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Citations sur Les mouches bleues (48)

Que nous en réchappions ou pas, la laideur de ces années nous collerait à la peau. Elle se montrait désormais sans pudeur, et à moins que tous les témoins de sa malédiction ne disparaissent dans le hurlement des bombes tombant en chapelet, elle s’accrocherait aux hommes puisqu’elle avait pris goût à leur chair. Et si, moi, je regardais l’avenir, ce n’était pas avec candeur. Le mal originel, ineffaçable du nazisme marquerait au fer rouge le futur. L’inconcevable s’était produit. Des hommes avaient rouvert la voie à la peste qui prenait tant de plaisir à les détruire ; je ne croyais pas comme Alex que l’espèce nazie était unique, d’autres proliféreraient bientôt. Les mouches bleues, comme il les appelait, étaient comme la mort, increvables.
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Obéir, sinon, la schlague – le premier point du règlement qui ouvrirait la voie à la liberté.
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La sauvagerie se poursuit par la pendaison d’un vieux soupçonné de voler du pain. Suspect n’est pas coupable, mais le doute ne profite pas au cadavre ambulant, déjà mort de faim à en juger par la maigreur des jambes brassant l’air en un ultime sursaut.
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Le baraquement accueillait surtout des politiques. Au-delà de nos divergences, nous étions soudés par la détestation du nazi. Hélas, nous n’avions pu mettre de côté les divisions. Droite et gauche ne s’accordaient pas sur l’avenir de la Pologne, puisqu’on était convaincus que les portes du camp finiraient par s’ouvrir. Les uns regardaient à l’ouest, les autres à l’est, et tous, on dévorait des yeux la gamelle du voisin …
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Au cours de ces nuits éclairées par les flammes consumant Sachsenhausen, alors que se mêlait dans le ciel le rugissement des avions au tonnerre des canons, lui prenait sa guitare et jouait les mélodies une à une pour n’en oublier aucune.
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Depuis mon plus jeune âge, la mémoire est mon alliée. Grace à elle, j’ai vaincu mes « hésitations verbales d’enfance », comme en parlait notre médecin de famille. « Barguigner » avec les mots, préférait dire ma mère pour me protéger des moqueries . C’était plus chic que de me traiter de bègue, mais, à dix ans, je l’étais sacrément, et par ma faute.
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Quatre années d’étude et d’observation, de la place d’appel au châlit, en passant par la Station Z, le crématorium et les Kommandos, sont assez pour conclure que peu d’espèces partagent la boulimie des fanatiques hitlériens pour la mort. C’est en cela qu’ils ressemblent aux mouches bleues. Les deux espèces cèdent à la même frénésie pour le sang et la chair fétide. Je n’en démords pas, le diptère se frictionnant les pattes sur nos cadavres décrit le mieux le genre SS. Et, chaque jour, mon opinion se renforce. Nous sommes irrévocablement ses bêtes, ses esclaves, sa charogne.
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Sur la grille d’entrée est écrit : Arbeit macht frei, « le travail rend libre ». Question liberté, c’est si vrai que les remparts de la forteresse sont constellés de fils électrifiés et de tours équipées de projecteurs ;
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"La musique, c'est du bruit qui pense."
Victor Hugo
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Dans le châlit, je tends l’oreille. J’entends la plainte des ombres faméliques. Celles de nos vies qui s’épuisent. La femme de l’escalier ne jetterait pas un regard sur l’homme affaibli et fiévreux de vingt-six ans que je suis devenu. En quatre ans (quatre ans que j’ai franchi la porte du camp), des tombereaux d’eau ont coulé sous les ponts de la Vistule à Varsovie. C’est un crève-cœur, mais je me force à l’oubli – du moins j’essaye. Sachsenhausen a aussi détruit mon passé. Et si hier et demain ne comptent pas, il reste aujourd’hui où, pour survivre, puisqu’il s’agit de ça, je n’ai que les chants d’ici.
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