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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un poète qui écrit à un autre poète, et encore un autre qui le lit. Et pourtant, comme dans la chanson de Léo Ferré, la solitude. Rilke revendique sa solitude, il l'assume, il l'aime et il la partage à d'autres solitudes, d'autres plongées en soi-même pour y trouver, par un travail assidu, acharné, nécessaire, l'art, l'art de dire les choses, l'art d'écrire vrai, l'art d'écrire soi-même. Qu'est-ce qu'un poète? Un être qui vit dans l'impossibilité de ne pas écrire. Suis-je poète? Je ne suis pas assez seul, et trop fainéant. Les mots, pourtant, les traductions du réel qui passe en silence, remontent à la surfance, demandent à dire. Dire une rose, dire un regard, dire une motte de terre, dire un goût passager dans la bouche seraient le travail d'une vie, la recherche illusoire d'une vérité fuyante, la pierre sans cesse retombant qui rend Sisyphe heureux.
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Leçon de coaching littéraire ! Rilke est magnifique dans son humilité, lorsqu'il se livre intimement avec des réponses aussi universelles qu'émouvantes.
Même s'il manque pour moi dans cette édition la moitié du dialogue (les lettres de Kappus, ou au moins un rappel de leur contenu), on découvre, surtout dans les quelques lettres a Lou, la solitude de l'artiste, l'impossibilité de relations sociales et intimes.
Une fois de plus, comme beaucoup d'artistes, écrivains en particulier, Rilke est dans une prise de tête permanente, tournés exclusivement vers lui-même.
Les lettres de Rilke sont des analyses psychologiques très fines et très novatrices pour l'époque, sur lui-même et ceux qu'ils côtoient (son approche libre du sexe, très présente et très égalitaire, est aussi bien loin des poncifs de l'époque).

Je découvre Rilke par ce livre (malgré quelques poèmes lus il y a très longtemps), et je vais poursuivre !
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ce livre est étrange. un poète échange des lettres avec un ami, poète également. au début, j'ai été enthousiaste puis peu à peu je me suis ennuyée, j'attendais autre chose... j'aime mieux lire des poèmes qu'un texte sur la poèsie, son rôle dans la société, comment l'écrire.... bref je suis restée sur ma faim....
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En une dizaine de lettres écrites au matin du XXe siècle, Rainer Maria Rilke, fameux écrivain et poète autrichien, prodigue ses conseils et réflexions sur la vie à un jeune homme aspirant à la poésie, un certain Franz Xaver Kappus. Ce dernier n'a pas vingt ans au début de ces échanges épistolaires, et bien que Rilke n'en ait lui-même que vingt-sept, il émane de ses mots une sagesse riche et grave. Aux attentes de reconnaissance et aux souffrances du cadet Kappus, Rilke apporte une aimable et sincère attention, ainsi qu'une compassion presque paternelle. Entre la France, l'Allemagne, l'Italie et la Suède, c'est un Rilke souvent épuisé par le travail et la maladie, s'excusant pour ses longs mois de silence, qui revient avec plaisir et dévouement vers ce jeune homme torturé, hésitant entre une carrière littéraire et celle d'officier au sein de l'armée austro-hongroise.

Rilke évoque la passion et les affres de la création, place l'irrépressible besoin d'écrire comme la condition même de l'existence de celui qui souhaite écrire, vante les mérites des romans qui lui sont indispensables, tels Niels Lyhne de Jacobsen, livre de splendeurs et d'abîmes, somme le jeune homme « d'avoir de la patience envers tout ce qu'il y a de non résolu dans [son] coeur et d'essayer d'aimer les questions elles-mêmes comme des chambres verrouillées », l'invite à rechercher un métier qui le rendra indépendant, à embrasser la grande solitude tout en parvenant « à conquérir une relation au sexe qui vienne de [lui-même], des dispositions et de la manière d'être qui sont les [siennes], de l'expérience, de l'enfance et de la force qui sont les [siennes] ». Rilke couche de très belles pensées sur les femmes, visionnaires pour l'époque : « Cette humanité de la femme, portée à son terme dans les douleurs et les humiliations, apparaîtra au grand jour lorsque les métamorphoses de sa condition extérieure lui auront permis de se dépouiller des conventions qui la réduisent à la seule féminité, et les hommes, qui ne le sentent pas venir, seront surpris par leur défaite. » En somme, des lettres profondément inspirantes sur l'identité et l'altérité.
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Le sentiment d'un chemin initiatique que trace Rilke pour Kappus : Un guide, une écoute, une invitation à trouver en soi les ressources de l'art et de vérifier ou plutôt de se voir naturellement imposer le besoin créatif.

Une correspondance univoque où l'absence de Kappus (du moins de ses lettres) donne encore plus de puissance et de force aux perspectives esquissées par Rilke. Un vraiment moment de poésie en prose…
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