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EAN : 9782315009992
243 pages
Max Milo (19/05/2021)
4/5   3 notes
Résumé :
Vincent Robin-Gazsity raconte son expérience dans une entreprise chinoise en Afrique pendant trois ans. Interprète pour la China Communications Construction Company au Gabon, l'auteur dévoile la vie quotidienne dans un grand groupe chinois en Afrique et le monde qui se construit à la barbe de l'Occident entre pays du sud. Pendant trois ans il se plie aux conditions de travail des employés chinois expatriés sur le continent noir : une vie en collectivité, de libertés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre généreusement octroyé par les éditions Max Milo lors d'une masse critique, la juxtaposition de « Français » et « Chinafrique » ayant attiré mon attention, suscité mon intérêt. A juste titre.
L'auteur est français, marié à une chinoise dans le livre, et surtout interprète Français/Mandarin pour le compte d'une grande entreprise chinoise travaillant au Gabon.
C'est le point de départ d'une narration vraiment drôle, rythmée et bien écrite de son séjour africain. Il analyse sans prétention mais avec finesse les rapports entre asiatiques et africains du point de vue d'un européen.
Cela donne lieu à des réflexions intéressantes sur les rapports hiérarchiques, les rapports de domination, le racisme, la religion etc...
Il ne s'agit jamais d'un essai mais plutôt d'une somme de réflexions nées de son expérience personnelle articulée autour de son métier de traducteur. Et le résultat sonne drôlement bien. Il nous fait rire avec ses dialogues parfois à la limite du surréalisme comme par exemple cet appel au commissariat de Libreville lors d'un cambriolage :
« -Bonjour, c'est pour signaler un braquage
- Ah ils sont combien ?
- Ils sont partis.
- Tout va bien alors ? »
Par petites touches souvent comiques, il dresse un portrait des Gabonais, des Chinois et en creux des occidentaux en s'attachant à comparer les attitudes des uns et des autres dans des situations de la vie de tous les jours : repas, travail, décès (bon, tous les jours...).
La corruption comme mode de fonctionnement normal de la société Gabonaise est très présente à chaque moment du récit et on finit par comprendre les mécanismes, la logique interne de ce type de fonctionnement.
En France, ces pots-de-vin sont institutionnalisés : impôts1, impôts2, impôts3, TIPP, TVA, CSG, CRDS... par un état omniprésent. Au Gabon, il faut se débrouiller de la main à la main. Une fois que l'auteur a compris comment cela fonctionne, les difficultés s'estompent et il arrive à faire tourner correctement la boîte pour laquelle il travaille avec une certaine aisance.
Sa compétence de traducteur est mise en oeuvre également pour comparer les racines des mots de notre quotidien dans les deux langues et nous faire ainsi comprendre que des représentations mentales différentes en découlent. L'idéogramme chinois pour travail se dit « gan huo », association de « gan » pour « faire » et de « huo » pour « vivre ». Simple. Très différent de notre « tripalium » latin...
Ces moments linguistiques sont un pur bonheur de ce livre, toujours grâce à l'humour légèrement acide instillé par l'auteur.
Il décrit la population de son lieu de travail : les noirs (pas les « blacks » politiquement corrects), les jaunes, les blancs, chacun ayant ses représentations « racistes » des autres. Encore une fois, c'est souvent à éclater de rire, d'un rire franc car il n'y a pas de sous-entendu toxique dans ces descriptions : du factuel, du vécu.
Pour conclure, je remercie Babelio pour ce moment de pur plaisir de découverte et de réflexion.
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Très belle découverte grâce à masse critique ! Je connaissais la francafrique et j'avais beaucoup de préjugés sur la chinafrique que je connaissais en définitive assez mal. Là l'auteur nous raconte tout de l'intérieur avec un style très imagé et emprunt d'humour sa découverte des cultures chinoises, gabonaises et de leurs rencontres. le tout avec le regard acerbe d'un ethnolinguiste qui n'hésite pas à remettre en cause son rapport à l'Autre et ce faisant nous permet de nous interroger à notre tour. certains passages m'ont mises mal à l'aise car c'est une peinture des cultures gabonaises, gabonaises et en miroir françaises sans langue de bois que nous offre l'auteur. Mais le problème dans le fait de vouloir ainsi résumer les moeurs de millions d'Hommes par couleur de peau est qu'on ne peut le faire sans simplifier, stigmatiser... Et je suis lasse de tous ces récits dans lesquels l'Africain est cariicaturé de la sorte. Même si ici la caricature sert aussi de dénonciation, la pilule passe mal. Ce n'est plus ce type de récits sur l'Afrique que je souhaite lire.
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Un roman qui m'avait fait de l'oeil lors du masse critique. J'ai donc eu la chance de le lire mais je ne me suis pas vraiment plus dans ce récit j'ai trouvé ce récit intéressant et drôle

J'ai trouvé la plume de l'auteur tout de même fluide et travailler avec une réalité de dialogue qui m'a fait penser à une autobiographie

Je garde un bon souvenir de cette lecture malgré que je ne suis sans doute pas le lectorat rechercher
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Depuis que je suis arrivé au Gabon les routes ont perdu une part de mystère, alors je me rabats sur les océans. Même la route de la soie est complètement dépassée. Abandonnée depuis le 15e siècle. Marco Polo est "has been" depuis longtemps. La vraie aventure, c'est le bateau, c'est Magellan, c'est Vasco de Gama ou Savorgnan de Brazza. Eux ont ouvert la voie aux porte-conteneurs et posé les jalons de la mondialisation. Il n'y a plus d'aventure sur terre. Tout a été quadrillé, cartographié, photographié et livré en pâture aux touristes pour leurs voyages organisés. Pour les aventuriers, une seule issue : la mer.
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Une chose est sûre, les Chinois ne sont pas romantiques. Non pas parce qu'ils mangent des pattes de poulet, mais parce qu'ils se conçoivent comme un tout, un groupe uni ; ils pensent "nous" alors que nous pensons "je". Nous, les Chinois.
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Video de Vincent Robin-Gazsity (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Robin-Gazsity
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=54574&razSqlClone=1
ENFERMÉ À LIBREVILLE
Sept jours en Chinafrique
Vincent Robin-Gazsity
Préface d'Auguste Moussirou-Mouyama
Écrire l'Afrique
Libreville, l'Eldorado noir. Tout le monde veut croquer sa part de pétrodollars, mais attention, on peut perdre plus qu'on est venu jouer. Surtout en temps d'élection, lorsque tout ce que le continent compte de sorciers et de féticheurs se rassemble dans la capitale... Enfermé à Libreville est l'ethno-polar d'un français infiltré chez les Chinois du Gabon, écrit dans une langue colorée par les migrations sur le continent africain. Une véritable remise en question des frontières de la littérature francophone.
Auteur franco-hongrois, Vincent Robin-Gazsity, alterne les voyages en Asie et dans l'Empire du Milieu. L'apprentissage du mandarin lui a permis de partir en Afrique pour devenir un des premiers traducteurs occidentaux dans une entreprise publique chinoise. C'est cette expérience qui est racontée dans ce roman.
Broché ISBN : 978-2-343-11746-1 ? octobre 2017 ? 172 pages
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