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3,15

sur 663 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Yasmina Reza nous raconte les relations de deux frères, Jean et Serge, et une soeur Anne dite Nana. le narrateur est Jean. ● Certains ouvrages de Yasmina Reza me plaisent beaucoup (Heureux les heureux, Anne-Marie la Beauté par exemple), d'autres beaucoup moins. Malheureusement, Serge est à classer dans la seconde catégorie. Même s'il s'y trouve des pépites et si les dialogues sont très réussis, comme souvent chez cette auteure avant tout dramaturge, ce récit m'a paru passablement confus ; on a du mal à se retrouver dans tous les personnages et Yasmina Reza ne fait pas grand-chose pour faciliter la tâche du lecteur. Il n'y a pas vraiment d'intrigue mais une succession un peu flottante d'événements. ● Dans le passage à Auschwitz, morceau de bravoure selon les critiques, l'humour est beaucoup trop grinçant pour moi. ● Enfin, il est bien regrettable que soit l'auteure soit son éditeur n'ait pas eu la générosité de concéder un extrait Kindle gratuit des premières pages comme cela se fait maintenant pour tous les livres.
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Alors, alors, alors,…que dire ? Que ce livre n'était pas fait pour moi, excepté le début qui m'a bien fait rire. Donc, croyant lire une plaisante comédie, j'ai été perturbée après une trentaine de pages, lorsque celle-ci s'est métamorphosée en quelque chose de plus grave, dramatique, mélancolique. A partir de ce moment, le roman a oscillé en permanence entre plusieurs styles narratifs, les dialogues et l'histoire étaient décousus; l'absence de chapitres m'a déstabilisée lorsqu'il y avait des césures dans le fil de celle-ci. Et « histoire » est un bien grand mot, car je ressors de cette lecture sans avoir saisi de fil conducteur, de trame. Il y a des thématiques abordées dans un méli-mélo qui ne m'a pas séduite : judéité, devoir de mémoire, liens familiaux, surtout fraternels (entre affection et agacement permanents) et intergénérationnels, vieillesse, maladie.

Ah oui.., j'allais oublier de mentionner qu'au début du roman, le narrateur nous énumère beaucoup de prénoms et protagonistes, et les retenir, trouver les liens entre eux n'ont pas été chose aisée.

En conclusion, l'absence d'arc narratif m'a donné une impression de déséquilibre, de fragilité; heureusement, les touches d'humour omniprésentes ainsi que quelques réflexions intéressantes et suscitant des questionnements m'ont donné assez d'élan pour aller jusqu'au bout de ce court roman.
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« Tu es complètement autocentré » lance un personnage féminin, en page 157...
Cela résume en partie mon impression sur ce roman : les tribulations d'une famille centrée sur ses petits maux, ses mésententes, ces inimitiés intrafamiliales dont nous ne savons ni les tenants ni les aboutissants (et cela nous est bien égal)...
Et quand je dis « tribulations », c'est un bien grand mot... car il ne se passe pas grand-chose, rien, même, hormis la fameuse visite à Auschwitz / Birkenau, qui occupe les cinquante pages centrales de ce roman qui en compte un peu moins de 250.
Parlons-en, de cette visite... Alors, le lieu est transformé en «endroit touristique», avec force buvettes et perches à selfies, et c'est choquant. Mais c'est certainement une réalité, dont j'ai cru entrevoir comme une dénonciation dans les mots de l'auteure (mais peut-être est-ce ma propre lecture). Et non moins choquante est la manière dont notre petite famille, toujours autocentrée donc, poursuit inlassablement sur place son futile dialogue, ses anecdotiques querelles, à peine entrecoupées par la lecture fugace des plaques commémoratives.

Le livre se scinde selon ma lecture en deux parties : Auschwitz et le reste.
La visite au camp de concentration, elle, sera ressentie selon la sensibilité, le vécu de chacun. Mais il me semble qu'elle pointe du doigt une réalité peu reluisante, celle d'une démarche de mémoire trustée par le tourisme et menée avec insouciance, alors qu'elle est échafaudée sur une douleur incommensurable. Elle donne à réfléchir en tout cas, et c'est important et salutaire !
Pour moi, le reste du livre se révèle insignifiant.


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Il y a quelques semaines, j'avais apprécié la présence de Yasmina Reza sur le plateau de la Grande Librairie. Un moment rare car Yasmina Reza fait partie de ces auteurs qui ne courent pas après les interviews afin de promouvoir leurs livres. Un moment rare aussi par la qualité de ses propos, son intelligence, son humour, son autodérision… bref par sa personnalité singulière qui alla même jusqu'à renvoyer dans ses buts le sacro-saint François Busnel. Je fus donc séduite.
Il est un péché que tout lecteur connaît bien, celui de succomber à la tentation. D'habitude sur mes gardes quant aux livres présentés dans cette émission, mais la séduction ayant opéré, je ne résistai pas longtemps à Serge qui est venu trôner sur ma pile de livres à lire. Peut-être en attendais-je trop ? La déception fut grande.
Je ne sais pas si vous avez déjà regardé un film en activant l'audiodescription, mais l'écriture de Yasmina Reza m'a donné la même impression. Des phrases courtes avec beaucoup de parenthèses, des dialogues boomerang, qui relèvent plus du registre d'un scenario que de la littérature.
Déçue je l'ai été aussi par la façon de rester à la surface des choses. Une manière sûrement volontaire de traiter des sujets douloureux comme Auschwitz, la vieillesse, la mort, les conflits familiaux, à travers la superficialité des personnages et des situations qui certes donne à sourire et rend plus léger mais cela finit par sonner creux. Mettre les personnages à la portée des lecteurs, où chacun peut s'identifier ici ou là, est un procédé pour amener le lecteur à un questionnement ou une réflexion plus profonde. Mais un procédé périlleux et là, en ce qui me concerne, il n'a pas fonctionné. Dommage !
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Allez, je vous raconte ma vie ! I il y a quoi, deux ans, j'écoute la critique unanime du Masque et la plume chroniquer très positivement - pour ne pas dire plus - trois auteures pour lesquelles j'avais décidé de ne pas avoir de goût, considérant qu'elles relevaient d'un tout-venant respectable, certes, mais pas de mon niveau, forcément plus élevé, forcément mais pas trop quand même car un minimum de lucidité s'impose aux vanités les mieux ancrées...

Les trois auteures, que les nombreux admirateurs et admiratrices m'en excusent ou pas, sont rien moins que : Amélie Nothomb, Christine Angot et Yasmina Reza. J'avais un peu lu des deux premières, non sans parfois un petit plaisir coupable de snobinard pour Nothomb, mais écrasé par la quantité de publications du même genre, et pour Angot, une lecture de L'inceste qui m'avait autant accablé qu'impressionné, me donnant par conséquent peu avant d'y retourner.

Restait la troisième, Yasmina Reza, et son roman Serge présenté comme le meilleur à ce jour par le Masque, avec des thèmes et une ambiance "humour juif" qui me promettaient d'apprécier.
Je décidais donc de commencer par Serge. Mais on m'offrit Premier sang de Nothomb, et l'ordre de mes lectures s'en trouva chamboulé. de la suite dans les idées, je parvins ensuite après plusieurs mois à surmonter ma réticence à entreprendre le voyage dans l'est de Christine Angot. Ayant, à ma grande surprise, aimé sans réserve Premier sang (Cf critique), j'y suis parvenu et ne l'ai pas regretté (idem).

Me voilà donc accélérant le mouvement, achetant et glissant Serge en bonne place dans ma pile à lire, et je l'ai attaqué plein d'entrain après ma lecture de Mulukuku, quittant l'exotique Amérique latine pour Paris et Auschwitz, en compagnie d'une fratrie juive dysfonctionnelle, les Potter, leurs enfants, compagnes au pluriel et compagnon au singulier.

Yasmina Reza a le sens des dialogues, le sens du théâtre (elle y a fait ses preuves), des scènes vite plantées où les situations s'enchaînent avec brio. le début est virevoltant, très amusant, et j'étais convaincu de ne faire qu'une bouchée du roman, or j'ai passé plus de temps à lire par ailleurs Rousseau & co par Foessel (Cf citations) et à reparcourir d'anciennes lectures pour me rappeler de grands plaisirs et leur faire écho ici par une critique ou une salve de citations dont j'abuse, si si.

Que s'est-il passé dans le roman de Yasmina Reza pour que la dynamique initiale s'embourbe ? Précisément il ne s'est rien passé, il ne se passe rien. Très vite tout est dit, les personnages sont sommairement campés et n'évoluent pas. le plus caractérisé, c'est le personnage éponyme, mais non grâce à sa profondeur, simplement parce que son mauvais caractère le fait facilement ressortir du lot et servir le principal ressort du roman : le décalage qui produit un effet "cocasse".

Le coeur du roman, c'est le voyage à Auschwitz, vers lequel on tend puis s'éloigne, sans que ça fasse particulièrement sens, puisqu'il est absurde pour la moitié des participants et traversé pour les autres par un semblant d'émotion sur commande. "Un savoir qui n'est pas intimement relié à soi est vain. (...) Ce fétichisme de la mémoire est un simulacre."

L'auteure a très vite donné le ton. D'abord on s'amuse (sic) du côté grinçant de l'évocation de l'horreur rattrapée par le tourisme et l'hypocrisie de masse. Yasmina Reza joue habilement des juxtapositions. SERGE (de sa fille) : "C'est une obsessionnelle. Hier l'académie des sourcils, aujourd'hui l'extermination des juifs."

Mais ensuite, que fait Yasmina Reza du hiatus ? Nous en restons à l'exposé de la question : "Toutes ces furieuses injonctions de mémoire ne sont-ils pas autant de subterfuges pour lisser l'événement et le ranger en bonne conscience dans l'histoire ?"

J'en viens à me demander si ce n'est pas également un subterfuge pour donner de l'épaisseur à un roman sur une famille juive, où on se dispute mais où finalement, on s'aime, et sur des personnages isolés, perdus dans leur vie. "Les oiseaux ne sont ni agités ni fous. Ils cherchent le meilleur endroit et ne le trouvent pas."

Malgré le sens indéniable de la formule de l'auteure, je me suis ennuyé à ces lieux communs, et j'ai donc raté la passe de trois. Cependant, d'avoir aimé deux sur trois des romans d'auteures que je snobais, je peux raisonnablement tirer la conclusion que j'avais tort - avec néanmoins un tiers qui entretient le doute...

Ouh là, j'ai fait trop long. C'est ce qui arrive quand on raconte sa vie !
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Yasmina REZA. Serge.

Yasmina REZA nous présente une fratrie juive : la famille Popper. Serge, le frère aîné, un beau parleur divorcé, père de Joséphine, Jean, le narrateur, souvent indécis, Anne, dite Nana, la jeune soeur, épouse d'un portugais (peu apprécié par la famille) mère de deux enfants. Suite au décès de Marta, mère et grand-mère de nos héros, Joséphine la petite-fille décide d'effectuer un pèlerinage au camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne, là où les arrières grands-parents ont disparu, avec son père et ses oncle et tante. Ce voyage est un devoir de mémoire. Les querelles intestines entre les divers égos des protagonistes vont émailler ce périple. L'auteure, elle-même juive, adore se moquer des travers de ses congénères et elle réussit à la perfection.

Ce récit est parfois burlesque, hilarant, rapportant des situations ubuesques, le slip de bain non conforme à la piscine, la visite des camps de la mort transformés en parc d'attractions. Cependant je n'ai pas trouvé de fil conducteur pour l'action; trop de retour sur le passé, les différents au sein de la fratrie, sont trop redondants. En une phrase, ce n'est pas mon livre préféré de cette femme. J'ai même été tentée de l'abandonner: je ne me retrouvai plus dans ce méli-mélo de personnages aux liens distendus, ces chasses-croisés. J'ai du relire certains paragraphes. Heureusement qu'il y a de l'humour sarcastique pour donner du piment. Les relations en dents de scie de cette fratrie ne me donne pas toute satisfaction. Je me permets de vous recommander « Babylone », « Heureux les heureux » et « Anne-Marie la beauté », romans qui sont de bien meilleure facture. (21/03/2021)
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Bienvenue dans la famille Popper ( attention, pas D S à la fin, alors que s'il y en avait eu, la lecture aurait pu être plus facile à passer). La narrateur Jean, célibataire, plus ou moins en relation avec une ex pourvue d'un enfant un peu différent, sa soeur Nana et un frère ainé, Serge donc, admiré depuis l'enfance mais surtout hâbleur, décident sous l'impulsion de Joséphine ( la fille de Serge) de visiter Auschwitz et Birkenau. Ces éléments d'une famille juive non pratiquante vont plus s'éprouver entre eux que se confronter à L Histoire. Et puis la vie suivra son cours pour ces adultes, soixantenaires vieillissants, qui voient la mort leur faire signe de loin.
Yasmina Reza n'a pas son pareil pour décrypter et surtout coller son esprit de dérision sur tous nos travers d'occidentaux nantis. Elle nous l'a souvent prouvé au théâtre mais aussi dans ses romans ( "Heureux les heureux" entre autre). Virtuose du verbe, voire d'une petite complexité narrative, si le verbe fusait, si le regard perçant épinglait, souvent ( tout du moins dans ses romans) le procédé de fabrication l'emportait sur l'intrigue.

Cette fois-ci, en resserrant son intrigue autour des membres d'une même famille et en appliquant son envie de toujours de jouer avec le politiquement correct, le roman partait sur de bons rails. Hélas, trois fois hélas, rien ne fonctionne là-dedans. La famille, pas mal recomposée, décomposée, en plus de perdre le lecteur avec l'ajout de tierces personnes qui tombent comme un cheveu sur la soupe ( souvent sans intérêt, juste celui de placer un vague bon mot) n'est brossée qu'à gros traits. Aucun membre n'est réellement sympathique passé à la moulinette Reza, mais personne n'a non plus de vraie épaisseur. du coup, l'intérêt faiblit malgré quelques courtes piques ou remarque cinglante ici ou là. Et que dire du climax du roman, ce fameux sommet de politiquement incorrect qu'est le tour de force de faire de l'humour à Auschwitz. Ben rien. Plat. Sans saveur. On peut juste y voir, glissée parmi les dialogues plats des protagonistes ( un comble pour cette autrice célébrée au théâtre), une vague dérision sur le tourisme de masse. On a l'impression de lire un guide touristique sur les camps ( toujours bon de rappeler l'horreur) mais entrecoupé des réflexions insignifiantes, jamais déplacées car totalement banales. On pourra, au mieux, trouvé ce décalage bien vu, montrant ainsi comment face aux vestiges d'un génocide, l'égoïsme actuel reste plus fort. Mais sur une centaine de pages assez répétitives, c'est long et surtout très improductif.

Après leur visite touristique, les protagonistes reprendront leur vie ( dont on se fiche totalement maintenant). A coup de Lara Fabian ou de Thomas Bernard ou d'Edgar Poe, ils verront la mort s'approcher, comme tout un chacun, mais sans que cela n'influe sur leur intérêt, tant tout cela se trouve dissout dans un verbiage voulu brillant mais assurément sans âme.

Voici donc un roman fort vanté dans nos médias qui font l'opinion mais dont on peut absolument se passer tant on trouvera ailleurs ,sur les étals des libraires, des ouvrages autrement plus passionnants, intéressants, ou incisifs.
Un peu plus sur le blog
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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quelques moi dans la vie de deux frères juifs et de leur famille. une visite d'auchwitz. les souvenirs les tensions. les amours la maladie. les conversations lors de repas de famille. les conflits enfants parents. des dialogues des souvenirs. j'ai eu l'impression de passer un long moment avec cette famille. voilà je m'attendais à mieux.
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Avec Serge, Yasmina Reza nous entraîne dans l'histoire douce amère d'une famille juive, les Popper. C'est ainsi que nous faisons la connaissance d'une fratrie composée de Serge l'aîné, de Nana la petite fille chérie et de Jean le narrateur.
Dès le début nous assistons à l'enterrement de leur mère Marta sans pour autant que la scène ne soit triste car l'un des fils conducteurs de ce roman est l'humour, parfois décalé, souvent grinçant.

Bien que n'ayant pas été élevés dans la tradition juive, ils vont accepter de céder à la demande de Joséphine, fille de Serge, probablement animés par un pseudo devoir de mémoire, et donc aller visiter les camps d'Auschwitz Birkenau.
Mais ce qui aurait dû être un moment de recueillement tourne rapidement au simple voyage touristique avec selfies et au déchirement familiale.
Entre kitchs israélites nationalistes, touristes en short et chemises à fleurs, prises de tête de la famille avec Serge, bouderies de Nana et colère de Joséphine, tout y passe.

J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire notamment compte tenu du monologue des 60 premières pages, du mal également à trouver les personnages attachants. Enfin j'ai eu du mal à adhérer au traitement fait de la visite des camps de concentration.
Certes tout est possible ou presque en littérature, certes le côté décalé des choses souvent présent dans le roman trouve sa place dans cette utilisation des camps, mais de là à l'apprécier ou y adhérer...
En synthèse, une déception que cette lecture.
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C'est l'histoire banale d'une famille banale sans vraiment d'histoire.
Bien sûr leurs ascendants ont une histoire, terrible, mais je ne pense pas que ce soit le propos principal de ce livre.
Sauf si je suis passé complètement à côté, ce qui peut m'arriver à la lecture de livres écrits comme une rédaction sans sujet.
Mais comment ce genre de bouquin peut faire l'unanimité au Masque et la Plume. ça me sidérera toujours d'être à ce point là en minorité!!
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