Citations sur Dans les prairies étoilées (216)
Les maisons meurent de tristesse, quand leurs habitants sont partis. Je l'ai ressenti en poussant le portail. Le jardin avait l'air d'avoir abandonné tout espoir d'être visité. (p. 123)
Chaque mort d'un ami est une lampe éteinte, qui rend notre chemin un peu plus hasardeux.
Ce monde est assez grand pour y trouver nos rêves (...). Il suffit d'aller les chercher.
Les morts ne meurent pas tant que l'on pense à eux, ils s'absentent, rien d'autre. Il suffit de regarder leur portrait sur le mur, de se remémorer les heures de délires, de les aimer encore, ils reviennent aussitôt et l'on retrouve tout, la présence, les rires, les bonheurs partagés, la chaleur du moment.
Les lendemains de deuil ont quelque chose d'étrange. Le froid semble plus froid, la lumière plus laiteuse. Le chat ne miaule plus de la même façon et ses miaous furtifs sombrent sans résonner dans le silence opaque. Tout semble falsifié. C'est une mauvaise copie des journées précédentes. Le temps ne passe plus, il s'égoutte à grand-peine. Et ce goulot d'étranglement pénible, dans la gorge. Et ce manque glacé, qui envahit l'estomac. (p. 61)
Il commence à me pomper l'air, à me les briser menu, à me les moudre fin, le shérif de mes deux. Il me les ponce à la laine d'acier double zéro, le héros de BD, l'artisan dézingueur.
Va te faire dessiner ailleurs, superman de pacotille, justicier en quadrichromie, pauvre naze ! Va te faire imprimer en Belgique, crétin !
Mais les maisons ont ceci de commun avec nous, les humains, qu'elles nous attirent, nous repoussent, ou nous laissent indifférents. Et parfois, c'est le coup de foudre, qui ne correspond jamais, ou presque, à nos critères. On pourrait dire pareil des histoires d'amour.
Ce sont les femmes qui nous façonnent. Toutes les femmes. Toutes. Je ne parle pas seulement de nos mères. Les mères sont au commencement, mais le commencement d'une vie, ce n'est pas le plus important, loin de là. Ce qui importe, c'est la fin.
On n'enterre pas plus la douleur dans son âme qu'une taupe dans son jardin.
Les artistes son poreux, ils n'ont pas de limites, leur imagination déborde sans arrêt. Leur univers transpire, puis se matérialise, devient réalité, se met à exister d'une existence propre. Il leur survit parfois.
Parfois même, longtemps.