25 janvier 2021
Serge, une fiction enlevée et pleine d'humour sur une fratrie en prise avec la mort et la mémoire juive.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaTribuneDeGeneve
25 janvier 2021
L'auteure française publie «Serge», récit strident et drôle d'une fratrie aux nerfs tendus.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LeJournaldeQuebec
18 janvier 2021
Avec Serge, la femme de lettres française Yasmina Reza signe une comédie familiale douce-amère qui vaut vraiment le coup.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
15 janvier 2021
L'esprit de l'auteur éclate à chaque page dans cette satire de la classe moyenne occidentale traversée par une ironie incessante, raillant la modernité et sa vacuité cachée dans les mots.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
12 janvier 2021
Avec "Serge", la romancière et dramaturge Yasmina Reza signe un nouveau roman très réussi, dans lequel elle scrute la famille et interroge la question de la mémoire avec sa manière bien à elle de dessiner le tragique avec du rire.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Bibliobs
08 janvier 2021
Dans « Serge », comédie féroce et drôle, l'écrivaine virtuose raconte les dissensions d'une fratrie. Et ose mêler le rire au tragique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
04 janvier 2021
Yasmina Reza, la reine des dramaturges contemporaines, publie le 6 janvier son nouveau roman « Serge ». Avec un humour ravageur et sacrilège, elle met à nu notre comédie humaine, depuis la famille jusqu'aux lieux de mémoire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (108) Voir plus Ajouter une citation
Je viens de le finir et enfin car j'ai mis plus d'un mois à le lire.
Je n'arrive pas à commencer un livre et l'arrêter en plein milieu même si il ne me plaît pas c'est un respect pour l'auteur qui a pris du temps pour l'écrire mais la je me suis tellement ennuyée que j'avais hâte que ce soit la fin.
L'histoire part dans tous les sens.
La seule chose que j'ai comprise c'est l'histoire d'une famille composé de 2 frères Serge et Jean et d'une sœur nana qui ont perdu leurs maman.
Ensuite on a une visite à Auschwitz........
Et après c'est tout
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Quand revient l’été revient le temps. La nature vous rit au nez. L’esprit de félicité écorche l’âme. L’été contient tous les étés, ceux d’avant et ceux que nous ne verrons jamais. L’été dernier notre mère vivait encore. Elle périclitait doucement dans son rez-de-chaussée d’Asnières sous le gardiennage d’aides-soignantes plus ou moins compatissantes luttant du lit à la chaise de cuisine où elle s’attablait pour rien contre un mal de cœur incessant. Pendant presque deux semaines elle s’était retrouvée seule livrée aux gardes-chiourmes. Nous n’avions pas jugé utile d’établir un roulement pour qu’elle ne soit pas abandonnée. Je l’appelais de Vallorcine où je participais à des expéditions en montagne. Elle parlait d’une voix amenuisée qui me torturait et ne se plaignait presque pas. À chaque coup de fil j’appelais dans la foulée Serge (en Grèce avec Valentina) ou Nana (dans leur cabane de Torre-dos-Moreno). Eux faisaient la même chose. Chaque fois on se demandait si l’un de nous ne devrait pas rentrer et personne ne rentrait. Certains étés remontent à loin. L’été des oies noires, en route vers le Portugal. L’été du GR 20 en Corse et des deux chiens avec qui nous avions marché qui couraient derrière la bagnole. L’été de mes concours. L’été de Jérusalem dans le car avec Serge. Plus éloigné encore, un été au square Roger-Oudot, Nanny Miro sur un banc, son sac mou posé à côté et dedans un autre sac mou d’où sortaient les pelotes de laine et le fil qu’elle tricotait. Longue série d’images logées dans un cerveau ordinaire et qui disparaîtront avec lui. Images sans portée et sans lien si ce n’est le scintillement perfide de l’été, cette lame qui revient chaque année pour nous blesser.
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La piscine de Bègues date des années vingt ou trente. Je n’étais pas allé dans une piscine depuis le lycée. Obligation de bonnet de bain paraît-il.
J’avais emporté la calotte du spa de Ouigor, toujours conservée. Avant de rentrer dans les douches un type me dit, monsieur vous ne pouvez pas entrer dans la piscine comme ça.
— Pourquoi ?
— Votre maillot est en tissu.
— Ben oui.
— Il doit être en lycra.
— J’ai été dans l’eau partout avec ce maillot, personne ne m’a jamais rien dit.
— Ici, il doit être en lycra.
— Comment je fais ?
Il me dit d’aller voir le type des cabines. J’explique mon problème au type des cabines. Il me semble un peu anormal comme ceux qu’on voit parfois faire la circulation devant les écoles. Il dit, je vais voir ce que j’ai. Il me rapporte un maillot noir et marron. Du 56, pour Depardieu. Je dis, ça va être trop grand. J’en ai un autre plus petit. Il m’en présente un vert. Location, deux euros. Je dis, ça devrait aller, me percevant comme il y a trente ans. J’envoie Luc dans le bain. Dans la cabine, je me fous à poil, je commence à enfiler le maillot et là je me dis merde, ce maillot n’a peut-être jamais été lavé. Je décide de faire disparaître ma queue. Je tire la peau pour diminuer l’ajourage du gland et je roule l’ensemble en escargot. Bref j’en fais un clitoris. Puis je remonte le slip qui est une sorte de gaine et je l’ajuste en coinçant bien les parties entre les jambes.
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Serge s'est cru un avenir dans la musique. Il s'est mis à la guitare et chantait dans une langue que personne ne pouvait comprendre. Il passait par toutes sortes de looks. On ne disait pas look à l'époque, je ne sais pas ce qu'on disait. Aucun ne lui allait. Je me souviens surtout du look Bowie, un look absurde étant donné le gap morphologique. Tu te maquilles ! s'était consterné mon père.
- Toutes les rock stars se maquillent.
- Pas Jean Ferrat !
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Mais de toute façon, dit-elle, nous devons d'abord visiter la prison, le block 11, le block de la mort qui est le pire block car c'est le block de la torture avec le mur des exécutions. elle dit à son père qu'elle ne pense pas qu'il ait le droit de fumer dans le camp, elle l'a lu dans le hall d'entrée. Elle dit, c'est dingue, dans les WC, il y a une table à langer ! Tu crois que des gens viennent ici avec des bébés ? Elle dit que des centaines de femmes ont servi de cobayes à des expérimentations de stérilisation dans le block où nous sommes assis. En mille neuf cent quarante-trois, nous lit-elle, le gynécologue allemand Carl Clauberg...
- Arrête ! Jo ! Tu nous saoules !
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu nous épuises c'est vrai !
- J'essaye de rendre cette visite un peu dynamique.
- C'est peine perdue.
- Ils sont cons, dit Nana.
- Tu n'as pas chaud mon papounet avec ce costume ?
- Si. Mais je ne me plains pas à Auschwitz.
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