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EAN : 9782234070134
208 pages
Stock (23/10/2013)
3.38/5   51 notes
Résumé :
"Longtemps j'ai joué avec les mots des autres. J'ai vulu jouer avec les miens et puis tardivement, j'ai constaté que mes mots les uns derrière les autres racontaient des histoires. Alors pourquoi pas ?"

Jean Rochefort
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ah, quel plaisir de retrouver ce cher Jean Rochefort. Fan inconditionnel, je craignais la déception. Et bien non, mille fois non, le bouquin est à l'image du bonhomme, décalé, drôle, plein de charme. Pas un humour de lourdingue, chez Rochefort c'est le bon mot, le mot juste, le mot imparable. On retrouve les amis de toujours Bébel, Marielle, ceux déjà partis Noiret, Fresson, Dufilho, Michel Beaune, Pierre Schoendoerffer. La relève avec Edouard Baer digne héritier, trublion libre comme son ainé, roi des situations irréalistes.
Pourtant, certains seront peut-être déboussolés, ici pas de chronologies, juste une suite de réflexions, d'anecdotes, de pensées, de souvenirs, sans lien. Mais avec la lucidité que la vie aura été un magnifique cadeau. Avec aussi de-ci delà une mélancolie et une pudeur qui va droit au coeur.
Son livre est à sans image classieux sans ce prendre au sérieux.
Chapeau bas et profond respect.
Et cerise sur le gâteau, pour moi anonyme lecteur une dédicace et un échange avec Monsieur JR. Oui, je sais, je me la pète mais je suis pas peu fier.

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Ces souvenirs de Jean Rochefort se dégustent en imaginant l' homme: Un immense acteur et un voyageur parfois inattendu.
Je retrouve Jean Rochefort, dans les flashs de films qui me reviennent: Ce jeu subtil et chaleureux d'un homme de l'art totalement habité.
La boîte de chocolats qu'offre Rochefort de sa vie, recèle parfois de choses abominables (scènes de l'épuration) jamais oubliées. Elle offre aussi un aperçu des amitiés indéfectibles forgées dans la formation théâtrale ou dans les tournages parfois secoués (Le Crabe-Tambour, entre-autres).
L'homme et l'acteur se confondent: humains, gaffeurs, touchants, souffrants.
Ce dernier point me rappelle le rôle de Don Quichotte qui échappa à Jean Rochefort sous la double-malédiction d'un tournage catastrophique (voir Lost in La Mancha de Terry Gillian) et d'une double-hernie discale dont fut atteint l'acteur!
Mais quel grande chance , qu'un ami se soit trouvé aux côtés du jeune Jean Rochefort pour le persuader de continuer sa formation d'acteur!
Alors, un immense merci pour ces mots, Ce genre de choses; et ces scènes inoubliables de cinéma à Jean Rochefort l'acteur/homme.

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Quel savoureux recueil de textes ! Les chapitres sont courts, le style est alerte, ramassé, chaque phrase fait mouche :

« Belmondo encore ! Normal, trop célèbre pour être connu »

Jean Rochefort raconte des anecdotes de tournage bien sur, mais il écrit aussi sa passion pour les chevaux, ses dégoûts et ses indignations, le ton est caustique mais jamais désabusé. Et surtout, il n'est jamais impudique mais admiratif envers ses camarades du Conservatoire (Claude Rich, Jean-Pierre-Marielle, Jean-Paul Belmondo, Bruno Crémer), la sublime Delphine Seyrig , son ami Philippe Noiret ou le jeune Edouard Baer qu'il admire tout autant. Il fait preuve d'une sincérité touchante tout au long des pages et ne manque pas de s'égratigner au passage, passant des années sombres de la seconde guerre mondiale à une rencontre assez déconcertante avec Françoise Sagan.
Jean Rochefort est drôle, profond, élégant et il garde toujours sa part de mystère, Ce genre de choses que j'apprécie tant, ce livre lui ressemble.
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Ce genre de choses est un recueil de réflexions, et de souvenirs précieux d'un grand homme qui m'est cher, offert par quelqu'un qui m'est plus que cher pour mon anniversaire. le ton est humoristique, parfois badin, où l'on imagine notre Rochefort préféré la moustache frétillante et allègre. Puis la plume se fait plus grave, quand sont évoqués ses chers amis disparus: Noiret, Delphine Seyrig:"Que sont mes amis devenus et de si près tenus..."
La surprise est au virage de chaque page tournée, il y a des relents de Queneau, une tendresse à la Tati, bref ce genre de choses et bien d'autres encore!
Mais j'avoue n'avoir toujours pas mis à jour le mystérieux Rochefort et je crois que je ne l'en aime que plus.
Un bon moment de complicité avec ce grand artiste!

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Quel plaisir de retrouver Jean Rochefort, intact et immortel dans son rythme et sa syntaxe d'équilibriste. Il a cette rare particularité de posséder une écriture siamoise de sa diction et l'on se souvient alors que la littérature peut être "mémoire vibrante", trace sensible d'une enveloppe disparue. Captation fidèle. Rochefort poétique et charmant, aristocratique au beau milieu du ridicule, anglais jusque dans son flegme. On découvre un homme qui sait admirablement décrire de manière souple et rapide en d‘émouvants croquis les personnages souvent notoires qui ont traversé sa vie : Bruno Cremer, Belmondo, Noiret, Marielle. L'absurde, l'humour toujours un peu teinté de spleen, un rire un peu comme un "désolé, excusez-moi." On se délecte de très belles pages, notamment celles évoquant le trio amoureux dans lequel il partagea une femme avec un homme plus mûr qu'il admirait. Relation particulière avec ce rival à qui il s'efforçait de ressembler, anxieux d'être à la hauteur de ses goûts et couleurs. On apprécie aussi les précieuses lignes où Rochefort nous laisse côtoyer "la fameuse bande du Conservatoire" et admirer ses fumeuses techniques de drague ainsi que celles de Marielle et surtout de l'iconoclaste amateur de football qu'est Jean-Paul Belmondo. L'un de mes récits préféré est celui où Françoise Sagan vient chez Rochefort pour discuter d'une éventuelle adaptation théâtrale d'un de ses livres, escortée de l'acolyte Jean-pierre Marielle. La scène est si bien tournée, qu'on entend presque les deux compères étouffer leurs hoquets rigolards et spasmodiques. Les lèvres pincées, les bras serrés autour des côtes, tendus, concentrés pour éviter le fiasco, le fou-rire nerveux inévitable. On savoure et on apprécie en gourmet ces instants rares et partagés. Reconnaissant, je vous remercie de nous avoir laissé vos mots, vos anecdotes afin de pouvoir arpenter à l'envie vos souvenirs. Ainsi l'on vous retrouve dans toute votre élégance moustachue et sensible dans une lecture mélancolique et drôle, à votre image. Vous resterez à jamais cet homme bouleversant, dansant follement sur un air de raī dans un salon de coiffure de province, sous les yeux ébahis d'un jeune garçon. Merci Jean et félicitations à Eugénie Poumaillou, efficace et discrète "aide à l'écriture". (cf citation "petite-fille de dictateur vénézuélien")
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Belmondo signe autographe sur autographe. Apitoyé, on m'en demande un. Pour en rire et par dérision, je signe "de Funès". Rapidement, autour de moi, on se presse, je persiste et signe "de Funès", puis l'amour-propre m'envahit et, courageusement, je décide d'utiliser mon patronyme.
Le récipiendaire : "Qui c'est ça, Rochefort ?
- C'est moi.
- Soyez gentil, signez "de Funès".»
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Ils ont quand même emmené menotté, en pyjama, notre Sacha Guitry, qui lui prenait,il est vrai, quelques coupes de champagne avec des officiers nazis,et aussi qui allait voir Tristan Bernard, l'ami juif enfermé au Château de Vincennes pour lui offrir des caches-nez,il fallait lui arracher un sourire et le protéger du froid.
Mais qui sommes nous ? C'est le moment de se poser la question. Qui est ce mammifère, cette espèce autodestructrice seule sur la planète avec le grand chimpanzé ? Pas le bonobo qui,lui,a trouvé d'autres façons.
Quant à Sacha Guitry,le petit fils du grand Albert Willemetz m'a confié des documents prouvant que Sacha Guitry s'était proposé auprès du Heer Schleier de l'ambassade d'Allemagne de prendre la place de Tristan Bernard, déjà vieillard, afin que celui-ci n'aille pas dans les camps de la mort. Par cette offre suicidaire-avouons-le non?-Tristan Bernard fût sauvé. On est quoi ?Nous sommes qui ?
Mon prof ,président du comité d'épuration, plus tard jouera Sacha Guitry. On oublie ,on s'arrange avec soi,on est entre autres comme ça. Heureusement, notre prof n'aimait pas Belmondo et ne m'aimait pas.
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En sixième, à Vichy, en 1942-1943, j'ai un copain juif, on se dispute pour un stylo et moi je lui dis : "Sale Juif ".
le lendemain, à la sortie, une petite femme me fixe longtemps, je baisse les yeux sans savoir pourquoi. Elle approche, me colle une baffe, c'est sa mère, je n'oublierai pas.Merci.
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Quand Belmondo au conservatoire passait une scène, les avertis se précipitaient. Les mots qui sortaient de sa bouche ne pouvaient avoir été écrits auparavant. On ne réchauffe pas les galettes ! Non,les mots parvenaient vivants ,évidents,tout neufs.
Montre-moi tes mains.
Les voilà !
Les autres !
Les autres ?
Oui.
Les voilà.
( Molière, L'Avare,acte I,scène III.)
Voilà, évident, pas de problème. Je sortais du cour anéanti. Il jouait le peuple, on était dans le peuple. Plus tard,quand il lui faudrait être un seigneur, il demanderait au voyou d'à bout de souffle de s'en charger.
Pour certains, nous étions devant une erreur de vocation, pour d'autres, devant le futur inconditionnel, il recréait tout. Aussi son concours de sortie du conservatoire fit-il scandale.

Les autres ! Les voilà .
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Aller en boîte avec Sartre.Nos amoureuses jouent la même pièce. Après la représentation, il faut se détendre. Nos amoureuses grignotent, nous les regardons grignoter,nous parlons de choses et d'autres.
La gaudriole va bon train avec Sartre,il faut prendre du bon temps, il ne faut pas désespérer Billancourt, de plus, il est sur un nouveau coup,Jean-Paul, c'est vrai qu'il a l'opinion politique un peu fouineuse.
Comme lui et d'autres furent navrants envers Camus après sa mort subite !
Comment admettre un philosophe à l'évidence charnellement de gauche, joueur de pétanque et de foot !
Dangereusement unique, dangereusement indispensable.....
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Videos de Jean Rochefort (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Rochefort
Le Dimanche de la vie - Extrait. Un film de Jean Herman
Avec Danielle Darrieux et Jean Rochefort
D’après l’oeuvre originale de Raymond Queneau.
En 1936, à Bordeaux, Julia, tient un magasin de couture et de confection. Elle voit passer tous les jours devant son atelier un soldat plus jeune qu’elle, Valentin Bru, pour qui elle s’éprend jusqu’à vouloir l’épouser. Une fois mariés, ils décident, à la faveur d’un héritage, de s’installer à Paris, où Valentin ouvre une boutique de cadres tandis que Julia s’improvise voyante sous le nom de Madame Saphir. Alors qu’elle tombe malade, Valentin remplace sa femme en se travestissant. Mais la guerre éclate et vient bousculer la vie du couple…
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