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Citations sur Les mouches bleues (48)

- Moins fort, tente Jacek sans conviction.
Rien à faire... Tout s'ose, cette nuit.
L'espoir d'en finir, le block 65 s'y accroche en entamant à l'unisson le "Chant des déportés" :

Loin dans l'infini s'étendent
Les grands prés marécageux
Pas un seul oiseau ne chante
Dans les arbres secs et creux

Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher.

Dans ce camp morne et sauvage
Entourés de fils de fer,
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d'un grand désert

Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher.
Bruits des pas et bruits des armes
Sentinelles jour et nuit
Et du sang, des cris, des larmes,
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher.

Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira,
Liberté, liberté chérie
Je dirai : "Tu es à moi !"

Ô terre enfin libre
Où nous pourrons revivre,
Aimer, aimer.

Aimer... Ce mot plus fort que la consigne de Jacek calme les esprits échaudés. Un long silence plein d'émotion, de communion, s'installe. Pour rien au monde on voudrait que ça cesse...
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quand on ne sait pas lorsque viendra la fin, chaque jour est une tumeur qui gangrène la raison. Lutte pas avec le temps, c'est toi qui perdrais. Oublie-le...
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L'emploi de la couleur réveille l'instinct de la mort, donne le droit de commettre les pires exactions. Il garantit l'impunité à celui qui porte l'habit de SS puisqu'il ne maltraite pas un semblable, mais un triangle dont Loritz s'applique à expliquer le sens aux arrivants, non sans plaisir : jaune pour le juif, rouge pour l'opposant politique, rose pour le "pédéraste", vert pour le criminel de droit commun, notre pour l'"asocial", un fourre-tout à l'étiquetage imprécis puisque aucun triangle n'est humain.
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Lors de la libération des camps, des soldats russes ont généreusement offert à manger aux prisonniers qui se sont jetés sur la pitance. Nombre sont morts dans d’horribles souffrances, l’estomac retourné par l’abondance.
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À l’heure de la répétition, voilà qu’en un instant la tenue rayée s’efface, devient costume de scène. La lumière rasante du soir entre par une fenêtre, comme la poursuite au théâtre. Le public, une poignée d’inconscients, s’interdit d’applaudir. Musique, maestro ! Rosebery d’Arguto tend un bras, Nowak observe son geste. Les cris, les injures, les insultes s’oublient. Les voix s’élèvent, effaçant les brimades, les violences, les affronts, l’injustice. La dignité revient.
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Un soir, à quelques pas du crématoire, un cadavre empilé avait gémi d’un soupçon de rien. J’avais posé ma main sur la sienne, qui bougeait. Une voix d’outre-tombe avait murmuré : « J’étais certain d’être mort, je n’avais ni faim ni soif, je ne souffrais plus… J’étais en paix. S’il te plaît, ne me renvoie pas en enfer. Tue-moi pour de bon. » Je l’avais sorti du tas, supplié d’ouvrir les yeux, mais il avait fini par choisir de mourir.
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Sans se mêler aux pouilleux, le nazi observe son commis, le Kapo chargé de la tyrannie de base. Qui lui se répète qu’il ne fait qu’appliquer l’ordre d’un petit Führer obéissant à un Führer un poil supérieur, et que tous sont des uniformes et des ordres. Entre Hitler et le Kapo n’existent plus que des instructions appliquées à des numéros, des triangles de couleur sans plus de consistance qu’un « morceau » – ein Stück. Suffit d’exécuter, les yeux fermés et le nez bouché, pour se croire irresponsable. Voilà comment dormir sur ses deux oreilles.
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— Cherche pas à t’enfuir et compte pas les jours comme le camarade avant toi. Il additionnait les semaines et les mois, pensait que ça l’aiderait à tenir. Mais quand on ne sait pas lorsque viendra la fin, chaque jour est une tumeur qui gangrène la raison. Lutte pas avec le temps, c’est toi qui perdrais.
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