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3,15

sur 663 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Yasmina Reza retranscrit une tranche de vie, une chronique familiale, au cours de laquelle les personnages se retrouvent autour d'un projet qui a un sens sur le plan historique, mais moins pour ce qui est de la religion, qui ne fait pas partie de sa pratique quotidienne. La visite du camp de la mort, à Auschwitz ressemble plus à une tentative de resserre les liens familiaux.

On assiste par ailleurs une succession de moments, souvent assez drôles avec des dialogues qui font mouche, des réparties qui s'enchaînent comme dans une pièce de théâtre.

Le point central de l'histoire, c'est donc la visite du camp polonais, qui a tout, à l'heure actuelle, d'un parc d'attraction, avec des hordes de touristes qui défilent sur le site, loin de la dignité que l'on serait en droit d'attendre pour ce haut lieu de mémoire. Loin d'un hommage et d'un geste de compassion envers les victimes, le lieu est devenu un musée avec ses reconstitutions, les photos souvenirs et le pélerinage perd ainsi perd tout son sens, ce que la famille de Serge ne manque pas de souligner.


C'est globalement assez confus, on peut aisément se perdre dans la ronde des personnages, des couples des neveux , des enfants, des amis, et il m'a fallu à chaque changement d'interlocuteur faire l'effort de le ré-attribuer sa place dans le tableau.

La qualité de l'écriture est donc le principal intérêt de ce roman qui risque fort de laisser une impression générale d'un texte drôle mais dont on ne retiendra pas une histoire construite.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Grande déception due essentiellement au fait que ce livre a reçu de nombreux commentaires dithyrambiques de la part de « professionnels » de la critique. Les commentaires chez Babelio sont beaucoup plus partagés, pour ne pas dire assez négatifs.

Avec « Serge » Yasmina Reza signe un roman en forme de chronique familiale aigre-douce dans lequel elle scrute avec humour et mélancolie les relations de famille et interroge la question de la mémoire. Elle met en scène trois frères et soeurs, la soixantaine aujourd'hui, d'ascendance juive mais qui ne sont pas pratiquants, et qui sont très liés mais se déchirent, passent leur temps à se disputer et à se réconcilier. Serge est l'aîné, le héros, puisqu'il donne son nom au roman, égoïste, colérique, insupportable, crâneur, pénible, mais qu'on n'arrive pourtant pas à détester, il essuyait les colères du père à la maison, avant d'infliger les siennes aux autres ; Jean, le deuxième fils, qui reste un peu dans l'ombre de son frère, est le narrateur ; Anna, la dernière de la fratrie, est la seule fille et a parfois tendance à perdre contact avec la réalité. Les "enfants Popper" sont unis par un sentiment d'échec inavoué, et les souvenirs d'une vie familiale animée. Une famille banale avec ses tensions, ses mensonges, ses échecs mais qui demeure solidaire malgré tout. L'enfance ne disparait jamais complètement de ces trois personnages qui partent ensemble en pèlerinage à Auschwitz après le décès de leur mère.

Le roman fourmille de dialogues cinglants, d'insultes pour des peccadilles, de petites rancunes, de situations saugrenues et de scènes voulues cocasses, toutefois, celles-ci n'ont entrainé chez moi que de rares sourires. Les dialogues sont parfois intéressants, avec des répliques piquantes qui révèlent la psychologie perturbée des personnages qui s'aiment et s'insupportent à la fois.

Il fallait oser décrire la visite d'Auschwitz comme une visite en famille dans un parc d'attraction où des touristes font des selfies dans un lieu hanté par le destin tragique de millions de morts, mais Yasmina Reza montre un talent certain dans l'opposition entre le tragique et le comique.

« Serge » nous interroge sur le temps qui passe et sur la mémoire, pourtant en dépit du sujet dramatique et ancré dans l'histoire, à aucun moment le roman n'a réussi à m'émouvoir. Dommage !
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Le dieu du carnage poursuit son petit bonhomme de chemin dans la production littéraire de Yasmina Reza. On a pu comparer la famille Popper (dont l'auteur fait de l'aîné, Serge, râleur et rarement content, celui autour duquel tourne la fratrie) à une nouvelle famille Fenouillard, à la mode ashkénaze importée de Hongrie. Les engueulades y sont légions, les psychoses s'étalent sans complexe. Reza nous offre mine de rien une peinture acide de notre époque, parsemée de dialogues souvent drôles, percutants et grinçants (on sent la maîtrise de l'écriture pour le théâtre).
Une adaptation au cinéma ? On aurait bien vu feu Jean-Pierre Bacri dans le rôle titre. A supposer que le morceau d'anthologie du livre, une ébouriffante escapade touristique à Auschwitz, soit transposable sur grand écran sans recueillir les cris d'orfraie des belles âmes de nos chers réseaux sociaux. Au total, un moment de lecture fort recommandable.
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Une fratrie à l'occasion de la mort de la mère, une fratrie vieillissante (le gras, les rides, la solitude...), un aîné insupportable, une visite d'Auschwitz (pas si hilarante que ce que disent certains critiques, mais quand même moment fort et vrai du livre)... J'ai eu du mal à rentrer complètement dans ce récit, les personnages ne m'ont pas beaucoup touché alors même que j'ai leur âge et que je partage sans doute avec eux bien des choses (les choses de la vie des gens qui ont 40 voire 50 ans passés). Les dialogues sont la grande force du livre ainsi que la peinture d'une forme de désespoir du quotidien teintée d'ironie mordante. Jean-Pierre Bacri est mort aujourd'hui, ça me flanque un de ces coups... il aurait pu figurer dans ce roman, peut-être y aurait-il insufflé "ce petit supplément d'âme" qui m'a un peu manqué.
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Un roman qui rappelle Houellebecq parce que désabusé, euphorique dans sa détestation de l'époque, décomplexé dans son usage de la culture et des people. Extrait : « on a abandonné tous nos vecteurs de puissance pour un monde irénique à base de bienveillance, auto-préservation et autre mantras solidaires ».
On a tous un Serge dans la famille, un oncle, un frère, un type attachant qui, en vieillissant, perd sa foi en l'humanité. L'hygiène par la misanthropie.
J'ai eu du mal à aimer cette famille que l'auteure nous présente comme plus intelligente que la moyenne – au-dessus de la meute du tout-venant.
La petite escapade à Auschwitz, avec en arrière-pensée la dédicace à Kertész, m'a gênée. Je ne suis pas certaine que la visite des camps se prête à la dénonciation du voyeurisme et du tourisme de masse. Il y a quelque chose d'obscène dans la démarche mais bon... Il s'agit (je décode) de fustiger l'absurdité et la vulgarité contemporaines ; de s'interroger sur le sens du lieu de mémoire.
Paradoxe, c'est en Pologne, au musée des horreurs, que l'éclatement de cette famille fonctionne le mieux, entre cocasserie et attendrissement. Les dialogues fusent. On se taquine autant qu'on se déchire, on fait l'examen de son existence à l'aune de celle de ceux qui mourront bientôt. L'heure est grave, l'heure des bilans (« quelle vie n'était pas un ratage ? » ; « tout le monde croit à un meilleur endroit »).
Lire Serge c'est comme se délecter d'une comédie douce-amère sur deux frères, écrite par le duo Bacri-Jaoui, exception faite de la « parenthèse camp d'extermination » où l'auteure chemine sur un fil, entre humour et abomination - dans cet exercice impossible, Roberto Benigni reste une référence.
Bilan : 🌹
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Serge, l'ours mal-léché de la famille. Qui dit ce qu'il pense. Qui fait ce qu'il dit. Impossible à vivre, il se fait larguer par sa compagne. Il en devient encore plus grincheux et ses paroles sont imbuvables. Il m'est paru pourtant souvent émouvant. C'est un homme rongé de l'intérieur.
Un humour corrosif et des paroles carnassières sur fond d'une visite dans le camp de la mort de Birkenau.
Malheureusement, ma lecture a été entrecoupée sur plusieurs jours, à petites doses et je ne suis pas entrée dans l'histoire.
A relire un jour.
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Avec ce roman, je découvre Yasmina Reza. Je reste sans voix devant l'impertinence de sa plume, voilà quelqu'un qui n'hésite pas user et abuser d'humour noir.

Entre son frère aîné, Serge (le héros), et sa soeur cadette Nana, Jean (le narrateur) occupe la mauvaise place, celle du milieu. Depuis leur plus tendre enfance, il a appris à ménager l'un et l'autre pour le bien de la fratrie. Certes, il y a eu des engueulades et des rabibochages, mais lorsque Joséphine, la fille de Serge, décide de l'entraîner sur les traces de leurs aïeux juifs, Jean et Nana sont de la partie pour motiver leur bougon de frère. Et les voilà en route pour la visite du camp d'Auschwitz-Birkenau...
Devant ce moment d'anthologie décrit par l'auteure, j'avoue parfois avoir été gênée par l'envie irrépressible de rire qui me tenaillait.

Si on retire la substantifique moelle de ce roman, on retrouve une chronique douce-amère sur la vieillesse, le temps qui passe, les liens familiaux, la mémoire. Des sujets sensibles que l'humour grinçant de Yasmina Reza tente d'alléger. Par contre, la forme narrative ne m'a pas vraiment séduite. Souvent, le fait d'écrire à la première personne alourdit le récit, les dialogues étant souvent à moitié englobés dans le texte : je lui dis que..., il me répond... Quant aux personnages, si je me suis perdu dans la généalogie de certains, je retiendrai malgré tout Serge, si exécrable et si pitoyable qu'il en est presque attachant.
Vous êtres prêts à rire de tout, même du pire ? Alors, allez-y ! Mon avis reste cependant mitigé et j'accorde un 12/20 à cette lecture un peu brouillonne.
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Quelques mois dans la fratrie de Serge, Jean et Nana, leurs conjoints et enfants : voyage commun sur les traces de leurs ancêtres morts à Auschwitz, souvenirs d'enfance, vieilles rancunes, disputes et soutien indéfectible. Un roman morcelé, sans véritable intrigue, pas toujours très clair, à l'humour parfois percutant, mais qui ne laisse poindre amour et émotion que trop tard pour pouvoir être emporté par cette relation ”je t'aime moi non plus”.
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C'est une lecture facile, pas désagréable et certainement transposable pour une pièce de théâtre, exercice courant pour Yasmina Reza.

Il s'agit donc d'une histoire de fratrie... dont les dialogues ne sont pas sans rappeler la pièce du "Prénom" de Matthieu Delaporte (certainement l'humour juif que l'on retrouve). Il y a donc quelques démêlés entre les deux frères, la soeur, les enfants, l'époux de la soeur, les ex futurs des frères, les parents, les amis... ça parle fort, ça explose, on regrette ce que l'on a dit... on s'excuse, on se sert fort... et puis pour les moments importants et difficiles, tout le monde est là pour se serrer les coudes. C'est ça la vie de famille !

Un épisode assez épique du livre... la fille de de Serge (l'un des frères) décide la fratrie à se rendre à Auschwitz-Birkenau, pour un séjour "devoir de mémoire" nécessaire à effectuer, selon elle, quant à leurs origines juives... Sur place, les deux filles sont envoutées par les visites et ne souhaitent rien louper... Les deux frères sont ailleurs dans leurs pensées... rattrapés par leur quotidien et leurs problèmes personnels ce qui vaut des dialogues et des scènes très drôles, grinçantes... en ce lieu... ou chacun devrait être concentré et bouleversé par le tragique des lieux et des évènements.

En quelques mots... voici ce que je retiendrai : "Un humour souvent grinçant... sur les tracas d'une fratrie quinquagénaire, d'origine juive : ça parle fort, ça explose, mais tout le monde est là pour se serrer les coudes pour les moments importants et délicats. C'est ça la vie de famille !"
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Serge, Jean, Anna une fratrie de la cinquantaine, d'origine juive se retrouvent tous les trois pour faire un pèlerinage à Auschwitz après la mort de leur mère. Souvenirs de la famille, non-dits, rancune, amour voici ce pseudo huis clos de cette famille que l'on suit sur ces 210 pages.
Des passages intéressants mais je n'ai pas été passionnée par cette famille hors norme toutefois.
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