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EAN : 9791025204719
144 pages
François Bourin (06/02/2020)
2.5/5   6 notes
Résumé :
Sibylle guette le carillonnement des cloches pour rythmer les moments où elle doit prendre ses cachets blancs. Il n’y a pas si longtemps, elle était encore – ainsi sacrée par son boss Sa Sainteté P.Y. – la « Reine de la pub ». N’a-t-elle pas reçu un grand prix pour son slogan : « Conservez comme vous aimez », destiné à promouvoir des boîtes en plastique ?… Un temps portée aux nues par toute l’agence, elle est un jour supplantée par la jeune et Belle Capucine, alias ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
De l'utilité des boîtes en plastique

Le nouveau roman de Martine Roffinella nous entraîne dans l'univers impitoyable d'une agence de pub. Adulée puis rejetée, Sibylle ne va supporter sa mise à l'écart. Un conte cruel et édifiant.

Grandeur et décadence! Si «Sa Sainteté P.Y.», son chef, a surnommé Sibylle la «Reine de la pub», c'est qu'elle était douée. Elle a du reste connu son heure de gloire lorsqu'un Grand Prix lui a été décerné pour le slogan «Conservez comme vous aimez», conçu pour faire vendre des boîtes en plastique. C'était la période où tout le monde la jalousait, où elle voyait l'avenir en rose bonbon, où son franglais lui laissait entrevoir du high potential, où elle était fit for future, où winning rimait avec earning.
Mais les bonnes choses ont un temps, surtout dans l'univers impitoyable de l'entreprise et particulièrement dans celui de la pub, comme Frédéric Beigbeder nous l'a démontré avec 99 francs. Quand Capucine, la «Princesse commerciale», se dit qu'il lui faut pincer fort pour grimper dans ce panier de crabes, l'ascension de Sibylle va immédiatement s'arrêter. Pire même, comme sa collègue à désormais l'oreille du Directeur, elle va réussir son entreprise de démolition et envoyer Sibylle pointer au chômage. Une fin aussi brutale qu'injuste, une violence économique qui va tout d'abord la laisser exsangue. Seules les petites pilules blanches qu'elle prend à heure régulière rythment désormais sa vie. À la dépression viennent en outre se greffer quelques troubles obsessionnels du comportement. Mais comme à la roulette, quand rien ne va plus, la boule n'a pas encore trouvé la case dans laquelleelle s'arrêtera. Celle de Sibylle s'immobilise dans la case «vengeance». Ceux qui ont juré sa perte se sont sans doute réjouit trop tôt. On a beau avoir les dents longues, cela n'empêche pas de se faire mordre à son tour. Et de quelle manière!
Mais je vous laisse découvrir ce plat qui se mange froid.
Revenons plutôt sur le style de Martine Roffinella qui nous entraîne dans une sorte de conte moderne particulièrement cruel, mais qui se goûte comme un bonbon acidulé. Derrière le sucre, l'amertume arrive sans prévenir. Derrière les mots du marketing, de la performance et du jargon publicitaire viennent se greffer ceux d'une femme blessée qui peu à peu reprend du poil de la bête pour finir en vengeresse impitoyable. Avec en filigrane quelques questions existentielles: l'entreprise peut-elle fonctionner différemment dans un monde qui érige l'argent et le pouvoir comme seule mètre-étalon? le personnel est-il condamné à être constamment sous pression? La solidarité entre femmes ou entre collègues est-elle définitivement à bannir du monde de l'entreprise? Faute de pouvoir y répondre, la romancière dresse un constat glaçant et donne à ses lecteurs des pistes de réflexion. Ce qui n'est déjà pas si mal, non ?


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J'ai tout de suite été attirée par le titre que je trouvais original et la couverture avec ses jolies boites en plastique lorsque j'ai vu ce livre sur Netgalley. Il n'a pas du tout été à la hauteur de mes attentes malheureusement.

Sybile est la reine de son agence de publicité, elle a inventé le slogan qui sert de titre au livre et qui concerne justement des boites de conservation en plastique (dont la marque n'est pas citée, il ne s'agit pas forcément des plus célèbres d'entre elles). Elle a reçu un prix pour ce haut fait et elle est la préférée du patron, appelé Sa Sainteté P.Y. Puis arrive la belle Capucine, la Princesse Commerciale, qui a les dents longues et la supplantera dans le coeur du boss puis s'acharnera sur elle jusqu'à la faire licencier, ce qui bouleverse complètement sa vie.

On apprend son histoire par des flashbacks car le roman se passe dans une seule nuit. Sybile est malade, atteinte de très graves tocs qui lui font tout vérifier des dizaines, voire des centaines de fois. On ne sait pas très bien si ces troubles sont une conséquence de son licenciement ou une de ses causes, en dehors du harcèlement de Capucine. Elle suit une thérapie avec Papa-Psy et doit prendre ses médicaments deux fois par jour à des heures précises, ce qui renforce ses obsessions.

On suit Sybile durant une nuit, on est dans sa tête où tout est en vrac. Elle est complètement obsédée par ce qui l'entoure, on assiste par exemple à sa vérification de la porte du frigo, qui n'est peut-être pas fermée, ou peut-être que si, sait-on jamais. Et d'autres du même genre, tout son environnement y passe, ça l'occupe la nuit entière, durant laquelle on apprend son histoire par bribes.

L'histoire est plutôt décousue, mais je pense que c'est un effet voulu pour qu'on entre dans la tête du personnage. Elle semble complètement détachée de ses affects, on ne ressent pas non plus sa souffrance et son angoisse. On a une succession d'actions absurdes qui nous font entrevoir la folie de Sybile, mais sans qu'on puisse éprouver de l'empathie pour elle.

Le style est aussi pénible sur la longueur : Sybile pense dans un mélange de français et de franglais ou d'anglicisme, comme ça doit être courant dans la milieu de la publicité. Mais si au début cette construction est originale, elle devient lassante au bout des cent dix pages du roman, on a l'impression d'avoir atteint l'overdose. Ce livre est un peut trop caricatural à mon goût.

Je n'aime pas rédiger ce genre de chronique, mais on ne peut pas lire une bonne dizaine de livres par mois et tout aimer.

Un grand merci à Netgalley et aux Editions François Bourrin pour ce partenariat, même si je n'ai pas apprécié ce livre, il m'a fait sortir de ma zone de confort, ce qui est toujours appréciable.
#conservezcommevousaimez #NetGalleyFrance
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Sibylle doit prendre ses cachets à 7h et à 19h. Pour être certaine de l'heure, elle vérifie le fonctionnement de plusieurs pendules.
Bienvenue dans le monde des TOC qui amènent cette femme à tout vérifier des dizaines de fois : la fermeture du frigo, de la porte d'entrée, le nombre de boîtes dans le congélateur, l'arrêt des phares de la voiture et j'en passe.
Ancienne publicitaire, Sibylle a été licenciée après avoir été supplantée par une plus jeune femme sans scrupule qui l'a faite trébucher. Depuis, elle traîne un désir de vengeance alimenté par une incapacité à vivre normalement.
En une nuit et entre 2 vérifications, l'histoire de Sibylle nous est présentée de son point de vue à l'aide de retour en arrière confus comme son esprit. le style est particulier, celui d'une personne qui a de graves problèmes de concentration, j'imagine, émaillé d'anglissismes probablement utilisés dans le milieu publicitaire.
Le roman est court et c'est une bonne chose car ce style est épuisant même si parfois il met le sourire aux lèvres. Néanmoins, la fin est à la hauteur de la cruauté subie par Sibylle et montre à quel point le monde professionnel peut être inhumain.
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Sibylle a été licenciée. Et pourtant, elle était considérée comme la reine du slogan, dans l'agence de publicité pour laquelle elle travaillait. Mais tout cela, c'était avant l'arrivée de Capucine, mieux connue comme la « Princesse Commerciale ». Dès lors, Sybille se retrouve totalement perdue et va tomber peu à peu dans la spirale sans fin des TOCS.

C'est avec déception que j'ai refermé ce court roman dont j'attendais peut-être trop. le sujet m'intéressait fortement, et j'ai trouvé que l'auteure n'a pas su en parler avec justesse. Ici, c'est presque un roman qui pourrait être qualifié de nouvelle, de par le peu de pages dont il est composé. C'était peut-être bien trop peu pour pouvoir aborder tous les sujets qu'elle évoque, d'où un manque de profondeur certain.

L'auteure a choisi de parler des troubles obsessionnels compulsifs de Sybille et de la manière dont elle va partir à la dérive suite à son licenciement. le postulat de départ était fort intéressant, mais de par la narration choisie par Martine Roffinella, j'ai eu la sensation de tomber à la limite de la caricature. J'ai vu peu de justesse dans la douleur de Sybille, mais plutôt vu ses TOCS étalés aux yeux du lecteur, sans aucune sensibilité et avec peu d'égard pour sa souffrance. En tant que lectrice, j'ai eu beaucoup de mal à appréhender les émotions de Sybille, ayant plutôt la sensation de lire une énumération sans fin des problèmes de Sybille.

Ce qui a fait défaut, c'est principalement le schéma narratif auquel je n'ai absolument pas adhéré, je dois bien l'avouer. L'auteure va intégrer dans son récit une multitude d'anglicismes et de phrases en anglais. le problème, c'est que Martine Roffinella va user a outrance de ce procédé, et si au début, j'ai trouvé cela original, cela a fini par me lasser considérablement.

Malgré tout, j'ai fortement apprécié le côté satyrique évoqué à l'encontre de la société de consommation. Il y a donc tout de même un fond intéressant et un fil rouge intriguant et qui fera réfléchir le lecteur à coup sûr. À ce niveau, c'est réussi, et c'est pour cette raison que ma déception n'est pas entière.

La plume de l'auteure est fluide. C'est vrai que les pages défilent. Ce sont toutes les expressions autour de la narration qui ont perturbé considérablement mon avancée dans ces pages.

Un court roman pour lequel j'ai l'impression d'être passée totalement à côté. Il m'a manqué de l'émotion. J'ai été détachée tout au long de cette lecture, submergée par une narration à laquelle je n'ai pas franchement adhéré. C'est une déception pour ma part.
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Cent vingt huit pages de pure cruauté à déguster sans modération.

Trahie par Capucine "Princesse Commerciale", licenciée par le boss "Sa Sainteté P.Y", Sibylle "La Reine de la Pub" concocte une terrible vengeance. Sacrée pour son slogan "Conservez comme vous aimez" puis déchue, exclue du système, elle sombre dans la folie. Ni les cachets blancs ni Papa-Psy l'empêcheront de commettre l'inévitable.

L'auteur démontre avec brio que la violence et la souffrance peuvent conduire à des actes inhumains. "Conservez comme vous aimez" est une satire sur les tragédies engendrées par notre société de consommation. Telle une telle prophétie, ce roman ne laisse pas indemne.

Merci pour leur confiance à Martine Raffinello, aux Editions François Bourin et NetGalley
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Du premier jour où elle l’a vue, Sibylle a dit: «Elle aura ma peau, celle-là. She’ll kill me. » Et c’est vrai qu’elle en a dans la mâchoire, de la hargne et du malheur, cette Capucine-là! Le pouvoir est son hostie. De ce pain bénit il lui en faut sans cesse, more and more, elle n’en est jamais rassasiée, et d’ailleurs elle commence tout de suite par ne pas aimer le célèbre slogan de Sibylle : Conservez comme vous aimez. Pourtant, cette accroche, tout le monde l’adorait. Everybody. À commencer par Sa Sainteté P.Y., qui avait couronné Sibylle reine des rédactrices. Le client, lui, gloussait de plaisir, hip hip hip it was fun, ça collait pile-poil aux objectifs. Pour ses précieuses boîtes en plastique, c’était clean. Jusqu’à ce que Capucine décide que Sibylle ne savait pas écrire. Que sa façon de présenter les boîtes en plastique n’était vraiment pas hot. «C’est flasque, au mieux du pudding au pire une dog shit! a-t-elle lancé avec conviction. N’importe qui d’autre en parlera beaucoup mieux! very much better! Anyone else ! » Et le client (qui gloussait jusqu’à présent) s’est mis à rêver qu’il engrangerait beaucoup plus d’argent, millions of dollars why not ? – Sibylle souriait encore en cet instant, songeant à la fable « Perrette et le pot au lait » et pensant que Sa Sainteté P.Y. aurait la même référence qu’elle en mémoire, notamment: «Quel esprit ne bat la campagne? / Qui ne fait château en Espagne? »
Mais P.Y. a dit: «Tu crois? Do you think so? belle Capucine, ma Princesse Commerciale? » Capucine a enfoncé le clou: «Yes de chez yes, Votre Sainteté P.Y. Sibylle est game over. Aussi has been qu’un poste TSF. Bonne pour Fréquence-vioque et Radio-mouroir. À l’époque du galloping world et de l’hyperconnexion, que capteront nos acheteurs? Nothing! Pffuittt! Dzoing! Peanuts! Quelle poilade à deux balles! ça ne fait rire les cuisses de personne! (“Rire les cuisses? relève Sa Sainteté P.Y. On ne dit pas plutôt bander?” – mais Capucine est lancée, on n’arrête pas une bombe en plein vol). Sibylle manque de punch, ça végète mou-mou, ce qu’elle pond fait cot cot alors qu’il nous faudrait un cri d’aigle! On se croirait dans Proust. Quelle mêlasse! ça glue-glue vraiment. Faut du-qui-pète-boum-boum et qui fait le sur-mega-buzz! Sibylle, elle date du cinéma muet ! Non mais regardez-moi ce slogan: Conservez comme vous aimez. Berk! beurk! Yuck! qu’est-ce qui peut bien schlinguer comme ça la naphtaline à plein nez? »
P.Y. répète : « Tu crois, belle Capucine, Princesse Commerciale? Are you sure? − puis il lui murmure à l’oreille : Alors, il faut que je la vire. Kick her out. Trouve un moyen, toi, belle Capucine.
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