Simon et Naslat

D'abord la douceur de la couverture... au toucher et au regard vous attire... Un livre souvent on le prend et on le retourne pour lire la 4ème de couverture et ho surprise, il y en a pas... ou plutôt il y a encore la couverture !?!

Et puis on ouvre le livre, on tourne les pages... et on découvre l'histoire et les images...
Tout d'abord, c'est Simon qui prend la parole et qui raconte, se raconte, son admiration pour Naslat.
Puis, on retourne le livre et c'est au tour de Naslat de prendre la parole...

Ce livre raconte une histoire d'amour ou de presque amour. A l'âge des genoux écorchés, des rêveries scolaires, et de tout ce petit univers où les sentiments prennent peu à peu un peu de place dans nos jeunes années...
A la fois poétique et rêveur, le récit s'illustre de quelques détails ciblés (la rangée de livres de la classe, la ligne de sang sur le doigt de Naslat, ...). Ni Simon, ni Naslat ne sont représentés et cela permet au jeune lecteur de s'identifier peut-être plus facilement ou tout du moins de se les représenter.

Une jolie histoire pour aborder la question des sentiments, surtout les inavoués...

"Dans ma classe, il y'a Naslat. Je ne vois qu'elle. Mais je crois bien qu'elle ne remarque pas."

"Dans ma classe, il y'a Simon. Personne ne le remarque. Sauf moi. Et moi, est-ce qu'il me voit?"

Simon et Naslat, deux élèves de la même classe, sont secrètement amoureux l'un de l'autre. Ils s'observent en cachette, savent toujours où est l'autre mais n'osent pas faire le premier pas.

C'est cette très belle histoire d'amour inavoué que raconte cet album.

Un album à double lecture: d'un côté, on suit les pensées intimes de Simon et de l'autre, celles de Naslat. Elles se rejoignent au centre dans une double page où on espère que les sentiments vont enfin éclater.

Le texte se révèle à la fois simple (on a l'impression de réellement entendre des enfants parler) et poétique.

"Parfois, j'aimerais être un oiseau. Discrètement, sans qu'elle me voie, je volerais au-dessus de ses pas. Je pourrais même picorer les miettes de son goûter"

A cette simplicité de l'écriture se superpose celle du dessin. Ninamasina a pris le parti de ne représenter que les éléments essentiels: les étagères, l'oiseau...Pas de fioritures, donc mais une grande douceur qui se dégage de ces illustrations.

J'ai justement bien aimé cet équilibre entre l'écrit et l'image. Chacun de ces deux éléments se répond sans prendre le pas sur l'autre.

J'ai également apprécié le fait que Simon et Naslat ne soient jamais représentés. Cela permet à chacun de les imaginer comme il l'entend. Mais surtout cela souligne encore plus le caractère universel de cette histoire d'amour inavoué.

Bref, vous l'aurez compris: un très joli album, tendre et poétique.
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