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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand on est une fillette de dix ans qui voudrait rire mais doit se taire, trouver des réponses mais doit attendre, recevoir de l'amour mais doit s'en passer, c'est une triste réalité. le père de cette fillette, curé ne prêche que la parole du seigneur, parole de l'évangile poussé à l'extrême et souvent révisé à sa sauce. Il contraint sa femme et sa fille à prier et à s'en remettre à Dieu pour avancer dans la vie. Nulle place pour ce qui fait le charme d'une famille aimante. Prie ma fille et tu gagneras ton salut.

Dans un monologue glaçant, la fillette observe ce petit monde de bons chrétiens qui prient dans le vent en piétinant leurs prochains. Puis, elle commence à douter. Et enfin elle cesse de croire. Car le Dieu de son père est méchant, cruel et dénué d'amour et de bienveillance.

Et tu te soumettras à la loi de ton père est le réquisitoire désabusé contre le fanatisme religieux. Qui monte crescendo dans les yeux d'une innocente qui s'insurge d'un Dieu qui tue, blesse et offre une haleine de chacal à son propre père.

Un très bon livre percutant, incisif, intelligent.
Croyants ou athées, il ne devrait y avoir qu'une seule voie, celle du coeur. On gagnerait tous à s'occuper de plus malheureux que soi. Si chacun pouvait comprendre cela, il y aurait sûrement moins de drames dans la société.
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Et tu te soumettras à la loi de ton père...
Et tu écouteras religieusement les paroles de ton père...
Et tu te plieras aux ordres qu'il te donne...
Et tu te tairas quand il te dira de la fermer...
Et tu aimeras ton petit frère qu'il n'arrive pas, lui, à prendre dans ses bras...
Et tu marcheras droit..
Et tu courberas l'échine...
Et tu prieras son Dieu tous les soirs...
Et tu regarderas, impuissante, les larmes de ta maman...
Et tu ne comprendras pas pourquoi ce père est si injuste...
Et tu iras à l'école...
Et tu découvriras le monde...
Et tu ne te soumettras plus à la loi de ton père...

Marie-Sabine Roger nous livre un monologue très fort sur la relation entre cette petite de dix ans et ce semblant de père qui fait régner la loi à la maison. Ses silences si pesants, ses regards si perçants, ses lois qu'il impose, son désamour pour sa famille et son Dieu qu'il vénère par-dessus tout. Des mots crus, accrocheurs, parfois violents ou révoltants envers cet homme, autoritaire, froid et cynique. Des phrases incisives, des chapitres très courts, des sentiments très forts de soumission puis de révolte. Bien loin de ce que j'ai découvert de Marie-Sabine Roger, elle dépeint ici avec force et émotion le monde de cette petite fille qui voudra voir le monde et connaître l'amour.

Et tu te soumettras à la loi de ton père... et tu ne l'oublieras pas...
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Une petite fille de dix ans en proie à des tonnes de questions auxquelles personne ne répond.
Son père est un catholique intégriste, froid, rigide, un dictateur de la religion.
Rire, parler, s'amuser, faire du bruit, ce n'est pas permis.
Prier, se repentir, ça oui, seulement ça.
Sa mère, son frère, sa soeur courbent l'échine, mais en elle c'est le tumulte.
Plus elle grandit, plus elle comprend, plus elle a envie de fuir toute cette hypocrisie.
Fuir ce père oppresseur et tyrannique.
L'ignorance et le silence la mettent à l'écart de la vraie vie.
Un magnifique portrait de petite fille à qui on vole son enfance.
La religion extrême, catholique ou autre, peut-être une de ces formes d'entrave à l'enfance.
C'est à la limite du supportable cette enfance bafouée.
Il faut tout le talent de Marie-Sabine Roger pour si bien rendre les sentiments de cette petite fille.
Toujours avec cette écriture fluide mise au service des sentiments.
Ce roman, c'est le long monologue qu'une fillette révoltée adresse en silence à son père imbu de Dieu et privé de toute émotion et de toute compassion.
Malgré la soumission imposée, la révolte ouvrira la porte de la liberté.
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en deux heures ce chef d'oeuvre se lit avec plaisir malgré la noirceur du père : à distribuer à tous les sans coeur, les innocents qui font du mal peut-être sans le savoir, ; les dommages psychiques sont aussi affreux que les coups
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Années 1950-1960 : une enfant vit dans au sein d'une famille rigide, un père mutique, terrifiant, intégriste catholique, une mère effacée, un frère handicapé, des grands frère et soeur partis pour échapper à cette atmosphère étouffante, malfaisante. La fillette de dix ans est brimée, privée de joie et de spontanéité. Pourtant, elle veut vivre et s'ouvre peu à peu au monde, à la vie, aux autres.
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Un court livre saisissant.
La narratrice s'adresse à son père, un rigoriste religieux qui gâche la vie de toute la famille. le pire visage de la religion, si on peut encore parler de religion.
Elle en a peur : première phrase : "Je te crains" mais voudrait arriver à l'aimer. Est-elle si mauvaise qu'elle ne puisse aimer son père ? Peu à peu, on la sent se détacher, et passer de l'inquiétude à la haine. Pour cet homme qui prône une religion pure et dure, mais qui ne pratique rien. Aucune empathie avec les autres, aucune gentillesse, un grand racisme, et une seule ligne de conduite : que tous paraissent irréprochables.
Que lui importe qu'il les détruise tous.
Aucune bienveillance envers le petit frère handicapé, qui ne grandira jamais, que la mère porte à bout de bras dans tous les sens du terme, en oubliant souvent de montrer de la bienveillance pour la fillette, si préoccupée et épuisée qu'elle est par le petit. Les grands ont fui la maison.
Les mots de la bible qu'il cite sans cesse ne comprennent pas hélas "Bienheureux les simples d'esprit..." (Je sais, la phrase n'existe pas ainsi, mais qu'on aimerait la lui entendre prononcer !)
La narratrice n'a aucune liberté, aucun droit que celui de se taire et de visiter les malades. Ne pas aider la voisine en danger de mort, ne parler à personne.

De courts chapitres très hachés où on sent toute la tension de cette vie glacée.
Un roman dur, mais qui se lit d'une traite.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Très joli roman, très touchant. Cette petite fille exprime très bien du haut de ses 10ans ses peurs et ses craintes face à son père meurtri dans son silence et dans sa religion. La vie de cette jeune fille ne devrait pas ressembler à cela, à 10ans on rit, on chante, on danse, on a pleins d'amis, des parents qui nous aiment et nous aident a avancer dans le monde, des parents qui nous expliquent toutes ces choses qui font la vie... Ici la jeune fille vit presque seule, avec un père totalement absent et qui sème par son silence la crainte et la peur de tous, sa mère qui s'occupe de son petit garçon Fabien touché par une maladie et il y a elle qui essaie de se construire une identité d'apprendre la vie comme elle peut... le discours et son parcours sont très touchants.
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C'est plutot particulier ce rapport que j'ai à ce livre. Je pense l'avoir beaucoup aimé mais en meme temps la fin m'a comme laissé sur ma faim! On aurait pu avoir une fin tellement plus coup d'éclat!

Déja partir sur ce genre de recit n'est pas facile: ca parle de radicalisation réligieuse, de violences physiques et psychologiques sur mineurs, de famille muselée...du coup pas une lecture facile, mais interessante dans le côté immersif de l'environnement familial des victimes.
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Marie-Sabine Roger nous fait entendre ici une voix d'enfant. du moins elle nous y fait croire, car dans la réalité, une enfant de six ou dix ans ne s'exprime pas avec de telles trouvailles. Mais c'est le grand art de Marie-Sabine de créer l'illusion d'une intime vérité…. C'est un grand plaisir de le retrouver dans ce court ouvrage qu'on ne saurait appeler roman, nouvelle, essai, ou journal. Je ressens pourtant un manque au cours de ma lecture : je cède au charme de l'illusion d'un discours enfantin, tel qu'il pourrait émaner d'un véritable journal intime, frémissant de révolte contre un père bigot, lâche, inhumain, dont les contours de se précisent petit à petit, puis contre toute une société, égoïste, rejetant toute différence, etc…. Mais il nous manque (je trouve) un contrepoint pour lui donner toute sa vérité. C'est un journal intime ? Bien, dites-nous quand et par qui il a été écrit, ce qu'est devenue son auteur, ce qu'elle pense aujourd'hui rétrospectivement de son père. C'est un roman ? Alors ne pourrait-on avoir d'autres points de vue pour compléter le tableau et affiner notre jugement ? Qui pourrait nous éclairer un peu sur le personnage de la mère ? En un mot : d'où sortez-vous cette histoire ?
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