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Librairie Centrale (01/01/1867)
4.75/5   2 notes
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
20 avril 1866
Entre autres manies, nous possédons celle de l'élevage : nous élevons des
chevaux, nous élevons des lapins, nous élevons des écureuils. Ce à quoi
nous pensons moins par exemple, c'est à élever nos enfants. Quand notre
levrette a mis bas, nous entourons la mère et les petits des soins les plus
assidus ; il n'y a pas dans la maison assez de coton pour capitonner le nid
des nouveau-nés, et s'ils en exprimaient le moindre désir nous irions
chercher pour les sustenter des bavaroises, au café d'en face.
Si le médecin, après une nuit d'angoisses, vient enfin annoncer à l'époux
que sa femme l'a rendu père, les choses se passent autrement. On va au
bureau de la rue Sainte-Appoline choisir dans un tas de femmes de la
campagne une paysanne qu'on ne connaît ni peu ni prou, on lui met l'enfant
dans les bras, on insère le tout dans un wagon en partance pour Pithiviers
ou Condé-sur-Noireau, et quand huit jours après, les amis de la famille
viennent demander à voir si le petit ressemble à son papa, on leur répond :
— Il est en nourrice.
Neuf fois sur dix, avant la fin du premier mois, alors que les parents se
demandent déjà s'ils feront de leur héritier présomptif un gâte-sauce ou un
ambassadeur, ils reçoivent une lettre ainsi conçue ;
Monsieur, madame,
C'est avec regret que je vous annonce que le petit Étienne est tombé dans le
feu. Pendant que je faisais sécher ses langes devant la cheminée il a roulé
dans les cendres. Quand je l'ai retiré il était noir comme du charbon de
terre. Je lui ai fourré la tête dans l'eau, je lui ai fait avaler de la camomille,
rien n'y a fait.
Envoyez-moi douze francs pour l'enterrement de ce pauvre chéri, je me
recommande à vous si vous en avez un autre.
Votre nourrice dévouée,
Fille Bampriquet.
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(Au sujet des théâtres)
Il a été généralement convenu que les pères ne pouvaient plus y mener leurs filles.
Je vais dire aux pères une chose qui va peut-être les étonner : "Vous ne pouvez pas mener vos filles au théâtre ? Eh bien, ne les y menez pas."

Si, pour sauvegarder l'innocence des jeunes filles, on doit jouer des pièces où il sera prouvé que les enfants naissent dans le cœur des salades et que Mme Dubarry était simplement la sœur de Louis XV, j'aime autant Guignol qui a au moins pour lui de rosser le commissaire.
Vous voulez mener vos filles au théâtre ? Faites alors un théâtre pour elles. Le Demi-Monde est une comédie très remarquable. Il est cependant clair que Dumas fils, en l'écrivant, n'a jamais eu l'intention de la dédier aux demoiselles de son temps.
Un homme qui s'écrie avec une noble indignation : "Nous ne pouvons pas mener nos filles au théâtre !" ne me paraît pas beaucoup plus extraordinaire qu'un autre homme qui dirait : "Nous ne pouvons pas mener nos filles au bal d'Asnières ni au jardin Bullier."
(...)
Il y a du reste une épreuve bien facile à tenter. Que l'honorable moraliste qui se plaint de ne pouvoir mener ses filles au spectacle, bâtisse un théâtre spécial destiné à la jeunesse féminine. Qu'il y joue des pièces dans des données comme celle-ci :

"Léocadie, âgée de seize ans et demi, a un perroquet gris avec lequel elle a été élevée et qu'elle affectionne absolument comme s'il était de la famille. Un jour le perroquet disparaît tout à coup.
Démarches, recherches de toutes sortes, promesses réitérées de récompenses honnêtes, rien n'y fait.
Enfin, à la scène quatorze, au moment où l'intérêt est surexcité au plus haut point, Léocadie apprend par le concierge (rôle comique) que c'est la bonne qui a vendu le perroquet gris, après avoir pris la précaution de le teindre en vert pour dérouter les soupçons."

Voilà certes un ouvrage dramatique à la représentation duquel un père, si rigide qu'il soit, pourrait mener ses filles. Seulement, ce que les papas oublient trop, c'est qu'un directeur assez pudibond pour jouer des pièces de ce calibre, verrait au bout de quinze jours la faillite venir prendre possession de son contrôle.
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Les courses de Vincennes et l'étang du Bois de Boulogne ont cela de
particulier qu'à chaque nouveau printemps on y retrouve celles que nous
appelons les femmes de l'année dernière. Quelques-unes ont déjà repris
leur service, et lancent sur les jolis messieurs en jaquette des regards qui ne
sont pas encore entièrement dégelés. Rien n'est curieux pour l'homme
naturellement méditatif comme ces fluctuations de la galanterie, L'une qui,
il y a douze mois à peine, se promenait seule, en robe de foulard, sur le
gazon des contre-allées, se dorlote aujourd'hui en robe de velours dans une
bonne calèche, en compagnie de madame sa maman; car beaucoup d'entre
elles qui, au printemps dernier, étaient orphelines, se sont payé dans
l'intervalle une maman sur leurs économies, et quand nous avons eu les
Travailleurs de la mer, nous avions depuis longtemps déjà la mère de la
travailleuse.
D'autres qui, au contraire, inauguraient le printemps dernier par les boucles
d'oreille longues comme des cordons de sonnettes et par des caracos sang
de bœuf, ont subi les chances mauvaises du baccarat de l'amour et
s'exposent aujourd'hui à l'intempérie du mois de mars les oreilles nues et
les épaules faiblement couvertes.
Plusieurs qui avaient changé de cavaliers m'ont rappelé involontairement le
poulpe dont Victor Hugo nous a récemment donné une si magnifique
description. Je supputai malgré moi le nombre de victimes qu'elles avaient
bien pu faire dans cet intervalle de douze mois. Je me demandai avec une
curiosité mêlée d'effroi au fond de quelle grotte elles cachaient les
squelettes des gandins qu'elle avaient dévorés jusqu'aux os. Je songeai
qu'une bonne partie de la jeunesse française est composée de fiers
imbéciles, et une larme silencieuse coula sur ma joue brûlante.
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"Les Apôtres" de M. Renan vont paraître. C'est vous dire que les gens qui
aiment la tranquillité font leurs malles pour Versailles. On n'a pas oublié le
tumulte produit par "sa Vie de Jésus". Pendant trois mois il a neigé des
réfutations : on en a compté jusqu'à douze cent quatre-vingt-seize. Je dis
compté, car je ne crois pas qu'on en ait lu une seule. L'évêque de Marseille
avait décidé qu'en expiation de ce volume, qui s'est d'ailleurs
admirablement vendu, tous les vendredis les cloches de la cathédrale
sonneraient le tocsin de une heure à trois. Malheureusement cette mesure
anti-contagieuse n'a pu s'exécuter longtemps, parce que les habitants
illettrés croyaient constamment qu'il s'agissait d'un incendie, et qu'au lieu
de prier pour le réprouvé ils se mettaient à courir dans les rues munis de
seaux pleins d'eau et en criant ; au feu ! ce qui jetait dans les affaires
publiques une perturbation facile à concevoir.
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— Voilà soixante-seize ans que M. Guizot vit dans la religion réformée.
Aujourd'hui il reconnaît qu'il s'est trompé et il entre dans la religion
catholique. Mais puisqu'il s'est trompé pendant soixante-seize ans, qui me
prouve qu'il ne se trompe pas encore?
Il me semble qu'un homme de la valeur de M. Guizot doit éprouver
quelque embarras à répondre à la foule :
— Eh bien ! oui, je me suis laissé égarer toute ma vie par le nommé Luther,
qui a abusé de ma crédulité et de mon innocence. Tout ce que j'ai dit et fait
jusqu'ici n'a pas le sens commun, permettez-moi de passer à autre chose.
L'étonnement de la foule cessera comme par enchantement le jour où elle
saura toute la vérité, c'est-à-dire que les hommes politiques n'ont jamais eu
et n'auront jamais d'autre religion que celle dont ils ont besoin pour le
triomphe définitif de leurs idées gouvernementales
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